Mais où est donc passé le cheval professeur ?

Je pense que ça dépend des endroits où tu montes et des enseignants. De la philosophie du lieu et des personnes...

Je ne prends que des cours particuliers, mais selon mes besoins/mes demandes, je travaille soit mon poney, soit un cheval "de club", soit le cheval de mon prof. En amont de la séance, je le préviens que je souhaite travailler avec un autre cheval que le mien, parfois il me demande pourquoi et selon il me confie l'un ou l'autre des chevaux.

Clairement oui. Malheureusement.

Nous faisons un sport qui utilise un troisième "outil" vivant, ce qui complique à mon sens énormément la progression. Elle ne dépend pas seulement d'un bon enseignant et d'un bon élève mais d'un bon enseignant, un bon élève et un bon cheval. Bon cheval c'est à dire adapté à l'élève à ce moment de sa progression. On ne peut pas donner un cheval de grand prix a un débutant et un cheval très vert à un cavalier qui veut bosser les appuyers.
On ajoute à ca les problématiques économiques d'un centre équestre : acheter une cavalerie pas trop chère, la garder à niveau lorsqu'elle a acquis un bon niveau etc.
Cela se finit souvent par une cavalerie adaptée du débutant au galop 4-5 (le plus gros de la clientèle souvent) pour apprendre les bases de l'équitation.
Pour aller plus loin, une DP, un cheval à soi ou des cours particuliers sont pour moi la seule solution. Pour ma part je fais des bornes pour prendre des cours de dressage ac un instructeur sur de bons chevaux à un prix non négligence (40€/h). Mais je progresse plus en un cours à 40€ qu'en 4 à 10€ en reprise.
Cest tout le problème de notre sport : il faut des sous !

Dans mon club s'est pareil, y'aun seul cheval de club " aux boutons". Les autres sont des machins pas dressés du tout, c'est les cavaliers de club qui ont fait leur apprentissage.

Il prennent les chevaux les moins chers qu'ils trouvent...

Je trouve ça honteux.

Je me suis faite la même réflexion il n'y a pas si longtemps que cela, et je rejoins euh,( je ne sais plus qui l'a bien exprimé), à partir dun certain niveau, il faut investir plus de sous pour progresser (essentiellement en cours particuliers, DP) :/

Dans l'idéal, un club doit avoir des maîtres d'école. Les maitres d'école il faut les former. Certains bons cavaliers, avec du sentiment, peuvent être mis dessus sous la houlette du bon enseignant.
Mais ce même cavalier doit également pourvoir progresser avec des chevaux aux boutons. Le soucis c'est que si la compétence de l'enseignement ne suit pas, le cheval ne reste pas longtemps aux boutons.
Plus facile à défaire qu'à faire.

Le problème de mon club, c'est qu'ils n'investissent pas dans la cavalerie mais ils les font naitre donc du coup, on passe d'office par le stade où ils ne savent 'rien faire'.
D'ailleurs la plupart des cavaliers montant en confirmé ont leur propre monture.
Avec mon cheval on en est trèèèès loin !

Même constat pour ma part. Ou alors il faut se rendre dans des écuries spécialisées dressage où on peut trouver de bons chevaux maîtres d'école.

D'un autre côté, le gentil cheval qui a quand même un peu de sang, dressé aux boutons, adapatable au plus large panel de niveau et sachant faire de tout c'est :
1. plutôt rare
2. plutôt cher
3. pas vraiment rentable car il faudra soit le réserver à la plus maigre partie de la clientèle, soit prendre le risque de le faire monter par tous et donc finir par le blaser ou entacher son bon niveau de dressage

Les clubs "standard" cherchent plutôt de bon petits chevaux, sympas, froid dans leur tête, sachant faire un peu de tout afin de répondre aux besoins de leur clientèle. Et puis, je pense également qu'un cheval qui passe chaque semaine entre plusieurs cavaliers de niveaux différents ne sera jamais un bon maitre d'école pour du dressage un peu plus poussé. A chaque cavalier ou presque, il faut qu'il comprenne des codes tantôt similaires, tantôt diamétralement opposés... plutôt difficile d'atteindre l'excellence dans de telles conditions.

Dans ton cas, je ne sais pas quels étaient les exercices demandés, mais il me semble que c'était à ton professeur de sélectionner les chevaux en mesure de réaliser la séance qui allait avoir lieue. A ta place je lui en parlerai gentiment en lui expliquant que tu t'es sentie un peu frustrée de ne pas pouvoir réaliser le même travail que les autres qui avait l'air fort intéressant. Et demande lui si, à l'avenir, tu pourrais avoir des chevaux plus avancés dans leur travail afin d'apprendre et d'avoir les bonnes sensations.

Jamais croisé.
Le seul maître d'école que j'ai vu, c'est notre irish. On l'a acheté.
Et encore, il ne va pas très loin je pense - quoi qu'avec un-e bon-ne prof, en cours particulier, certainement. Mais il ne fait rien de fou, c'est juste qu'il est très bien élevé, connait les codes, mais n'hésite pas à te faire savoir si ce que tu demandes est flou, dans un mauvais timing, ou bizarre.

Mais en club... Oui des gentils chevaux pour débutants, ok. Qui ne se portent pas, ne sont pas incroyablement motivés (logique...) et ne te challengeront jamais sur la finesse de tes demandes, parce qu'ils acceptent tout. Ou des chevaux plus jeunes ou avec plus de carafon.
Et c'est tellement pénible, quand tu es en apprentissage, de passer ton heure à batailler avec un cheval qui en a marre ou n'a pas envie - ou à rassurer un jeune qui ne sait pas encore poser un sabot devant l'autre en manège. Alors que tout ce dont tu avais besoin, c'était de bosser ta position.

Je n'ai pas fait 10 000 clubs non plus, mais c'est une remarque que j'entends souvent.
Et c'est probablement ce qui m'a fait freiner à mort dernièrement. Car à force de ne pas réussir, d'être bousculée de cheval en cheval qui sont tous adorables en tant que bestioles (franchement, oui, des amours, bien équilibrés dans leur tête, et jolies bêtes) mais pas toujours carrés pour certains exos, bah j'ai perdu toute confiance en moi, au moment où justement on commençait à travailler des choses intéressantes.

Ha je vous rejoins complétement, c'est même ce qui me déprime en ce moment. J'ai un (bon) cheval depuis 3 ans, donc forcément il est aux boutons, on a atteint un niveau ensemble qui est pas dégueu, je me fait vachement plaisir avec. Sauf que ses problèmes de santé font que je dois réduire la cadence, et qu'à plus ou moins long terme on arrêtera le travail en carrière.
Je me retrouverai donc à monter les chevaux de ma coach, et c'est là que le bat blesse. Ils sont bien braves hein, mais aucun n'est aux boutons, ils sont tous très verts dans leur boulot, pas d'équilibre, besoin d'appuyer les actions, et c'est pas la peine de vouloir rentrer dans quelque chose de technique, il faudrait déjà que les bases soient posées. Bon alors ils ont une vie cool hein, ils sont pas tués par le travail et passent presque tout leur temps au pré, quelque part tant mieux pour eux.
Mais voilà c'est très frustrant, en plus de la douleur de "perdre" mon cheval, je ne peux pas me faire plaisir avec un cheval bien mis, je ne parle même pas d'aller aux championnats de France, mais d'avoir un cheval qui me permette de progresser, pratiquer les manœuvres de base, tourner un peu. Je me sens complétement bloquée dans ma progression (même si le travail d'un cheval vert c'est intéressant, j'ai déjà un 4 ans, j'ai ma dose).
D'ailleurs je pense à essayer de trouver un club plus orienté sport, avec des chevaux mieux mis, pour me faire plaisir de temps en temps et progresser, ou une DP. Sans lâcher ma coach actuelle que j'apprécie beaucoup, mais à un moment quand tu serais d'humeur à bosser tes spins et changements de pied et que tu te retrouves à passer l'heure à équilibrer le cheval pour juste partir au galop sans tomber sur l'épaule intérieure, c'est déprimant.

Moi je suis entièrement d'accord, une fois le niveau galop 6 atteint il ne faut plus trop espéré de la cavalerie club que ce soit en dressage ou en obstacle, sauf dans quelques rares centres équestres qui on des chevaux plus adaptés.
Dans mon poney club si tu veux finir un tour de cso au delà de club 2, il n'y a plus que deux chevaux de disponibles et ils sont déjà bien occupés, donc pas sur de les avoir.
Je ne parle même pas de dérouler proprement une reprise galop 7, ni même d'avoir un cheval bien mis au trois allure, sur la main, cadencé et léger. Ma jument qui vient de sortir de 6 mois de pré sans muscle est bien mieux dressée et fait les exercices demandées bien mieux que toute la cavalerie du club, il y a vraiment de quoi être dégoutté.

Il ne reste que les DP ou les proprio qui veulent bien te faire monter leurs chevaux

Nous aussi on est dans le cas ou il font naître les poneys et chevaux, cavalerie qui n'est absolument pas adapté à un poney club !

C'est vraiment regrettable et moi ça me donne limite envie d’arrêter de monter en club mais pour monter ou quand on vie dans un coin de campagne perdu ???

j'ai constaté la même chose. J'ai appris sur des machines avec des boutons sur l'encolure, alors que maintenant les chevaux de club n'ont plus du tout le même niveau de dressage.

Dans le club près de chez moi ça s'explique parce que les chevaux utilisés en club son souvent des mises au paire et qu'à partir du G4 il y a des DP.
De mon temps les DP c'était après les G6/7 et dans une optique concours.
Avant on apprenait à s'adapter à sa monture....

En soit l'exercice n'était pas si 'compliqué' pour un cheval qui sait le faire.

C'était notamment mettre le cheval sur la main sur un grand cercle....Et bien, impossible ! La jument s'est braquée, elle s'excitait....Rien de constructif ni pour elle, ni pour moi ! J'ai terminé l'heure derrière les autres à galoper la jument de travers, à juste contrôler sa vitesse en la régulant....Mouais. J'attendais autre chose de mon cours en vérité....J'aurais aimé faire cet exercice avec un cheval qui sait le faire, pour me concentrer sur moi, sur ma position...Car tout ça, je vais devoir l'apprendre à mon cheval par la suite....Alors il faut que je sois au point avant ! Et en montant ce genre de chevaux...Je ne peux pas l'être !

Sinon, je n'avais pas le choix par les chevaux, c'était soit cette jument, soit une autre qui n'est pas forcément mieux et qui tousse à qui veut l'entendre quand on monte dans le manège. (comme hier vu le temps.)

Et prendre une dp oui mais bon, j'ai déjà mon cheval à gérer financièrement, pension, bouffe, quelques cours quand même....Si je dois rajouter une dp, c'est pas évident !

C'est souvent comme ça... Dans le club ou j'ai longtemps monté, je dirais qu'on avait un cheval dressé, mais tellement blasé qu'il en était devenu hyper exigeant.
Les autres étaient gentil, mais pas beaucoup plus évolués que mon 4 ans finalement.
J'ai eu de la chance, on m'a refilé l'ancien cheval de concours de ma monitrice de l'époque, en pré retraite. Ça ça changeait de pieds, ça faisait des cessions en claquant des doigts...

Je crois qu'aujourd'hui peu de moniteurs ont le temps de s'occuper du niveau de la cavalerie.

Par contre, dans le centre équestre où j'ai acheté Poney, j'ai vu des chevaux aux boutons, qui ont été travaillés régulièrement par les gérants, tous très bien éduqués à pieds. Y'avait de quoi occuper un galop 7, tant sur les barres qu'en dressage. Et ça fait la différence en concours, ils ne cessent de gagner, que ce soit lamotte, les cycles jeunes poneys, ou le petit concours club du dimanche

J'ai monté 10 ans dans le même centre équestre, il y a avait 2 cavaleries si je peux dire. Les clubs et les aux boutons reservés à une clientèle ayant plus d'argent et souhaitant faire des concours. C'était des chevaux de club mis en DP à la saison auprès de l'aquipe compet et pas sortis en cours ou très peu. J'ai jamais fais de concours même si je montais avec l'équipe et à part de rare fois ou j'ai eu l'occasion, je les montais peu.

J'ai déménagé et changé de club dansun structure qui venait d'ouvrir, mes parents m'ont payés l'équipe compèt. Ben on avait que des tordus... Un qui chargeait à mort car avait fais de grosses épreuves, un avec soucis de rotules, une bloquée à droite complet incapable même de tourner la tête( et j'ai passé mon G6 avec...), un siège ejectable qui virait tout le monde, une tarée ingérable ( revendue je sais pas combien de fois depuis et devenue poulinière), une rétive ( declarée naviculaire non traitée par la suite), un qui se cabrait toutes les 5 minutes, 2 très très très vert. Voilà pour ceux que je me souviens.
On pouvait pas faire d'exterieur car ingérables cette troupe.
Autant dire on a jamais aucun concours et j'ai pris une sacrée trouille à l'obstacle ( structure super, carrière immense, mais se faire trainer à chaque réception galop plein cul sans direction et faire 3 tours de carrière mini çà vaccine au bout d'un an sans aucune amélioration).
J'ai appris à aimer le dressage mais avec des chevaux tordus c'était pas une partie de plaisir. J'ai eu le droit de venir sortir mon chouchou le dimanche car gros coliquard qui tiquait àl'air, j'empechais les coliques en le sortant. J'ai créée un lien avec et j'ai réussi à ma faire plaisir un dressage, mais à l'obstacle y avait rien à faire....

J'ai découvert tout ce qu'on m'a expliqué en l'appliquant à mon cheval quand il a été débourré. Il m'a réconcilié avec l'obstacle, j'ai decouvert ce que c'était d'enchainer propre...

Dans mon club actuel, la mise sur la main, sur le cercle, tout les chevaux sont capables de le faire... le truc, c'est d'arriver à en faire avancer certains, qui sont passé maître dans l'art de fatiguer leur cavalier à la détente Mais bon, avec une bonne exigence et sans taper dessus au stick à tout bout de champs, ils avancent. Le truc, c'est que j'ai de la chance, je reviens en club, après quelques années avec mon cheval maître d'école. Du coup, je sais que dès la détente au pas, rênes longues, je dois parfois, chatouiller, au sens propre du terme, avec le bout de stick, si la réponse à la jambe laisse à désirer. Et ensuite, ça roule, le cheval sait très bien s'adapter de ce côté là.
Par contre, là, je change de club, car à part 2 monos/5 qui sont top pour travailler vraiment, le reste, ce sont des monos qui ne font pas progresser. Et si on choisit notre reprise, on ne choisit pas le mono.

Sinon, je vois qu'ils ont des maîtres d'école. Mais comme déjà dit, vu qu'ils sont utilisés pour tout niveau (obligatoire dans un club pour que le cheval soit rentable), et bien, il faut une vraie mise au point à la détente, et de la vraie précision, dans le travail pour obtenir quelque chose qui sort de l'ordinaire (montée de garrot, galop-pas en équilibre...) mais bon, il faut aussi que le cavalier soit capable de suivre dans la cohérence des actions/réactions, que le mono puisse suivre aussi et corriger. Et ça, dans une reprise à 8-10 cavaliers, c'est pas possible.
Donc les chevaux, maîtres d'école ou pas, suivent la même logique de régression/ non entretien de bonne réponse. Certains savent faire, mais si leur cavalier n'est pas corrigé, s'il ne sait pas demander correctement ou réagir correctement à une défense/ crispation... et bien, les chevaux, eux, on appris à "gagner" à ne rien faire.