tessa1319 Pardonnez si vous m'avez sentie agressive, ce n'est pas le cas du tout bien au contraire, je trouve intéressant de pouvoir discuter de cela et pouvoir moi aussi donner mon point de vue sur le sujet.
Ce que j'aurai à répondre à la première partie de votre réponse, c'est que vous voyez les choses de façon spéciste (ce qui, dans une société comme la notre est "normal" mais que je ne tolère pas), c'est-à-dire que pour vous, l'animal est inférieur à l'Homme et doit des choses à l'être humain. Ce n'est pas le cas malheureusement. Golfite, ma trotteuse d'aujourd'hui 30 ans a été achetée pour être sauvée de la boucherie (merci le monde des courses) et heureusement que personne n'a rien attendu d'elle parce qu'on aurait pu attendre longtemps
Nina, mon ardennaise a été sauvée d'une vie de poulinière de chaîne pour la viande (sympa l'industrie carniste!) et Tartine a été achetée pour deux raisons : l'une plus ou moins égoïste qui consistait à anticiper là mort d'une des deux vieilles pour que l'autre ne soit pas seule à ce moment-là. Nina et Golfite ne sont plus très jeunes et sont inséparables. Je ne pouvais pas concevoir laisser l'une d'elle seule après la mort de l'autre.... Heureusement elles ont malgré tout quelques années devant elles (je l'espère!).
Ensuite pour ce qui est de la balade, je ne le fais pas pour moi loin de là. Mes juments sont à la maison, je dois donc m'occuper de TOUT et absolument TOUT et le temps que je prends pour offrir à mes juments la possibilité de sortir plusieurs heures comme "à l'état naturel" est le temps que je devrais théoriquement prendre soit pour dormir, soit pour travailler, soit pour manger.
Maintenant, chaque fois, je propose. Je fais claquer les licols. Si elles veulent, elles viennent, si non elles restent dans leur parc. Et parfois j'avoue que je préfèrerais, surtout l'hiver quand il fait -20, que ça glisse, que le blanc du givre me tue les yeux.... Mais je le fais parce qu'elles adorent ça et qu'elles prennent un temps pour elles, un temps où strictement rien n'est imposé (sauf malheureusement le retour où elles suivent quand même bien!). A la rigueur, si je veux aller me balader, je préfère aller marcher avec mon chéri main dans la main, dans le calme, sans n'avoir à surveiller personne.
Mais bon, on fait pas toujours ce que l'on veut et juste les voir en liberté, tranquilles dans la forêt à chercher où marcher, à monter les talus pour les redescendre ensuite (sans aucune raison apparente), les voir se courir après pour savoir qui aura le meilleur brin d'herbe c'est juste l'éclate pour moi, c'est sûr, mais surtout pour elles !
Maintenant attention je suis trèèèèèèèès mal placée pour juger qui que soit. J'ai été cavalière aussi, j'ai monté Nina deux ans en balade à lui demander des trucs qu'elle ne voulait pas forcément et j'ai adoré qu'elle réponde à mes désirs. Je ne m'en cache pas. Surement qu'encore inconsciemment je demande des choses à mes juments mais l'intention n'est vraiment pas faite pour moi au départ.
Ensuite il est
évident que la désensibilisation est une contrainte (qui aimerait être "désensibilisé à quelque chose dont on a peur : dixit les araignées pour moi ! ???) mais ce type de travail apporte une séreinité derrière non négligeable. J'ai désensibilisée ma jument à très peu de choses car elle n'est pas de nature très très inquiète, mais heureusement que deux jours avant le rally, ma jument ait vu une voiture de Rally pendant près de deux heures... Si non, je n'imagine même pas la catastrophe !!
Je ne dis pas que le travail est mauvais je dis que le travail doit apporter quelque chose de concrêt au cheval : + de liberté, + de réflexion, + d'esprit de recherche etc. Si Tartine n'était pas passée par tout ce qu'on a fait (dans le plus de douceur possible et a
son rythme) elle serait attachée en balade à côté de nous à regarder bêtement et tristement les endroits qui l'attirent. Aujourd'hui peut être qu'elle n'associe pas directement le travail préalable à la liberté qu'elle a aujourd'hui, mais sans le travail elle n'aurait pas pu avoir la liberté qu'elle a.
Pour ce qui est du travail, je partage en parti ton avis. Dans le travail monté, le cheval devrait pouvoir avoir le choix et dans certains cas, les cavaliers sont suffisamment conscients pour arrêter quand le cheval ne veut pas. Mais combien de cavaliers ont frappé le bout du nez du cheval qui essaie de mordre lors du pied dans l'étrier et qui ont continué sans s'en soucier ?! Le cheval devrait pouvoir avoir le choix et le cavalier devrait obligatoirement d'après-moi écouter son cheval et respecter le choix de l'équidé.
Pour le travail à pied c'est différent. Souvent les chevaux n'ont pas le choix parce que les cavaliers sont mauvais dans leurs intentions : ils veulent que le cheval s'execute, point barre. Chez moi c'est différent. Pour la désensiblisation par exemple, je montre l'objet au cheval, il s'enfuit, très bien. Je pose l'objet et je me mets "a couvert" et j'attends. Le cheval est un animal péteux mais très très curieux. Mes juments sont venues, ont touché, rué, crier même et peu à peu elles se sont approchées jusqu'à manger devant (alors que le parc fait +1ha et demi....). Pas de friandise, pas de force, pas de douleur, elles y sont aller d'elles-mêmes. Si vraiment les filles n'avaient pas voulues revenir, elles ne seraient pas revenues ;)
En fin de compte le travail n'est pas le problème. C'est la façon d'aborder le travail et l'état d'esprit du cavalier qui me semble être un réel soucis