Citation :
Si on a le pourquoi et le comment, on n'a pas besoin de la justesse, qui n'exprime finalement que l'assentiment d'une personne à un canon.
C’est intéressant

, je le ressens tout à fait inversement. Lorsqu’on a compris la justesse de la réalisation d’un geste, dans son ressenti, je trouve au contraire qu’il n’existe plus de canon. La justesse de chaque cheval lui étant propre. Donc, pour chaque cheval, les critères de « canon » universel vole en éclat. Et il me semble que pour être à l’écoute de l’individualité de chaque cheval, il faut avoir bien compris le pourquoi du comment technique, le sens de l’exercice, et avoir une représentation de celui-ci la plus neutre possible, en dehors de tout modèle affectif ou incarné. Pour éviter la projection, l'imitation, la comparaison qui serait un égarement.
Comme une page blanche où le cheval pourra exprimer SON épaule en dedans, incurvation, allongement … Un exercice qui correspond à ses capacités et pas à celles d’un autre. Pourtant, il ne sera pas moins juste dans sa réalisation gymnastique sous prétexte qu’il a plus ou moins de brio ou qu’il ne suit pas un certain académisme. C’est bien le fond qui compte pas la forme, je crois qu'on est d'accord là-dessus

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La forme neutre désincarnée pose un principe que chacun peut s’approprier. La forme incarnée ajoute au principe des interprétations, l’imperfection du vivant et l’affect. Je le perçois plus comme ça. Mais là, on est probablement dans des perceptions plus personnelles en fonction de nos expériences et de notre parcours
Donc oui, pour moi, le cheval DOIT plier ses articulations, DOIT plier ses hanches, DOIT avancer, DOIT se porter, DOIT s’incurver, etc…… Mais chacun le fera dans la mesure de ses capacités et évolutivement.
La compréhension de l’exercice ne se réduit pas au dessin ou schéma, ça c’est évident. Ce dernier est juste la matérialisation d’une partie de la chose. On aura beau expliquer à un candide que l’incurvation, c’est une flexion de l’axe vertébral, une courbe, un fléchissement latérale, etc etc etc…peu importe…. et même lui faire ressentir. En matérialisant la forme pour en faire une représentation visible, par le tracé d’un crayon, un sillon dans le sable, le ploiement du stick ou la forme de sa main… C’est immédiatement plus significatif et facile à comprendre.
Peu de photos montrent des choses justes à mon sens et on a vite fait de partir dans des historiques aventureux si on commence à mettre le doigt sur les défauts. Parce que le vivant ne peut pas être neutre. Parce que l'image de tel cheval en incurvation est difficilement transposable à tel autre cheval qui lui ressemble peu....
En fait, je n’oppose pas « la formule » à « la réalité » du cheval. Pour moi l’un de va pas sans l’autre, parce que justement, il n’y a pas de norme mais plutôt un principe nécessitant adaptation.