oubeule a écrit le 05/11/2017 à 15h37:
@museane
Mais n'importe quoi rend toi compte de ce que tu es écris.
Le procureur peut constater une infraction sans entendre les victimes. Il vient faire respecter la loi au nom de la société, il ne laisse pas passer un crime sur le prétexte que la victime refuse d'être interroger.
La plainte c'est si la victime veut réparation parce que la société, elle veut, réparation.
Petit cas pratique signalement, pour abus d'un parent sur son enfant, enquête et constat des faits ou une partie, placement en urgence, enfant qui refuse de parler, rapport des travailleurs sociaux et placement.
Lors de l'enquête on retrouve chez Monsieur des preuves de la violence.
L'enfant refuse de parler, du coup le proc décide de ne rien faire....
Tu vois un peu la cohérence c'est un crime, atteinte à la société il n'y a pas besoin que la victime parle, bien sure qu'il y aura procès...et sans la victime.
Parce que bon dans un cas d'homicide c'est compliqué de faire parler la victime... pourtant le proc se charge des poursuites...ouf
Sinon en cas de signalement d'un pro, c'est ce dernier qui est entendu en premier et pas l'enfant.
Un enfant n'est pas plus difficile à interroger qu'un ados, il n'y a pas que la parole qui compte...
Bref pour ma part, educ et une trentaine de signalement confondu (auteur victime...), et pour les accompagnements dans les cas de. signalement et d'enquête je ne saurais dire le nombre.
Je réitère ma question parce que ça m'intrigue vraiment, quel est ton métier et ton expérience des signalement?
Je n'ai jamais dit qu'il fallait obligatoirement entendre une victime pour que le Parquet poursuive une infraction.
J'ai dit que dans le cas des viols et agressions sexuelles commis sur des adultes ou ados (en tout cas sur des victimes étant suffisamment âgée pour répondre à des questions), oui il est plus que nécessaire que la victime parle, soit entendue par les enquêteurs, les juges et les psys.
Le Procureur, il est là pour décider de poursuivre ou non une personne pour une infraction commise.
Et pour cela, il va falloir qu'il sache si oui ou non il y a assez d'éléments de preuve pour poursuivre.
Les déclarations de la victime sont un élément de preuve essentiel dans les affaires d'agression sexuelle, si tu ne les a pas, bon courage pour l'affaire ne soit pas classée sans suite!
Petit cas pratique = une élève de 14 ans révèle à l'infirmière du lycée qu'elle a été violé par un garçon du lycée d'à coté.
Signalement au Parquet, l'enquête est ouverte.
Les enquêteurs convoquent la victime : silence total, elle ne veut rien dire à ce sujet.
On la fait voir par un psy : pareil, blocage total, elle ne dit pas un mot.
On entend les parents : non ils n'ont rien remarqué de particulier, leur fille est un peu renfermée mais elle n'a rien dit à propos d'un viol.
On entend le lycéen accusé (en espérant que la victime ait au moins donné son nom..) = il dit que oui ils ont couché ensemble mais elle était d'accord, il comprend pas pourquoi elle parle de viol etc..
On essaye d'entendre de nouveau la victime = refuse toujours de parler de ce qui s'est passé.
Bon concrètement on fait quoi là ? Tu crois que le Proc va poursuivre le lycéen avec ça dans le dossier ? Que dalle, il va classer sans suite !
Pourquoi ? Parce que s'il envoie un dossier comme ça à l'audience, on ira droit à la relaxe !
Si tu veux qu'un dossier d'agression sexuelle/viol puisse être poursuivi sans que la victime ne soit interrogée, bah va falloir qu'il y ait de sacrés éléments de preuve à côté !
Ton cas pratique sur un enfant battu, c'est différent = tu dis toi-même qu'on retrouve chez le monsieur des preuves de la violence physique.
C'est bien de cela dont je parle = avoir assez de preuve pour faire tenir le dossier et l'envoyer à l'audience.
Et pour tout ce qui est agression sexuelle, comme c'est très souvent parole de l'un contre parole de l'autre, bah si justement il n'y a pas de parole d'un côté, ça va être coton!
Dans mon cas pratique (l'élève violée par un lycéen), au final la seule preuve dont je dispose ce serait le témoignage de l'infirmière à qui s'est confiée l'élève. Ce sera clairement insuffisant.