fetuque a écrit le 04/11/2017 à 10h50:
Des plaintes inutiles il y en a effectivement beaucoup mais le harcèlement sexuel et les viols ne rentreront jamais dans cette catégorie.
HELAS !!!
Il y a six ans, la gendarmerie m'avait appelée car j'étais citée dans une plainte.
La plainte : coups et blessures et harcèlement.
La nana ayant porté plainte m'avait cité car elle était témoins de mon harcèlement. (en fait, le gars harcelait systématiquement la dernière ex en date, donc toutes les nouvelles copines étaient témoins du harcèlement de la précédente. Le gars expliquait bien sur que s'il était aussi casse pied avec la précédente, c'est uniquement parcequ'elle passait son temps à chercher... Oui, il maîtrisait l'art de retourner les situations.)
J'ai donc témoigné, avec une douzaine de pages de preuves écrites de harcèlement moral et sexuel (bien cru) et de menaces de me casser la figure via sms, msn, facebook (bref, tous les moyens de communication possibles.).
J'ai cité le nom de la copine précédente, pour qui j'étais témoin de son harcèlement et dont j'avais eu des échos qu'elle avait aussi été victime de coups et blessures.
Bref, au moins trois victimes de harcèlement, et deux de coups et blessures...
Réaction du gendarme à la fin de mon témoignage ?
" La seule chose qui me gêne dans ce dossier, c'est qu'il a une mst." (oui, parceque en plus de taper et harceler, il transmettait une mst à certaines...)
Voilà, la seule chose qui le gênait...
Je suis peut être tombée sur le plus incompétent de la caserne, ou le système était complètement inapproprié au problème de harcèlement à cet époque (c'était en 2011, j'ai eu l'écho que la loi a changée en 2014 et que le harcèlement est maintenant pris bien plus au sérieux) mais voilà, pour moi ça a été le coup de massue...
Un an que j'étais harcelée, je n'osais pas aller en gendarmerie ne serait ce que pour poser une main courante et pourtant je me rendais compte que ce que je vivais n'étais pas normal et devant être signalé. Un an que je récoltais tous les messages pour le mettre dans mon petit dossier en attendant de trouver le courage de me rendre en gendarmerie parcequ'à chaque fois je me disais que ce n'étais pas normal d'avoir quasi quotidiennement ce type de proposition bien salace.
Tout ça pour ça. L'impression d'une reconnaissance 0...
Edit : donc quand le gendarme m'a demandée si je voulais porter plainte, j'ai dit non... Il venait de tuer le peu de courage que j'avais eu à venir témoigner.
Donc mon témoignage n'a pas de poids énorme.
Si une victime future venait à poter plainte, je ne sais pas s'il ressortirait (mon témoignage.)
Je ne suis pas complice, je suis victime comme l'ont été beaucoup de filles. Et je me suis sentie rabaissée encore plus en allant en gendarmerie...
Je trouve très bien que le tabou du harcèlement se lève peu à peu, mais il faut vraiment que la justice et les personnes qui en sont garant suivent.