Geriko42 je l'espère pour les enfants. Les médias ne me donnaient pas cette image là notamment après l'histoire avec la petite fille de 11 ans dont je n'ose imaginer les traumatismes qu'elle peut potentiellement avoir après le passage de son affaire en justice. J'espère que d'autres structures fonctionnent mieux, sont plus attentives, à l'écoute des enfants.
Pour cette affaire de cette gamine de 11 ans ayant eu des rapports sexuels avec un adulte, il faut quand même savoir 2/3 trucs avant de venir critiquer la justice :
- déjà, ce ne sont pas les magistrats qui écrivent les textes de loi, c'est le législateur. Et pour avoir viol, il faut qu'il y ait un rapport sexuel avec "contrainte, menace, violence ou surprise".
Si tu n'as pas un de ces 4 éléments, bah juridiquement t'as pas de viol.
Si dans son audition, la gamine en question balance aux enquêteurs =" oui j'étais amoureuse du monsieur, il m'a proposé de coucher avec lui, j'étais d'accord, oui je sais ce qu'est le sexe etc.. ", bah va falloir sacrément ramer pour caractériser un viol !
On peut trouver ça choquant, dire qu'à 11 ans, il est impossible de consentir à un rapport sexuel, mais alors dans ces cas-là, on change la loi et on écrit un nouvel article dans le code pénal indiquant qu'aucun mineur de moins de 11/12/13/14 ans ne peut consentir à un rapport sexuel.
Faut aussi ouvrir les yeux sur la sexualité des pré-ados qui existe bel et bien, hélas.. Oui une gamine de 11 ans peut vouloir coucher avec un adulte (ou un ado de 17 ans d'ailleurs) en étant parfaitement informée de la chose. La faute notamment à l'accès au porno qui s'est largement développé (n'importe quel gamin avec un smartphone a accès à des sites de porno gratuit).
- d'autre part, l'adulte en question n'a pas été relaxé = il était bel et bien poursuivi pour atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans et encourt à ce titre 5 ans d'emprisonnement.
Donc non le Procureur qui a poursuivi l'adulte pour atteinte sexuelle et non pour viol n'est pas "à vomir", il a seulement fait son boulot et appliquer les textes de loi.
Parce que c'est bien joli de vouloir poursuivre pour viol, mais ensuite faut être en mesure de soutenir l'accusation à l'audience, face aux avocats de la défense qui se feront un plaisir de démonter le dossier.
Ensuite, pour en revenir au sujet principal sur l'obligation morale des victimes de porter plainte, à mes yeux non, la victime est quand même bien libre de faire ce qu'elle veut, elle a déjà morflé avec son agression donc elle a quand même le droit de décider si oui ou non elle a envie de tourner la page ou de faire le grand déballage.
Parce que oui, porter plainte n'est pas une partie de plaisir, ça va être long et dur.
Elle devra raconter son histoire aux enquêteurs, aux experts, au juge d'instruction et de nouveau lors de l'audience (faut pas se leurrer, quand c'est parole de l'un contre parole de l'autre, bah faut l'entendre la parole en question, l'enregistrement vidéo ne suffit pas).
Souvent aussi supporter une confrontation avec son agresseur (elle peut bien sûr refuser mais ça fragilise le dossier).
Et avec un risque au final de se prendre une relaxe/acquittement dans les dents si le dossier n'était pas assez solide (dans tout ce qui est viol ou agression sexuelle, il y a très rarement des témoins visuels, des caméras etc.., c'est parole de l'un contre parole de l'autre.
Franchement, les lois à répétition pour allonger le délai de prescription des victimes d'agressions sexuelles, ça fait joli dans les médias mais c'est mal connaître le fonctionnement de la justice et ça rend pas service aux victimes en question.