pluenn Normalement, on est censé avoir une formation pour enseigner à ce public...ça va de soi que la plupart sont juste de pauv' T1 que rien n'a préparé à ça...
Il faut être hyper cadrée dans sa classe, très détachée par rapport à leur violence envers nous, être bienveillante mais carrée, être compréhensive mais exigeante dans les apprentissages ...
Tout doit être individualisé car je pouvais avoir dans le même cours des élèves de niveau CE2, CM2, 5ème, 4ème et lycée...Tu te retrouves à jongler entre "reconnaître le verbe dans une phrase" et "résoudre une équation à deux inconnues"
Très bizarrement, ce sont souvent des élèves qui réclament une pédagogie très classique , c'est assez marrant...ça les rassure. De même, ils sont très vexés si on n'est pas assez exigeante dans les exercices et corrections...Pour ceux qui sont totalement anti-système-école, on utilise des situations très concrètes (faire une recette, gérer ses futures charges et loyer, comprendre une facture, trouver un stage...)
Bref on tatonne, on fait des erreurs, on vit des journées très dures, puis on finit par trouver son rythme, les élèves commencent à s'habituer aux rituels, à l'organisation, et ça commence timidement à rouler avec des hauts et des bas
Il y a quand même des situations de violence extremes, avec intervention des ambulances, de la police, assez dures à vivre mais il y a de bons moments aussi comme voir des élèves réussir leur CFG, leur brevet, l'ASSR, trouver un stage...
