Mercredi 27 février 2019 : Motivation ou est tu ? (2.0)
L'idée m'a fait soupiré tout au long de ma journée : ce soir je monte, pfiouuuu ...
(pour vous représenter l'idée, imaginer qu'après votre journée de boulot suffisamment riche en émotions et prise de tête, vous saviez qu'en rentrant, vous aviez une tâche style tout votre dressing à vider, trier ranger, repasser.)
Si je mets les choses bout à bout, on peut même dire que depuis que Beauty est au club, je peux compter sur les doigts de ma main le nombre de fois ou je suis allé monter par plaisir et non par sentiment de devoir.
J'arrive aux écuries un peu avant 19h30, c'est la fin des cours club, ils finissent un peu plus tôt le mercredi ouf.
ça commence pas bien, à savoir qu'avec la flemme du jour,
je dois ENCORE courir après mon licol. Deux allées retours dans les diverses écuries plus tard, je le déniche emmêlé avec ses confrères dans une écurie dans laquelle je ne vais jamais avec Beauty. Par contre sa longe est introuvable, ça va que j'en ai une deuxième de secours ...
Beauty, bien que d'humeur amicale, est crade de chez crade.
Elle a transpiré ++ (la chaleur ou a t-elle fait l'andouille ?) et s'est roulé, ce qui dans cet ordre, donne un joli mélange : boue séchée + poussière + paille.
Me voilà à la décrasser, je me fais la réflexion que peut être que juste la longer serait suffisant ...
Raah cette flemme
Je selle quand même et ... cette fois c'est ma chambrière qui est introuvable. Joie et volupté.
Dans le grand manège, je longe Beauty au pas et au trot au deux mains. Je sens bien que je ne suis pas dans un moment ou je me sens capable de gérer un débordement, de réajuster une erreur ... J'ai 0 énergie à communiquer à Beauty, pire, je culpabilise de lui imposer toutes ces séances de longe qui la bassine ++ et que je ne sais pas rendre intéressante.
La belle se plie néanmoins à mes demandes
(en couchant les oreilles parce que bon hein). Comme je suis dans le manège et que celui ci a une largeur de 15 mètres, c'est pile poil ce qui nous faut pour se repérer, elle n'a qu'a suivre la piste. Au milieu du manège, j'ai mis un chandelier devant lequel elle doit passer pour matérialiser cette partie du cercle. ça fonctionne pas trop mal si ce n'est qu'à un moment T, ça ne marche pas et elle passe derrière, coincant donc sa longe ... Quand je vous dit que j'ai une jument en or,
elle a bien écouté mon stop et attendu que je la libère dans le calme !
(Bon par contre elle a été chiante à remettre sur son cercle).
Après quelques tours/transitions à chaque mains, j'avise de faire grimpette. Je lui met donc son filet et ho hisse !
Petit soucis là haut ... La rêne droite est coincée dans la sous-gorge ! Zut, elle n'a pas bougé au montoir, ça m'embête de redescendre ! C'est donc le moment de l
'idée.
Me voilà donc penchée dessus à trifouiller son filet, et 1 minute plus tard, j'ai récupéré mes deux rênes
Je la fais marcher au pas, ça se passe bien, je la sens
moins tendue que la dernière fois et de mon côté, ça va aussi. Le fait d'être montée il y a 3 jours fait que mon corps n'est pas trop en mode "Wait c'est quoi être à cheval déjà".
Niveau impulsion/transition, c'est niquel, de beaux
arrêts propres avec un très léger redressement du corps, des départs au pas au souffle de la botte. Je t'aime Poney.
Niveau tracé, c'est moins ouf, soit elle sur-réagit et vient se coller à ma jambe, soit elle vient se braquer contre mes aides et je dois faire preuve de stratégie, et comme user de la ruse pour parvenir à mes fins, c'est ce qui occupe déjà toute mes journée au boulot, j'avoue que là je fatigue un peu ... à moi de doser mes aides plus progressivement.
Je tente une petite nouveauté :
une serpentine, je n'avais encore jamais essayé, j'essaie de caler un peu timidement mes aides de l'incurvation ... Bon y'a encore le temps.
Et puis voilà notre séance écourtée d'une drôle de manière ... à un moment T,
Beauty prend peur de je ne sais quoi, elle s'agite et me voilà bien en peine dessus à chercher calme et contrôle. Sauf qu'elle ne se calme pas, tête en l'air, elle ronfle, regarde frénétiquement par la porte du manège, fait 2 crottins en 50 mètres. Là haut je comprends donc qu'on ai pas sur une petite frayeur et que si ma belle se contient pour l'instant, il y a un moment ou ça va sortir.
J'ai toute les peines du monde à l'arrêter pour descendre !
Au sol, pas d'apaisement de Beauty, c'est même limite pire, encore une fois, j'ai le sentiment de ne plus exister, elle me bouscule, me passe devant etc. J'en viens même à me fâcher "Hé ho je suis là", je met bien 3 minutes à remonter les étriers qui ballotent le long de ses flancs et qui n'arrangent rien à la situation.
L'objet de sa peur m'est toujours inconnu, je n'entends rien, ne voit rien, ne sent rien ... J'entreprends de la marcher un peu hors du manège, il y a du mieux mais je la sens toujours angoissée, je me demande si ça n'est pas une bête qu'elle aurait perçu et qui l'aurait inquiété ? Style renard ? Ou un énième poney échappé ?
Un peu dépassée, je la rattache avec son licol et la desselle, elle gigote toujours, regarde autour d'elle ... Ce qui ramène le calme finalement, c'est la
pierre volcanique ! Quel bijou ce truc !
Je la ramène donc au paddock, assez blasée. ça aurait été à refaire, je pense que
descendre, lui changer les idées, et remonter, même 2 minutes, aurait été bien plus éducatif. Du coup je l'ai marcher un peu en main dans le manège histoire de ne pas trop la laisser sur une note négative.
Bon, je sais bien qu
'elle est incapable de faire exprès d'avoir peur pour ne pas bosser, néanmoins ça me gêne beaucoup qu'elle puisse en venir à se dire "Quand je m'agite, Maman descend", alors que je préfererais qu'elle intègre "Quand j'ai peur, Maman s'adapte et se rapproche de moi" (revient dans le champ de vision).
Du coup il est tard, je suis fatiguée, je ne reste même pas un peu avec elle au paddock, j'ai horreur de ça. Sortir Poney, utiliser Poney, ranger Poney.
Je suis aussi d'avis que indépendamment de l'objet de sa peur, la réaction de Beauty a été exacerbée parce qu
'elle ne se défoule pas assez. Si on reprends depuis la semaine passé, mercredi et dimanche elle a bossé (séance moyenne) et sinon c'était soit paddock, soit travail au pas léger ... Son besoin d'activité physique n'est pas du tout satisfait si bien que ce qui pourrait être une petite excitation lui fait au final pousser des ailes et nous avons bien du mal à retrouver le calme ... Samedi c'est L. qui monte et j'ai peur qu'elle ait une pile électrique sous les fesses.
Bref, encore une séance montée très moyenne, même si les premières minutes étaient pas mal.
Je commence vraiment à me questionner sur ma motivation. Il est important pour moi que je montes régulièrement/que Beauty soit montée régulièrement mais je suis forcée de constater que monter me procure davantage de stress que de plaisir, et qu'au final, dans ce schéma là, nous sommes dans un cercle vicieux : mes appréhensions n'ont jamais été aussi fortes, et elle apprends de comportements indésirables ...
Moralité, on cherche encore notre rythme, je me demande si je ne vais pas reconsidérer la question du travail en liberté. Je me demande aussi si ça ne vaudrait pas le coup de reprendre les recherches de QP/TP avec quelqu'un de majeur et de disponible (parce que en fait, L. à part le samedi ...).
Beauty est déjà dans
une bonne dynamique d'habituation aux lieux, à l'ambiance, maintenant il faut trouver un rythme, une organisation qui convienne à tout le monde aussi. Là j'ai un peu le sentiment que la longe la bassine, que le travail monté est compliqué pour moi, et que je ne gère pas suffisamment à pieds pour lui proposer des choses suffisamment intéressantes.