Il faut que cela cesse ! Drive, Facebook et Cie :)

Je pense qu'il y a un équilibre à trouver. Les prairies gérées de façon extensives sont un puit de carbone majeur. Bien plus que les surfaces en herbe non exploitées (vu que la pâture et la fauche stimulent ++ la production de biomasse et donc le stockage du carbone).

Arrêter l'élevage de but en blanc, impliquerait de réaffecter une grande partie de nos prairies à un autre usage (vu qu'elles deviendraient inutiles), se qui serait vraiment dommage quand on sait qu'une prairie correctement exploitée (et non surpâturée !) peut stocker autant de carbone qu'une forêt...
Pour le coup, ca serait un contresens de lutter d'un côté contre la déforestation et de l'autre côté se réjouir de l'arrêt total de l'élevage.

Il y a effectivement besoin d'un changement majeur dans notre consommation de viande et de produit laitier, aussi bien en quantité et en qualité ! Ceci dit, je ne suis pas convaincue que l'arrêt à 100% soit la meilleure solution...



Il y a quelques année, j'avais rencontré un éleveur laitier qui avait pris la décision de revoir radicalement sa façon de produire : Il était passé d'un élevage de Prim'Holstein nourris à l'ensilage de maïs (qu'il galérait à produire car ses terres ne s'y prêtaient pas) et au concentré de céréales (qui lui revenait très cher), à un élevage de vaches rustiques (il avait croisé les Prim'Holstein qu'il avait avec des Jersiaises et une ou deux autres races que je n'ai plus en tête) nourries le plus possible à l'herbe.

Forcément, il avait moins de production de lait car ses vaches rustiques produisaient moins, mais comme elles avaient aussi beaucoup moins d'apport calorique dans l'alimentation, il n'avait plus besoin d'ajouter des céréales à leur alimentation et vu le prix de l'aliment, financièrement ca valait largement le coup pour lui.

Comme quoi, des fois il faut accepter du perdre quelque part pour gagner ailleurs et de façon plus éthique et plus respectueuse de l'environnement...

tonya je ne suis pas sure que les animaux d’élevages industriels soient ravis d’être en vie. Enfin ils n’ont sûrement pas d’avis sur la question mais sur le principe : naître pour être enfermé toute sa vie afin d’être engraissé pour finir à l’abattoir, ou produire des œufs, ou du lait … triste comme vie

Tu es peut être dans une région où il y a peu d’élevage industriel, et tant mieux. J’ai pu voir des élevages industriels de poules et de porcs, enfin on les voit rarement. Les animaux sont enfermés dans de grands hangars et tu le sais car ça pue la mort quand tu passes à côté. Il y a des régions où ce type de hangar poussent comme les champignons, au grand dam des résidents à proximité car les nuisances sont réelles.

Les laitières en principe elles ont la « chance » d’avoir un carré d’herbe pour l’ensemble du troupeau, souvent sans arbre et elles ne sortent pas souvent.

Rien à voir avec l’image de l’animal qui gambade paisiblement dans un pré. Pourtant c’est ce dernier modèle qu’on doit activement préserver car il est garant de meilleures conditions de vies pour les animaux, de meilleures conditions de travail pour les humains, de préservation de notre patrimoine et des paysages.

Donc perso je mange moins de viande mais je vais me servir chez des gens dont les animaux vivent dehors, idem pour le fromage

C'est marrant parce que chez moi les vaches a viandes sont nettement mieux loties que les laitières.

Les viandardes sont dehors 8/9 mois par an sans compléments sinon du foin quand l'herbe est rase.
Les laitières sont soit jamais dehors soit sorties de façon limitée et complémentées selon l'exploitant.

Généralement celles qui sont complémentées font du lait bas de gamme. C'est pas de l'intensif par le nombre mais c'est pas du quali non plus.

tonya
Tout aussi facilement accessible et publiques, c'est données.

Attention aux faux amis car un domaine comme le transport va du transport individuel à celui de marchandise, à celui nécessaire pour le bétail...
Et le "moi j'ai pas vu ça existe pas" pardon mais ça m'étonne de toi. "J'ai jamais vu de guerre de mes propres yeux en Europe donc y'en a pas". Il n'y a pas d'élevage intensif dans mon coin non plus, seulement du plein-air. Ça veut pas dire que ça n'existe pas ailleurs. J'ai pas non plus vu de gypaètes malgré tout le temps que je passe dehors : ça n'existe donc pas.

C'est dingue cette opposition fantasmée entre les écolos et les paysans. Je reviens de quatre jours de rencontre entre écolos de tout poil et éleveurs paysans, 7500 personnes sur quatre jours, rencontre organisée par et avec des associations proches des SDLT, XR et des associations paysannes. Vous devinerez jamais ce qu'il s'est passé...
Ça a été engueulades sur engueulades tout le week-end.
Nan c'est pas vrai. Ce qu'il s'est passé c'est :
Rien. Ou presque.
Les cantines étaient végétaliennes (ainsi que bio et locale) mais à 15 mètres on pouvait acheter fromage, viande, miel, aligot-saucisse... Aucune engueulade, aucun regard noir. Il y a eu 2h de conférences et débats entre éleveurs paysans et antispécistes et il n'y a pas eu un seul éclat de voix et encore moins de baston. Et plusieurs prises de paroles des paysans pour expliquer leurs réalités (notamment le sexisme, par exemple, les luttes passées car il y avait plusieurs représentants du Larzac 70s (les parigots qui aident 103 paysans à lutter contre l'extension d'un camp militaire qui allait les priver de leurs terres)), parole religieusement écoutée. Et comment allier écologie et élevage pour favoriser une écologie de territoire et les circuits paysans. Et oui, dans le tas, tu avais plein de végétariens comme moi, beaucoup de vegans, des producteurs/paysans omni, des paysans vegan...
Quand on veut bien sortir des clichés qui abondent dans les deux sens et sont souvent, non pas orientés mais carrément falacieux, c'est magique : il y a des lieux et espaces de discussion qui se créent.

obsonine
Pour la Xème fois, personne n'a dit que l'arrêt total et brutal de l'élevage n'était que "envisageable". Ça ne l'est pas et personne n'imagine que le 27 septembre 2025 toute la population occidentale va devenir vegane. Ça n'est tout simplement pas possible, il y aura toujours des élevages etc...
Par contre, une baisse suffisante de la consommation pourrait ne favoriser QUE les producteurs en extensif. La loi de l'offre et de la demande... Et manger moins mais mieux les POA (produits d'origine animale) ferait qu'on développerait plus une alimentation végétale. Pas forcément ad vitam, mais si on ne mange de la viande que une ou deux fois par semaine, c'est bien qu'on a plein d'autres choses dans nos assiettes le reste du temps.

Ceux qui arrêtent à 100% le font aussi pour d'autres raisons, notamment leur système de valeurs : pour certains l'écologie arrive en tête, pour d'autres c'est le respect des animaux non-humains, certains pour leur santé, un peu de tout ça... L'alimentation végétale n'est qu'une alimentation, les raisons, elles sont multiples et le gradient de "sensibilité" est très variable. Certains agiront juste dans leur assiette tandis que d'autres mettront en place toute une vie avec le moins d'électricité, de transport, etc, possible. Mais je ne crois absolument pas que 100% de la population deviendra totalement végétalienne et/ou végane, pas même végétarienne.
Par contre on bouffe clairement trop de viande et de fromages, en France, et même d'un point de vue de la santé publique, c'est n'importe quoi.

Un gros soucis c'est que changer les infrastructures et productions agricoles ça prend beaucoup de temps et d'argent, et que le changement climatique va beaucoup plus vite que prévu.

Je ne suis pas sûre de finir mes jours aussi "tranquillement" que je les ai commencé, mais il faut bien reconnaître, au final, que si j'ai été aussi libre et heureuse c'est que d'autres, à d'autres endroits, l'ont été beaucoup moins.
Et pour être honnête jusqu'au bout, j'aurais pu faire autre chose pour changer cela que d'acheter équitable, de seconde main et faire attention à mes consommations. (S'il faut enfoncer le clou, reconnaître sa lâcheté fait une belle jambe à la kenyane qui crève au milieu des roses et au récolteur du Nicaragua qui meurt -littéralement- de chaud. Ce n'est pas spécialement une avancée non plus, surtout si c'est pour se tourner les pouces et regardant le monde tourner. M'enfin bref, je suis un symbole vivant des contradictions pourries chez les humains.)

Je plante des arbres, j'essaye d'inciter les autres à le faire (ils ne m'ont pas attendus, pour la plupart) et je fais attention à ce que je fais, en essayant de ne pas faire trop d'erreur à mon niveau.
Mais cela restera bien insuffisant tant qu'une réelle politique à grande échelle (au moins nationale) sera menée , en particulier au niveau des taxes pétrolières et ça, cela aura lieu quand on aura tous un pied dans la tombe.
Dommage pour nous, mais finalement un pied dans la tombe, ça ne sera pas dommage pour la planète, qui elle survivra c'est sûr.

De toute façon on est vraiment trop stupide comme espèce, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de nous sauver.

klavel Je réagissais notamment à ce passage :



Réduire les surfaces de prairie n'est pas souhaitable, or c'est un type de culture 100% dédié aux animaux.
Si les céréales peuvent aller à l'alimentation humaines en cas de réduction d'élevage, les prairies seront soit retournées au profit d'autres cultures, soit elles changeront d'usage. Il y a des chances qu'une bonne partie d'entre elles passent alors en zones constructibles vu l'extension des zones urbaines et que des toute façon elles ne serviront plus "à rien"...

Edit : Je suis désolée que ça te saoule d'entendre des arguments auxquels tu as déjà répondu X fois une peu partout dans ta vie de militante, mais là je réponds sur un sujet consacré aux chevaux et je dois bien admettre que je n'ai pas pris la peine d'aller lire les nombreux autres posts qui traitent du sujet pour voir si tu as déjà répété "Pour la Xème fois, personne n'a dit que l'arrêt total et brutal de l'élevage n'était que "envisageable"."

obsonine Ben non, puisqu'il y aura largement assez de surface en cultures alimentaires déstinées aux humains pour ne pas avoir besoin de retourner des prairies ?

De plus, l'agriculture extensive utilise bien plus de prairies que l'intensive, celles ci ne risquent donc pas de disparaître non plus.

Ce qui va disparaître, c'est la déforestation de l'amazonie pour y cultiver du soja destiné à nourrir le bétail.

Arrêter les douches et les bains ,non, mais le faire à la bolée à l'eau de puit et les cheveux court, oui.

Je n'ai pas tout compris, mais concernant la pêche "raisonnable" ne semble pas le bon mot. Idem que l'agriculture, ou la sylviculture, être passé du mode autosuffisance à moderne à corrompu le système.
Parler de pêche raisonnable alors qu'on ne mange que 50% des prises sans compter les prises annexes, tiens ,"j'en parlerai à mon requin".

obsonine c'est juste une page avant sur ce même post, hein
Et je ne me considère pas du tout comme militante.

liteulorce
Ah ça, se laver et chier dans de l'eau potable ça devrait être la première aberration qui soi... Mais à moins d'être propriétaire d'un logement individuel, dur dur de mettre en place des solutions pourtant nombreuses.

argamelle Sauf que lorsqu'un agriculteur arrête son activité (que ce soit pour un départ à la retraite ou autre), qu'il soit en extensif ou en intensif, ils ont tous les mêmes difficultés à trouver un repreneur. Sauf erreur de ma part, en proportion, il n'y a à ce jour pas plus d'éleveurs en intensif qui arrêtent que d'éleveurs en extensif. Dans le monde des prairies fourragère, la quantité de prairies qui cessent d'être exploitées et un fort sujet d'inquiétude...

klavel Ah oui, effectivement !
Je suis désolée que tu te sois sentie obligée de répéter pour la deuxième fois

klavel c’est quand même merveilleux que tu aies pu croiser des éleveurs paysans (gens du pays, donc qui élèvent en fonction de leur environnement).

Et que tu ne connaisses pas d’élevage dit intensif.

Ca veut dire que ça existe vraiment et beaucoup plus qu’on ne veut bien le faire croire… . Amen. Parce que si on écoute les divers discours, il n’y aurait chez nous qu’une majorité de grosses exploitations degueulasses.

Ma famille a eu des vaches laitières Bordelaise à l’époque de mon grand père (quasi disparues). Qui ont été croisée d’Holstein pour plus de rentabilité à l’époque de mon père (se sortir un salaire pour vivre un minimum). Tout à l’herbe uniquement.

Moi… j’ai pas de vaches. Les chevaux et la vente de foin sont beaucoup plus rentables mais ça ne nourrit pas les voisins et nous avons bataillé pour éviter qu’une partie ne passe constructible en lotissement (méchants que nous sommes !).

argamelle tiens, tu dérives de façon intelligente: le sujet doit effectivement être pris de façon globale.

On parle de la France ou du reste du monde?
Si on ne parle que de la France: nous avons l’une des plus belles agriculture (oui, ça peut paraître énorme). Globalement, l’équilibre production/ respect de l’environnement n’est vraiment pas si deconnant.
Si on veut inclure les émergents d’Amérique du Sud ou d’Asie du Sud…: ça devient catastrophique.

Pourtant, c’est sur la tronche du paysan Français qu’on tape. Alors que son travail n’est pas rémunéré, qu’il présente un taux de suicide au top: bref, que ses compatriotes traite comme une merde, la bouche pleine.

Et non, la question des surfaces exploitables de façon rationnelle et qualitative n’est pas suffisante pour une autonomie alimentaire végétale chez nous.

clya

J'ai du mal à comprendre comment il pourrait y avoir 1 million d'animaux en élevage intensif en France en 2013 alors qu'on abattait 23 millions de cochons en 2021 en France et 741 millions de poulets.
Alors, ce n'est pas la même année c'est sûr mais j'ai du mal à croire que ça ait augmenté de la sorte en même pas 10 ans. Pour moi, il faut rajouter un zéro puisqu'on tue plus d'un milliard d'animaux par an en France.

paulimer oui je pense aussi qu'il manque un 0, c'était surtout les pourcentages concernant l'élevage intensif qui étaient utiles ici :)

tonya bien sûr. Et ce sont ces mêmes paysans qui ont nourri 7500 personnes sur 4 jours à l'exception de quelques pic-nique et nourriture pour bébé ramené par les parents... Je vous laisse chiffrer le nombre de repas. 15 000 rien que pour les cantines. C'est quand même énorme.
Prix libre pour les cantines, prix fixé par les producteurs et productrices sur l'espace "marché paysan". Prix très raisonnables (de mémoire, 7 ou 8€ la grosse assiette d'aligot-saucisse maison), d'ailleurs, mais des prix juste fixés par et pour les paysans. Ce sont les seuls avoir mis une petite taquinerie qui m'a faite sourire. Ils faisaient aussi des assiettes végétariennes, nommées comme telle, et il y avait une petite parenthèse disant "pour X euros de plus vous pouvez quand même goûter notre [morceau de viande qu'ils produisent dont je ne me souviens plus]"

Le lieu était d'ailleurs mis à disposition par un couple d'agriculteurs. On était dans 15 hectares de champs qui venaient d'être moissonnés. Protection incendie au max, mise en place par un militant ancien pompier avec la préfecture, il n'y a eu aucun incident. Aucune des tonnes à eau non-potable n'a servi.