Tu es en train de découvrir pourquoi on déconseille à plein de très jeunes filles d'être proprios : on s'embarque dans des trucs pas possibles et ça nous fait un mal de chien de les voir souffrir, surtout quand on ne sait pas trop quoi faire.
Je n'ai pas de conseil à te donner, je suis globalement d'accord avec ceux qui t'ont été donnés.
Je voulais juste te souhaiter bon courage . Et te dire que tu es là en train d'apprendre "à la dure" la vie et les responsabilités de proprio.
Ce post dans son entier (tes questions, tes doutes, les réponses, tes remarques sur les remarques des pros qui t'entourent...) devrait être lu (humblement, et pas en se disant que "moi j'aurais fait mieux du premier coup") pour toute demoiselle qui rêve d'avoir son cheval. Juste pour se "rendre compte" de ce que tout ça implique.
Dans les chevaux (et j'ai parfois l'impression qu'avec les enfants on retrouve le même genre de système...), un tas de gens professionnalisés ont des avis à donner et des choses à dire. En fonction de leur expérience, de leur formation, de leurs intérêts, de leur ouverture d'esprit... Tout le monde a toujours un truc à raconter ou un avis sur ce qui t'arrive. Et quelle embrouille dans le cerveau ! Comme c'est difficile de faire la part des choses entre son moniteur en qui on a super confiance, son maréchal avec qui on a un super contact, ses amis qui nous disent autre chose mais ne sont jamais d'accord entre eux, les inconnus d'internet, ses propres lectures, son intuition...
J'ai fini par comprendre que je ne pouvais considérer personne comme source fiable dans tous les domaines. Il faut faire la part des choses : et accepter que les gens ne sont jamais "100% compétents" ou "100% incompétents". J'ai eu par exemple affaire à un véto pas du tout habitué aux maux des "chevaux de pré" (ou uniquement les plus connus), qui n'a pas su reconnaître un champignon particulier que d'autres vétos "très ruraux" auraient reconnu au premier coup d'oeil. Par contre lui, les "problèmes des chevaux de boxe, et de chevaux de sport", il est excellent.
On conseille à chacun de se faire encadrer et d'écouter les professionnels, et je te le recommande encore, mais je te recommande aussi de faire jouer ton esprit critique et de ne pas tout prendre chez tous les professionnels (et de bien choisir ceux-ci) :
Affranchis-toi de ton habitude (normale) de prendre pour argent comptant ce que te dis ta monitrice, ton maréchal habituel etc. Pose toi des questions ("pourquoi ? Comment ?"), essaie de comprendre ce qui se passe, renseigne toi, lis des livres, des articles. Tu vas gagner en compétence considérablement, et ça va t'aider pour toute ta vie de propriétaire derrière.
Là par exemple, va chercher ce qu'est une pourriture de fourchette exactement. Lis des articles, de tous bords, de toutes "écoles", fais-toi ton avis. Suis ton intuition après tout ça.
Etre proprio, c'est dur surtout à cause de ces moments comme ce qui est en train de t'arriver : ton cheval a un problème, tu ne peux pas le résoudre de façon évidente, plein de gens ont plein d'avis différents et toi tu ne sais plus sur quel pied danser.
Il y a quelques mois j'ai dit à ma nouvelle pareuse (problèmes de pieds aussi, je "quittais" la mort dans l'âme mon MF que j'appréciais beaucoup et qui s'en sortait super bien sur ma jument depuis plus d'un an, mais qui manifestement était passé à côté d'un truc...) :
"franchement je suis désemparée, je ne comprends plus rien, tu me dirais de la peindre en rose pour qu'elle n'ai plus mal aux pieds je le ferais".
Bref les problèmes de pied j'ai soupé cette année (et c'est pas entièrement terminé, mais franchement on est passés de "cheval qui a mal en marchant, quel que soit le sol" à "cheval un peu sensible le lendemain du parage", c'est un miracle à mes yeux
), et je peux partager si tu veux, mais pour mon cas ce n'était pas de la pourriture de fourchette (même si j'y ai cru un temps).
Pour synthétiser, écoute un peu tout le monde mais garde un oeil critique dessus, renseigne-toi par toi-même en lisant, écoute toi, et, le plus important, j'ai fait exprès de le garder pour la fin, parce que c'est un conseil qu'une amie m'a donné au milieu d'une autre "crise", dont je me souviens à chaque nouveau problème le plus important de tous :
Écoute ta jument. Elle te parle. Ca doit être elle ton phare, ton point de repère dans toute cette histoire. Pas le forum, pas ta monitrice, pas tes copines qui ont toutes un avis. Celle qui a raison, c'est ta jument.