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L'Ecole De Légèreté de Philippe Karl
Posté le 02/08/2024 à 17h57
Sinon… pavé en vue !
Fin juillet (26-29) je suis allée faire un stage d'équitation de légèreté à Equizones, ça faisait longtemps que je n'avais pas monté comme ça à 100%.
Premier jour le 27 (arrivée la veille au soir où on faisait connaissance avec le lieu et l'instructrice et le cheval attitré), découverte du cheval dans le cadre du travail, un très beau PRE nommé Garbell, top dressé, quoi qu'un peu filou à la Meloja, l'air de rien il emmène vers le milieu, et il a tendance à s'appuyer si je fais pas gaffe ou me durcit ne serait-ce qu'un tout petit peu dans la main. D'abord travail à pied, flexions, cessions de mâchoires, extensions d'encolure, fléchi droit, nickel. Puis les arrêts, là un poil plus compliqué car quand il ne répondait pas de suite je me durcissait dans ma main au lieu d'agir de façon discontinue... Et comprendrais plus tard pourquoi je ne le trouvait pas réactif... Mais on a pu améliorer un chouia les arrêts sur la fin. Puis à cheval, détente comme j'en ai l'habitude, comment dire... Je l'ai mis devant moi, en cherchant l'extension d'encolure et l'ondulation du dos que je trouvais absente, idem au trot, puis quand est venu le moment de galoper oupsie le défaut de pomper avec les épaules de retour à fond, donc on n'a pas insisté à cette allure pour le moment. On est repassés au pas, fléchi droit, extension d'encolure, épaule en dedans sur le cercle et la ligne droite, gaffe de ne pas faire de rêne contraire avec la main droite et de garder les mains au même niveau. Et regarder devant. Et trotter enlevé sur les déplacements latéraux, c'est perturbant au début mais c'est pas si mal au final. XD L'aprèm on a revu la mise en main à pied et à cheval, j'ose pas y toucher du coup lui il profite et baille un peu aux corneilles...
Deuxième jour, première séance du matin, en duo avec le deuxième élève, révisions de la mise en main, flexions cessions, transitions, un peu de reculer en main, travail de 2 pistes varié (renvers et travers sur le cercle), une première pour moi à pied, mais je m'en suis bien sortie ! A cheval pareil puis travail sur mon fonctionnement au galop. Elle m'a prise en longe sur quelques cercles pour que je me détende vraiment, dur dur ! Et que je m'installe comme dans un fauteuil. Vers le haut, mais en mode fauteuil quand même, et on respire, et on oublie ses jambes. A un moment apparemment j'ai fonctionné correctement mais... j'ai pas senti de différence entre le mode pompe et le mode éco lol. Enfin pas consciemment en tous cas. Après elle m'a lâchée et j'ai pu continuer ce travail en autonomie, y'avait un peu de mieux à la fin. Mais faut que je bouffe des km de galop pour me remuscler dans le bon sens, y'a pas que les chevaux qui prennent des postures pourries et ont besoin de rééducation. XD
L'aprèm on a vu en main les transitions rapprochées pas arrêt reculer repartir, dur dur le reculer... Pareil à cheval... Je n'arrivais toujours pas à l'arrêter... Il accélérait. Je mettais les jambes sans même m'en rendre compte, et m'agrippais à sa bouche. J'avais l'impression de bloquer mon assiette, mais apparemment non, ou pas comme l'instructrice le faisait. Le cheval n'a été monté que par elle jusqu'à présent, j'étais la première cavalière différente d'elle à le monter, forcément les codes sont bien différents, on dirait. Et... à cause de cette difficulté sur du truc niveau Galop 1, mon mental s'est effondré, j'ai fondu en larmes, en mode "mais bon sang la honte quoi j'ai un Galop 7 et je suis pas capable d'arrêter un cheval top dressé à partir du pas, ou de fonctionner correctement au galop, qu'est-ce que je fiche ici". La pauvre instructrice s'est répandue en excuses, mais non, elle n'a rien dit qui aurait pu me blesser, c'est juste... mon mental quoi. Du coup changement de cheval, j'ai pris celui qu'elle montait qui était plus énergique et fin, première fois en bride avec tenue à la française, c'est plus confortable et pratique que croisées, je trouve. Et plus précis. Mission respirer, étendre le dos du p'tit qui avait tendance à se percher, et lui "réapprendre" l'arrêt avec mon code. Il a très vite compris, c'était chouette. Après il est monté par d'autres cavalières aussi, il sait s'adapter. Le Garbell beh... On se découvre tous les deux. Après je suis remontée sur Garbell, bien qu'elle m'ait proposé de garder le p'tit gris (j'ai oublié son nom, pardon à lui). Les transitions passaient un peu mieux. J'ai revu des trucs simples, mise en main, transitions montantes en gardant la mise en main, puis fin sur un truc bien. Le soir c'était théorie, je me suis lâchée sur les questions biomécaniques, c'était très intéressant, bien qu'il y ait un petit truc qui me chiffonne c'est que, d'après elle ou du moins l'EdL, à partir du moment où les antérieurs fonctionnent, où la base d'encolure monte, où le bout de devant se grandit, les postérieurs et donc le dos, fonctionnent aussi. En gros ça prend le cheval de l'avant vers l'arrière; on place le devant, on assouplit devant, on n'oublie pas la gymnastique des postérieurs quand même avec le deux pistes et les transitions quand même, mais le devant d'abord et le reste suivra, de ce que j'ai compris. Ceci dit elle a tout de même précisé que fallait pas rester fermé et s'adapter au cheval. Que si dans le relèvement d'encolure on perdait les postérieurs, fallait surtout pas hésiter à remettre franchement en avant en extension d'encolure avant de venir jouer sur la hauteur de l'encolure dans laquelle le cheval arrive à se porter sans s'écraser. Y aller au feeling, au ressenti, donc. ça me parle beaucoup !
Et le troisième jour, à nouveau séance individuelle, en main on a vu un petit enchaînement, épaule en dedans sur la deuxième moitié de la longueur, arrivés au bout, préparer un changement de pli, cercle de 10m dans le renvers, et sur la ligne du milieu on glisse dans l'appuyer. A main droite et main gauche, en regardant devant. Gaffe de pas mettre trop de pli dans l'appuyer. Et l'instructrice m'a dit avant de commencer que si je n'y arrivais pas c'était pas grave du tout, j'avais le droit de me tromper, ça fait partie de l'apprentissage. Et une couche de pression en moins et les larmes qui ont failli monter à nouveau. XD Après on a revu les transitions reculer pas, et du trot, et reculer trot, elle m'a aidée au début, parce que Monsieur a bien compris qu'il pouvait traverser ma main et se faisait louuuuuurd... Et comme ça on a glissé dans... quelques battues de piaffer ! C'est dur encore pour le cheval, mais il fait l'effort, il est brave. Faut bien penser ressort qu'on comprime, ou petite voiture à remonter avant de la lâcher... vers le haut ! L'énergie emmagasinée ne doit pas se répandre vers l'avant mais monter. A cheval, bonne session de trot en extension d'encolure, où je devait demander au cheval de venir se tendre et de déverrouiller ses épaules et son dos en avant, retour en terrain connu pour bibi ! ça m'a fait du bien, autant qu'au cheval je pense. Le contact égal des deux côtés, le dos qui fonctionne, les épaules libres, en avant, là haut on respire, on allège l'assiette. Le bonheur. Petite session au galop (de travail voire rassemblé) également, la posture mieux que la veille ! ça commence à revenir. Aïe les dorsaux et les muscles autour des lombaires lol, beh oui faut se réveiller. XD Et pour finir, on fait pareil qu'en main ! Elle m'a aidée car toujours cette assiette buguée... Trot, on rassemble, en reculant les jambes sans les serrer, garder la mise en main, ne pas s'accrocher au mors, soutenir les poignets, rassembler, tenir mon dos, gaffe à l'assiette, le cerveau on ne freeze pas s'te plaît, et... premières battues de piaffer monté ! On refait plusieurs fois, aux deux main, y'a eu un méga bug à un moment, forcément encore et toujours l'assiette qui marche à l'envers et qui a poussé le cheval fort en avant. Oups ! Et toute la longueur du manège pour le récupérer... Et finir sur de jolies battues avec les hanches qui descendent fort et le bout de devant qui monte ! C'est particulier comme sensation. Du trot sur place. Plus confortable. Un peu plus "chaloupé". Tout l'inverse du passage où ça brasse dans tous les sens tellement ça rebondit. XD J'aime beaucoup !
Et pour finir, "repos" pour le cheval pendant que je m'applique... à faire des pointes à cheval. J'ai le réflexe de remonter mes pointes de pied, de trop appuyer sur mes talons, en même temps de remonter ma cuisse bref de m'accrocher avec mes jambes, au lieu de les laisser tomber naturellement. Donc sans étrier, au pas, en travaillant la mise en main gentille de Garbell mais surtout en me tenant droite mais en respirant, et mission m'admirer dans le miroir, en jetant un oeil à mes pieds vérifier qu'ils restent bien descendus. Je ne sentais même pas quand les pointes remontaient tellement c'est devenu un réflexe... Puis au petit trot sur la volte, j'avais l'impression d'être un gamin à shetland prêt à glisser d'un côté ou de l'autre à n'importe quel moment. L'assiette n'est plus ce qu'elle était. Razz Et retour au pas, c'était l'heure du prochain cours, où j'ai pu finir en autonomie de travailler cette descente de jambe et mon propre regard et mon grandissement. Faut pas que je m'efface, faut que je mette en valeur le cheval et moi aussi en étant à sa hauteur. Noble, fier, grand. Au moins le temps de la séance. Mettre cette impression d'imposture au fond de la poche le temps de bosser, au moins. Et oser demander, surtout avec un cheval dressé, c'est pas un cheval vert qui apprend, je me dois d'oser et d'être claire, il sait faire, il a la condition, donc go. Je me suis un peu trop habituée aux chevaux peu dressés avec qui faut agir hyper progressivement et pas trop demander car peuchère il apprend il doit se faire du muscle lol.
Ah et au final, le "manque de réactivité" c'était juste... que l'instructrice leur laisse le temps de répondre, facile 3 secondes entre la demande et la réponse, je demandais trop vite trop fort. Oups. Tranquille, faut que je prenne vraiment le temps de demander, attendre la réponse, laisser un temps de réflexion au cheval, et uniquement s'il y a zéro réaction passé 3sec, redemander peut-être un peu plus fort. Mais pas direct exiger vite vite la réponse.
Stage très très formateur, ça faisait longtemps, et ça m'a fait du bien de revenir dans l'EdL, j'ai pu revoir/confirmer des points, en corriger certains, et découvrir pleiiiiin d'autres choses techniques. Tout du long ça a été une redécouverte en fait. Bien plaisante. Remuante émotionnellement, ça je ne m'y attendais pas, l'instructrice non plus, ça nous a un peu chamboulées sur le coup (et même après oups là c'est moi qui me suis répandue en excuses). J'espère pouvoir en refaire régulièrement ! Et dans l'idéal en faire un longue durée. Et/ou installer Tavira là bas et moi pas loin, mais ça c'est pas pour tout de suite. D'abord fomenter un plan béton pour avoir les moyens d'assumer la pension et mon logement/bouffe en autonomie (et donc permis, sauf qu'on est déjà en août donc tout est fermé flûte).
Le retour à la maison... Une épreuve. J'avais pris le train pour l'aller, nickel, aucun retard sur mes lignes alors qu'ailleurs c'était l'horreur. Bon et bien le retour... Le premier train à l'heure, mais la correspondance... 3h de retard, rentrée à pas d'heure (3h du mat), une horreur. Avant d'aller au stage j'avais une petite voix qui me disait de passer une nuit supplémentaire à Equizones, mais j'ai pas écouté, et voilà. XD Enfin c'est le passé, je suis rentrée, c'est l'essentiel.