Pour être brève : si on monte les chevaux, c'est clairement par égoïsme et plaisir personnel. Ca fait mal de se le dire la première fois, mais personnellement je "l'assume" : je monte à cheval parce que ça me fait plaisir.
Je ne nie pas que monter à cheval implique que pour le cheval on va lui proposer du travail.
Même si parfois (et beaucoup essaient d'aller dans ce sens), on essaie de faire en sorte que ce travail lui soit agréable, voire qu'il y trouve de l'intérêt (et je pense sincèrement que c'est possible).
Bref, oui l'objectif c'est notre plaisir, mais cela n'empêche pas de vouloir que le cheval y trouve son compte également. Personnellement je ne prends aucun plaisir si j'ai l'impression que le cheval "subit". En tant que propriétaire, je considère que c'est mon devoir de m'assurer que ma jument soit en bonne santé physique et mentale. Qu'elle ne souffre pas d'être montée (ou pas plus que "mince alors, j'aurais préféré ne rien fo*tre aujourd'hui"
).
Voir, même, qu'elle y trouve du plaisir et de l'intérêt.
pama a écrit le 18/06/2019 à 14h10:
Un ami m'a quand même dit "Oui mais les chevaux s'habituent à la vie qu'on leur procure... si bien qu'un cheval en box n'est pas forcément malheureux d'y être, un cheval de concours n'est pas forcément plus malheureux qu'un cheval de balade, etc.".
Il y a une différence entre "s'habituer" et "être heureux de".
Le box, oui certains supportent mieux. Qu'ils y soient heureux comme un cheval peut l'être je n'y crois pas. Je demande à voir.
Un cheval qui fait tout le temps le même tour de balade, c'est aussi abrutissant qu'un cheval qui déroule toujours la même reprise de dressage. Ma jument me le fait bien comprendre, on a beau adorer l'extérieur, y'a des balades qui la gonflent.
Je pense qu'un cheval de concours bien surveillé médicalement, avec une selle qui lui va parfaitement, bien monté et qui sort suffisamment au paddock, peut être plus heureux qu'un cheval qui fait la rame en balade à débutants toute la journée. Ce n'est pas la discipline qui fait le bonheur du cheval, c'est plutôt la façon dont on va le considérer.
Obstacle, balade, reining... Tu peux choisir de discuter avec ton cheval et de respecter la "personne" qu'il est, ou pas.
pama a écrit le 18/06/2019 à 14h10:
AMais admettons qu'il n'a pas mal et ne veuille tout simplement plus sauter, n'est-ce pas là aussi une preuve de notre égoïsme de vouloir faire passer notre envie avant la sienne alors qu'il est pour lui si naturel de passer à côté de l'obstacle plutôt que de sauter? Est-ce qu'on devrait pas plutôt lâcher prise s'il ne veut plus sauter?
La question c'est pourquoi il ne veut plus sauter, plutôt. Il y a des chevaux qui s'amusent à sauter. M'est avis que ceux qui ne s'amusent pas du tout sont souvent mal travaillés, mal montés ou mal préparés (ou ont mal quelque part, ce que je rentre dans "mal préparés"). Ou alors ils se font chier (typiquement ma jument qui refait pour la énième fois le même tour).
Ensuite, la décision que l'on prend dépend beaucoup de soi-même, et de ce que l'on cherche dans le cheval. J'en reviens personnellement à ce que j'ai écrit plus haut : je monte à cheval pour mon plaisir personnel, mais je me fais un devoir de rendre mon loisir le plus agréable possible pour ma jument.
pama a écrit le 18/06/2019 à 14h10:
Et que dire de cela : il faudrait mettre le cheval en place parce qu'à la base il n'est pas fait pour nous porter, donc pour que son dos se tende et se muscle et qu'il supporte mieux notre poids physiquement (je simplifie à grands traits...)? Là aussi, forcer le cheval à mettre la tête dans une position sur le plat pour notre bon plaisir...
Bon déjà, si tu commences à dire que "mettre en place" c'est "mettre sa tête dans une position" on va vraiment pas être copines
.
J'en reviens à "si je monte dessus, il faut que le cheval n'en pâtisse pas physiquement ou moralement". Pour moi ça veut dire aider le cheval à me porter, lui montrer comment faire pour ne pas se faire mal.
Tu ne vas pas trop loin, c'est un raisonnement "normal" j'ai envie de dire, et on est beaucoup à être passés, ou à passer par là. Je pense qu'il faut séparer les choses et rester intègre avec soi même.
Et se souvenir d'une phrase qui m'a marquée, de Pierre Beaupère il me semble, et que je vais déformer parce que je ne m'en souviens pas mot pour mot :
"Quand vous descendez de cheval, regardez-le dans les yeux. Avez-vous respecté cet animal ? Vous sentez-vous en paix avec lui, en paix avec vous-mêmes ? Vous sentez-vous digne de son regard ?"
En gros, mon objectif c'est qu'à chaque fois que je descends de ma jument, je puisse croiser son regard sans me sentir honteuse de ce que je lui ai fais subir.