Vendre mon cheval et tout arrêter...

Je rejoins totalement crinsdorphee31
Etre propriétaire, c'est une expérience qui ne convient pas à tout le monde, et il n'y a aucun mal à ça.
On y réfléchit avant, on pèse le pour et le contre, on se lance... et puis on se rend compte que ça ne nous convient pas. Et alors, où est le mal?

Avoir son cheval, que ce soit chez soi ou en pension, ce n'est une "chance" que si c'est en accord avec nos désirs profonds. Parce que c'est aussi énormément de contraintes et de sacrifices, et si ça ne résonne plus en nous, ces contraintes et ces sacrifices deviennent trop louds à porter et ça devient un boulet.
On n'est pas au pays des bisounours : être proprio, c'est une énorme responsabilité, on a beau s'y préparer, on ne mesure pas tout. J'adore mon cheval, mais ça ne m'empêche pas certaines fois de craquer et d'avoir des doutes. Et je comprends parfaitement que certains puissent se sentir plus à l'aise avec la liberté d'une DP ou de chevaux de club.

Tu es jeune, tu as des rêves et des envies qui ne sont pas forcément compatibles avec ce cheval, vous n'avez pas réussi à créer de lien... c'est courageux de ta part de t'en rendre compte et de l'assumer.
Tu te sentiras sans doute plus légère en t'en séparant, et lui se sentira sans doute mieux auprès d'un ou d'une propriétaire qui aura envie de s'en occuper.
Prends le temps de lui trouver une bonne famille.

Juste, sans juger ou autre, je n'ai pas bien compris un point. Tu l'as depuis juin dernier ... 2019 ? Parce que j'ai le mien depuis avril et j'ai l'impression d'y être réellement attaché depuis quoi ... trois semaines ? Et encore je continue de m'en méfier et de le découvrir de jour en jour, je ne le monte pas souvent, il est en pension travail, loin de moi pour avoir un vrai mode de vie ... mais il faut aussi prendre son temps. Avec mon autre cheval j'avais beau le connaître depuis deux ans il m'a fallu du temps pour m'en sentir proche. Maintenant je n'imagine pas ma vie sans lui. Mon deuxième je ne sais même pas encore si j'ai pas fait une grosse bêtise en l'achetant. Je sais juste que je ne me vois plus le vendre parce que ça y est quand je vois sa bouille apparaître et ses naseaux frémir je fonds.

Après si tu ne t'y attaches pas et que tu peux lui assurer une revente dans une famille sympa vas y hein mais laisse toi le temps ... surtout quand on a mis les moyens on peut avoir idéalisé la chose et être déçue face à la réalité.

J'ai vécu la même chose que toi il y a 6 ans. J'avais un top cheval de concours, mais pas le feeling avec lui, même durant les 4 ans que je l'ai eu. Il était heureux, on avait de bons résultats.

Finalement il est parti avec quelqu'un qui l'adore et j'ai été sacrément soulagée... Même si j'ai pleuré en l'embarquant dans le camion !

Plus récemment j'ai laissé partir le cheval de ma vie, que j'ai vraiment adoré et aimé. J'étais dans une période de ma vie à la con compliquée. Il est parti avec un top cavalier, ils vont vraiment bien ensembles.
Je ne le montais plus ou juste pour le garder musclé mais sans plaisir.

Je pense que j'ai fait le tour des chevaux au moins pour l'instant.

Aujourd'hui c'est un merveilleux baudet du Poitou qui rempli ma vie et les chevaux ne me manquent pas le moins du monde ! J'ai monté quelques fois mais à chaque fois je voulais juste redescendre, mais pas de peur, juste plus l'envie.

Si c'est aussi ça pour toi laisse le partir, tu seras soulagée et lui sera bien !

far.et.moi

Pour moi, je vois plusieurs aspects dans ta démotivation :

Manque de temps, organisation qui pourrait être revue avec un cheval en pension :

Tu connaissais déjà les obligations de proprio avec tes 2 shetlands chez toi... sauf que là, tu as acheté un cheval de concours, donc pour travailler et sortir en concours avec des objectifs. C'est très différent que d'avoir le bonheur d'avoir 2 équidés dans son pré, chez soi, dont on s'occupe, mais qui ne "demandent" pas plus de travail qu'un maintient d'éducation (hors gestion d'écurie, parce que l'entretien de pâture, clôture, gestion de l'alimentation, c'est un gros boulot, mais là, je parle du "travail" avec/sur le cheval).

De plus, tu n'as pas vraiment profité de l'avantage de la pension => tu n'es pas du tout obligée d'y aller tous les jours Il faut juste avoir un plan de travail du cheval cohérent avec ses objectifs. Donc là, avec des concours, en vue, 3 à 5 fois par semaine auraient suffit, en incluant un extérieur + un travail à pieds (3 fois quand tu lèves un peu le pieds, hors saison). Les jours restants, la pension peut gérer le cheval à 100 %, si elle a été bien choisie (éviter le 100% box qui oblige à venir tous les jours, ou alors avec une DP qui permet de dégager du temps + d'avoir une participation financière.
Parce qu'avoir ses chevaux à 2 endroits différents, c'est beaucoup de "temps perdu". Si, en plus, tu fais de bonnes journées au boulot, ben, quand tu manges à 22h, tu es contente... et tu n'as fait que faire le tour des équidés, exit les courses et autres joyeusetés de la vie quotidienne.

Alors que si tu baisses déjà les "visites" au cheval en pension, c'est déjà + vivable. La DP, ayant aussi l'avantage de le faire bosser et/ou prendre le relais quand tu es vraiment obligée de te concentrer ailleurs.

L'aspect financier, avec un cheval en pension

Déjà un cheval de concours pour faire des concours, ça coûte cher : pension, trajets essences minimum pour le travailler x fois/semaine pour qu'il soit en forme pour les concours, coûts des concours (trajet, engagements, logement sur place, matos, etc.).
Donc, si en plus, tu as un crédit, ce sont des sous qui sont "immobilisés" et ne vont pas dans un autre projet, peut-être + prioritaire pour toi, en ce moment ?
Et je comprends le rapatriement à la maison...sauf que, si tu n'as pas les installations à la maison pour le bosser, et bien, avoir ce cheval ne correspond plus à tes objectifs... Lui a été acheté pour être monté, sorti en concours, pas pour rester au pré (pas encore).

Le manque d'entourage équestre "compétition" à la maison.

A la maison, tu te retrouves toute seule, sans l'émulation des autres cavaliers et/ou du coach. Tu continues à prendre des cours, mais la plupart du temps, tu montes à la maison, donc tu es bien seule.

Possible manque d'affinité avec le cheval

C'est aussi une possibilité, mais tu parles d'un coup de coeur à l'achat. Du coup, je penche plus sur une des raison précédente ou une combinaison de raisons que celle-ci...

En tout cas, pour moi, l'affinité que tu recherches avec lui, c'est celle de performance sur les concours.
N'oublie quand même pas, qu'il faut bien une bonne année pour construire un couple, même si tu as acheté un cheval déjà dressé, ça ne change pas tant la donne que ça, pour l'affinité. Ca prend du temps d'apprendre à se connaître.

Et enfin, depuis l'achat, tu peux avoir revu tes priorités sur tes projets et avoir un cheval de concours et sortir en concours, peut être passé en arrière-plan. Ou être proprio d'un cheval au travail peut ne pas convenir, maintenant que tu as vu tout l'investissement financier et temps que cela demande...

Bref, à toi de voir ce qu'il en est, afin de prendre tes décisions pour changer la situation et peu importe si ça débouche sur une vente, c'est juste une solution possible à ta situation, pas de honte, ni de culpabilité à avoir.

je fais partie de ceux qui gardent leur cheval jusqu'au bout (je parle de MES chevaux, pas des reproducteurs de l'élevage) et je regarde le cheval comme un égal à l'humain, mais il est absolument hors de question pour moi de laisser un cheval "né" pour le sport, donc sportif dans l'âme dépérir dans un pré.... c'est comme si on interdisait à un gosse de s'éclater dans son activité préférée...

crinsdorphee31 je préfère laisser partir un cheval pour qu'il puisse continuer à faire ce qu'il aime avec quelqu'un qui veut aller plus loin avec lui. J'ai vraiment adoré mes chevaux, surtout mon merveilleux Merens mais le voir hennir en voyant la selle ou m'attendre à la barrière non. Je pense qu'il est plus heureux maintenant même si c'est toujours très dur pour moi de l'avoir laissé partir...

Et de ma vision des choses on a dez chevaux par plaisir donc si ça devient une obligation et une corvée c'est qu'un truc cloche

crinsdorphee31 Pourquoi il dépérirait au pré ? Pourquoi serait-il plus "malheureux" en vivant une vie de cheval dehors qu'une vie de cheval de compét en box (box-paddock j'entends) ?

J'ai connu pas mal de chevaux de sport devenir d'excellent chevaux de loisir pour diverses raisons et ils étaient très bien dans leur tête comme dans leur corps... je respecte hein mais j'essaie de penser le plus possible cheval et non humain, car ils ne sont pas nous (pas comme nous) qu'on se le dise. Certains ont ça dans le sang ok mais tu leurs proposes autre chose d'aussi fun, ils ne vont pas (se laisser) dépérir pour autant.

dru pour te donner une autre image, pour moi, c'est comme si je prenais un berger australien et que je le gardais dans un appart... il n'est juste 'pas fait' pour ça, aussi confortable que soit le canapé.

far.et.moi
Tout d’abord je te trouve courageuse de te poser ces questions car tu ne te voiles pas la face.
Je ressens cependant beaucoup de culpabilité dans ton discours et, à mon sens, tu ne mérites pas cette culpabilité. Cela doit sûrement te grignoter une bonne part de ton énergie voire t’inhiber dans tes interactions avec ton cheval.
Quelque soit ton choix, essayes de te libérer de ça d’abord.
Puis, peut être que si tu ne te fixes pas d’objectif particulier avec ce cheval, certaines choses vont se dénouer.
Et si tu decides de t’en séparer ce sera alors pour des raisons que tu ne regretteras pas par la suite. Et si tu le gardes et que cela engendre des sacrifices financiers, pareil, la culpabilité ne sera pas la pour te juger et te faire regretter tes choix.
Sois bienveillante avec toi même, ton discours laisse penser que tu as droit à cette bienveillance quelqu’aient pu être tes choix passés et tes décisions futures.

crinsdorphee31 Sauf que ce n'est pas trop comparable, le chien sera en effet malheureux car pas dégourdi correctement même si on lui propose x sorties/jour... pas une vie de chien... tandis que le cheval au pré s'il a ses besoins respectés et couverts, il n'est pas enfermé en appart' (qu'on peut comparer au box). Mais je vois ton raisonnement, ça se respecte ;)

Hello !

J'ai eu cette passe 2 fois :

la première avec ma jument de toujours. on s'est "faite" toutes les 2 sur le tas, je l'ai monté de ses 4 à 15 ans. la première année... le vide total ! elle était a l'opposé de mon précédent cheval (calme, gentil, passe partout, toujours volontaire)... là j'avais une sacré biquette avec un rebond de dingue, un caractère de cochon et une propension a faire des bêtises assez impressionnante. Je me suis dis que je ne m'entendrais jamais avec elle ! et au final ... c'est devenu ma jument de coeur. Il aura bien fallu 1 an pour qu'on commence à se comprendre et qu'on s'habitue l'une a l'autre !
et puis les victoires et classements sont arrivées (a peu près aussi nombreuses que les chutes ^^ c'est a dire beaucoup !). Elle a s'est blessée et on a du faire face a 8mois d'arrêt au pré.

A la reprise ... j'avais une jument complétement différente, on ne se comprenait plus du tout. C'est devenu un calvaire de la monter (j'en avais plus envie, ca me prenait trop de temps, trop d'argent, trop de sacrifices pour rien), je ressortais en pleurs des séances ou la jument ne voulait plus faire un cercle dans la carrière ni même partir en balade sans me taper des demi-tours. Alors on atout changé. on est reparties de 0, sans objectifs et en 6 mois, on s'est retrouvées. Pas comme avant la blessure, un peu différent mais tout aussi enrichissant. (et on a carrément fait un bond dans les niveaux en passant de club 1 a Am1 en CCE). Je l'ai sortie du circuit au bon moment, elle était en pleine forme mais plus amusée par les concours (15 ans) et je l'ai confié à une jeune fille qui l'adore comme sa propre jument (et qui va le devenir incessamment sous peu ^^)

la 2e phase c'est quand j'ai vendu la jument suivante. J'ai eu 3 ans de galères durant laquelle j'ai persévéré coute que coute sans jamais perdre espoir, me décourager. Ca a fini par payer au prix d'un investissement énorme tant financier, que mental, qu'en terme de temps. J'ai voulu me racheter un cheval assez vite pensant que je ne tiendrais pas si je ne pouvais pas avoir mon cheval
ça a été mon erreur. J'ai racheté un 4 ans, fraichement débourré et très gentil. Poulain hyper volontaire, pas du tout impressionnable, bref, une crème. MAIS il ne répondait pas du tout a mes objectifs de concours, très tardif dans le physique aussi.
Et là... je me suis rendue compte que je m'étais dégoutée de l'équitation, aucune motivation pour monter, je n'arrivais pas à me lier à ce cheval, même monter le cheval de ma soeur (gentil, bien dressé, confortable) était une corvée. Je n'avais même pas envie de m'en occuper.

Du coup j'ai fais une pause de 2 mois sans monter ! j'ai mis mon poulain au pré car il avait besoin de grandir et grossir et puis j'ai fais de la course a pied, de la muscu, je suis sortie ... bref hormis aller le nourrir et lui mettre un coup de brosse de temps en temps. J'ai lâché du lest et ça m'a fait un bien fou !

au bout d'un mois et demi je n'avais qu'une envie: voir mon cheval et construire qqch avec lui.
Alors oui parfois on a des passages à vide, plus l'envie ni la motivation, ni la patience.
L'équitation est un sport assez ingrat (bah oui, quand toi tu trimes comme un dératé et que tu vois la nouvelle qui passe en 3 mois de l'Am3 à l'Am1 et top en plus, alors que toi tu rames en Am4 OU que ta pote a son cheval trop mignon, gentil et que le tien est en furie et vient, en plus de te faire manger le sable, de t'écrabouiller sans sourciller ton pauvre pied.... BON soyons honnêtes, ça fout les boules !

Moi aussi parfois j'en ai marre, ça me coute tout mon salaire, ma vie sociale, parfois ma santé (surtout quand kiki m'envoie en l'air !) ... et qu'en plus ton cheval est méga relou quand tu viens et que tu te tape la flotte dehors parce que le cours de G2 squatte le manège... là je suis loin d'être en plein kiff !

MAIS tu fais un super cross, une balade cool où tu croise des biches, une séance de plat ou d’obstacle qui se passe bien et tu reviens avec la banane pendant 3h en discutant de la façon dont kiki a trooooop bien fait son allongement ou a sauté comme un dieu le bidet ! et tu oublie le reste.

traverser des périodes de doutes et de démotivation c'est commun à tous les sports et encore plus en équitation en fonction de nos expériences passées. En général on y revient toujours !
Maintenant si tu te rends compte que ton cheval ne fais pas partie de ton projet de vie, qu'au fond tu n'en a pas envie et juste garder tes 2 minimoys... il n'y a pas de honte a revendre ton cheval !

je suis de ceux qui préfèrent vendre/ confier plutôt que de s'acharner coute que coute.. en général ça amène de la rancœur et de la frustration.(alors oui, par contre il faut mettre son égo de coté)
Ma jument de concours, à 15 ans, elle s'éclatait bien plus en trec,en balade ou en TAP qu'à sauter des obstacles, si je l'avais gardé j'aurais dû changer de discipline, je n'aurais pas été heureuse a faire du promprom et l'impression de régresser. Là, elle est chouchoutée de ouf et fait ce qu'elle aime ! Quoi demander de plus ?

edit : mon post est très orienté compétition et objectifs même si bien évidemment, l'affectif rentre en ligne quand il s'agit de prendre des décision.
je réfléchis aussi de manière égoïste (même si on est d'accord, les chevaux n'ont rien demandé!) en faisant un ratio : plaisir/ contraintes ... si la balance penche trop vers la contrainte alors il faut changer qqch

crinsdorphee31

Pour toi, sortir en compétition est un besoin fondamental du cheval de sport ? Parce que perso, les besoins fondamentaux du cheval c'est copains, nourriture, abris et de l'espace. Pour le chien c'est contact avec des congénères, présence humaine, nourriture, abris et promenade.

Si tu voulais faire une bonne comparaison, c'est comme si tu achetais un berger australien et que tu ne lui faisais pas faire de cani-cross ou courir après un frisbee. En bref, le chien peut clairement s'en passer et s'épanouir ailleurs.

paulimer Non, là tu lis ma réponse à l'envers...

Mets donc un marathonien dans un canapé si tu préfères...
Et à mon avis le berger australien dans un petit jardin ou un canapé va juste dépérir... comme le marathonien et comme le cheval de sport qu'on met du jour au lendemain au fond d'un pré...

crinsdorphee31 je m'incruste mais là, vous comparez l'incomparable. Un berger australien st génétiquement sportif. À savoir qu'il a besoin naturellement et genetiquement d'exercice.

Un cheval lui, il a juste besoin d'avoir de l'espace, de l'eau, de la nourriture et un lieu e vie ouvert pour "fuir" si besoin.

Donc à voir...

Et pour le marathonien on repassera... L'humain est incomparable aux animaux parce que le marathonien à conscience et fait ses propres choix. L'animal vie par instinct et besoins.

Sauf que rien empêche un cheval de sport d'être au pré et faire seulement des promenades. Lui son instinct, c'est pré, copains, nourritures, eau. Son instinct ne va pas lui dire "il faut que tu travailles tous les jours". Donc ton "sportif dans l'âme", euh non.

Et pour n'importe quel cheval, il n'est pas conseillé d'arrêter son activité aussi sèchement.