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totox C'est la jeunesse qui veut ça, non ?
Les études sont devenues bien plus accessibles qu'auparavant, il me paraît plus "facile" de chercher à vivre ses rêves. Enfin bon ce ne sont que des hypothèses



Ce qu'il ne faut pas oublier non plus, c'est que pour toucher le chômage, il faut quand même aller bosser avant. Donc dire que "les jeunes veulent pas bosser mais vivre du chômage", bah ça n'a pas de sens : ils vont un minimum au turbin. Et sur des jobs au SMIC, le chômage c'est 950€ (bientôt 650€ pour ceux qui alternent contrats/chômage), c'est pas la vie de château non plus. Parmi ceux qui critiquent, je serais prête à parier qu'un grand nombre seraient bien incapables de vivre avec une telle somme. Après tous certains mettent cette quantité d'argent dans la seule pension de leur cheval !

totox je suis d accord....

Dans mon entreprise et plus particulièrement l'équipe de ma cheffe, grosse galère pour recruter un technicien d'intervention et ce depuis des années.
Domaine : environnement.
Le job consiste à aller chez nos clients faire des mesures / prélèvements.
Certains clients ne sont pas à côté donc parfois il y a des découchés!
Et bien ça ne branche pas les jeunes diplômés (ou même les moins jeunes avec expérience) qui veulent terminer à 16h30!

Pourtant le job n'est pas trop mal payé. En plus, toutes les heures supp sont payées ou récupérées.
A titre indicatif, les techniciens anciens avec qui je travaille depuis pas mal d'années prennent toutes leurs heures supp en récup. En général ça correspond à 5-6 semaines de cp en juillet / août et quasi toutes les petites vacances scolaires ! On doit arriver à 12 semaines de congés par an environ (sans compter les RTT…)
Je trouve que ce n'est pas trop dégeu comme rythme sachant que le planning de leurs récup n'est jamais refusé et que moi ça me réduit fortement les possibilités d'intervenir chez les clients! Mais je m'adapte!

Il faut aussi regarder tous les aspects du truc. Perso, j'ai commencé après un bac+2 et bac+5 à 1290?... Pour un poste de cadre ..
Le directeur de cet organisme me disait quelques années plus tard "Je ne comprends pas pourquoi les jeunes ne restent pas"..

(Édit : et qu'ils aient du mal à recruter)

je suis aussi d'accord avec ça ! Quand on voit qu'il y a de plus en plus de secteurs qui peinent à embaucher et d'un autre de plus en plus de chômeurs .... y a pas un soucis là ?

Et ça n'est pas que dans les secteurs à bas salaires : chez les médecins , même soucis !!
A l'hôpital , on voit énormément de médecins qui viennent de l'étranger ( pays de l'est , afrique ...)

Les campagnes/petites villes , ça n'interresse plus les jeunes diplomés ( medecins, veto) qui preferent les grandes villes .
Je vois dans le cabinet medical du village d'a côté : un vrai defilé de toubibs !!! impossible de designer un "medecin traitant" , ils se barrent tout au bout de qlq temps ....

Quant au fait que le travail proposé n'intéresse pas les jeunes parce qu'ils veulent "vivre leurs rêves " ... je sais pas mais a moment donné , faut redescendre sur terre aussi !
Quand on ne peut pas vivre ses reves , ben en attendant on trouve un boulot qui permet de vivre , d'etre indépendant et justement de pouvoir construire ses reves .

Mais on est tellement dans l'ère du "tout tout de suite et sans effort" que ça s'applique aussi maintenant au boulot .

Et non ce n'est pas forcement la jeunesse qui veut ça . Depuis toute petite , je rêvais d'être pilote de chasse . Manque de bol , a l'époque pas ouvert aux femmes . Ben j'ai rebondi sur autre chose , je n'ai pas réussi a être pilote mais c'est pas pour ça que je n'ai pas bossé : j'ai cherché une autre branche qui pourrait convenir et j'y suis partie ! j'ai accepté de partir de ma region , j'ai accepté les horaires atypiques ( gardes , nuits ) qui d'ailleurs me conviennent parfaitement .

Mais c'est sûr que si on se focalise sur 1 truc , et qu'en plus on veut des horaires de bureau , un salaire de ministre et qu'on veut pas partir de sa region .... on trouvera jamais !

Bosser relève quand même aussi de la volonté . Bien sûr y'en a qui peuvent pas ou qui ont des contraintes mettant des limites , mais c'est pas non plus le cas de tout le monde .
j'ai moi aussi pas mal d'exemples de gens qui ne se cachent même plus de "profiter" du système chômage (je bosse qlqs mois juste histoire de récupérer mes droits ..) , des gens qui sont incapables de garder un job plus de qlqs mois .

Apres , il y a aussi je pense un gros soucis de valorisation du travail : est ce normal que pour certains , travailler ne leur permette pas d'élever plus leur niveau de vie que si ils ne travaillent pas ??

Je me souviens , a l'armée , une fille me disait qu'elle "bossait pour rien" . Elle bossait juste pour elle , pour sa satisfaction et son épanouissement personnel mais tout mis l'un dans l'autre , a la fin du mois , elle n'avait pas plus que si elle était a la maison avec les allocs ....

Tout comme certains retraités qui ont bossé toute leur vie et qui n'ont même pas de quoi vivre décemment a la retraite alors que d'autres vivent mieux sans jamais avoir bossé , en cumulant les aides de toute part .

Bref, je trouve ça totalement injuste et révoltant !

dolimos tu cites l'exemple des médecins généralistes en campagne. Mais franchement je comprends que ça n'intéresse pas. Tu fais des études de dingues, pour ensuite enchaîner les journées de dingue, dans un environnement rural qui ne vends pas du rêve à tout le monde, et pour un salaire moindre que pour celui d'un spécialiste.
Je me trompe peut-être mais je doute qu'il y ai beaucoup de chômage chez les médecins. Ils partent en ville.
Du coup ça n'a pas vraiment de sens de mettre dans le panier chômage et difficulté de recrutement en prenant l'exemple des médecins.

Pour info, les chômeurs sont majoritairement des personnes "âgées" (source qui commence à dater un peu (2016) : https://www.pole-emploi.org/files/live/sites/peorg/files/documents/Statistiques-et-analyses/E%26S/es_25_statitiques_demandeur_emploi29869.pdf ). Donc de nouveau, taper sur les jeunes, bof bof.

Quant au fait de redescendre sur terre...
Quand on a 18 ans et qu'on s'inscrit sur Parcoursup, on peut avoir réfléchi aux domaines qui embauchent bien sur, mais on va quand même un minimum vers ce qui plaît.

Alors oui, une fois sont diplôme de décorateur d'intérieur en poche, ou après avoir échoué dans ses études d'informaticien, ou que sais-je, peut-être qu'on se rend compte que ça va être compliqué de bosser dans ce dont on a rêvé.
Malgré tout, sans le diplôme qui va bien en poche, ça va être compliqué d'aller assurer la relève du cordonnier du coin. Ça va être compliqué aussi d'aller faire la cuisine dans le bistrot du bout de la rue.

Donc qu'il y ai une inadéquation entre les aspirations des gens et les réalités du terrain, peut-être, j'en sais rien. Mais si c'est le cas, ce n'est pas non plus une raison pour rapper sur les chômeurs, qui n'ont pas nécessairement les qualifications pour les postes qui recrutent.

Ça a déjà été dit ici, mais non, tout le monde ne peut pas travailler dans les champs parce que physiquement c'est difficile, tout le monde ne peut pas travailler dans la restauration parce que ça nécessite du physique et du mental, tout le monde ne peut pas travailler dans l'artisanat parce que ça nécessite des compétences "qui ne s'inventent pas".


Edit : en fait j'ai l'impression qu'on met tout très vite sur le dos des chômeurs. Mais ils n'y peuvent rien si certains ont des retraites ridicules, ils n'y peuvent rien non plus si certains arrivent à cumuler RSA et aides diverses pour vivre mieux que des smicards (quoi que ça, j'en ai entendu maintes et maintes fois mais jamais vu de "preuves" chiffrées ?).

Dans l'artisanat on a aussi un gros problème, c'est que depuis des années, les bacs pros sont vus et ont été présentés comme des "sous-bacs".
C'était un bac général à tout prix !
Résultat ces filières ont été tellement dévalorisées, qu'elles n'existent plus pour les jeunes de maintenant, parce qu'ils n'en entendent pas parler.

Et puis bon c'est pas à l'école qu'on nous présente les possibilités qui s'offrent à nous et c'est pas avec 2 stages qu'on peut se faire une idée.

J'ai souvenir d'être arrivée en terminale complètement paumée sur mon futur quand on a commencé à nous parler d'inscription en fac/école.
Si la prof de SVT n'avait pas fait venir un de ses anciens élèves pour nous parler un peu de sa branche d'étude, je crois que j'aurais été bien em*** devant ma fiche de voeux.
Finalement j'ai pris cette voie, car la seule que je connaissais, même si je me suis rapidement rendu compte que la fac c'était pas du tout mon truc et que je suis partie dans complètement autre chose au final.

Là je suis en contrat jusque fin août 2024, j'espère qu'on me renouvellera au moins pour un an, pour toucher les droits associés au taf, mais vu que je ne remplis plus les conditions placées en priorité une par la DRH, j'ai un peu peur de me retrouver sans rien.

Et vu que j'ai un logement de fonction, la loose à 35 ans de retourner vivre chez les parents

Et la question que tout le monde me pose : tu fais quoi si tu quittes ?
Ben c'est une excellente question = j'en sais rien.
Je sais déjà que je ne veux pas continuer à bosser dans ma branche actuelle, mais c'est bien le seul truc que je sais.

C'est un peu facile le physique ou le mental groubi... dans mon coin on recrute plein de couvreurs, maçons, menuisiers... SANS expérience préalable et non les jeunes ne se bousculent pas... pcq c'est dur, pcq c'est dehors, pcq c'est pas très bien payé mais zut a un moment tu prends ce qu'il y a et tu arrêtes de te plaindre...
La restauration j'y ai travaillé pendant 5 saisons, et je n'ai ni un phyisque ni un mental hors du commun (et encore moins de talent de cuisinière). Oui j'en ai chié oui j'avais des horaires de merde mais j'ai adoré et rentré pas mal d'argent ! (Merci les pourboires)

stphe mais on est quand même en droit de pas vouloir en chier toute la journée quand même non ? Et de finir à 50 ans complètement cassé, en s'estimant chanceux de pouvoir profiter de sa retraite ?

Mon copain a été routier une quinzaine d'années, il bossait dur, partait loin de ses enfants 3 semaines par mois, bon bah à la fin du mois il faisait un beau billet ça c'est sûr ! 3000 c'était fréquent. Ça va encore car la paye suivait, mais ce rythme là tu ne peux pas faire ça toute ta vie (enfin tu peux mais c'est des sacrifices. Ou alors être complètement passionné par le transport et accepter de n'avoir aucune vie à côté. Cependant c'est quand même dommage de gagner des sous mais ne pas pouvoir en profiter !).

groubi je ne partage pas ce point de vue de flemmingite aiguë... cela ne reflète pas les valeurs inculquées et cela creuse le gap entre les jeunes et vieux (et je n'ai que 36ans)...
Si tu as le choix, ok. Sinon, non tu bosses et attends pas que ça te tombe dans la main pour en plus te plaindre que vivre avec 650euros c'est pas facile...

Moi ça me fais bien marrer tout ces gens qui critiquent ceux qui veulent pas faire n'importe quel boulot parce que c'est dur ou mal payé

Oui, on est en droit de réfléchir et de dire non si le boulot te rapporte moins d'argent qu'il ne t'en fait dépenser. ça vous défrise ? Perso ça me semble normal

Et si les boulots ne trouvent pas preneur il y a une raison. Oui la restauration c'est des horaires chiants, des patrons chiants, des heures supp au black, c'est mal payé et t'as plus aucune vie sociale. Qui a envie de faire ça? C'est le terme "envie" qui vous emmerde ? Vous estimez que les chômeurs ne doivent pas avoir le choix ?

Si tu trouves pas de personnel tu augmente ton offre. C'est comme ça. Et ça marche hein, à tous les coups. Nos soudeurs sont à 700 kms de chez eux, soudent qu'il fasse -20 ou 40° dans des pièces surchauffées ou la tuyauterie est chauffée à 400°
Scoop : tu alignes la monnaie, et tu trouves des soudeurs.

groubi Puisque tu évoques parcoursup, il y a aussi le pb de la formation des jeunes et de l'adéquation entre leurs connaissances et ce que les entreprises recherchent. L'université dans son ensemble est très réticente à laisser l'entreprise entrer dans ses locaux et à accorder un droit de regard extérieur pour améliorer l'adéquation entre les études et les compétences attendues dans le milieu pro.

listoire Le bac pro coûte cher, donc l'EN essaie de faire des économies...

stphe En effet, chacun ses valeurs ; chez moi la valeur "travail" est pas franchement valorisée (sans être dévalorisée pour autant !)(ce qui ne m'a pas empêché de me farcir trois ans de classe prépa puis trois ans - heureusement plus cool - en école d'ingé).

Mais se crever à la tâche pour un salaire de misère, oui ça me pose problème. Et si l'employeur trouve pas, comme le dit argamelle , alors il faut sortir des billets, alléger les horaires de travail, ou que sais-je encore. Mais cracher sur des pauvres qui n'ont pas pour aspiration de devenir des quasi-esclaves, ça me gène. Et encore une fois, la personne qui aura 650€ du chômage, bah elle a bossé auparavant. Au SMIC.