ne pars pas
klavel !
je trouve vos échanges très intéressants malgré vos positions divergentes. Merci pour vos arguments et les traits d'humour "piquants"
enfin je les prends comme tels !
Comme cela a été souligné par les unes et les autres, il y a multitude de profils, et parfois je pense qu'il est difficile d'appréhender la réalité de certaines situations tant qu'on ne les a pas vécu, quand bien même on peut les concevoir, les vivre c'est tout autre chose.
Je pense que certaines catégories très génériques ont le dos large et qu'hélas elles sont marquées au fer rouge par des profils atypiques et minoritaires qui font office de référence, au détriment de tous les autres individus de même catégorie , majoritaires et "normaux". Pendant qu'on se bouffe le nez entre nous sur des clichés, on ne regarde pas ailleurs... Et pour ça, je trouve les interventions de Klavel justement bien pertinentes.
Fin de contrat, je me retrouve au chômage. Mes qualifications sont trop spécialisées, pas de boulot. Je fais une reconversion pro. Fin de formation = chômage, je cherche du taff, je postule partout dans ma nouvelle spécialité à priori porteuse d'emploi (annonces, candidatures spontanées, boites d'intérim) : refus car manque d'expérience, un classique !
Je touche un chômage de misère, genre 1200 frs (oui je sais je suis vieille, à l'époque le smiG était peut-être à 2800 ou 3000 frs ! je sais plus), c'est une galère sans nom ! Une boite d'intérim me contacte enfin : mission à 60 km de chez moi (petites routes pourries en plein hiver, j'aurais eu des minots je devais refuser, quel chance pour moi, je n'en ai pas ^^). je réfléchis pas, j'y vais, ça me fera une expérience et un peu de respiration d'avoir un peu plus d'argent... que nenni ! Ma mission finit, je suis payé 600 frs que l'ANPE me déduit de mes indemnités chômages, donc je touche in fine...ben... toujours 1200 frs
Mais en ayant utiliser ma voiture pourrie pendant 15 jours à raison de 120 km par jour, je commençais le taff à 7h du mat, levée à 4h30. Pendant ce temps ben, pas dispo pour continuer à chercher du boulot, je veux dire un VRAI boulot
Euh.... c'est quoi le plan ? tant que tu ne trouves pas un job payé plus de 1200 frs faut que je refuse sinon ça me coûte plus que ça me rapporte en me maintenant à un niveau de vie de merde ?
J'ai été rappelé par la boite d'intérim quelques jours plus tard. j'ai demandé la durée et la rémunération de la mission. Comme ça ne me faisait pas gagner plus que le chômage j'ai refusé, j'ai préféré consacrer mon temps, mon énergie et le peu de sou à chercher un VRAI job (parce que ça coûte de l'argent de chercher)....Et refuser une mission dans un boite d'intérim = il ne rappelle plus
J'ai aimé refusé du taff et rester au chômage ? Oui absolument, bien sûr
, vivre avec 800frs par mois c'est trop génial comme vie
Surtout que j'avais tellement d'allocation logement...pffff, mais tellement... que j'ai longtemps hésité entre me racheter une voiture ou faire construire une piscine dans ma micro location
Voilà, c'est aussi ça la situation d'une chômeuse
le cas individuel, certes... mais je ne suis pas un cas individuel à vivre ça et ce n'était pas juste à mon époque, c'est toujours ainsi... dans la majorité des cas, les demandeurs d'emploi sont dans des situations de merde dont ils se passeraient volontiers. Il n'y a pas assez de travail pour tout le mode c'est un fait. Certains jobs sont inacceptables c'est un fait, certains employeurs en profitent c'est un fait, certains patrons truandent le fisc c'est un fait. Certains chômeurs sont des parasites c'est un fait. Et ?
La majorité des gens, qu'ils soient employeurs, employés ou demandeurs d'emploi, font du mieux qu'ils peuvent, comme ils peuvent, avec les contraintes qu'ils subissent et le plus honnêtement possible.
j'ai fait plein de boulots de merde pour ne pas finir à la rue ou retourner chez mes parents. Parce que retourner chez papa/maman à quasi 30 ans, ça non plus ce n'est pas franchement la vie rêvée. Des boulots de quelques semaines ou quelques mois que je n'aurais jamais tenu un mois de plus tellement je les vivais mal parce que je n'étais absolument pas faite pour. Il y a des secteurs que j'ai soigneusement évité, d'autres où je suis allée quand même mais plus jamais ça, jamais
La souffrance au travail pour justifier son existence, non merci. Le purgatoire sur terre, non merci. Trouver un bouc émissaire pour soulager mes frustrations, non merci.