Les fiches sont à jour
baronnette
Les salons, j'en aurais 2 a priori, l'un en novembre à Angers, (coucou ewanae), et l'autre à Paris en décembre peut-être, je ne sais plus ce que m'a dit l'éditrice. Enfin, ça a le temps de changer d'ici là.
beerus
#teamnoirclair <3
Merci pour Poney, elle vit sa meilleure vie, entourée de mouches et de Fouga-crocs <3 J'essaie de lui apprendre à souffler pour se moucher (déformation professionnelle) mais c'est un échec cuisant.
Merci pour ton mail, je t'en ai renvoyé un ;)
Tu es de quel côté en France du coup ?
En MP si tu préfères !
De mon côté, j'ai hésité à écrire ici la petite tranche de vie qui va suivre, car je sais qu'il n'est jamais trop bon de trop s'exposer sur un forum. (et que j'ai vu venir le plan où ça allait me prendre deux heures aussi ^^) Puis j'ai tout mis dans la balance et je me suis dit que je serais quand même vachement vache de ne pas vous partager ces quelques petits bouts là. J'en ai bien dévoilé quelques bribes sur Instagram, mais disons que ce n'est pas la meilleure plateforme pour aller coeur des choses. (euphémisme)
ça s'intitulera donc ....
(Teasing....)
Jim Morrison, le Beat Hotel, Shakespeare & Co, et comment je ne me suis pas faite écraser par la Tour Montparnasse
(j'ai toujours eu un don pour les titres éclatés
)
PS : si vous voulez sauter la partie racontage de life, allez direct aux photos !
Alors ! Tout a commencé genre mercredi ou jeudi dernier, quand j'ai ramené un CD des Doors au boulot. Parce que j'en avais ras-le-bol de ne faire écouter que Bach, Mozart et Chopin à la horde de Minus, et que j'ai jugé qu'il était grand temps de leur donner une vraie éducation musicale. A ma grande surprise, toutes les collègues connaissaient les Doors et en raffolaient au moins autant que moi. Dans le fil de la discussion, je tilte soudainement que ce week-end, celui du 2-3-4 juillet donc, c'est les 50 ans de la mort de Jim Morrison. Si ce nom ne vous dit rien, allez checker vite fait sur Google, promis, vous avez déjà vu au moins une fois une de ces images ;)
Et la petite histoire, c'est que Jim Morrison est mort à Paris, peu de temps après avoir mis fin à sa carrière musicale dans l'idée de devenir poète. Moi, ce qui me faisait chier, c'était que ça faisait quelques années que je me disais qu'à l'occasion, j'irais bien faire un tour au Père Lachaise, voir la tombe. Pas pour fangirler idiotement parce que j'ai toujours trouvé ce genre de comportement glauque, mais plutôt pour me faire des potes avec qui jouer des airs de claviers supers aigus et fumer le calumet de la paix.
Bon, on est d'accord que c'est carrément léger pour justifier un aller-retour à Paris, surtout que j'ai un autre problème à affronter, et un problème de taille. J'ai dû déjà rapidement l'aborder ici : je suis un tantinet claustrophobe, agoraphobe, acrophobe... Bon, en vrai je ne suis rien de tout ça, ou en tout cas je ne le suis pas à 95%. Mais pour les 5% qui restent... Genre dernièrement, il m'est arrivé de me retrouver le coeur battant la chamade parce qu'il pleuvait sur le manège
Donc prendre le risque que la petite excursion vire au fiasco tout ça pour voir le bout de caillou gravé d'un type mort dans son vomi... Mauvais plan. Mais j'ai l'esprit de contradiction ! Et puis surtout, je trouvais ça trop moche de me priver de cette virée au seul motif d'un "peut-être". J'ai jamais été comme ça avant et je n'avais aucune intention de le devenir. Donc j'ai topé les copains et... Week-end réservé ! Et puis, j'avais d'autres petites choses en tête...
Bon, là j'en parle comme s'il s'agissait d'un grand périple, mais la vérité vraie, c'est qu'à Tours, nous sommes à une heure de TGV de Paris ;)
Et pourtant, pour un périple, ça en a été un !
Premières montée d'angoisses dans le tram, pour aller rejoindre la voiture des potes de potes qui me prennent sur le cinquième siège. En vérité, c'était terrible comme sentiment, dans tous les sens du terme. Genre la promesse que des trucs de dingues allaient se passer, et l'idée que le mot "dingue" ne recouvrait pas forcément des trucs positifs.
Arrivée sur le bassin de la Seine, au loin, au côté de sa voisine fine, élégante, aérée, élancée, une silhouette affreuse, colossale, sombre, large, compacte, ténébreuse, infernale... la Tour Montparnasse ! On était encore à des kilomètres et déjà je sentais le sol filer sous mes pieds. Heureusement que je me suis juré de ne plus conduire dans Paris !
Les potes de potes me voit devenir blanche et je promet que si, si, ça va, me contentant personnellement de me dire qu'une fois entre les murs, je n'aurais qu'à faire dos au monstre.
Une fois dehors, du côté de l'opéra Bastille, je savoure ma liberté. J'ai une petite heure devant moi pour filer au Père Lachaise avant d'aller retrouver une pote pour déjeuner. J'empoigne mon petit sac à dos et c'est parti ! Pour la phobique que je suis, j'ai toujours eu l'âme baroudeuse et je me suis sur l'instant sentie pousser des ailes. J'avais la ville de mes idoles pour moi entière, au moins le temps d'un après-midi.
Au cimetière, mon coeur va en premier vers les tombes de Proust d'Oscar Wilde, et de Balzac. Les premières pour taper un selfie stylé, la dernière avec un petit soupir amer en mode "il faut rendre à Tours ce qui appartient à Tours".
Pour trouver la tombe de Jim Morrison, rien de plus simple : suivre les pas des gens habillé/chaussés/tatoués avec plus au moins de goût d'une représentation des clichés du
Young Lion Shot. Moi, je me suis calée à un arbre, j'avais une vue parfaite sur la ville qu'on voyait d'en haut depuis les hauteurs du cimetière et ça a été un moment absolument grisant. Puis, j'ai sorti mon carnet et commencer à noircir sur une scène que j'avais prévue pour Projet Trois, une scène qui se devait justement se passer au Père Lachaise, entre les tombes de Wilde, de Balzac, et du leader des Doors...
Assez vite, j'ai pris conscience qu'il n'y avait pratiquement que des étrangers autour de moi. Anglais, américains, danois, suisses, espagnols, allemands... ça m'a fait dérouiller un peu mes langues et c'était pas plus mal. J'ai pris plein de notes sur tous ces gens. La moitié auraient fait de supers personnages de romans. Genre celui avec le chapeau de cow-boy qui commence toutes ses phrases par "Moi à Woodstock" dans un anglais claqué, alors qu'à l'époque de Woodstock, il devait être un foetus.
J'ai quand même fini par me sentir assez vite mal à l'aise. Parce que j'étais pas venue pour idolâtrer un type et que j'avais pas envie d'être rangée avec les gens qui voyait l'éphèbe avant de voir l'artiste. En allant retrouver ma pote, j'ai compris que j'aurais dû attendre un jour lambda pour cette promenade. Mais en fait, c'était pas grave, parce que j'avais plus d'un projet pour cet aprem !
J'abandonne ma pote à son labeur. Certains parmi vous me trouveront étrange, mais je juge qu'il y a parfois de ces balades qu'on apprécie mieux seul avec soi-même.
Un peu de métro ne serait ensuite pas du luxe pour regagner le quartier latin. J'hésite. Moi dans un tunnel tout noir avec des gens chelous, beaucoup de bruit et pleins de trucs qui puent, bof. Je me décide quand même avec l'idée que ça me permettra de passer devant l'immeuble de mes rêves en haut du boulevard Réaumur-Sebastopol. Et effectivement, à la sortie de la bouche de métro...
(Vous avais-je déjà parlé de ma sensibilité à l'architecture ?
)
Un café avec un autre pote plus tard (conseil de vie : ayez au moins un pote à Paris), me voilà qui bombe sur l'île de la Cité. Je boude Quasimodo, j'ai encore beaucoup trop de choses à faire de l'autre côté...
Sur la place Saint-Michel, je retrouve mon deuxième immeuble fétiche, celui dans lequel j'habiterai un jour :
Je sors encore une fois les crayons... puis me presse vers la rue Saint André des Arts. Quelques pas plus loin, une petite ruelle, la rue Gît-le-Coeur. Au numéro 9, un endroit dont j'ai sans doute déjà parlé ici : le
Beat Hotel, terreau de la
beat generation made in France. Ginsberg, Corso, Burroughs et les autres (et Morrison, peut-être ?) sont passés par là. Ginsberg avait d'ailleurs entrepris un travail photographique absolument passionnant sur ses années de résidence. A l'époque, l'hôtel était un vieux bouiboui tout moisi avec une douche pour 42 chambres et de l'eau chaude le mercredi et le samedi... Je ne m'étends pas plus sur le sujet car sinon je vais en parler pendant des heures
Je lorgne donc le bâtiment, fébrile, fait des allers-retours, prends des notes... j'ai tout d'une voleuse ou d'une amatrice de littérature. Et là, magie. Un type, le nouveau gérant, me propose de visiter. Il y a quelques mois, je m'étais faite éconduire par la propriétaire, lassée des étudiants "qui lui inventent chaque jour tout et n'importe quoi"
Bon, en soixante-dix ans, on est passé de ça :
A ça :
Pas tout à fait la même ambiance !
On discute donc avec le gars, de l'hôtel, de Jim Morrison, de Ginsberg, des beats, de ce qu'il en reste. Je case dans le plus grand des calmes que je suis auteure (ce qui est presque vrai), et que nombre des lieux de Projet Bis, l'appartement de Neven notamment, ont été inspirée par le Beat Hotel ( ce qui est 100% vrai). Bref, le mec et moi devenons pote, et dans mon coeur, c'est comme si on m'avait ouvert Disneyland. Y'a plein des clichés de Ginsberg de partout, dont notamment mon préféré :
C'est Allen Ginsberg donc, dans sa chambre du Beat Hotel, face au portrait de Rimbaud qu'il y avait accroché. Ginsberg adorait Rimbaud et Apollinaire et était venu en France avec l'idée de se rapprocher de leur art. Moi j'étais venue là dans l'idée de me rapprocher de l'art de Ginsberg. Ou la définition de la mise en abîme
Donc il faudra qu'un jour je revienne me faire tirer le portrait face ce cadre là
Suite de la visite : la fameuse
Dreammachine, de Corso & Burroughs. Le psychédélisme est né à Paris !
La fin, je me la garde pour moi, ou peut-être pour plus tard, il est question des toits...
A Shakespeare et Cie, la librairie américaine, je prends une nouvelle fois le large pour un drôle d'univers. ça sent le vieux livre encore plus que chez ma grand-mère et l'ambiance est digne des plus fins recoins de la maison biscornue d'Herobis. C'était si fantasmagorique que je vous laisse avec les images, elles parleront sans doute mieux que moi :
Mention spéciale au titre de ce livre, qui est un extrait d'un des plus beaux textes de Bob Dylan selon moi.
It's alright Ma LLa formule longue est
You lose yourself you reappear, you suddendly find you've got nothing to fear. J'y ai vu une petite illustration de ma déter à partir coûte que coûte, quand bien même il y avait mille chances que ça tourne mal. Epilogue, je me suis posée à l'étage, sur le petit canap', face à un portrait de Ginsberg, mon pote, et j'ai bouquiné en regardant la Notre-Dame que j'avais snobé deux heures plus tôt
De passage par la Sorbonne, le Panthéon et le jardin du Luxembourg, je serre très fort contre moi un gros livre. Ce sont les manuscrits de
Howl, le chef d'oeuvre de Ginsberg. Je sens que ce bouquin va être comme un doudou pour moi, d'ailleurs, je lui ai fait de la place dans mon lit.
Mais tout n'aurait pas pu finir simplement : mon train m'attend... Gare Montparnasse !
Je longe les murs de la rue Vaugirard puis celle de la rue Vavin, que je n'avais jamais vue, et où il y a de superbes immeubles Art Déco. La contemplation m'arrache à l'angoisse mais il arrive un moment où je ne peux plus me défiler et où c'est la queue entre les pattes que je me faufile jusqu'à mon train. D'ailleurs, rien que d'y repenser, j'ai la gorge qui se noue. Phobique, on a dit ?
Puis au fur et à mesure que la capitale s'éloigne et que je retrouve mon Vieux-Tours, son architecture médiévale et la musette de la place Plumereau, je me dis qu'on est jamais aussi bien que chez-soi, mais que ça, on ne le savoure jamais autant qu'au retour d'une belle aventure !