Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?

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Sylvain1991

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 14/08/2020 à 17h40

Bonjour à tous,

Je suis conscient que ce sujet a déjà été abordé à de maintes reprises sur différents topics du forum (j'en ai lu beaucoup), mais je me permets d'en ouvrir un nouveau.
Avant toute chose, je tenais à préciser que je suis absolument novice dans le domaine de l'équitation et du cheval en général.

Depuis que je la connais (5 ans), ma copine ne cesse de me répéter qu'avoir un cheval dans son jardin est le rêve de sa vie et qu'elle ferait tout pour y arriver un jour. Jusqu'à présent, nous avions laissé ce sujet de côté mais depuis peu il revient régulièrement dans nos conversations.

Nous habitons depuis notre rencontre à Paris et elle a alors totalement arrêté l’équitation qu’elle pratiquait depuis petite (elle a le niveau Galop 5). Ça lui manque beaucoup même si elle ne regrette pas les clubs orientés compétition qu’elle a fréquentés et qu’elle ne supporte plus. Pour elle, le cheval, c’est avant tout la connexion personnelle avec l’animal et être au contact de la nature (dans le cadre de randonnées). Nous allons de temps en temps dans un excellent centre qui pratique la location de cheval en forêt de Rambouillet et dont nous sommes très satisfaits. A cette occasion, j’ai pu découvrir sa passion et monter pour la première fois. Pour ma part complètement étranger à ce loisir, je suis maintenant détendu quand je monte et j’y prends même goût bien que n’ayant reçu aucun enseignement si ce n’est le sien lors de ces balades.

Nous projetons dans un futur assez proche de nous établir dans une grande ville de province (comme Nantes) et quand le jour viendra d’y acheter une maison en banlieue où nous installer et fonder une famille. Nous sommes bien en phase sur ce sujet. Aussi le fait de disposer à proximité des équipements (commerces, écoles, collèges, transports en commun, etc…) fait consensus entre nous. Une maison donc, avec son jardin et son petit coin potager… mais aussi héberger un cheval ? Il y a un point de friction à ce sujet.

Déjà d’un point de vue légal, j’ai compris qu’il y avait certaines contraintes liées au POS / PLU vis-à-vis du voisinage. Par rapport à ce que nos critères de recherche, nous serions donc soit dans un quartier résidentiel pavillonnaire soit dans un hameau mais rattachés à ville pas trop loin. Nous n’avons pas encore prospecté de façon approfondie, mais il me semble difficile de trouver un terrain de plus de 5000m² voire même 3000m² sous ces conditions. J’ai lu à de nombreuses reprises la règle du 1ha et qu’il valait mieux en outre 2 équidés sur cette surface pour se tenir mutuellement compagnie. En abordant ce point avec elle, elle me rétorque que les chevaux en centre équestre sont dans de petits paddocks et que dans un tel jardin ce sera toujours bien mieux par rapport à ça, et que par ailleurs une chèvre ou un mouton pourrait aussi bien lui tenir compagnie.

Pour ce qui est des nuisances du voisinage (bruit, odeur), je ne me représente pas contrairement la chose mais imaginant le pire, je pense qu’ils peuvent avoir tous les droits de demander le retrait du cheval. Idem pour la question d’un abri, je n’ai pas l’impression qu’on puisse être sûr d’en construire un. J’ai aussi beaucoup peur que le jardin soit immédiatement transformé en champ de boue.

Pourtant ma copine est totalement fermée à l’idée de mettre un cheval en pension dans un centre à long terme, ne supportant pas l’idée de partager son cheval. Quant à un pré à proximité de la maison, elle aurait trop peur chaque nuit qu’il lui arrive malheur (cf. les événements récents).
Elle ne cesse de me citer des exemples de gens qu’elle a connu enfant (elle habitait à Melun, 77) qui possédaient chez eux des chevaux et pour qui tout allait merveilleusement bien… Ce qui la conforte dans ce rêve qui est totalement légitime pour elle, alors qu’ayant toujours vécu en ville, je suis beaucoup plus sceptique.

Vous comprendrez que je suis un peu déboussolé, déjà étant peu familier de l’équitation et du cheval, bien que n’ayant rien contre sur le papier (quand bien même cela me cause des allergies !). J’aimerais vraiment lui faire plaisir et réaliser son rêve tout en conciliant cela avec notre projet de vie.
Mais tout me laisse à croire de mes lectures ici que ce doux rêve serait un horrible cauchemar et ayant déjà eu tendance à lui faire la leçon à ce sujet, je ne sais plus par quel bout prendre le truc…

Est-ce vraiment une idée à bannir ? Y a-t-il des compromis possibles ? Comment rétablir le dialogue avec elle ?

Je vous remercie d’avance pour toutes les informations que vous pourriez m’apporter !

Couagga

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 16/08/2020 à 20h45


fandada a écrit le 15/08/2020 à 23h07:
@couagga ce n'est pas un argument au sens où la jeune femme va trouver moult exemples où ça s'est bien passé.
Et il faut bien le dire, quand on saute le pas de l'achat on est bien peu à avoir plus d'expérience que quelques années de club.


Elle trouvera des exemples mais probablement avec des personnes dans un environnement bien plus favorable, ce qui aide grandement.

Pour ta seconde remarque, je suis plus réservée . Pour ma part, je constate des environnements familiaux propices (parents ou autres proches déjà cavaliers expérimentés par exemple), soit de l'expérience sur des DP ou des chevaux de proprios confiés qui débouchent sur des rachats ou des achats ... Bref des gens qui sont allés au delà de quelques années de club... En fait, je pense qu'il y a de nombreux profils de personne passant le cap d'avoir leur propre cheval, parmi lesquels celui que tu décris mais je ne suis pas sûre du tout que ce soit la majorité

Du coup, ceux qui ont pris des marques en dehors du club avant de se lancer sont probablement moins visibles parce qu'ils ne rencontrent pas autant de problèmes que les "purs" novices. Tout comme l'achat tardif l'adulte qui a un gros bagage club et va savoir s'entourer correctement, même s'il lui manque des billes il en a conscience dès le départ et prends les mesures nécessaires pour faire les choses bien.

Édité par couagga le 16-08-2020 à 20h46



Sylvain1991

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 17/08/2020 à 11h16

Houla, n'en jetez plus, j'ai compris le message !

Plus sérieusement, merci beaucoup pour TOUTES vos réponses, je ne pensais vraiment pas en avoir autant si rapidement !!

En tout cas, vous me confortez pleinement dans mes intuitions, j'ai l'impression d'un coup d'être beaucoup moins seul dans mes doutes et mes craintes ! Et au passage, ne pas être taxé une énième fois de rabat-joie, ça fait aussi plaisir Ce n'est jamais facile quand on n'y connaît rien d'avoir les bons arguments...

D'ailleurs je tenais à préciser certaines inexactitudes liées à ça, j'imagine qu'elle sait bien qu'une pension n'est pas partagée, erreur de ma part j'ai confondu je pense avec une demi-pension (c'est vrai que ça paraît logique). Il ne s’agissait pas d'être obligée de partager mais de ne pas vouloir que quelqu'un d'autre s'en occupe au quotidien. (bien qu'après coup, gaby790 me met le doute avec les pensions au pair…)

J'ai bien compris que vous étiez unanimement pro-pension, il est vrai que s'il existe des gens dont le métier est spécialisé dans l'entretien d'un cheval, pourquoi vouloir faire leur travail en simplement plus mal ? Si je voulais me faire son avocat (diabolique), je rétorquerais que ce n'est pas parce que d'autres gens peuvent faire mieux qu'on ne peut pas faire soi-même… Même si de toute évidence, et pour rejoindre tous les messages : oui, je concède qu’elle manque visiblement de maturité sur le sujet de posséder son cheval. Au fond de moi, c’est ce que je pensais : elle surestime ses capacités en plus d'idéaliser cette situation en ignorant et sous-estimant (consciemment ou non) toutes les servitudes induites par un cheval chez soi. Merci indji précisant qu'un galop 5 ne permet pas d'appréhender tout pour subvenir seul aux besoins d'un cheval, je l'ignorais !

Ce que vous avez toutefois un peu du mal à mesurer (et moi-même j'ai eu du mal pendant longtemps) est à quel point ce rêve est ancré en elle, je pense qu'elle le porte depuis vraiment très très longtemps, et elle ne le lâchera pas comme ça ! D'où la nécessité pour moi de trouver les mots justes et les bonnes raisons. Vous imaginez bien que ce n'est pas chose aisée que de renoncer à son rêve, fut-il "un caprice d'enfant gâté" pour rependre ce qui a pu être dit (j'ai pu avoir la même réflexion ceci dit). En cela, je retiens ces principaux arguments chocs :
- Bien-être du cheval (c’est ce qui vous interpelle avant tout et vous avez bien raison, et c’est sans doute là-dessus que j’ai le plus de force de persuasion auprès d’elle !) avec en particulier ses besoins sociaux (proximité de ses congénères)
- Terrain transformé en champ de boue (merci etquecasaute pour la photo édifiante)
- Odeurs (fumier)
- Problèmes de voisinage
- Stockage du foin pour l’année
- Réglementation de construction d'abri
- Accessibilité des promenades (= sortie de la zone urbaine) / besoin d’un van pour sortir
- Quantité de travail au quotidien (très chronophage + besoin d’une grande organisation)
- Gestion des problèmes de santé
- Gestion des absences / vacances : connaître quelqu’un de compétent et de confiance
- Besoin d’être rapidement sur place en cas de pépin
Et pour finir pas des moindres :
- Conciliation avec le travail + la vie de famille + tout le reste

Comme tous les rêves, le plus dur est de se confronter à la réalité. Celle-ci est que nous travaillons chacun en ville, et à ce jour - même hors de région parisienne - nous ne pouvons pas faire autrement (si ce n'est éventuellement avoir recours à du télétravail mais qui ne demeure pas - encore - la norme). D’où le plan de vie exposé dans mon premier message pour que vous compreniez le cheminement de pensée.

Elle adorerait évidemment avoir un terrain de 1 ou 2ha et plusieurs chevaux, ainsi qu'habiter à la campagne ("la vraie" pour reprendre un commentaire) si ça permettrait de réaliser ce rêve. Ce n'est vraiment pas par sadisme ou par "maltraitance" puisque le terme a été utilisé qu'elle envisagerait ce rêve dans un terrain moins grand mais par compromis face à la réalité du travail et de la proximité des commodités... Après je ne parlais pas non plus d’un petit terrain dans un lotissement dense en banlieue urbaine (j’ai l’impression que ça a pu être compris comme ça par certains), cependant je ne m’imaginais pas non plus dédier comme espace l’équivalent d’un terrain de foot non plus…

Plusieurs choses donc :

- pour la surface et la localisation de la maison :
Clairement, le fait de n'être qu'à un niveau embryonnaire de notre réflexion de vie future n'aide pas à se confronter à la réalité. J'ai déjà pu constaté qu'elle idéalisait vite la campagne proche de la ville hors de la région parisienne. Je pense être bien plus perspicace qu'elle sur ce qu'on peut avoir, pour combien, à quelle distance de quoi, avec quelles contraintes, etc. comme logement. Merci vanrhijn62 d'ailleurs pour ce témoignage de petite préfecture de 20 000 habitants. Je vois que même vous avez recours à une pension, c'est dire ! Clairement posséder un terrain de 2ha est une énorme contrainte et je ne me vois pas avant longtemps conditionner l’achat de notre résidence principale sur ce seul critère (a fortiori notre première) ! Ajouté à cela, cette remarque formulée par plusieurs : il faudrait en outre veiller à choisir une localisation où il serait possible de démarrer sereinement en balade pour ne pas avoir à sortir le van à chaque sortie. Pour moi, tout cela est beaucoup trop contraignant (déjà en soi et pour tout ce que ça implique : ne serait-ce qu’être à un endroit où il faut prendre la voiture pour n’importe quel déplacement) et donc ne correspond pas au futur que j’envisagerais.

- pour la pension :
Le projet de vie évoqué n'est pas pour demain et nous réfléchissons justement à nous éloigner très bientôt un peu en banlieue parisienne afin entre autres qu'elle puisse reprendre l'équitation. Elle souffre avant tout de ne plus mettre le pied à l’étrier régulièrement depuis 5 ans et ça lui manque énormément. Elle envisagerait d’ailleurs pourquoi pas une demi-pension (justement) dans ce cadre.

- pour gagner en expérience :
Je note les remarques de annerobert et poulca : je vois qu’il existe pas mal d’activités permettant de gagner en expérience avant le passage « à la maison » : aide ou surveillance dans les écuries, faire du pet sitting, etc…

Merci genesiss de partager l’expérience d'un cheval chez elle, ça me donne d'autres arguments. Je retiens surtout que tu es fille d'agriculteur, te conférant d'avance je pense un bagage supplémentaire et surtout une vision bien plus réaliste.

Enfin merci kristy, marlin et aux autres pour leurs messages bienveillants, je venais pour obtenir des témoignages par pour prendre des remarques désagréables voire totalement déplacées (cf. message reçu en MP).

Pour conclure, la solution de la pension complète me semble la chose la plus sensée et correspond tout à fait d’ailleurs à l’idée que je pouvais m’en faire. Pour moi comme beaucoup d’entre vous, cela regroupe tous les avantages et élimine tous les inconvénients. Alors certes, il n’y aura pas de cheval en ouvrant les volets le matin, mais la tranquillité d’esprit n’a pas de prix. Je vais tout faire pour abonder en ce sens maintenant que j’ai quantité de témoignages (unanimes !) à l’appui. Je ne pense pas que lui proposer de passer sur le forum soit une bonne idée dans l’immédiat, pour plusieurs raisons. Déjà, parce que je ne compte pas lui faire la morale là maintenant après ces échanges, tout simplement car ce projet de vie n’a à peine débuté aujourd’hui. On aura des centaines d’occasion d’en débattre encore donc autant ne pas mettre le feu aux poudres pour rien. Ce projet de vie par ailleurs se fera par étapes et je n’exclus pas l’option qu’elle puisse se rendre compte par elle-même de tous les bienfaits d’une pension le jour où on passera à cette étape.

Édité par sylvain1991 le 17-08-2020 à 11h17



Lucie44300

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 17/08/2020 à 11h26

sylvain1991 merci d'avoir pris le temps de nous répondre.

Ici nous avons tous (ou presque) la passion encrée et l'envie d'avoir un cheval à nous depuis la première séance.

Certain ici attendent même 40 ans avant d'acheter afin d'offrir une vraie vie à leur monture.

Courage dans ton argumentaire auprès de ton amie, mais c'est tout de même magique de voir ton investissement moral et ton implication dans ses rêves.

Lapsuscalami

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 17/08/2020 à 11h49

sylvain1991 Tout a été dit mais c'est vraiment super chouette d'avoir ta réponse. Elle a beaucoup de chance d'avoir quelqu'un qui s'intéresse autant à son rêve, et qui essaye à la fois d'aider et à la fois d'être rationnel dans ce projet. Ça garanti le succès de toute cette opération !

J'ajouterai ma pierre à l'édifice en disant que pour moi, un cheval c'était à la maison. J'avais 2,5 hectares à dispo, dans une vallée protégée, de l'eau à dispo, et une écurie comme voisine pour les cours : le rêve sur le papier. Et pourtant... Heureusement que j'avais un conjoint compréhensif même s'il n'y connaissait rien - il ne connaissait pas les chevaux mais il a un amour inconditionnel pour ses bestioles, alors le poney est vite devenu son poney aussi. Du coup il en a réparé des clôtures avec moi... mis le foin, remis de l'eau, appelé le fournisseur parce que le foin n'était pas bon...
J'avais calculé que ça me prenait 1h le matin, 30 min le midi, et 1h le soir en hiver rien que pour nourrir / abreuver / donner la ration et vérifier que tout allait bien. C'est assez énorme dans un emploi du temps, et j'avais la chance de bosser de chez moi.
Au bout de 2 hivers les pieds dans la boue, le terrain retourné (malgré toute la place, et la division des parcelles en paddock paradise qui a beaucoup aidé), j'ai choisi la mise en pension.
J'en ai fait plusieurs, et en fait, c'est là où j'ai le plus progressé et où je me suis le plus motivée à cheval.
Bien sûr, ouvrir la fenêtre le matin et leur dire bonjour, faire une sieste dans le pré avec eux... ça n'a pas de prix. Mais être en pension ça permet aussi de rencontrer de belles personnes, que ce soit les gérants ou les autres proprios ; ça a élargit mon horizon équestre.
Quand mes chevaux ont eu des pépins de santé, ça m'a permis d'être plus zen, d'avoir un relai si besoin - même si j'ai toujours géré moi-même, la plupart du temps, juste de savoir que quelqu'un peut... ça aide.

Dans son rêve, ça peut être une excellente première étape : faire connaissance avec son cheval en milieu protégé, être guidée si elle en a envie, faire des balades en groupe, avoir un soutien au cas où. Et vous, vous implanter dans une nouvelle région, voir si ça vous plaît...
Et ensuite, voir où vous pouvez vous établir pour avoir vos chevaux à la maison un jour.
C'est peut-être un plan de vie plus "safe", même si ça découpe le rêve en plusieurs étapes.

Bon courage et on vous souhaite le meilleur en tout cas !

Kaywest

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 17/08/2020 à 12h25

sylvain1991 bravo pour cette réponse ! ça fait énormément de bien de lire ce genre de réflexion :)

Je pense que vous avez très bien résumé.

je n'ai pas grand chose à ajouter si ce n'est la partie "copain" du cheval que je n'ai pas vu abordée.
Un cheval a besoin d'un congénère pour sa bonne santé mentale et un congénère de la même espèce. CAD un cheval (pas un âne, ou poule, ou chèvre ou mouton... s'ils cohabitent plutôt bien en général ils ne se "comprennent pas").

Également sur la charge mentale qui est déjà forte quand on est proprio avec un cheval en pension et qui l'est d'autant plus quand on a un cheval à la maison (il peut très bien ne rien se passer pendant des années comme enchainer les blessures et soucis).
Vous l'avez cité, il y a la gestion de l'absence : que faire si le cheval nécessite des soins quotidiens et plusieurs fois par jour suite à une blessure ? Que faire si le cheval se blesse dans la journée (et reste blessé voire en danger jusqu'au retour de ses proprio donc vers 19h le soir)
dernier point, le matériel d'entretien du pré = les cuves d'eau, la clôture électrique, la débroussailleuse etc... (et il faut être un peu bricoleur)

Pour certaines personnes effectivement c'est le rêve, tout se passe plutôt bien avec un cheval en forme, pas de soucis particulier (on a une propriété qui est sur du terrain à tendance sableuse donc herbé quasi toute l'année, et quasi jamais boueux malgré la présence de 2 chevaux). La charge de travail est bien supportée par les proprio. Mais ça c'est assez rare ^^
La plupart du temps c'est quand même pas mal de contrainte bien qu'on le fasse dans la bonne humeur et pour le bien être des chevaux (patauger dans la bouillasse à 23h parce que pompom à dégommé un poteau ou pété la cuve à eau... c'est relou)

Bref, la pension pré reste vraiment l'idéal ! elle a son cheval pour elle toute seule et en cas de soucis, elle est prévenue (et bonus, son cheval est avec des copains dans un cadre de vie qui convient)

Ardennesacheval

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Posté le 17/08/2020 à 12h28

merci pour le retour :)

à quel point ce rêve est ancré en elle, je pense qu'elle le porte depuis vraiment très très longtemps, et elle ne le lâchera pas comme ça !
mais la plupart d'entre nous, ici, ont demandé un poney au Père-Noël à 4 ans, et ont réalisé leur rêve à l'âge adulte voire l'âge mûr...

moi j'ai attendu plus de 20 ans. Raison de plus pour faire bien les choses. N'ayant pas de terrain et pas de quoi entretenir 2 chevaux, j'ai franchi le pas en mettant mon cheval en pension.
Pas loin = je peux y aller souvent
les corvées sont faites, je n'ai pas de temps à y "perdre"
mon cheval est heureux avec de l'espace et des relations sociales
le reste des "corvées du propriétaire" c'est moi qui gère alimentation, ferrure, vétérinaire, ostéopathe, plan de travail, sorties en balade.
Le relationnel et la gestion de la santé" c'est quand même plus important pour le cheval que vérifier les clôtures et passer l'ébouseuse.
C'est pas pcq quelqu'un d'autre casse la glace et met du foin que cela me "retire" mon rôle de propriétaire.

Je n'ai pas de terrain, temps et finances pour avoir 2 chevaux, mais c'est pas pour cela que je renonce à mon rêve d'avoir un cheval, et le rendre heureux !

Et oui l'idée de prendre une demi-pension pour se remettre dans le bain est très bonne !

Bravo en tout cas pour ton implication !

Elicendi

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Posté le 17/08/2020 à 13h06

Autre problème pour vous si ce cheval est seul à la maison... Tu vas monter comment toi?

L'idéal serait d'avoir le cheval en pension pour que toi tu puisses louer occasionnellement un cheval et l'accompagner en balade.

Je partage l'avis des autres, soit vous le mettez en pension, soit vous habitez à la campagne et vous vous offrez un terrain adapté et 2 chevaux.

Perso j'ai préféré avoir une maison normale en périphérie de ville et mes chevaux en pension. Ils sont bien mieux qu'à la maison, ils ont 4ha vallonnés et clôturés que je ne pourrais pas m'offrir à moins d'habiter au fond de la creuse.

Mes parents ont 5000m2 dans le Morbihan j'y emmène les chevaux pour les vacances mais les avoir là a l'année serait trop contraignant pour moi et ils seraient moins bien logés.

Expar

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Posté le 17/08/2020 à 14h46

sylvain1991

Pour apporter ma pierre à la réflexion, j'habite en banlieue parisienne et j'ai eu 2 copines qui avait leurs chevaux "chez elle" => système D, terrain loué à très bas prix, voire prêté. Et terrain de bonne taille pour 2 chevaux, car oui, elles ont toujours eu leur cheval et un autre.

Je les ai aidées contre monte gratuite, résultat des courses => mon cheval est en pension et le restera toujours.

Avoir ses chevaux/poneys (toujours au pluriel) à la maison, c'est chronophage, même avec la meilleure organisation du monde.
Perso, quand j'étais "de service", j'allais nourrir matin et soir, et rapidement, même avec 3 chevaux, ça prenait quand même 20 mn à chaque passage minimum. Donc, facilité par la "routine" mise en place, pas de problème d'isoler un cheval pour que l'autre puisse manger, mais bon, le temps de nourrir, vérifier l'eau, un coup d'oeil rapide aux chevaux pour vérifier que pas de bobo + à la clôture. Par contre, dès qu'il y avait un truc "hors norme", pouf les 20 mn se transformait en x h... Genre, la joie et le bonheur de trouver un bout de clôture parterre, quand tu nourris juste avant de partir au boulot, même si les chevaux sont dans le pré, et bien, il faut réparer un minimum pour la journée. Et tu sais ce que tu vas faire de ton début de soirée.
Ou le bobo qui nécessite le véto. Donc boulot ou véto ? Ben, c'est véto et tu sais que le boulot va pas aimer, à moins d'avoir la copine calée en soins et en horaire décalé (nous on avait, donc c'était bon).

Et j'ai aussi remarqué qu'on passait beaucoup plus de temps à gérer tout ce qui était autour du cheval qu'à monter dessus (clôtures à entretenir, abri à nettoyer, entrer et stocker la paille/le foin, aller chercher les granulés du mois, installation à améliorer, remplir la citerne d'eau, gérer le véto, soigner, etc.). Donc, en fait, c'est un mode de vie qu'il faut apprécié et ne pas se trouver frustré à avoir des périodes, où si tu as le temps de faire un pansage "poussé" à ton cheval, tu es content.
Perso, j'ai préféré avoir mon cheval en pension qui m'enlève tout ce qui est gestion de son alimentation et entretien des clôtures. Et je ne vais le voir que si j'ai envie, quand je me déplace, c'est pour m'occuper de lui, le monter, prendre des cours, participer à des activités avec d'autres cavaliers, etc. Si je pars en vacances, pas de noeud au cerveau, juste prévenir la pension que c'est normal qu'ils ne me voient pas x temps...

Avoir son cheval chez soi, à moins d'avoir un van ou d'être à côté d'une écurie un peu active, et bien, on se retrouve aussi très "seul". Ca peut peser à la longue...

Ardennesacheval

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Posté le 17/08/2020 à 16h02

même quand tu as un van !

moi actuellement j'ai mon cheval près de chez moi, peu de chemins de balade, pas d'installations.
Je suis en vacances, j'en profite, j'ai le temps ! pour faire toutes les corvées ! ramassage des crottins, eau, clôtures.
Et je vais un peu plus loin ma balader avec le van.

mais faute de place le van est en "pension-garage" chez l'agri du coin. Hé oui on n'a pas le droit de stationner ses affaires sur la voie publique tous les jours de l'année !

Donc rien que pour la sortie en van, je dois aller à la ferme, retirer le cadenas, atteler, aller chercher le cheval, et quand je rentre de balade, bien crevée, je dois ramener le cheval, retourner à la ferme, nettoyer le van, dételer, sécuriser, rentrer à la maison, mine de rien ça prend facile 20 min pourtant la ferme est à 1 km seulement...

Michiwa

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Posté le 17/08/2020 à 16h51

Après si sur ce forum une majorité des gens sont pro-pensions, j'ai personnellement toujours eu le rêve d'avoir mes chevaux sous la fenêtre (j'ai commencé le poney à mes 3 ans).
J'ai malheureusement dû être en pension pendant 6 ans avec mes chevaux, ça n'a été que des galères, des contraintes, du négatif... Absolument rien de bon. Un de mes chevaux est même mort des négligences de ces dernières.

En revanche j'ai acheté ma maison avec plus d'1 ha de terrain à mes 23 ans, et avoir les chevaux sous la fenêtre est le plus gros gain de temps, d'argent et de bonheur possible pour moi.


Si elle est comme moi, son rêve, elle n'en démordra pas !
En revanche elle a intérêt à acquérir un bagage technique et pratique avant de se lancer, mais ça a déjà été dit.

Expar

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 17/08/2020 à 17h29

sylvain1991

Attention pour les pensions, michiwa a raison, vous pouvez avoir de très, très grosses déconvenues avec les/une pension(s).

Pour illustrer, j'ai acheté mon cheval à un club, et j'y suis restée 4-5 ans. Très satisfaite, cheval bien soigné, et tout et tout. Sauf qu'à la fin, grosse démotivation de la gérante. Je reviens d'un week-end prolongé pour retrouver un cheval bien maigre, je fais le tour des autres chevaux, même ceux qui étaient un peu trop gras 5 jours auparavant commencent à montrer les côtes.
J'ai dit mon mécontentement et j'ai cherché une autre pension en urgence. Je suis partie dans le mois.

Pour ma part, c'est la seule et unique mésaventure que j'ai eue et j'ai fait encore 2 autres pensions, qui m'ont donné satisfaction.

Mais d'autres proprios ont eu de mauvaises expériences de pension et préfèrent gérer leur cheval eux-même.

C'est un choix, mais la gestion en autonomie, il faut avoir un peu d'expérience, ne pas idéaliser la chose et bien prévoir les choses pour que ça se passe bien.

Gaby790

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Posté le 17/08/2020 à 17h56

sylvain1991 Alors après, même si on est unanimement pro pension, il est également tout à fait possible d'avoir son cheval avec soi, mais juste pas n'importe comment.

Il ne s'agit pas de casser ou supprimer son rêve mais juste lui faire réaliser qu'entre ce qu'elle s'imagine et la réalité, il y a quelques adaptations à faire pour qu'elle puisse tout de même avoir son cheval!

Il faut aussi qu'elle se dise que rien n'est gravé dans le marbre. Si elle met son cheval en pension, et pourra tout à fait quand les conditions le permettront, le ramener chez elle.

L'avantage c'est qu'au début elle sera secondée par des pros, son cheval sera surveillée quand elle ne sera pas là, elle aura de bonnes installations pour le monter et apprendre à le connaître dans de bonnes conditions (Carrière fermée et non pas un grand pré).

Et ça lui permettra pendant qu'il soit en pension de prendre le temps d'acquérir un terrain convenable si c'est toujours ce qu'elle souhaite par la suite.

Cherchour

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 17/08/2020 à 20h46

Je ne pense pas être pro pension. Je pense que ça fait partie du rêve de nombreux cavalier d'avoir ses chevaux chez soi. Pour moi, après avoir eu mon cheval ça reste mon deuxième rêve d'enfant.

Mais le cheval à domicile ça ne doit pas se faire à n'importe quel prix, et surtout pas au détriment du bonheur des chevaux.

Il faut un minimum de terrain et de conditions pour faire que le cheval soit heureux. Le mien je le veux avec des copains, sur des parcelles assez grandes pour qu'il puisse jouer avec eux, je veux qu'il ait accès à de l'herbe au moins quelques mois dans l'année ... Donc si un jour je peux l'avoir chez moi ça sera sous réserve de remplir ces conditions.

En attendant je ne vis pas mal le fait de l'avoir en pension, je sais qu'il y est bien. Même si il y a certaines choses que je préférerais gérer moi même

Badmonster

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 17/08/2020 à 22h27

Sans être pro pension forcément, c'est parfois la meilleure solution selon le mode de vie. Clairement pour quelqu'un en lotissement c'est le bon sens d'être pro pension haha !

sylvain1991 elle n'a pas à renoncer à son rêve, juste à l'adapter à la réalité :) elle n'aura pas petit tonerre sous sa fenêtre mais elle pourra aller s'en occuper tous les jours. Et il sera plus heureux avec des copains et de la place que seul dans la gadoue. Donc forcément elle sera plus heureuse aussi :)

Moins stressée aussi. Le jour où le cheval est malade ou pas en forme et qu'il faut aller bosser, qie tu peux pas faire l'aller retour t es bien content qu'il soit surveillé et d'avoir des nouvelles !

Michiwa

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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
Posté le 17/08/2020 à 22h31

Ben pour l'instant y'a ni petit tonnerre ni maison en lotissement.

Son rêve c'est d'avoir pompon sous la fenêtre et de vivre à la campagne, il suffit d'adapter le rêve : une maison à la campagne plutôt qu'en lotissement.
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Cheval sans son jardin : rêve ou cauchemar ?
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