[b]Est-ce une impression ou les chevaux sont-ils de plus en plus fragiles ?
Sont-ils tous condamnés à souffrir du syndrome naviculaire, de dermite, de pssm, d'uveite, de tendinites chroniques, d'ulcères, d'ocd ou d'arthrose précoce ?
Les chevaux du XXeme siècle n'était-il pas plus solides ?
Ou est-ce une impression parce qu'on faisait moins cas des blessures ? [/b]
Bonjour, lorsque la médecine vétérinaire progresse, comme la médecine humaine, elle met au jours des pathologies et des fréquences. Elle aboutit à un meilleur suivi en permettant aux particuliers d'accéder à des traitements qui étaient inexistant ou auparavant de pointe (notamment l'imagerie). C'est le même principe en médecine humaine avec cette impression actuellement qu'il y a par exemple beaucoup de cancers alors qu'il n'y en a pas forcément plus, et probablement même moins, par contre ils sont mieux et plus rapidement détectés.
[b]Je ne comprends pas qu'on fasse si peu de tests de santé aux reproducteurs
Dans l'élevage de chiens et de chats il y a toute une batterie de tests obligatoires alors que 100% des chats et 95% des chiens ne servent que pour compagnie, sans aucune attente sportive.
Pourtant dans l'élevage de chevaux où l'attente est en majorité sportive ou utilitaire, on se contente d'un banal test d'anémie et métrite. [/b]
Les tests existent, les prédispositions peuvent aussi être connues. La limite est l'état des connaissances. C'est aussi à cela que sert une visite vétérinaire qui permet de détecter en clinique des aplombs prédisposant plus ou moins à des pathologies tendineuses ou ostéo-articulaires en lien avec l'utilisation envisagée du cheval, en imagerie la la présence de lésions ou de leurs prémices, (rarement visibles sur un très jeune animal), et la PDS, la présence de pathologies génétiques ou parasitaires.
[b]Sans parler du gris...
Outre atlantique le gène gris est classé comme gène destructeur car il détruit le pigment de couleur originale du cheval. Sauf que dans le processus il détruit d'autres choses et on sait que 100% des chevaux gris vont créer "au mieux" à long terme des mélanomes internes et/ou externes... et en sachant cela on continue de les produire quand même ? [/b]
Chiffres concernant les gris et le mélanome: 75 à 80% des chevaux gris de plus de 15 ans auront développé un ou plusieurs mélanomes.
95% sont au départ bénins.
60% évoluent vers une malignité,
Et je cite la thèse vétérinaire dont je tire ces données: "Cependant, la présence de métastases n’a que
rarement des conséquences graves sur l’état général des animaux (pour revue cf. Jeglum, 1997 ; Sutton et
Coleman, 1997). "
[b]Parlons des pur sangs... chevaux qu'on a de plus en plus fragilisés.
Laudanum (1976-1996) était un pur sang réformé des courses, qui sortait sur des CSO avec des obstacles monstrueux (plus gros que nos 5* d'aujourd'hui), reproducteur jusqu'à ses 29 ans et qui nous a quitté à l'âge de 30 ans.
Vous imaginez un réformé performant dans la durée sur ces hauteurs aujourd'hui ?[/b]
Oui. Mais le haut niveau fonctionne sur un vivier d'élevage propre et a peu de raison de recourir à une réforme de courses pour la compétition. Les réformés sont fréquents dans le monde des amateurs et du sport-loisirs, avec une grande polyvalence des pur-sangs qui peuvent devenir des très bons dresseurs, d'excellents crosseurs également.
Je sais bien qu'on était à l'époque un peu libertain dans les produits donnés aux chevaux mais, quand même, tout cela n'est pas le produit du dopage j'espère
... Libertin n'est pas un terme se référant à des produits pour chevaux
Blague à part le dopage existait, existe et existera, on faisait moins de cas des pathologies vétérinaires dans le passé. Les archives historiques regorgent de vidéos en présence d'équidés dont les locomotions sont observables et pas toujours belles à regarder...
Je ne mentionnerai que le Haflinger, à l'origine super petit cheval rustique de loisirs. Maintenant ils sont utilisés dans les fermes de lait de juments, les poulains n'ont pas le droit au lait de leur mère qui est réservé aux savons pour petits bourgeois, et sont nourris avec du lait synthétisé. Ca donne des chevaux à la santé fragile, bien éloignés de la rusticité de leurs grands-parents...
Le haf est aussi toujours utilisé en loisirs et pour de la pratique sportive à son niveau, avec un apport de sang arabe qui allège le modèle et amène du sang. Ce qui m'inquiète le plus chez le haf, c'est surtout qu'ils sont sacrément carafonnés!
Je citerais bien par contre, les quelques cas d'hypertype dans l'élevage équin, et je pense aux lignées d'arabes de show.
[b]Pour ce qui est du cheval de sport ... J'ai l'impression qu'on fait naitre des chevaux en s'inquietant uniquement de leurs performances. Qu'importe s'il est cassé à 8 ans, tant qu'à 4 ans il sait piaffer ou sauter 130...
Certes, les éleveurs répondent à la demande. Les amateurs veulent des chevaux instagramables, bien musclés en sortant juste le WE, et qui sautent gentiment 120 avec marge même si le guignol dessus galop 7 sur le papier mérite juste un abonnement à vie à de la mise en selle. [/b]
Les chevaux de dressage ne sont pas mis au piaffer à 4 ans, et ne sautent pas 130 à ce moment là. La moyenne d'âge pour l'arrivée au très au niveau se situe autour de 9 ans, avec un climax de la carrière dans la tranche 12-15, souvent plus (beaucoup de chevaux de 16-17 ans parmi les meilleurs).
Pour le coup, on a sacrément progressé sur la prise en compte de certaines pathologies et l'aménagement du mode de vie pour les éviter, notamment les pathologies respiratoires. 40 à 50 en arrière personne ne se souciait d'un environnement poussiéreux et une vie de box conduisant 50 à 70% des chevaux de la garde ou du cadre à présenter des symptômes d'emphysème. On ne regarde plus les chevaux qui toussent le la même manière ajd... Et malheureusement, l'usage des pesticides agricoles ainsi que le dérèglement climatique impactent les capacités respiratoires des chevaux, et des grands mammifères en général.
[b]Pitié, prouvez-moi que j'ai tort... car j'ai peur pour la santé du cheval de demain
Et encore je ne parle que de la santé, car le caractère est encore tout un chapitre...[/b]
Le caractère est un point de vigilance fondamental pour les éleveurs espagnols. Ailleurs je ne sais pas. Il est certain qu'un achat de jument en partant du principe qu'elle est toujours recyclable comme poulinière en cas de problème de santé ou de comportement donne à réfléchir. On parle souvent de ce que transmettent les pères, mais de vraies questions se posent désormais aussi sur la qualité des mères. C'est une très bonne chose!