Jeune cheval peureux qui fait demi tour

et dire que dès que le mien se fait une frayeur et pile...je descends pour "attaquer" le truc effrayant en le mettant derrière moi pour qu'il voit bien que le truc ne me mange pas...
N'empêche que...il n'est plus tout de debout devant les vaches ...si je suis à pieds !!! lol

tu t'y prends à l'envers.
Il stoppe : il t'explique qu'il a peur, a besoin de s'arrêter, observer, réfléchir.
tu lui ordonnes d'avancer/ de se bouger.
Comme il craint pour sa vie (dans son cerveau de proie et de jeune inexpérimenté) il t'obéit en "bougeant", mais dans un sens (demi-tour) où il pense avoir une chance de survie en s'enfuyant.

Du coup tu réagis assez fermement vu que tu n'es pas d'accord sur sa désobéissance. Et il n'y comprend rie car il a tenté de t'obéir (tout en restant en vie, dans son état d'esprit)

Et tu mets ton couple en danger (fossé, perte de contrôle, fuite)
Et sa progression aussi (rentrer en nage de balade c'est pas le top du plaisir partagé)

Pour travailler sur la peur tu peux mettre en place des situations de découverte et désensibilisation à la maison, endroit clos, découverte de toutes sortes de trucs, ta voiture, un parapluie, des rubans volants, des bâches... en le menant en main, lui imposant l'arrêt assez loin (avant qu'il panique) :
dans ce cas tu entretiens l'obéissance et la réussite puisque tu anticipes l'arrêt et c'est toi qui ordonnes, lui qui obéit. Du coup tu peux entretenir un climat de travail cool et en confiance en récompensant l'obéissance.

Ensuite apprends-lui à aller voir ce qui fait peur. Le but n'est pas de passer à côté le plus vite possible en fermant les yeux mais d'être curieux et "courageux" en faisant une marche d'approche, pas à pas. Féliciter chaque pas en avant, à son rythme, et récompenser quand il renifle.

Et une fois la difficulté "vaincue" à pied, réitère en selle.

Une fois qu'il sera rodé, cela sera bien plus sécuritaire car il s'arrêtera pour "réfléchir" quand il aura peur, au lieu de faire le zouave ou tenter de fuir.

N'hésite pas à faire des promenades à pied si tu contrôles bien ton poulain. Si tu vois quelque chose d' "éducatif" (grue stationnée, camion) n'hésite pas à passer 1/2h (tant pis pour la balade) à observer, s'approcher, renifler, plus tu le mettras en situation de réussite "j'ai été courageux, cela ne fait pas peur finalement, cela ne m'a fait aucun mal, j'ai même eu une carotte !"
plus il deviendra curieux et calme au lieu de monter en pression et fuir.

Il faut formater ton cheval au dialogue pour désamorcer les dangers.
Que ton cheval sache qu'il a le droit de ralentir pour observer, s'arrêter dans une zone "sécuritaire" pour lui, AVANT qu'il se sente menacé et pète un cable. Une fois rassuré, il ira voir l'objet de ses craintes ou passera à côté, dans le calme au lieu de bourrinner comme un taré.

qd j'ai eu mon ardennais (700 kilos de trouille et pas mal d'accidents frolés de très près dans son ancienne vie) j'ai mis plusieurs mois à lui montrer que s'il m'explique son problème, je suis à l'écoute et je le comprends.
Il ne savait que foncer tête baissée quitte à faire des demi-tours dans la panique.

mnt quelle joie de le voir demander à renifler des trucs, dans le calme et serein. Quand il voit arriver des camions il se contente de serrer les fesses. Pas à l'aise mais il prend sur lui car il sait que je ne le piègerai jamais (la preuve, cela fait plusieurs années que je lui montre comment s'approcher, renifler, et qu'il en est récompensé) et qu'il y a son bonbon à la clef.
Il avait peur des remorques et maintenant il s'approche pour les renifler dès qu'il en voit, et les regarde passer sans être tendu comme un string

Si tu contrôles son cerveau, tu ne seras pas en danger. Mais cela passe par l'acceptation qu'un cheval est naturellement trouillard et fuyard. Donc prendre en compte cette nécessité biologique pour affiner son éducation tout en sérénité, coopération et sécurité.

Tu vas peut-être arriver à soumettre ton cheval par la force, mais il sera alors totalement lobotomisé...
bah voilà comment était Oskar.
Mais de temps en temps il pétait une durite et c'est vraiment hyper dangereux.

même conseil que les autres pour le livre de VSV !

J'ai aussi été confrontée au problème d'avoir un jeune cheval et de n'avoir personne avec qui partir en balade. Donc on a bien été obligés de faire seuls, et ce dès la sortie du débourrage.

Au préalable, avant le débourrage, nous avions fait beaucoup de balade à pieds, pour lui montrer plein de choses.

Une fois en selle, lorsque quelque chose fait peur :
1 on s'arrête et on ne fait RIEN (pas de rênes tendues, pas de cravache ou de jambes).
2 on laisse le cheval regarder, aussi longtemps que nécessaire. Par contre, interdit de faire demi tour, on garde la tête du cheval vers l'objet de sa peur
3 une fois que le cheval commence à se détendre ou se désintéresser de l'objet de sa peur (regarde ailleurs, oreilles au repos, cherche à brouter ou autre...) : selon la difficulté du passage, soit on demande la marche avant, soit on descend et on passe à pied.

S'il n'est pas possible de respecter ces étapes (arrêt au milieu de la route ou dans un endroit dangereux), il vaut mieux descendre plutôt que passer avec pertes et fracas.

Avec cette "technique" (évoquée également dans le livre de St Vaulry "le cheval d'extérieur"). On apprend au cheval à réfléchir, à se poser et non à passer quoi qu'il en coûte. Mon cheval (5 ans désormais) prend même la décision de reprendre la marche avant de lui même, sans que je lui demande, quand il a suffisamment analysé l'objet de sa peur. Maintenant, à 5 ans donc, les arrêts sont très brefs (quelques secondes) et plutôt rares (car il a vu pas mal de pays maintenant).

Ton cheval a déjà une super réaction (s'arrêter quand il a peur au lieu de partir pleine balle dans un sens ou dans l'autre), à toi de conserver cette bonne réaction plutôt quel lui en apprendre une mauvaise (fuir) et de lui faire prendre confiance en lui, et en toi.

mielpops
Franchement, avec certains chevaux, mieux vaut parfois descendre.

Le mien se calme beaucoup plus vite à pieds après une frayeur, il est vite rassuré par la présence de l'homme à ses côtés et est suffisamment respectueux pour que je ne craigne rien.
Il faut néanmoins connaître son cheval. Les sorties en main m'ont bien permis de voir cette différence entre monté et en main.

Par contre, je ne descends que s'il s'agite vraiment et que l'on risque de se ramasser, avec danger potentiel d'avoir un cheval en liberté, ou en cas d'objet vraiment inconnu qui le bloque et que nous devons traverser. Je passe devant, je montre, il sent, etc. Il sait donc que ça n'est pas systématique.

Hello,
je vais en rajouter une couche, mais je rejoins l'avis des autres :)

Si tu met de la pression (jambes + mains + cravache) dès qu'il voit un truc qui lui fait peur, tu va créer encore plus de peur car il va associer l'objet effrayant à la pression et à la douleur qui arrive quand il croise cet objet :)

J'ai un trouillou : parfois il a peur, tu ne sais pas bien pourquoi.

Le plus difficile étant pour moi de gérer mes émotions (une espèce de colère de voir ce bestiau de 650 kg trembler devant un rayon de soleil)

J'ai une tendance malheureuse à rajouter de la pression pour qu'il cesse de louvoyer devant le truc qui fait peur : c'est la pire chose à faire. Comme le cheval se sent coincé, il réagit d'autant plus, le cavalier aussi, le cheval stresse et fait n'importe quoi, le cavalier stresse de voir qu'il ne contrôle rien et tout part en cacahouète.

Comme je travaille beaucoup le contrôle de ses pieds en travail à pied, les objets "qui mordent" sont abordés à pied : comme j'ai un meilleur contrôle qu'en selle je suis plus sereine et tout se passe mieux. De plus, je peux lui montrer, passer devant ou à côté du truc qui fait peur et ça arrange beaucoup de chose.

En carrière ou en manège, je louvoie : passer et repasser, avec des figures variées, d'abord loin puis à chaque amélioration de l'attitude on s'approche.
En selle à l'extérieur seule je sais que cette solution sera difficile, du coup je descendrai certainement

C'est un travail de longue haleine et qui ne s'améliore pas toujours, mais il y a un truc qui aggrave systématiquement la situation et que du coup je ne fais plus: mettre les aides. A l'instant ou je l'encadre plus fortement avec les jambes j'ai plus un bout de bois tremblant mais un lapin à ressort et là faut rester dessus, mais de toute façon tu n'iras pas dans la direction voulue.

C'est pour ça que je ne bataille pas : si c'est vraiment trop compliqué, je ne passe pas là ou je descends. Car sinon comme je vais monter en pression moi même de dépit, ça va dégénérer. Descendre ou faire autre chose me permet de relativiser.

La peur n'est pas irréelle chez le cheval, elle est parfois débile, innapropriée, ridicule, mais elle est présente et sincère... même pour une mouche qui pète.....
Ne pas anticiper en mettant des jambes, sinon on donne le signal qu'en effet, y'a un truc qui pue, vu qo'n met de la pression.
Arreter le cheval avant qu'il n'aie peur et ne bloque, lui permettre de reflechir, voir sentir....
En faisant tout ça il y a des chances qu'il reste zen, du oup on peut proposer un pas. Si ce n'est pas le cas on descend, on lui montre qu'on est pas mort, on dedramatise, si on peut jouer avec l'objet de la peur (poubelle, rubalise, panneau), on le fait.
Faut s'imaginer en tant que cheval : ouhhhhh pinaise une poubelle, koicéça? Le cavalier serre les jambes. "zut, je suis déjà inquiet, voilà qu'on me sert le ventre, j'ai du mal à évaluer le truc, argggh l'angoisse monte", le cavalier cravache "zut j'ai peur et j'ai mal! la prochaine fois je pilerais plus tot, parce que quand j'ai peur, je me prends un coup de cravache", bref, on obtient un cheval qui n'a plus envie de faire d'efforts car de toute façon, il s'en prendra une, donc la prochaine fois ça sera anticipation de sa part sans sommation, à la moindre mouche qui pète, pile, demi-tour, comme ça il s'evite des problèmes.

Peux être sortir en balade avec un autre cheval cool?

Personnellement je n'ai pas de trouillard mais au contraire ma jument est une assurance vie en balade.
Un tracteur? un ULM qui se pose dans le champs d'à coté? Des vélos? Des chiens? Des vaches qui courent dans tous les sens? Un pont qui raisonne? Rien ne lui fait peur, et si elle sursaute elle sait qu'elle peut s'arrêter le temps d'analyser la situation.
Je lui laisse le temps de regarder le "danger" si c'est bon je lui demande d'avancer et elle y va. Mais en aucun cas je la cravache, force ou quoi. Il faut lui laisser le temps.

Je sais que la gérante des écuries me demande parfois ma jument pour accompagner des bébés en balade, justement pour les rassurer lors de leur première sortie.
De même si on fait un rallye ou une rando organisée, ma jument sert de modèle pour tout le groupe. Et ca m'arrive régulièrement de devoir prendre la tête pour débloquer la situation ou au contraire d'aller chercher les poneys qui ont embarqués les jeunes cavaliers dans les champs...

Encore un auteur de post qu'on ne va jamais revoir ?

(bon, ça peut servir à d'autres...)

A l'instant ou je l'encadre plus fortement avec les jambes j'ai plus un bout de bois tremblant mais un lapin à ressort et là faut rester dessus, mais de toute façon tu n'iras pas dans la direction voulue.
oui et c'est un réflexe "humain"... !
du coup ça apprend à l'équin, que de toutes façons, il peut "résister" aux aides et rien ne peut l'obliger, lui qui fait 500 kilos à faire ce dont il n'a vraiment pas envie..;

du coup ça peut lui donner des idées pour "après"...

tysolfege toi tu montes des nains aussi

argamelle je suis patiente perso, sans pbm mais l'autre fois ma vieille a eu peur des marques sur le goudron de la route. Ça fait 10 ans qu'on y passe, 10 ans que c'est pas uniforme mais c'est ce jour là que ça a tilté.... des fois faut pas chercher

Même à 23 ans et bien rodé, le mien ne supporte pas que je lui mette la pression quand quelque chose l'inquiète.
Quand il a peur, il s'arrête, je le laisse regarder le temps qu'il veut en lui parlant gentiment. Quand il est mûr , il reprend le pas de lui même. Si ça fait vraiment trop peur, je mets pieds à terre et je passe devant, et il me suis sans problème.

Par contre, si je fait la bêtise de mettre des jambes sans le laisser digérer son stress, c'est reculer sur 50 m voir droit debout...

Pour aller vite avec un cheval, il faut prendre le temps...

Hello,

Merci à tous et à toutes pour vos réponses et vos conseils. J’ai mis un peu de temps à répondre car très occupé.

J’ai omis quelques précisions. Quand je disais que j’anticipais en lui mettant des jambes, c’est parce que son réflexe était de faire automatiquement demi tour. Pour éviter ça, je le poussais à faire face, non pas pour le forcer à avancer coûte que coûte mais pour ne pas qu’il fasse demi tour.

J’essaye de le rassurer mais il y a aussi un manque de volonté perceptible. Il a du caractère, sa lignée est d’ailleurs connu pour ça, réputée pour produire des chevaux à fort caractère et difficilement gérable.

Sur la dernière sortie, j’ai tenté une approche différente en m’inspirant de vos commentaires. Ça été encore plus compliqué… J’étais trop dans la psychologie.

Finalement, à mi parcours j’ai perdu patience. Lorsqu’il tentait de se retourner, je lui mettais de grandes baffes et ça a marché. Il s’est produit un déclic. Tout le reste de la ballade s’est bien déroulé, il avançait plus facilement et prenait sur lui.

Merci encore, j’aurais au moins essayé autre chose.

naoss tu as de la "chance" d'avoir un cheval sympa, car la mienne si je lui mets des "grandes baffes" quand elle fait demi tour ben elle se met droit debout...

J'ai appris la négociation, de manière ferme mais dans le calme.
Ça fait 1 an que j'y suis, et il y a des jours plus faciles que d'autres.

J'espère pour toi que ta technique fonctionnera toujours, car quand elle ne fonctionnera plus, tu vas prendre cher...