Citation :
J’essaye de le rassurer mais il y a aussi un manque de volonté perceptible
qu'appelles-tu "un manque de volonté perceptible" ?
quand il ne te croit pas si tu lui dis juste "mais non, cela ne fait pas peur, crois-moi !" ?
mon cheval est comme ça et il veut vérifier de lui-même.
Je lui ai appris à s'arrêter, réfléchir aller voir de plus près. Une fois rassuré, il passe dans le calme.
Un cheval qui a un cerveau a le droit d'avoir envie de reconnaître, observer, explorer lui-même ce qui fait peur, s'il veut être certain que c'est inoffensif.
Si ce que tu appelles "manque de volonté" c'est qu'il fait demi-tour, c'est à toi de lui apprendre qu'il existe d'autres solutions : qu'il s'arrête dans le calme et fasse marcher son cerveau au lieu de ses 4 pattes.
Parelli dit "ça ne prend sjamais plus de 2 jours", moi le plus long que j'ai expérimenté, c'est un jeune de 2 ans qui avait peur d'une rigole. 45 minutes de patience, sur le coup cela semble long, la fois d'après 10 minutes, le restant de sa vie il n'y a plus fait attention. Qu'est-ce que 45 minutes d'attente face à toute une vie de cheval d 'extérieur qui franchira des rigoles à chaque sortie ?
Mais formater leur cerveau à ce qu'on veut NOUS qu'il fasse, ça prend du temps ! C'est pas en 2 mois que ton 4 as deviendra un randonneur chevronné passe-partout sans regarder.
Il en est à cette période de son développement où il devient adulte, prend de la force physique, du caractère mentalement, découvre le monde et en prime doit apprendre à obéir. C'est le meilleur moment pour prendre le temps de lui apprendre les règles de politesse : je respecte ton besoin de comprendre, respecte l'interdiction de demi-tour, fuite et autres dangerosités.
Tu as le droit d'avoir peur, de le montrer, je te comprendrai.
Mais pas de réaction violente.
Finalement, à mi parcours j’ai perdu patience.
Pour enseigner à un jeune il faut être patient soi-même.
Faire un parcours plus simple, connu, sécurisant, le mettre en situation de réussite.
Introduire une difficulté supplémentaire, physique (dénivelé, sol pourri, allures, rallonger la balade) ou mentale (objets qui font peur, trafic, travaux) au fur et à mesure.
mieux vaut 1 km calme, serein et aux ordres, et le souvenir de "j'ai marché, j'ai brouté, j'ai été courageux et j'ai eu une carotte" !
que 10 km de bataille, stress et que le poulain garde la mémoire de "sortie en couple = fatiguant, stressant, baffes, trucs qui font peur, coups de talons"
Citation :
Je suis un cavalier détendu, mon contrat de confiance se situe à ce niveau. Je crois qu’ils ont cette faculté à savoir qui ils ont sur le dos et à quel point ils sentent que je ne me pose pas de questions.
ce sont des qualités mais ce n'est pas parce que ton voisin qui est super cool, te dit "mon alligator est super sympa, mets ta main dans sa gueule" ou m"a mygale est mignonne, tu peux la prendre dans ta chambre pour dormir" que tu seras convaincu.
Tu restes dans un raisonnement humain face à un cheval..; un animal qui a survécu des milliers d'années parce qu'en tant que proie, il a fui les dangers mortels de son environnement. C'est inscrit dans ses gênes.
En + tu as choisi un jeune cheval, donc cela corse la difficulté.
Et une lignée à priori pas facile, c'est ton choix, à toi de l'assumer.
Un jeune cheval n'est pas encore formaté et leur cerveau doit encore assumer la compréhension des aides, l'obéissance, et leur corps doit le faire en tendant les muscles et s'équilibrant. Par-dessus cela leur affect doit gérer la séparation du groupe et affronter les nouveautés et les aléas de l'extérieur. Cela fait beaucoup de choses en même temps. Et s'il y en a trop, normal qu'il pète les plombs.
il faut qu’il fasse ce que je demande même s’il doit passer une marre sur les oreilles. Mais là aussi, j’essaierai toujours d’être sympa en première attention.
ce dont un cheval a besoin c'est surtout de temps.
oui il faut qu'il passe, mais à t'entendre on dirait que fasse au gué, c'est à la minute.
Passer ou traverser un obstacle effrayant, peut prendre plusieurs leçons et pour rester en sécurité, mieux vaut planifier. On n'aborde pas le centre-ville avant d'avoir vu une voiture garée, puis une voiture en marche, puis une route de campagne, puis une route passante, puis être sorti en main dans la zone commerciale, pour finit par le faire, monté et en sécurité.
On peut considérer, comme chez l’homme d’ailleurs, qu’il y a des moments qui nécessitent de l’écoute, de la compréhension, de l’empathie et parfois de la fermeté, de l’intransigeance.
Evidemment qu'il faut de la fermeté. mais face à une peur, faire plonger le cheval dedans par la force est improductif.
Un enfant à peur de nager, hop tu le pousses dans l'eau ? et le rends terrorisé à jamais de la moindre flaque d'eau ?
ou bien tu joues avec, dans une bassine, dans le pédiluve, dans le petit bain, avec des accessoires frite, planche, avant de descendre là où il n'a pas pied ?
former un jeune c'est d'abord préserver leur envie de bien faire, leur montrer comment recevoir de l'agrément au contact de l'homme, comment l'obéissance est simple et attractive, comment tu prends en compte leurs besoins, les respectes, et attends qu'ils aient la maturité suffisante pour surmonter les difficultés.
Si tu n'as pas la patience de former un poulain, si tu n'as pas 2 ans devant toi, vends-le pour un cheval déjà dressé, là oui en 2 mois tu passeras partout.