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Aurait-on une pénurie de chevaux ?
Posté le 25/02/2022 à 13h55
barbeforever65
Bonjour,
Je ne suis pas du tout d'accord avec votre intervention. Tout d'abord, vous faites de l'anthropomorphisme. Les juments ne sont pas plus malheureuses ou épuisées en ayant un poulain par an et, d'ailleurs, je ne comprends pas la dichotomie que vous pratiquez entre les éleveurs amateurs et pro sur ce point.
Un éleveur pro, bien plus qu'un amateur, à tout intérêt à faire reproduire ses poulinières tous les ans afin de rentabiliser son entreprise et équilibrer ses dépenses.
Une jument bien complémentée et dont les besoins physiologiques sont assurés n'aura aucun mal, sauf soucis vétérinaires spécifiques, à pouliner chaque printemps.
Je connais, dans mon écurie, une poulinière de métier à la retraite, qui a eu son premier poulain à 5 ans. Elle a plus de 20 ans aujourd'hui et elle pète la forme ! Alors oui, un cas ne fait pas référence mais c'était juste pour contrebalancer votre point de vue.
Si je voulais faire, un peu comme vous, de l'anthropomorphisme, et, que je m'imaginais 5 minutes à la place d'un équidé, je crois que je préférerai être un cheval d'élevage plutôt qu'un cheval de sport, de course ou de club et ces derniers ne sont généralement pas maltraités (même s'il y a malheureusement des exceptions).
Pourquoi les amateurs ne pratiqueraient aucun suivi exactement ? Sur quoi vous basez vous pour affirmer cela ?
Alors oui, vous allez me sortir l'exemple du type qui a 3 juments onc dans un pré qu'il fait reproduire par le demi-frère, qui ne complémente pas, qui vend au black et balance le reste à la boucherie etc. Ces cas représentent quel pourcentage de l'élevage exactement selon vous ? Croyez-vous que seuls les amateurs ont des pratiques néfastes ?
Pardon mais je trouve votre propos simpliste et extrêmement réducteur...
Comme on l'a tous dit ici, l'élevage est un gouffre financier. Seuls les passionnés, les chefs d'entreprises millionnaires ou les gens dont c'est le gagne-pain familial depuis des générations (terrains, installations, cheptel/souches de départ payés) continuent aujourd'hui.
Si vous regardez les statistiques publiés sur l'Ifce, la majorité des éleveurs n'ont qu'une ou deux juments parce que les frais sont énormes et qu'à l'heure actuelle, élevage est une activité secondaire pour beaucoup de ses acteurs (même ceux que vous appelez "pro" sont obligés de se diversifier).
Personnellement, j'estime qu'un amateur qui est déclaré (la majorité donc) est en règle et ne fait donc pas de concurrence à un "pro" qui à 25 hectares et 15 poulinières actives. D'ailleurs, je mettrai ma main à couper que le nombre de professionnel du secteur (cavalier, moniteur etc.) qui fait de l'élevage sans être déclaré est au moins équivalent à celui des amateurs.
D'ailleurs, quelqu'un l'a déjà dit dans les pages précédentes, un amateur fait vivre le secteur à son échelle : vétérinaire, maréchal, cavalier pro etc. Si tous arrêtaient aujourd'hui de produire, je ne suis pas certaine que le secteur s'en porterait mieux...
Lorsque j'ai cherché à acheter un poulain il y a quelques années, j'ai vu de tout ! Des pros consciencieux mais aussi des choses moins reluisantes...
Il faut vraiment arrêter d'idealiser les uns et de dioboliser les autres.
Personnellement, j'adore l'élevage et j'espère qu'un jour, je pourrai m'acheter un peu de terre et me lancer avec une ou deux poulinières. Je peux vous assurer que mes chevaux seront les rois du pétrole! Je ne rognerai sur aucun soin, aucune dépense nécessaire à leur bien-être et je suis loin d'être un cas isolé.
Alors, pourquoi les gens continuent si ça ne rapporte rien et que cela fait même perdre de l'argent ? La passion, tout simplement. Ça me rendrait heureuse d'imaginer des croisements, de m'occuper de mes chevaux au quotidien, de voir grandir des poulains dans mes près.
Dans un pays où le poids de la réglementation n'est pas négligeable, je trouve ça absurde de vouloir encore interdire aux gens d'élever des chevaux.
Est-ce qu'une famille qui a un poulailler fait vraiment de la concurrence au producteur national ? Est-ce qu'on devrait donc interdire cette pratique ? Quand est-il du petit passionné qui a un potager et vend ses produits au marché (tout en étant déclaré) ?
Bref, éduquer les acheteurs potentiels afin qu'ils aient une vision globale du coût de l'entretien d'un cheval et ne se précipitent pas en cherchant à réduire au maximum le prix de l'achat (ou ne se fassent pas naïvement berner pas des gens sans morale) : oui.
Renforcer les contrôles pour s'assurer que tout le monde soit en règle et paye les mêmes taxes afin d'avoir un prix du marché régularisé et des équidés bien traités : oui.
Interdire aux passionnés amateurs de faire naître en pensant que cela réglera tous les problèmes du secteur : non...
Quand à votre dernière phrase : merci de reconnaître qu'il y a des amateurs qui font bien les choses.
Je ne vois, cependant, pas pourquoi cette pratique devrait leur être interdite. Je trouve cela très élitiste...
Si j'ai bien compris, selon vous, si nous avons un parcours de vie un peu différent et un métier qui n'a rien à voir avec les chevaux, l'élevage (qui n'est pas rentable rappelons-le) devrait rester hors de notre portée.
En parlant de portée, chez les chiens et chats, les particuliers peuvent encore faire reproduire ! Ils doivent simplement être déclaré (numéro de siret) et donc payer des taxes/impôts.
On en revient donc toujours au même : l'état devrait renforcer les contrôles afin que les amateurs, mais aussi les pros d'autres secteurs du monde du cheval, soient en règle. On devrait aussi systématiser les contrôles sanitaires tant qu'on y est parce qu'il y a aussi du boulot de ce côté là mais c'est un autre sujet...