ça va super vite ce post, le temps que j'écrive des réponses, il y a tant de messages, du coup j'amende ma réponse... ça n'en finit pas !
gobi
Personnellement, poser un point commun pour définir un ensemble ne s’apparente pas du tout pour moi à en affirmer la limite. Juste trouver un point commun. Ça ne définit pas l’intégralité de l’individu, ça indique simplement un point commun avec d’autres.
Les amateurs de chocolat ont en commun leur attrait pour le chocolat, bien évidemment qu’ils ne se réduisent pas à ce seul point. Et cet ensemble se distingue évidemment de l’ensemble constitué de ceux et celles qui n’apprécient pas le chocolat.
Je n’y vois une case fermée, j’y vois seulement un point commun qui rassemble. Chacun est la somme de caractéristiques évolutives ou non évolutives qui le définit, et chacune de ces caractéristiques est potentiellement commune à d’autres individus. Les combinaisons sont infinies. Pour moi c'est de la richesse et de la complexité, pas de la réduction.
Il s’agit simplement à un moment, de relever un point de convergence s’il apparaît pertinent pour X raisons.
Il faut bien appeler les choses par leur nom et si on commence à refuser de nommer les choses sous prétexte que ça serait subjectivement exclusif plutôt qu’inclusif, ça va compliquer les discutions.
Il y a des déterminants subjectifs comme la beauté, l’intelligence, l’habileté, le pragmatisme, le dégoût, le goût, … et des déterminants objectifs : jeunes, vieux, femmes, hommes, bruns, blonds, mesurant 1,75, nuit, jour, matin, après-midi, …
Quand quelqu’un exprime : je n’aime pas les blonds. Il dit sa subjectivité « ne pas aimer » personnelle, intime, relevant de ses affinités, ses goûts, sa sensibilité et il dit sur quel ensemble déterminant porte sa posture subjective « la couleur blonde chez les hommes ».
Cette expression personnelle ne porte aucun jugement sur la valeur humaine des hommes, ni des hommes blonds, ni même la réalité de l’esthétisme du blond puisqu’il s’agit d’un paramètre totalement subjectif et individuel.
L’incompréhension face à ce désamour affirmé (et je ne parle évidemment surtout pas d’une volonté de nuire) de la maternité, du bébé ou/et de l’enfant relève plus, à mon sens, de l’aspect sacré de l’enfant au regard de la société. L’enfant est sacré parce qu’il fait perdurer celui qui l’engendre au-delà de lui-même, il perpétue l’espèce, le parent et la société projette sur lui plus ou moins consciemment des desseins forts et sensibles. Et ça ne souffre d’aucune remise en cause. Voilà pourquoi, à mes yeux, il est si compliqué pour les sans-enfant par choix, exprimant les raisons de ce choix, d’être entendu sans être jugé, sans subir des reproches ou des pressions.
Je note que tous les débats se cristallisent autour d'un désintérêt pour X raisons pour l'enfant et qu'aucune interrogation ne vient sur les autres raisons. Pour ma part, il y a l'aspect enfant en lui-même mais il ne représente qu'une partie de mes raisons à ne pas vouloir me reproduire et pas forcément la plus grande.
De mémoire en début de post, il n'y avait pas que ce sujet pour justifier le choix de non maternité.
klavel
Citation :
"s'attacher aux petits de toute espèce y compris la sienne" (la néoténie, si mes souvenirs sont bons) ?
La néoténie c’est la préservation des caractéristiques juvéniles au-delà de l’atteinte de l’âge adulte. c’est en lien avec les questions de la domestication.
Et l’éthologie est le point de convergence de toutes les autres sciences que tu as évoqués et plus encore pour comprendre l'évolution des comportements d'une espèce. L'augmentation apparente (je ne suis pas sûre, ce serait à vérifier) des femmes ne souhaitant pas d'enfants est typiquement une question éthologie en lien avec l'environnement (convergence des aspects sociaux, écologiques, culturels, psychologiques, ect... qui amène une transformation progressive des comportements)
La marche du monde, de l’univers, de la nature sont aussi ahurissantes et nous dépassent largement. c’est chouette de s’auto-émerveiller de soi-même en tant qu’humain, et il y a de quoi

mais au regard de l’oeuvre de l’univers et de tout ce qu’il porte bien au-delà de notre petite espèce, l’oeuvre humaine a une toute autre dimension et m’interroge surtout par son paradoxe.
manana
il y a plein de gens qui aiment l’espèce à laquelle ils appartiennent, aiment les enfants, les bébés, qui placent l’humain au dessus de tout et qui sont en fait des gens toxiques, racistes, malhonnêtes, égoïstes, nuisibles etc. à petites ou fortes doses et qui contribuent sans hésitation au déclin de notre niche écologique par appât du gain, donc à l'espèce humaine en clamant pourtant haut et fort le contraire.
Et puis d’autres, qui n’ont pas envie de se reproduire, se désespèrent du chemin pris par la civilisation humaine, qui se désespèrent du mal que les humains se font les uns aux autres, qui souffrent de voir souffrir d’autres êtres humains (petits et grands), s’engagent pour les autres …
Bien sûr tu peux inverser aussi les comportements et les profils, il y a de tout…et aussi des nullipares méchantes et des multipares gentilles... De tout.
Mais ce que je veux dire c’est que le rejet des bébés et des enfants ne va pas obligatoirement de paire avec la volonté de nuire à ses semblables

. Naturellement, on ne va pas vers ce qu’on apprécie pas. ça évite les comportements déviants, normalement. C'est pour cela que quelqu'un de normalement constitué va éprouver des sensations le poussant à s'éloigner de ce qui ne lui convient pas, de ce qui représente un danger ou un mal être ou ne présente pas d'intérêt tout simplement

.
Je ne trouve pas les bébés attendrissants, mignons, intéressants, même s’ils ont des différences physiques et de personnalités (donc non, ils ne sont pas semblables), ça reste des bébés dont les caractéristiques communes physiques et comportementales ne me touchent pas et me mettent mal à l’aise. Mais je ne supporterais pas qu’il leur soit fait du mal, je reste empathique à leur bien être, je considère les personnes qu’ils sont et me réjouie qu’ils soient aimés, choyés, heureux.
Je ne vois pas ce qu’il y a d’anormal a aimer ou non. Eviter le contact avec ce qu’on n’aime pas est plutôt sensé, non ?
Si dans les derniers échanges on remplace bébé par homme ou femme en pensant à l’hétérosexualité et l’homosexualité, genre il est normal d’aimer les femmes quand on est un homme et anormal de ne pas les aimer, ça va aussi tout de suite passer moins bien.
Là, il est dit, "il est anormal de ne pas aimer les bébés et les enfants si on est une femme humaine" = problème psy, trauma, ...
Ok, alors ne pas aimer les bébés et les enfants est anormal. Ok, éviter ce qu’on n’aime pas est anormal. Merci ! Je vais donc aller me faire soigner de cette pathologie du rejet de l’enfant.
A part ça, il n’y a pas du tout de pression sociale sur les gens qui n’ont pas envie d’enfants et ne les apprécient pas.
A l'occasion, si le sujet sacré de l'enfant finit par moins susciter l'interrogation quant à son rejet, on pourra peut-être évoquer les autres raisons du non-désir d'enfants de certaines.
