La (non) maternité, un choix individuel

eldeilla
C'est une question de mes filles fréquente "maman est-ce qu'on est riches ?". On parle souvent de pourquoi on fait tel ou tel choix de consommation. Après c'est beaucoup plus facile pour nous parce que nos choix sont ancrés dans notre éthique, pas subis de par notre budget.

Ma maman a toujours été transparente sur l'argent et pourquoi elle devait dire non.

Elle nous montrait qu'elle arrivait pile à 0 en faisant uniquement le minimum vital.

Du coup elle ne comprends pas pourquoi on vit à découvert : pour ne pas finir triste, dépressif et sans aucun plaisir comme elle l'est aujourd'hui.

Mes parents nous ont tout offert avec ma soeur, nous n'avons jamais manqué de rien, nous partions en vacances plusieurs fois par an, ils ont payé mon permis, mon appartement pendant mes études, une voiture... (idem pour ma soeur). Pour autant, je ne me sens pas fille ingrate ou particulièrement dépensière. Ca ne m'a pas empêché de travailler 18h par semaine en parallèle de mes études pour financer mes loisirs et voyages. Ils nous ont inculqué la valeur de l'argent très tôt (job d'été obligatoire, ok pour les cours d'équitation mais tu paieras ton cheval toi même, compte bancaire avec carte plafonnée dès 16 ans pour apprendre à gérer son argent, pendant mes études au lieu de tout payer eux mêmes ils me donnaient une certaines sommes par mois et toutes les factures étaient prélevées sur mon compte pour que je me rende compte de ce que ça représentait...). Bref, argent ou pas argent n'est pas vraiment le soucis, c'est plutôt l'éducation derrière qui changera la donne. Ma soeur et moi n'avons jamais été capricieuses à vouloir le dernier téléphone ou ordinateur à la mode, nous n'avons jamais quémandé des fringues de marque ou autre futilité... pourtant on aurait pu et je suis presque sûre que mes parents nous l'auraient offert si on l'avait demandé.

Alors bien sûr, aider ses enfants n'est pas un dû mais si on a l'envie et les moyens de le faire, pourquoi laisser son enfant galérer sous prétexte qu'il doit apprendre la vie ? Il peut apprendre la vie de bien d'autres manières qui ne mettront en péril ni sa santé ni ses études.

Je ne suis ni dépensière ni super économe ... Mon frère est plus économe mais a beaucoup moins de postes de dépenses (pas de voiture, pas d'animaux, pas de jardin). Nous avons été élevés dans une famille riche mais où on n'a pas été pourri-gâté dans le sens où fallait littéralement nous traîner pour aller faire les boutiques ! On était habillé en Décathlon tous les jours et c'était très bien
A la question "Est-ce qu'on est riche ?" (question que l'on posait car nos camarades nous le demandait parfois), mes parents répondaient "Non, on est aisé".
J'en rigole maintenant, parce que clairement, si, ils sont riches et pas seulement aisés et j'aurais aimé le savoir avant !


Mais je trouve que ça ne veut rien dire : genre je n'avais jamais cuisiné avant mes 18 ans (allez, quelques gâteaux entre copines), jamais fait cuire des pâtes quoi. Bah ça ne signifie pas que je suis restée ainsi, je n'ai même pas vu de souci à débarquer seule dans mon appart' sans rien savoir. Internet et les bouquins de cuisine, ça existe, pas besoin de savoir cuisiner depuis ses 8 ans. Idem pour le linge (jamais fait de machine avant d'habiter seule) ou d'autres trucs auxquels je ne pense plus.
Jamais je ne me suis dit "Ah si seulement ils avaient pu me laisser me débrouiller un peu !!"
Non, j'étais démerde de toute façon, juste qu'il y avait des tonnes de trucs que ma mère prenait ""naturellement"" en charge. Ils m'ont absolument tout payé, cela ne veut pas du tout dire que je ne parviens pas à vivre correctement désormais, en économisant un peu chaque mois.

Question à dix balles:

Vous faites quoi pour vos enfants si vous gagnez au lot (un paquet de fric hein)

Question piège

megachute je leur met de côté pour qu'ils puissent s'acheter une maison (et donc ne plus avoir ce poste de dépense à penser).

Et en dépenses courantes : des voyages pour qu'ils aient la chance de voir toutes les cultures possible, leur montrer le monde, les langues.

megachute je place.
Banque, immobilier, entreprises..

Je voyage et je pense que j'arrête de bosser pour me consacrer a une cause a laquelle je tiens.

Puis j'élève ma gamine dans ce sens là en lui offrant la possibilité de découvrir le monde (pourquoi pas un tour du monde sur 2/3 ans avec immersion par exemple).

Je la laisse choisir ensuite comment elle veut profiter de la vie et je lui donne accès a un max de choses sans la pourrir.
Perso je n'ai jamais été choquée de voir des parents qui achètent des poneys a 1 000 000 million a leurs gamins. Tant mieux pour eux quoi! Encore une fois c'est pas les plus mal élevés, ca n'a rien a voir.
C'est pas les plus heureux non plus d'ailleurs, c'est pour ca que j'aimerais que ma fille puisse profiter COMME ELLE VEUT.

Je fais partie des enfants qui ont tout eu de payé, j'ai été pourri gatée par ma tante parce qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfant, et à 43 ans je le suis encore ...

Je vie au dessus de mes moyens, mais ça n'a aucun rapport avec le fait qu'on m'ait tout payé, je connais la valeur de l'argent, mais je suis comme ça, petite j'avais de l'argent de poche, et je m'en servais pour le donner au SDF ou acheter des bonbons à mes copains qui n'en avait pas, moi je me retrouvais sans rien du coup ... et c'est toujours comme ça lol, quand j'ai de l'argent je le dépense, pas spécialement "pour moi" mais je le dépense ...

En fait je voudrais vivre à l'époque du troc, parce que pour moi l'argent "ça n'a pas de valeur", enfin je ne sais pas trop comment l'expliquer ...

Et je réponds à la place de mes parents mais si ils avaient gagné au loto ils auraient partagé avec la famille. Encore l'autre jour ma mère en parlait, si elle gagne une grosse somme elle la partage entre, sa soeur, son frère et moi.
Et si j'avais des gamins, je leur en donnerais aussi, selon la somme, de quoi leur assurer au moins une voiture neuve, voir un logement si c'est une grosse somme, voir même plus.

Ici j'ai grandi dans une famille "pauvre".
Immigrés avec 5 puis 7 enfants, 2 boulots payés au SMIC.
Mes parents ont toujours fait TRES attention tout en nous payant écoles, sport (pas équitation hein) et musique. Il nous ont fortement sensibilisés sur le sujet et nous avons étés élevés avec l'objectif "de ne pas galérer comme nous" et l'idée qu'on "venait de très loin" (avec des grands parents qui avaient du mal a se nourrir)

Je ne suis pas du genre économe mais Dieu sait que ca m'a inculqué une tension financière palpable et jamais je ne pourrais imaginer avoir un enfant en étant "juste".
Je gagne vraiment correctement ma vie, nous sommes 2 cadres stables financièrement, mais j'ai besoin d'une marge et de souplesse pour arriver à respirer et ne pas faire des crises d'angoisse le soir.
L'aspect financier (entre autres hein) est aussi abordé dans nos discussions de "combien d'enfants" parce que oui, ca coute, vraiment cher, sans parler de tout leur offrir plus tard.
Si on calcule les couts de crèche, garde à coté, écoles, loisirs, c'est un vrai budget à prévoir selon moi.
Je n'ooffrirais pas tout à mes eenfantsmais je ne me vois pas leur transmettre ce stress que je me trimballe.

Je n'en sais rien du tout. Peut-être s'offrir un tour du monde en famille, comme ce serait sans avion faudra du temps et de l'argent. En woofing j'aimerai beaucoup.

J'espère que ma question ne sera pas mal prise magiconnemara , car il n'y a ici aucun dénigrement ou esprit négatif de ma part. Cet exemple me questionne, car pour reprendre le mot cité précédemment, il me renvoie à mon propre "référentiel" d'une situation propice à avoir des enfants :

Etait-ce un choix du couple d'avoir tant d'enfants malgré des revenus pas forcément en "adéquation" ? (quand je dis adéquation, personne n'a manqué de rien apparemment, mais peut-être qu'une "tension" ou un "stress du manque d'argent" devait tarauder l'esprit des parents ?)

tam89 je te rejoins sur l'argent qui n'a " pas de valeur " j'ai un peu ce raisonnement là dans le sens ou pour moi, l'argent ça va, ça vient. Parfois on en a beaucoup, parfois presque plus. C'est fait pour être dépensé!

beabcr

C'est là tout le problème de ma vie lol
Il y a un côté où je me dis, il faudrait vraiment que j'épargne que j'économise, parce que plus tard ... et comme j'ai vraiment pas beaucoup d'argent, ça voudrait dire me "priver" du peu que j'ai à dépenser et d'un autre côté, je me dis si demain je meurs ça m'aura servi à quoi de me priver.
Bon en même temps c'est mon raisonnement quotidien dans la vie lol

zenliberty pas de soucis pour mal prendre la question
Mes parents ont grandis en Pologne dans un environnement très très chrétien.
Les enfants n'étaient pas vraiment discutés dans cet environnement. Ils ont vraiment voulus les 3 premiers malgré le fait qu'ils vivaient sous le communisme, pendant des années dans une chambre de l'appartement de ma grand-mère car en attente d'un logement (sous le communisme il ne suffisait pas de payer un loyer il y avait des listes d'attente)
Je suis la quatrième et je suis arrivée comme un cheveux sur la soupe, en mode catastrophe.
Apres ma naissance mon père a du partir travailler en France pour essayer d'améliorer les fins de mois qui ne tenaient qu'à "la débrouille" et au fait que mon grand-père a toujours tenu un jardin potager capable de nourrir un très grande famille. Mes parents ne payaient "que" le surplus. Et puis à l'époque pas de couches, pas de petits pots, pas de crèches etc
Ma mère a rejoint mon père en France au bout de deux ans car elle ne supportait plus d'être séparée de lui. Commence la vie à 6 dans la chambre de bonne de mon père a paris.
Le temps d'obtenir le permis de travail pour ma mère, de lui trouver du travail, elle s'est fait aider par une mission locale et ils ont obtenus un HLM.
Mon petit frère est arrivé 6 ans après moi alors que personne ne s'y attendait. C'était la aussi une catastrophe mais finalement avec le système social Francais c'est peut être la grossesse que ma mère a vécu le plus sereinement.
Mes parents ont toujours mis les bouches doubles pour s'en sortir, en mettant de côté le moindre centime, en soutenant ceux qui étaient restés en Pologne, en travaillant les soirs et les week-end en plus.
Ils ont finalement réussi à s'acheter une maison en région parisienne au bout de 10 ans de galère, une ruine qu'ils ont rénovés tout seuls en 7 ans.
Une fois la maison a peu près dégrossie ma mère s'est démenée comme une folle pour passer son agrément et devenir assistante maternelle. D'abord deux, puis trois puis 4 enfants autorisés.
Leurs revenus ont complètement changés à ce moment là. Mon père a aussi trouvé un patron qui lui accordait un peu plus de reconnaissance. Ils ont enfin commencé à souffler.
A ce moment la ils se sont poses la question de savoir ce qu'ils pouvaient faire pour aider quelqu'un, et ils ont montés un dossier d'adoption pour aider un enfant dans le besoin.
Finalement le coup du sort a fait qu'ils n'ont pas un mais deux enfants. Une fratrie handicapée mentale de 7 et 9 ans a l'époque de leur adoption. Mon petit frère et ma petite s?ur.
Ils ont étés leur choix. Peut-être finalement ce qui a entraîné le plus de conséquences.


Désolée pour le racontage de vie mais ça méritait une explication un peu plus longue

magiconnemara tes parents sont riche d'amour, c'est la plus belle richesse.
Ils ont l'air d'avoir eu une vie difficile et ont continué de donner et de partager.