Attention méga pavé, désolée
tekesuta
Je ne prends pas mal tes interventions, et s’il te plaît ne prend pas mal les miennes, à aucun moment je n’insinue que tu es « idiote » ou que tu ne comprends pas. c’est juste un échange de points de vue, de connaissances et d’observations diverses sur le sujet de base, à savoir les conditions de vie et le travail. Cela étant intimement lié à l’apprentissage du poulain.
Si les réponses vont parfois dans un autre sens que ton sens, c’est juste parce que nos points de vue divergent plus ou moins ou que j’essaye d’apporter un autre angle qui me semble intéressant. Il n’y a pas de jugement de valeur ou quoi que ce soit de négatif
. Aucune remise en cause de la valeur de tes apports dans la discussion. J’essaye de répondre à tes questions et propose aussi mon propre point de vue.
Citation :
Mais le fait est que ma question reposait de base sur le fait de la différence entre une stimulation naturelle avec un environnement très varié VS un cadre avec aucune variation d'environnement. Et du coup, de la compensation entre les deux par des sorties avec référant et donc l'humain en guide du référant (ou du troupeau)
Tu pars de deux extrêmes : le troupeau au naturel d’un côté et le poulain cloîtré dans un environnement pauvre de l’autre (qui ne reflètent pas, à mon sens, la réalité de la majorité des cas), et tu proposes une alternative très particulière à ces deux extrêmes : la sortie en dextre. J’espère avoir bien compris. Donc si c'est bien ça...
...Pour moi, un poulain grandit dans un pré avec sa mère et quelques congénères, c’est ce qui se fait dans la majorité des cas et c’est suffisant pour répondre à ses besoins d’apprentissage fondamentaux. C’est mon point de départ lorsque je livre les infos précédentes et qui s’inscrivait, du moins dans mon intention, dans le sujet de départ du post.
Si je me projette dans ton exemple, le poulain est enfermé ou en tout cas n’est pas dans un espace où il navigue librement avec d’autres chevaux, la sortie en dextre apparaît donc alors comme une solution pour le sortir mais apprend-il ce qu’il a besoin d’apprendre à son âge… je n’en sais rien. Pour moi la situation de la sortie en dextre n’est pas comparable pédagogiquement à la situation d’être dehors dans un pré avec sa mère et d’autres chevaux. Mais si c’est l’alternative possible pour offrir au poulain cloîtré un peu de stimulation sensorielle, oui pourquoi pas.
Citation :
Tout ce dont vous me parlez c'est du mauvais des manipulations
Pour ma part, ce n’était pas aussi tranché que ça, on a évoqué un panel de cas de figure, avec des risques dans certains cas et toujours en évoquant
un principe de risque, donc une potentialité de l’erreur et des conséquences.
Ce n’est pas forcément de mauvaises manipulations ou interactions, c’est le risque de ne pas les faire au bon moment des capacités de réponses cognitives du cerveau du poulain, selon son âge et son tempérament.
La découverte de l’environnement varié, pour moi, intervient en second lieu. Plus le poulain est jeune et je suppose jusqu’à au moins son sevrage, plus le premier sujet de la sociabilisation et de l’équilibre comportemental repose sur l’acquisition de la sérénité sociale, de l’apaisement, de la sécurité qu’offre l’inclusion au groupe et de ses codes sociaux. C’est parce que le poulain a acquis ce sentiment de sécurité et d’appartenance dans le groupe qu’il est ensuite armé pour explorer le monde à des distances augmentées par rapport au groupe.
On retrouve cette ordre de priorité chez tous les chevaux quel que soit leur âge. Dès que le cheval change de groupe de référence, perd ses repères sociaux, il redevient délicat à éloigner de son nouveau groupe ou lieu de résidence. C’est un bouleversement majeur plus ou moins bien encaissé selon l’individu et son histoire.
Pour en revenir au poulain, en priorité il faut qu’il atteigne un sentiment de sécurité au sein du groupe et les explorations sont intimement
dépendante du groupe et des nombreux apprentissage des comportementaux sociaux de celui-ci. Il est rare qu’un membre du groupe parte à l’aventure en sortant du périmètre de surveillance collective. Donc en partant en dextre, même s’il est évident que le cheval référent est rassurant pour le jeune, la situation d’éloignement du groupe et du lieu de stationnement du groupe est une source « anormale » de mise en état de veille du poulain (on parle bien ici d'un très jeune poulain, disons jusqu'à 1 en et demi ou 2 ans...)
C’est ainsi que je l’interprète au regard de ce que je connais de l’éthologie équine.
Je ne prétend pas qu’un autre point de vue est bon ou mauvais.
Il faut aussi bien prendre en compte ce qui distingue nos races domestiques des races sauvages, et au sein des races domestiques les spécificités induites par la sélection en vue de la spécialisation des activités futures.
La transhumance chez le PS, le trait breton ou le KWPN… bof bof… même si l’expérience des chevaux de Namibie est fascinante, je crois qu’il faut être objectif sur les capacités ou incapacités d’adaptation de certaines races par rapport à d’autres. Ce qui motive la transhumance à la base c’est la quête de nourriture et d’eau. Je pense que les capacités de résistance aux grands déplacements et à la frugalité des ressources de nos races hyper sélectionnées sont très relatives, le modèle « naturel » est une base de comportements persistants chez le domestique, mais son physique a quand même bien décroché. Les comparaisons sont donc à nuancer de mon point de vue.
Dès lors qu’un élevage de chevaux domestiques propose un vie en pré de surface correcte, les chevaux domestiques n’auront en général pas à migrer avec la même intensité comme leurs cousins sauvages, et je pense qu’ils en seraient difficilement capables, leur avenir c’est d’autres prés de même configuration, des transports en camion, des écuries, des aires de travail, et pour l’apprentissage de la balade en forêt, il suffit de procéder classiquement avec un cheval aguerri et fiable en ouvreur quelques temps, puis en suiveur, répéter d’abord un petite boucle courte pas trop longue, ensuite l’aborder seul… et zou, l’affaire est pliée. Ça marche comme ça depuis des milliers d’années.
Ce que je veux dire, pour revenir à la plus value d'une sortie en main ou en dextre du jeune poulain, c’est que la capacité à faire confiance pour explorer l’inconnu, repose chez le cheval principalement en sa « sérénité sociale », que ce soit avec les siens ou avec l’humain. Donc ce qu’il faut travailler pour enrichir son monde et le rendre courageux voir téméraire dans l’exploration, avant de l'emmener en exploration, c’est le lien social entre congénères. Si le lien social est sécurisé, les codes sociaux parfaitement acquis, la familiarisation ensuite avec l’humain correctement faite, tout le reste c’est une lettre à la poste. Mais cette acquisition de "sérénité sociale" est longue et doit être sanctuarisée
à mon sens.
On est entièrement d’accord, et je pense qu’on partage tous l’idée, que la vie cloîtrée du poulain est néfaste. Mais un poulain domestique dans un pré de bonne taille avec 2 ou 3 autres chevaux n’est pas cloîtré et je pense sincèrement que c’est la majorité des situations. D’où l’appel à les solliciter raisonnablement.
Tu parles de ton cheval qui adore l’extérieur et a besoin de diversité. Il y a aussi des chevaux qui n’aiment pas ça, pour qui c’est source de tension, de vigilance accrue même s’ils s’y prêtent avec bonne volonté. Parce que c’est dans les gênes du cheval de ne pas s’éloigner de son groupe. Ces chevaux peuvent tout aussi bien aimer la diversité des interactions, des activités proposées mais le cheval comme tu le sais est grégaire à mort, et son plus grand confort mental à la base c’est son groupe.
Nous sommes ici aussi d’accord et je pense aussi que sur ce sujet c’est assez unanime : Oui le cheval a besoin de diversités. Ce n’est pas un bon point d’appauvrir leur environnement. Cela aussi correspond à des traits comportementaux naturels, notamment sa curiosité. Donc oui, c’est intéressant de nourrir ce besoin, ça fait des chevaux très connectés, parfois demandeurs et même forces de proposition. A aucun moment, il n’a été question de dire que les stimulations étaient négatives. La question est juste quel genre de stimulation et à quelles étapes de la vie.
Lorsque le poulain jeune est mis en situation de vigilance précocement et à répétition, sans même parler de maltraitance, d’excès ou quoi que ce soit, juste le mettre régulièrement dans une situation pour laquelle il n’est pas mûr psychologiquement, cela construit en lui un schéma comportemental de base « hyper vigilant ».
On lui apprend à se mettre régulièrement en hyper vigilance. Il est entraîné à cela, donc il le fera ensuite facilement. On croit le « désensibiliser » mais s’il n’est pas suffisamment mûr pour traiter la situation jusqu’au bout car ne détenant pas encore les codes nécessaires, cela met juste en place des automatismes sans qu’il n’en retire d’apprentissage raisonné.
ce n'est pas que pour le cheval mais pour n'importe quel animal, humain inclus.L'exposition trop précoce à la vigilance conduit à développer des tempéraments craintifs, anxieux, réactifs, manquants d'assurance. L'exposition à cela intervient même in utéro.
Encore une fois, je ne parle que de potentiels risques. Je n’affirme pas que c’est systématique et pour tous.