Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?

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Akhaten

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 01/02/2022 à 22h17

Bonjour à tous,

Comme certains d'entre vous le savent, je suis propriétaire d'une petite ponette qui aura 2 ans en mars.
En parcourant le forum, j'ai lu à plusieur reprise qu'à cet âge, il fallait laisser les chevaux/poneys tranquille au pré sans rien leur demander du tout. Alors je me demande si les conditions de vie et le travail que je fait avec ma ponette sont adapté ou si je lui en demande trop.
Je suis entouré par des professionnels qui approuvent et encouragent ma façon de faire (je fais d'ailleurs beaucoup de choses avec eux pour ne pas faire de bêtises). Mais je pense que ce n'est jamais un mal de prendre d'autres avis. C'est pour ça que je viens vous demander votre opinion sur la question.

D'abord pour les conditions de vie :
Ma ponette vit au pré avec 15 autres poneys. 3 ont le même âge qu'elle, 3 sont des jeunes un peu plus âgés pas encore débourrés ou qui commencent juste, et pour les autres, ce sont des adultes d'âges différents qui travaillent au club et il y a aussi un papy retraité. Il y a des mâles et des femelles mais avec une grande majorité de femelles (plus de la moitié).
Ils sont au pré presque toute l'année et ont un accès au foin à volonté.
Mais en hivers, ça change. En effet, il n'y a plus beaucoup d'herbe dans le pré et beaucoup de boue. Donc, les poneys sont rentré la nuit dans une grande stabulation (avec un accès à un petit espace extérieur) de façon à avoir les pieds au sec. Ils y restent toute la nuit tous ensemble ainsi que certains dimanche.
Ils sont de nouveau lâché au pré le matin pour la journée (le pré est juste à côté de la stabulation et il suffit d'ouvrir une porte), sauf quelques dimanche où ils restent dedans.
Du coup, ma ponette n'est pas 24h sur 24 au pré. Est ce que ça représente un gros problème ? Ça peut entraîner des soucis pour son développement ?

Ensuite au niveau du travail :
Je vais la voir en moyenne trois à quatre fois par semaine. Je ne la sort pas systématiquement de son pré. Souvent, je vais juste la voir, lui donner une carotte, lui faire des gratouilles et "rester à rien faire" comme disent certains. En fait, j'aime bien rester dans le pré et l'observer. Voir avec quels poneys elle joue (j'adore la voir jouer), ce qu'elle fait, et j'aime l'écouter manger aussi. J'adore le bruit que font les chevaux quand ils mangent.
Mais parfois, je la sort du pré. Environ une à deux fois par semaine. Je la fait travailler la marche en main (maintenant, elle a bien compris), se séparer des copains, tenir à l'attache, donner les pieds, se laisser toucher un peu partout, aller à la douche (juste les sabots et le bas des membres pour le moment).
J'essaie de l'habituer à des choses comme les produit qui font "pchit", car elle a eu un petit soucis de peau qui nécessitait ce genre de traitement.
Je lui fait découvrir des endroits du club (comme le manège ou des coins sympa et calmes où il y a de la bonne herbe pour broutter).
Et parfois, on part faire des petites balades en main, en général avec un copain devant pour ouvrir la voie (et la faire passer devant parfois).
Ces séances durent environ 30min, parfois plus (surtout quand je l'emmène broutter à la fin). Je crois que le temps maximum était d'environ une heure.
Pensez vous que ça soit trop de solicitation pour son âge ?

Ça m'inquiète parce qu'une fois, quand je l'ai emmené broutter, elle s'est couchée et a continué à manger dans cette position. Est ce que c'est par ce que je la fatigue trop ?


Edition: fautes d'orthographe choquantes... (il y en a sûrement encore, désolé)

Édité par akhaten le 01-02-2022 à 22h20

Tekesuta

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 07/02/2022 à 14h33

couagga Bien sûr que tout est à faire avec prudence et je suis entièrement d'accord. Mais le fait est que ma question reposait de base sur le fait de la différence entre une stimulation naturelle avec un environnement très varié VS un cadre avec aucune variation d'environnement. Et du coup, de la compensation entre les deux par des sorties avec référant et donc l'humain en guide du référant (ou du troupeau)

Parce que, si la nature est bien faite, un bébé n'est pas censé mal vivre le fait de découvrir de nouveaux environnement avec le troupeau, d'où mon rapport avec le mustang qui, entre mains de professionnels qualifiés, ne sont absolument pas traumatisés d'une vie riche en exploration

Tout ce dont vous me parlez c'est du mauvais des manipulations et j'ai bien compris et je le sais. Mais je ne parle, encore une fois, pas des manipulations mais du rapport avec un environnement varié, des conséquences possibles (et connues) de cette privation d'environnement varié, et à l'inverse de déplacement avec le troupeau (pour oublier le terme de référant et ne plus faire de rapport à l'horrible humain, pour être plus clair). Mettons, faire des transhumances avec des troupeaux VS de pas en faire : quel impact, quelles différences notables sur le long terme.

Imaginons que la richesse d'exploration apporte du bon : comment compenser honorablement et permettre aux poulains de vivre, dès le plus jeune âge, une vie qui se rapproche le plus de ce dont il a besoin.

Je ne parle pas du plaisir de l'humain à sortir bébé mais bien de l'impact d'une vie "cloîtrée". Mon cheval, il sort plusieurs fois dans la semaine et on varie le plus possible les balades. D'ailleurs, il adore ça ; ok, il est plus vieux, mais je ne connais pas son passif avant ses trois ans (où on soupçonne un mauvais sevrage..). A l'époque, il n'a pu retrouver l'extérieur que vers ses 9 ans, donc une privation de six ans. Et depuis, il a besoin de cette diversité. D'ailleurs, je suis probablement une des rares cavalières à avoir réglé 90% des problèmes dehors et non pas en carrière avec lui. Et il en savait, des soucis.

Ce qui me conforte un peu plus dans l'idée qu'une privation de la diversité n'est pas forcément un bon point et encore plus appuyée chez un poulain car "pas de manipulation surtout pas avant ses 4/5 ans". Car si un adulte peut retrouver un second souffle en étant dehors et dans une stimulation naturelle et correspondant à son "instinct" (comme j'ai dit, qui est quand même très ancré...), je ne vois pas pourquoi cela aurait un impact négatif sur le cheval en respectant un maximum les conditions naturelles du fonctionnement d'un troupeau.

Donc je ne parle pas de sortir bébé en main tous les jours. Mais de potentiellement le sortir avec les copains (et oui, si je prenais que mon poney, les trois copains suivaient en liberté, miracle de la vie) pour le laisser découvrir un environnement, des odeurs, des sons, qu'il ne peut pas entendre dans son pré. Enrichir une bibliothèque de diversités, comme à l'état naturel.

Et attention, je ne dis pas qu'il s'agit ici de maltraitance, c'est une interrogation que je me pose. Et là, si c'est pas compréhensible, faudra pas mal le prendre, mais j'abandonne, car vraiment, encore une fois, et oui ça m'énerve, j'ai la sensation de me faire prendre pour une parfaite idiote. Alors soit on ne parle pas la même langue, ce qui est possible et ce qui me paraît être la chose qui se passe à cet instant, parce que clairement, vos réponses ne me parlent pas du tout concernant mes interrogations, et dans ce cas-là, on arrête ici, mais ça serait sympa de comprendre aussi que, potentiellement, vous ne comprenez pas mes intentions (ni où je veux en venir) et cessez de me prendre pour une idiote. Parce que ça devient franchement très désagréable et c'est très dommage d'en arriver là.

Couagga

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 07/02/2022 à 18h03

Attention méga pavé, désolée

tekesuta

Je ne prends pas mal tes interventions, et s’il te plaît ne prend pas mal les miennes, à aucun moment je n’insinue que tu es « idiote » ou que tu ne comprends pas. c’est juste un échange de points de vue, de connaissances et d’observations diverses sur le sujet de base, à savoir les conditions de vie et le travail. Cela étant intimement lié à l’apprentissage du poulain.

Si les réponses vont parfois dans un autre sens que ton sens, c’est juste parce que nos points de vue divergent plus ou moins ou que j’essaye d’apporter un autre angle qui me semble intéressant. Il n’y a pas de jugement de valeur ou quoi que ce soit de négatif . Aucune remise en cause de la valeur de tes apports dans la discussion. J’essaye de répondre à tes questions et propose aussi mon propre point de vue.


Citation :
Mais le fait est que ma question reposait de base sur le fait de la différence entre une stimulation naturelle avec un environnement très varié VS un cadre avec aucune variation d'environnement. Et du coup, de la compensation entre les deux par des sorties avec référant et donc l'humain en guide du référant (ou du troupeau)


Tu pars de deux extrêmes : le troupeau au naturel d’un côté et le poulain cloîtré dans un environnement pauvre de l’autre (qui ne reflètent pas, à mon sens, la réalité de la majorité des cas), et tu proposes une alternative très particulière à ces deux extrêmes : la sortie en dextre. J’espère avoir bien compris. Donc si c'est bien ça...

...Pour moi, un poulain grandit dans un pré avec sa mère et quelques congénères, c’est ce qui se fait dans la majorité des cas et c’est suffisant pour répondre à ses besoins d’apprentissage fondamentaux. C’est mon point de départ lorsque je livre les infos précédentes et qui s’inscrivait, du moins dans mon intention, dans le sujet de départ du post.

Si je me projette dans ton exemple, le poulain est enfermé ou en tout cas n’est pas dans un espace où il navigue librement avec d’autres chevaux, la sortie en dextre apparaît donc alors comme une solution pour le sortir mais apprend-il ce qu’il a besoin d’apprendre à son âge… je n’en sais rien. Pour moi la situation de la sortie en dextre n’est pas comparable pédagogiquement à la situation d’être dehors dans un pré avec sa mère et d’autres chevaux. Mais si c’est l’alternative possible pour offrir au poulain cloîtré un peu de stimulation sensorielle, oui pourquoi pas.


Citation :
Tout ce dont vous me parlez c'est du mauvais des manipulations


Pour ma part, ce n’était pas aussi tranché que ça, on a évoqué un panel de cas de figure, avec des risques dans certains cas et toujours en évoquant un principe de risque, donc une potentialité de l’erreur et des conséquences.
Ce n’est pas forcément de mauvaises manipulations ou interactions, c’est le risque de ne pas les faire au bon moment des capacités de réponses cognitives du cerveau du poulain, selon son âge et son tempérament.

La découverte de l’environnement varié, pour moi, intervient en second lieu. Plus le poulain est jeune et je suppose jusqu’à au moins son sevrage, plus le premier sujet de la sociabilisation et de l’équilibre comportemental repose sur l’acquisition de la sérénité sociale, de l’apaisement, de la sécurité qu’offre l’inclusion au groupe et de ses codes sociaux. C’est parce que le poulain a acquis ce sentiment de sécurité et d’appartenance dans le groupe qu’il est ensuite armé pour explorer le monde à des distances augmentées par rapport au groupe.

On retrouve cette ordre de priorité chez tous les chevaux quel que soit leur âge. Dès que le cheval change de groupe de référence, perd ses repères sociaux, il redevient délicat à éloigner de son nouveau groupe ou lieu de résidence. C’est un bouleversement majeur plus ou moins bien encaissé selon l’individu et son histoire.
Pour en revenir au poulain, en priorité il faut qu’il atteigne un sentiment de sécurité au sein du groupe et les explorations sont intimement dépendante du groupe et des nombreux apprentissage des comportementaux sociaux de celui-ci. Il est rare qu’un membre du groupe parte à l’aventure en sortant du périmètre de surveillance collective. Donc en partant en dextre, même s’il est évident que le cheval référent est rassurant pour le jeune, la situation d’éloignement du groupe et du lieu de stationnement du groupe est une source « anormale » de mise en état de veille du poulain (on parle bien ici d'un très jeune poulain, disons jusqu'à 1 en et demi ou 2 ans...)
C’est ainsi que je l’interprète au regard de ce que je connais de l’éthologie équine.
Je ne prétend pas qu’un autre point de vue est bon ou mauvais.


Il faut aussi bien prendre en compte ce qui distingue nos races domestiques des races sauvages, et au sein des races domestiques les spécificités induites par la sélection en vue de la spécialisation des activités futures.
La transhumance chez le PS, le trait breton ou le KWPN… bof bof… même si l’expérience des chevaux de Namibie est fascinante, je crois qu’il faut être objectif sur les capacités ou incapacités d’adaptation de certaines races par rapport à d’autres. Ce qui motive la transhumance à la base c’est la quête de nourriture et d’eau. Je pense que les capacités de résistance aux grands déplacements et à la frugalité des ressources de nos races hyper sélectionnées sont très relatives, le modèle « naturel » est une base de comportements persistants chez le domestique, mais son physique a quand même bien décroché. Les comparaisons sont donc à nuancer de mon point de vue.

Dès lors qu’un élevage de chevaux domestiques propose un vie en pré de surface correcte, les chevaux domestiques n’auront en général pas à migrer avec la même intensité comme leurs cousins sauvages, et je pense qu’ils en seraient difficilement capables, leur avenir c’est d’autres prés de même configuration, des transports en camion, des écuries, des aires de travail, et pour l’apprentissage de la balade en forêt, il suffit de procéder classiquement avec un cheval aguerri et fiable en ouvreur quelques temps, puis en suiveur, répéter d’abord un petite boucle courte pas trop longue, ensuite l’aborder seul… et zou, l’affaire est pliée. Ça marche comme ça depuis des milliers d’années.

Ce que je veux dire, pour revenir à la plus value d'une sortie en main ou en dextre du jeune poulain, c’est que la capacité à faire confiance pour explorer l’inconnu, repose chez le cheval principalement en sa « sérénité sociale », que ce soit avec les siens ou avec l’humain. Donc ce qu’il faut travailler pour enrichir son monde et le rendre courageux voir téméraire dans l’exploration, avant de l'emmener en exploration, c’est le lien social entre congénères. Si le lien social est sécurisé, les codes sociaux parfaitement acquis, la familiarisation ensuite avec l’humain correctement faite, tout le reste c’est une lettre à la poste. Mais cette acquisition de "sérénité sociale" est longue et doit être sanctuarisée à mon sens.

On est entièrement d’accord, et je pense qu’on partage tous l’idée, que la vie cloîtrée du poulain est néfaste. Mais un poulain domestique dans un pré de bonne taille avec 2 ou 3 autres chevaux n’est pas cloîtré et je pense sincèrement que c’est la majorité des situations. D’où l’appel à les solliciter raisonnablement.

Tu parles de ton cheval qui adore l’extérieur et a besoin de diversité. Il y a aussi des chevaux qui n’aiment pas ça, pour qui c’est source de tension, de vigilance accrue même s’ils s’y prêtent avec bonne volonté. Parce que c’est dans les gênes du cheval de ne pas s’éloigner de son groupe. Ces chevaux peuvent tout aussi bien aimer la diversité des interactions, des activités proposées mais le cheval comme tu le sais est grégaire à mort, et son plus grand confort mental à la base c’est son groupe.

Nous sommes ici aussi d’accord et je pense aussi que sur ce sujet c’est assez unanime : Oui le cheval a besoin de diversités. Ce n’est pas un bon point d’appauvrir leur environnement. Cela aussi correspond à des traits comportementaux naturels, notamment sa curiosité. Donc oui, c’est intéressant de nourrir ce besoin, ça fait des chevaux très connectés, parfois demandeurs et même forces de proposition. A aucun moment, il n’a été question de dire que les stimulations étaient négatives. La question est juste quel genre de stimulation et à quelles étapes de la vie.

Lorsque le poulain jeune est mis en situation de vigilance précocement et à répétition, sans même parler de maltraitance, d’excès ou quoi que ce soit, juste le mettre régulièrement dans une situation pour laquelle il n’est pas mûr psychologiquement, cela construit en lui un schéma comportemental de base « hyper vigilant ».
On lui apprend à se mettre régulièrement en hyper vigilance. Il est entraîné à cela, donc il le fera ensuite facilement. On croit le « désensibiliser » mais s’il n’est pas suffisamment mûr pour traiter la situation jusqu’au bout car ne détenant pas encore les codes nécessaires, cela met juste en place des automatismes sans qu’il n’en retire d’apprentissage raisonné.
ce n'est pas que pour le cheval mais pour n'importe quel animal, humain inclus.L'exposition trop précoce à la vigilance conduit à développer des tempéraments craintifs, anxieux, réactifs, manquants d'assurance. L'exposition à cela intervient même in utéro.

Encore une fois, je ne parle que de potentiels risques. Je n’affirme pas que c’est systématique et pour tous.

Spiritdancer

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Posté le 07/02/2022 à 18h41

Pour avoir eu quelques poulains à moi et avoir eu, sous les yeux (dans mes écuries) ou au travail plus tard, des chevaux "très manipulés" au sens où leurs propriétaires voulaient qu'ils aient quasi tout vu avant leurs 2 ans (les sorties en main, les bâches, les parapluies même pour certains et j'en passe), je ne suis toujours pas convaincue de l'utilité de toutes ces démarches de découvertes précoces.
Pour ceux que j'ai eu à gérer, cela n'en a pas fait des chevaux plus faciles que les miens, davantage en adéquation avec les milieux où ils sont censés évoluer. Dans certains cas, c'était même pire... Des proprios débordés rapidement, j'ai du en conseiller quelques uns.
Et puis, il ne faut pas occulter le caractère du cheval. La première sortie d'une de mes juments, donnée par un copain qui l'avait oubliée au fond d'un pré, débourrée par ma fille à 6 ans, on était plusieurs, avec des chevaux ayant tous 10 ans minimum : deux chevaux d'endurance (dont mon cheval d'international dont on peut dire qu'il a vu un paquet de trucs !), un cheval de CSO et le cheval de rando d'une copine. Ben, ça pétait dans tous les sens, en mode "au secours, un brin d'herbe !" sauf cette petite jument, y compris en passant à côté de la moissonneuse-batteuse... Celle qui a le plus escaladé les talus, fait des 1/2 tours-cabrés, écarts de malade, c'est ma fille aînée sur un cheval de 15 ans qualifié 2**, avec des milliers de km dans les pattes !
Bref, je ne pratique pas et n'ai pas l'intention de m'y mettre, considérant de façon très pragmatique que je n'ai jamais eu de soucis avec mes poulains : ils découvrent les trucs au fur et à mesure de leur existence.
Alors, oui, la première fois qu'il a fallu faire un contrôle véto sous une tente avec une jument, elle avait les yeux qui lui sortait de la tête. La course suivante, dans des circonstances similaires, il ne s'est rien passé...

En fait, cela me fait penser aux réactions qu'on peut avoir avec nos mômes ! Quand on n'en a qu'un, on est en mode ninja éveil et découvertes. Les suivants, on a compris que tout se passe bien même si on n'a pas stimulé leur cerveau avec le méga-jeu qui fabrique un génie dès ses 6 mois !

Tekesuta

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Posté le 07/02/2022 à 19h48

couagga Merci pour ta longue réponse. Alors non, je parle cloitré pour faire la "différence" avec l'inverse (hors fils), un cheval privé de sociaux, j'ai vu les dégâts sur deux bébés à mes anciennes écuries... un enfer... à pleurer. (début de vie en box, puis seul en paddock, dont l'une avec longe dès ses un an...) Et là le dextre ou quoi n'y changerait pas grand chose, en tout cas, celui auquel je pense était hyper dangereux avec l'humain et les autres chevaux


Citation :

Il est rare qu’un membre du groupe parte à l’aventure en sortant du périmètre de surveillance collective. Donc en partant en dextre, même s’il est évident que le cheval référent est rassurant pour le jeune, la situation d’éloignement du groupe et du lieu de stationnement du groupe est une source « anormale » de mise en état de veille du poulain (on parle bien ici d'un très jeune poulain, disons jusqu'à 1 en et demi ou 2 ans...)


C'est un point intéressant effectivement. Mais sur un petit groupe qui peut partir tous ensemble, par exemple ?

Du coup je suis tout à fait d'accord avec toi sur le lien social entre congénères etc. Les deux bébés dont je m'occupais, ils suivaient mon cheval comme leur maman, je n'ai jamais eu à apprendre le suivi en longe ou quoi que ce soit. Je n'aurais jamais déplacé si ce n'était pas le cas (notamment que 4 d'un coup, c'est dangereux pour tout le monde, donc ma sécurité c'était vraiment d'avoir les deux bébés qui suivaient tonton-maman)

Et je vois aussi l'idée de la sélection sur les animaux... ce qui rend les choses bien dommage. Mais l'instinct reste quand même énormément ancré, pourquoi ça et pas le reste ?



Citation :
Tu parles de ton cheval qui adore l’extérieur et a besoin de diversité. Il y a aussi des chevaux qui n’aiment pas ça, pour qui c’est source de tension, de vigilance accrue même s’ils s’y prêtent avec bonne volonté. Parce que c’est dans les gênes du cheval de ne pas s’éloigner de son groupe. Ces chevaux peuvent tout aussi bien aimer la diversité des interactions, des activités proposées mais le cheval comme tu le sais est grégaire à mort, et son plus grand confort mental à la base c’est son groupe.


J'ai parlé de mon grand car ça appuyait aussi mes interrogations, car ce "besoin" là est flagrant pour son équilibre, je me doute qu'ils ne sont pas tous pareils à ce niveau-là. Il est aussi hyper grégaire (prêt à défoncer les clôtures en bois si on ose éloigner l'un de son groupe) mais à l'inverse je n'ai jamais eu de difficultés à le séparer du groupe. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi. (sauf si y'a une jument en chaleur, alors là, c'est colère... ben du coup soit je limite les sorties soit je sors en dextre pour éviter les colères de poney !)

Merci pour cette réponse intéressante et d'avoir pris le temps.

Couagga

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Posté le 07/02/2022 à 20h46

tekesuta


Citation :
C'est un point intéressant effectivement. Mais sur un petit groupe qui peut partir tous ensemble, par exemple ?


Si le groupe se déplace, le poulain suit par instinct. Sa motivation n'est pas l'exploration mais bien la grégarité. Il ne se permet d'explorer aux alentours proches du groupe que lorsque le groupe est stabilisé dans un lieu. Dès que le groupe prospecte (eau, nourriture, abri) ou fuit, le poulain suit le groupe (plus précisément sa mère)... et en faisant cela il "découvre" l'objet de ses pérégrinations au fil du temps et des répétitions. Tant que le poulain tète exclusivement, sa mère est sa figure d'attachement, son bar, son restaurant et son abri. L'environnement au sens géographique n'est pas une "source motivation instinctive"... Il apprend le langage, les règles d'interactions sociales, l'organisation hiérarchique, puis la façon de "bien brouter" lorsqu'il va commencer à imiter sa mère, l'observer, apprendre à trier (là je ne sais pas bien ce qui relève de la transmission innée ou acquise, peut-être les deux)... bref, je m'éloigne mais tout ça pour dire que le déplacement du groupe n'a pas pour objectif de départ de faire voir du pays au petit jeune. Les considérations du groupe dans ses décisions et celle du poulain dans sa volonté de suivre n'ont pas tout à fait les mêmes objectifs et résultats au départ... ça converge plus tard, je pense au moment du sevrage.


Citation :
Et je vois aussi l'idée de la sélection sur les animaux... ce qui rend les choses bien dommage. Mais l'instinct reste quand même énormément ancré, pourquoi ça et pas le reste ?


Tout est potentiellement ancré et reste. Ce qui est perdu est souvent, je crois, le résultat d'un loupé dans la transmission. Il y a beaucoup de choses indispensables à l'équilibre comportemental qui sont exclusivement transmissibles par les congénères adultes. Et comme dit précédemment, pour complexifier les choses, certains apprentissages ne peuvent avoir lieu que sur des fenêtre de tir précises et non renouvelables. Ce qui se perd avec la domestication c'est la résistance physique. la plupart de nos chevaux domestiques sont fragiles, ils ne migrent plus depuis des siècles, leur conformation cible de toutes autres activités. Donc faire parcourir des Km à un jeune poulain n'a pas trop de sens par rapport à ce qui l'attend dans le vie d'un cheval domestique.
Les domestiques spécialisés là dedans ont été sélectionné pour ces prédispositions et sont accompagner pour performer la dessus (que ce soit pour l'endurance, la transhumance du bétail, les randonnées au long cours).



Citation :
Il est aussi hyper grégaire (prêt à défoncer les clôtures en bois si on ose éloigner l'un de son groupe) mais à l'inverse je n'ai jamais eu de difficultés à le séparer du groupe. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi.


Parce qu'il est bien équilibré mentalement, qu'il a reçu tout les apprentissages de son espèce lui permettant de savoir comment s'appuyer sur le lien social pour explorer avec sérénité, qu'il a un tempérament curieux développé, de bonnes références pour identifier son environnement, une propension à l'initiative, que tu apparais comme un partenaire fiable dans cette exploration, ... autant de ressources qui font que cet exercice lui est très accessible. Ce sont des hypothèses.

Je suis partie en balade montée seule avec un pouliche sortie de débourrage, première sortie. Débourrage à 5 ans, née chez nous, sevrée chez nous, la mère gestante confiée par la propriétaire j'ai fait le sac a patates et j'ai été sa première et sa seule cavalière sur la partie montée, en longe puis sans longe dans la carrière, le débourrage était conduit par une amie connaisseuse et habile en la matière. Aucun problème du début à la fin, aucun problème sur la balade. Un pouliche qui découvre, donc qui observait beaucoup mais très sereine... On a fait un sortie de 30 ou 40 min, essentiellement au pas, tranquillement un peu de trot et de galop pour tester et la mettre dans la réussite des apprentissages de transitions réalisées en carrière. RAS. Une lettre à la poste.

Ma jument adulte SF de 10 ans à l'époque a été bien plus compliquée et délicate à mettre à l'extérieur, seule ou accompagnée c'était l'angoisse pour elle. Avec le temps elle a vraiment progressé mais clairement ce n'est pas son truc de prédilection.

Pour moi, il y a deux choses à prendre en considération ici : la personnalité de l'individu et son histoire (dont les premières années sont décisives).

Bacchetti

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Posté le 08/02/2022 à 08h18

couagga ce n'est pas que pour le cheval mais pour n'importe quel animal, humain inclus.L'exposition trop précoce à la vigilance conduit à développer des tempéraments craintifs, anxieux, réactifs, manquants d'assurance. L'exposition à cela intervient même in utéro.

Encore une fois, je ne parle que de potentiels risques. Je n’affirme pas que c’est systématique et pour tous.

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Moi je pense que oui, c'est le cas de tous, a des degrés plus ou moins visibles.

Lorsque on a un cheval craintif, on peut gagner en assurance si on tient compte de sa susceptibilité quel que soit la cause
Bien sur, la génétique est puissante mais on peut toujours améliorer et c'est particulièrement dans ce cas que les erreurs on des grandes conséquences

Et lorsque cela est du a un vécu, c'est en principe, plus facile a récupérer, mais on peut aussi rendre craintif un poulain qui est au départ mentalement équilibré

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Couagga
Ce qui se perd avec la domestication c'est la résistance physique. la plupart de nos chevaux domestiques sont fragiles, ils ne migrent plus depuis des siècles, leur conformation cible de toutes autres activités. Donc faire parcourir des Km à un jeune poulain n'a pas trop de sens par rapport à ce qui l'attend dans le vie d'un cheval domestique.

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Un poulain qui en as la possibilité ( surface suffisante ) il fait autant de kilométrés que ses prédécesseurs, le Pottok en est un exemple parmi d'autres, mais pas seulement, même les domestiqués s'ils ont l'espace ils répondent a leurs instincts ancestraux, a condition de ne pas avoir le service cantine .

On peut le constater dans un tas d’écuries, personnellement je n'ai que 30 hectares, malgré ça, mes chevaux en belle saison ils broutent et pour ça il faut marcher! et ils marchent ! même si c'est pour tourner un peu en rond
Ils font un peu le même parcours journalier et c'est toujours la même jument qui guide

Mais je connais aussi des amis éleveurs qui ont des chevaux dans des centaines de hectares et ils retrouvent leurs comportements ancestraux assez rapidement

La fragilité de nos chevaux domestiques est en parti lié a leur mode de vie mais aussi, aux façons d’élever, la sélection faite par l'humain est presque toujours pour avoir des résultats immédiats , le long terme n'est pas dans l’approche actuelle d’élevage

Malgré ça, je trouve que le cheval retrouve très rapidement ses instits si on lui donne la possibilité, c'est d'ailleurs le seul animal domestiqué avec le chat a les garder presque intacts

Ceci dit, votre intervention est limpide !

Couagga

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Posté le 08/02/2022 à 10h32

bacchetti

Je partage tes remarques.

Quand je parlais de fragilité du domestique, je pensais assez globalement. Nous intervenons dès qu'il y a un problème, nous controns "la sélection naturelle". A titre curatif ou préventif, nous préservons la santé des chevaux, les bobos, les blessures, les maladies, les gestations, la reproduction, la mise bas... Nous mettons des parachutes partout pour préserver la vie et le confort de vie. Les chevaux sauvages ne bénéficient pas de cette protection et intervention extérieure pour se porter bien. Nous préservons les plus faibles, nous les assistons, la nature les élimine. Ceux qui restent sont des guerriers, des résistants.
Je pense que peu de nos chevaux domestiques résisteraient à la vie de leurs frères sauvages s'ils étaient mis dans les mêmes conditions du jour au lendemain.
Bien souvent les hectares de pré sont des moquettes, les chevaux ne souffrent ni de soif, ni de faim... (bien sûr, j'exclue les actes de maltraitance). Les sauvages connaissent des sols agressifs, des terrains inconfortables, manquent d'eau, de nourriture selon les saisons, défendent leur groupe, fuient les actes de prédations, se battent pour se reproduire, pour s'imposer, ce qui les poussent à couvrir de grands territoires pour survivre.
Ce que le cheval a gagné avec la domestication c'est une longue vie, plus confortable et une capacité d'adaptation tout au long de sa vie probablement plus élevée grâce à la néoténie, le gîte, le couvert, un garde du corps. Globalement ça reste une vie "dans du coton" comparativement aux sauvages.

Marlin

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 08/02/2022 à 16h08

Réponse piège; qu'en est-il des poulains qui vivent en troupeau avec des animaux flipettes et pas sereins. Ce genre de contact peut-il se répercuter sur le caractère dudit poulain (qui est sevré donc sans la mère)?

A savoir un référent pas zen et trouillu peut-il influencer l'apprentissage par mimétisme des bébés?

Totox

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 08/02/2022 à 16h10

marlin ça dépend du caractère du poulain.

Dernièrement chez moi c'est le jeune qui amenait sérénité et courage au vieux.
Le vieux lui, parce qu'il est plutôt flipette, il permettait de limiter un peu le jeune dans ses jeux parfois trop téméraires.

Ils ont quand meme leur propre caractère inné

Édité par totox le 08-02-2022 à 16h11



Tototuty

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 08/02/2022 à 20h04

couagga

je pense comme toi pour le cote confort extreme de nos chevaux
mais qd on regarde l espérance de vie moyenne du cheval domestique / cheval sauvage, c est au bénéfice du sauvage
je ne me souvient plus du tout des chiffres, ni de l étude mais en gros l espérance de vie du mustang était d environ 30 ans et le cheval domestique genre 16 ans
j ai du lire ce truc il y a bien 10 ans et j avais tellement halluciné que ça m a bcp fait réfléchir sur ma façon de m occuper des chevaux

Totox

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 08/02/2022 à 20h22

tototuty je suis surprise, ce n'est pas ce que je trouve en cherchant rapidement.

Par exemple un doc IFCE :

Idée reçue n°7 : Longévité XXL
? Sur une population de mustangs, suivie 7 années par Joël Berger, l'âge moyen au décès était autour de 8 ans. Les plus âgés avaient autour de 13 ans. A l'Ile de Sable (Nouvelle-Ecosse), l'espérance de vie se situait autour de 5 ans (Welsh, 1975).

Tototuty

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 08/02/2022 à 20h34

totox
C est possible j aimerais bien retrouver l étude
Sur le coup ça me paraissait sérieux
Autant c était un truc tout pourri

Mais ça m avait tellement choquée que j en ai parlé a plein de cavaliers et vraiment réfléchi au meilleures conditions que je pouvait offrir a mes chevaux avec mes moyens

Peechy

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 08/02/2022 à 20h34

tototuty

tototuty a écrit le 08/02/2022 à 20h04:
qd on regarde l espérance de vie moyenne du cheval domestique / cheval sauvage, c est au bénéfice du sauvage
je ne me souvient plus du tout des chiffres, ni de l étude mais en gros l espérance de vie du mustang était d environ 30 ans et le cheval domestique genre 16 ans

Comme Totox, je suis surprise aussi. Ça ne serait pas plutôt l'inverse ?

Tototuty

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 08/02/2022 à 20h40

peechy
c était bien espérance de vie quasi 2fois supérieur pour le cheval sauvage
l explication qui ressortais c était le nombre impressionnant de mort par coliques
et le monde des courses qui produisent énormément de chx mais entre la boucherie et les blessures faisait vraiment baisser la moyenne

Peechy

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Pouliche : conditions de vie et travail adaptés ?
Posté le 08/02/2022 à 20h52

tototuty

Ah oui mais c'est un peu faussé alors les résultats... Ça ne devrait pas prendre en compte la décision de l'humain à mettre fin à la vie de l'animal à tel moment non ? Car ces chevaux envoyés à la boucherie, si on les laissait vivre et avec des bons soins, la moyenne serait sans doute tout autre
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