vinciao a écrit le 09/11/2023 à 22h45:
je bosse avec un poney au pré, donc sur l'herbe, avec le foin et les copains à proximité. Et pourtant, il préfère interagir avec moi et rester à mes côtés, il est même super demandeur. [...] ce qu'il cherche et apprécie, c'est l'interaction qu'on a ensemble habituellement, puisque quand elle n'est pas là, il retourne à ses occupations.
Et pour sortir des expériences personnelles, la science de manière générale à prouvé que les animaux aimaient se creuser la tête et apprendre. Je trouve donc ça vraiment dommage de toujours le voir sous le prisme de la contrainte alors qu'il existe des méthodes reconnues qui permettent d'interagir avec son cheval dans le respect et la bienveillance.
C'est là que moi j'ai du mal avec les arguments purs "anti-équitation". En quoi l'équitation (donc le fait de monter ?) empêche-t-elle cette interaction ? Elle change la forme du dialogue, mais elle ne l'empêche pas pour autant

On peut toujours le laisser dire oui/non/pas sûr, et rester à l'écoute de ses humeurs et envies.
Quand je vois que mon jeune à peine débourré lâche le foin sans hésiter pour venir me présenter son dos si j'ai le malheur de monter sur une chaise au milieu du pré, je ne comprends pas les discours qui prétendent que monter est forcément une contrainte et une source de douleurs. Mon jeune sait que l'étape d'après, c'est que je m'installe sur son dos, parfois pour enchaîner avec un cours qui le sollicite physiquement et mentalement. Ça ne l'empêche pas de venir à chaque fois, et de le faire avec plein d'entrain
C'est du conditionnement obtenu avec du R+, certes, mais où est le problème ?
La vieille jument blasée des humains que j'ai achetée cette année se met à faire pareil. Elle a mis du temps à comprendre que le "travail" avec moi était une succession de problème -> solution -> récompense, mais maintenant elle fait tellement plaisir à voir. L'autre jour elle ne voulait plus me lâcher. Elle venait de piger le truc pour le montoir, on sentait qu'elle se disait "ahhh, c'est ça que tu veux ? Bon bah vas-y" et qu'elle n'osait plus retourner au foin de peur de louper le moment où je remonterais sur la chaise
Et je rebondis sur l'exemple de la rando. Je le vois avec mon jeune, il est complètement excité à chaque fois que je me mets en selle en extérieur. En balade en main il est déjà plein d'allant, mais ça n'a rien à voir avec les balades montées, où il trace comme un dingue, à tout observer/renifler/tester sans se préoccuper le moins du monde de larguer les autres chevaux qui ont un rythme bien plus lent. Est-ce que c'est parce que c'est relativement nouveau ? Ou qu'il a compris qu'il pouvait explorer beaucoup plus librement que quand je suis à pied ? Ou simplement parce qu'il a besoin de dépenser son énergie, et que les balades longues sont un super exutoire pour ça ?
Dans tous les cas, ce ne serait pas possible de lui offrir ça si je ne le montais pas. A pied, je le contrains par ma vitesse réduite. A cheval, je troque cette contrainte contre celle de mon poids sur son dos. Quelle contrainte est la pire, laquelle est préférable ? Perso j'ai tendance à penser qu'il est plus pertinent d'apprendre au cheval à nous porter que de lui imposer de marcher à notre rythme toute sa vie.
Et faire une croix sur les balades, en main ou montées, c'est aussi faire une croix sur la possibilité de lui offrir une herbe bien meilleure que celle qu'il a dans son pré. Pas sûre qu'il y gagne au change