Humain et nature, humain/animal

 Répondre au sujet
Page(s) : 1 ... 14 15 16 17 18 19 20 21
Auteur
16025 vues - 311 réponses - 6 j'aime - 27 abonnés

Gobi

Membre ELITE Or
 

Trust : 354  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 9776
Humain et nature, humain/animal
Posté le 27/02/2024 à 08h57

Parce que je trouve que pour avancer il faut débattre (préfixe dé associé au mot battre : ne pas battre !) et échanger. Parce que ne pas être d'accord ce n'est pas dire que l'autre est nul ou que ce qu'il dit n'a pas de valeur. parce que j'ai besoin de triturer les arguments pour savoir comment je me positionne par rapport à eux.

Je vous propose cet espace pour parler et débattre de nos questionnements, cheminements, positionnements par rapport à l'agriculture, à l'alimentation, à l'écologie, la nature, le vivant, la relation homme/animal.

Bien entendu pour débattre sans battre, il faut prendre le temps de lire (voire de relire), ne pas hésiter à reformuler ou faire reformuler pour bien comprendre ce que l'autre a voulu dire (et non pas ce que j'ai voulu lui faire dire), laisser retomber les émotions parfois provoquées par une première lecture, parler de soi et non pas de l'autre.


Donc mon point de départ c'est le post végé où des questions sont régulièrement soulevées mais n'ont pas leur espace. Plusieurs fois la demande a été faite de les sortir de ce post et de leur créer un espace. Je propose celui-ci !

Je vis dans une région hyper rurale avec des animaux de compagnie et vivriers. je travaille depuis an et demi comme ouvrière agricole dans de petites fermes paysannes tant en élevage qu'en ferme hyper diversifiée. Actuellement je bosse le plus dans une ferme paysanne maraichage/lait/viande (sur 20 ha pour un couple : 8 laitières, 3 cochons) et nous travaillons une jeune jument pour la mise à la traction animale.
C'est pour moi un format passionnant à explorer et que je trouve très cohérent d'un point de vue environnement/écologie.

Voilà pour le côté présentation, des questions au retour du taf !

Couagga

Membre ELITE Or
  

Trust : 152  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12722
11 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 30/07/2025 à 13h00

Nous sommes l'espèce invasive et prédatrice la plus impactante de la planète. A une échelle monumentale que nous ne tolérerions d'aucune autre espèce.

La loi Duplomb porte bien son nom. Oeuvre d'un agro-industriel ancien responsable FNSEA, elle montre combien l'idée même d'un biotope favorable à notre survie est ignorée. D'un côté l'humain, totalement dénaturé intellectuellement, de l'autre sa niche écologique qu'il saccage allégrement.
Le divorce entre l'humain et la nature est quand même très violent

Édité par couagga le 30-07-2025 à 13h21



Peechy

Membre VIP
  

Trust : 321  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 4513
0 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 30/07/2025 à 16h30

cherchour

Bien d'accord surtout que cette amie adore les renards et pourtant, elle a aussi une petite troupe d'oies qu'elle aime beaucoup. C'est vraiment le loup en lui-même visiblement qui pose souci mais pourquoi exactement, mystère

Surtout que les renards ne sont pas forcément mieux vus que le loup d'ailleurs pour ceux qui font la chasse aux prédateurs... Considérés comme nuisibles la plupart du temps (la blague ).

couagga

Dans le dernier Jurassic World, un des personnages (le cliché du paléontologue écolo) dit en gros que les humains sont suffisamment intelligents pour se détruire eux-mêmes et qu'à l'échelle des dinosaures, notre temps de présence sur Terre est dérisoire comparé à ces animaux. En effet, vu comment c'est parti, on glisse sur la mauvaise pente...

En tout cas, l'humain étant capable du meilleur comme du pire (bien que la seconde option soit plus présente de nos jours) et ayant quand même une certaine capacité d'adaptation, il faudra sans doute une autre météorite ou une ou deux bombes atomiques pour éradiquer tout le monde. The End. Plus personne sur la Terre

Alecto

Membre ELITE Or
  

Trust : 711  (?)


  Mon site internet
  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 14238
8 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 30/07/2025 à 17h13

Je suis toujours épatée par l'anthropocentrisme sur ces questions.
Y'a pas de remise en cause de l'élevage, zéro, c'est incroyable.

Non, c'est le loup qui gêne. Point barre.
Et parce qu'il tue des bêtes avant que l'éleveur ait choisis le moment de leur mort, pour les animaux destinés à la viande, c'est extraordinaire. (Oui blablabla les animaux souffrent sous les dents du loup, bah oui mais on ne me fera pas croire que le parcours d'abattage est plaisant).

C'est comme les abattages massifs de poulets avec les grippes aviaires. Je vois pas la différence entre tuer en préventif d'une maladie ou tuer pour bouffer, vue les conditions de vie ..... et toujours pas de remise en question sur le fait de faire "vivre" des milliers de pauvres poules dans un hangar.
Ça m'estomaque vraiment.

Klavel

Membre ELITE Or
  

Trust : 157  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 34031
7 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 30/07/2025 à 19h18

alecto et à quel moment on s'est dit "Les activités humaines DOIVENT passer avant TOUT le reste et si ça me gêne, je dois l'éliminer" ? C'est lunaire, pour moi

Édité par klavel le 30-07-2025 à 19h25



Alecto

Membre ELITE Or
  

Trust : 711  (?)


  Mon site internet
  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 14238
3 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 30/07/2025 à 19h27

klavel
Pareil, je n'arrive même pas à concevoir cette façon de penser.

Et ça commence par tuer les araignées car elles font peur et gênent dans la chambre, les sauterelles dans les cours de recrée (j'ai été traumatisé par la tuerie d'élèves de ma primaire autour d'une mante religieuse ... j'avais 6 ans, j'ai encore les images), les oiseaux (rebelotte au collège mais cette fois j'étais moins timide, j'ai foncé dans le tas et permis au rouge-gorge de se barrer), accrocher des casseroles aux chats, aux chiens, arracher les ailes des mouches ...
Bah quoi, c'est nous les plus forts, alors pourquoi pas ?

Groubi

Membre VIP

Trust : 316  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 3859
4 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 30/07/2025 à 19h55

Gobi

Membre ELITE Or
 

Trust : 354  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 9776
2 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 30/07/2025 à 23h20

Pour moi tout le reste c'est compris l'animal et la végétal. A quel moment avons nous décidé que tout l'espace accessible devait être maîtrisé et conçu par et pour l'homme ? A quel moment détruit on le vivant qui nous dérange et où est la limite de la cohabitation et de la destruction ? Tout est une question d'échelle et d'équilibre c'est sûr mais quand met on ces questions sur la table ?

Alecto

Membre ELITE Or
  

Trust : 711  (?)


  Mon site internet
  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 14238
0 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 31/07/2025 à 06h42

gobi
Tu as raison. Et quand je vois que de nombreuses personnes dont c'est pourtant le métier n'aiment pas les plantes (je parle de mon métier), je suis déprimée.

Ardennesacheval

Membre ELITE Or
  

Trust : 1221  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 14511
1 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 31/07/2025 à 09h32


Citation :
et à quel moment on s'est dit "Les activités humaines DOIVENT passer avant TOUT le reste et si ça me gêne, je dois l'éliminer" ? C'est lunaire, pour moi

je pense que ça a commencé quand on était vêtu de peaux de bêtes et qu'on "disputait" les cavernes aux tigres à dents de sabre...
Là fallait vraiment se battre pour sauver sa peau, et l'environnement n'était pas qu'une "gêne", on était des proies comme les autres (ou presque) c'était une question de vie ou de mort.

Ensuite le "conflit" était un peu "différé" si j'ose dire, quand le loup mangeait les moutons, ou le chevreuil les cultures, en temps difficiles, de famine, de faibles rendements, ça pouvait faire une grande différence entre avoir faim et récolter de quoi survivre jusqu'au printemps prochain.

Ensuite l'humain n'a pas évolué avec son temps, on a le ventre plein, des techniques, des sciences, qui nous permettent d'avoir une vue d'ensemble, et au lieu d'exploiter au max ces compétences de façon rationnelle... ben on continue d'écraser, de détruire, d'étouffer... Comme si l'instinct de survie préhistorique s'était emballé, et continuait de fonctionner à plein régime alors que les menaces ... n'en sont plus...

Couagga

Membre ELITE Or
  

Trust : 152  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12722
4 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 31/07/2025 à 11h16

ardennesacheval

J'ai plutôt l'impression qu'on a justement complétement perdu notre instinct de survie.
Le nombre d'activités à risques que l'humain entreprend "pour avoir des sensations fortes". Les explorations défiant tout principe de précautions, l'auto-destruction de masse, la destruction de son propre habitat....
Je vois plutôt l'instinct de survie comme la limitation de prises de risque, se nourrir, s'abriter des prédateurs.

Se disputer des ressources, des territoires, sauver sa peau, c'est exactement ce que font tous les animaux non-humains, et même les végétaux d'ailleurs car la concurrence et la motivation à survivre existe aussi dans le règne végétal. Mais nous sommes les seuls apparemment à toujours vouloir plus que ce dont nous avons réellement besoin. Exagérément plus, insatiablement plus.

ça m'interroge toujours ce point de bascule dans l'excès qui a conduit l'humanité à se conduire tel un ogre et se détacher de sa naturalité.

Klavel

Membre ELITE Or
  

Trust : 157  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 34031
7 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 31/07/2025 à 12h40


Citation :
je pense que ça a commencé quand on était vêtu de peaux de bêtes et qu'on "disputait" les cavernes aux tigres à dents de sabre...
Là fallait vraiment se battre pour sauver sa peau, et l'environnement n'était pas qu'une "gêne", on était des proies comme les autres (ou presque) c'était une question de vie ou de mort.

Je ne suis pas vraiment d'accord.
Pour le coup, là, je ne vois pas de différence entre n'importe quel animal (on va dire mammifère terrestre vivant en groupe) et l'humain. Il y a beaucoup de fausses informations qui circulent sur les hommes préhistoriques : on ne se battait pas pour les cavernes. Les humains avaient tendance à en occuper plusieurs en fonction des saisons et donc des habitants à l'intérieur dans le but d'éviter les dangers. On sait que Chauvet était occupée par des tigres et des ours mais jamais en même temps que les humains : les ours y hibernaient l'hiver, les hommes l'été, et ce sur plusieurs années. Les grottes servaient à se protéger, jamais à se mettre en danger : si elles étaient occupées, les humains allaient ailleurs. Et, entre autre par sécurité, ils ont fini par devenir sédentaire et à construire leurs abris. Sauf qu'on est loin d'être la seule espèce à faire cela, et les prémices de l'élevage (d'il y a donc plusieurs millénaires, rien à voir avec l'élevage moderne) se retrouvent aussi chez d'autres espèces.
En fait, nos ancêtres évitaient au maximum la confrontation avec les prédateurs et grands animaux, même les activités de chasse étaient minoritaires car trop risquées. On était largement plus ceuilleurs que chasseurs et on privilégiant les petites proies, bien moins risquées.

D'ailleurs les sports et activités extrêmes, je ne suis pas d'accord non plus et je n'arrive pas à les mettre au même niveau que les destructions de masses. Ce ne sont pas le signe de la disparition de notre instinct de survie mais une façon de le stimuler dans des sociétés où il devient très rare d'être confronté au danger. Ça fait parti de notre équilibre primaire que de pouvoir déclencher des rush d'adrénaline, d'entrer en hypervigilance, d'analyser son environnement et d'être "récompensé" par le fait de s'être sorti d'une situation délicate. Chose à laquelle les pratiquants de sports d'extérieurs sont donc confrontés : ça met du plomb dans le crâne que de comprendre que l'on est sorti de notre environnement hyper-sécurisé et hyper-adapté et que c'est à soi-même que de s'adapter. Explorer c'est aussi un besoin primaire, c'est obligatoire pour trouver des ressources, pour comprendre... Les enfants explorent tout et c'est essentiel à leur développement.
Dans leur essence, ils n'ont rien de particulier. C'est les dérives (construction d'espaces sportifs en milieu fragile, compétition motorisées en zone naturelle protégée, envoyer des fusées pour que des randoms fassent des trucs inutiles en apesanteur, tourisme de masse...) qui posent problèmes. Mais on peut très bien faire des sports extrêmes et voyager sans détruire encore plus l'environnement et les sociétés locales.
Au contraire, je trouve qu'on est un peu trop nombreux à vivre comme des pantouflards qui refusent de se confronter au réel, à des milieux où l'humain est largement minoritaire ou à des cultures radicalement différentes. Je fais pas trop la différence entre ceux qui portent plainte contre le coq qui hurle à 5h du matin et ceux qui sont en panique quand le terrible monde sauvage ose exister dans le même espace que nous et je crois que ça peut, peut-être, être lié à ce renfermement dans un environnement trop contrôlé et contrôlable.

Ardennesacheval

Membre ELITE Or
  

Trust : 1221  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 14511
1 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 31/07/2025 à 13h27


Citation :
Il y a beaucoup de fausses informations qui circulent sur les hommes préhistoriques :

l'idée générale c'était qu'on est passé de "survivre en environnement hostile" et ça a duré longtemps...
qu'un enfant sur 5 arrivait à l'âge adulte...

Les Misérables et la petite fille aux allumettes c'était il y a 150 ans (et ça l'est encore dans plusieurs endroits du monde)

On n'est plus dans un environnement hostile mais on continue de se battre contre la Terre entière (terre qui nous nourrit...)

Édité par ardennesacheval le 31-07-2025 à 13h28



Peechy

Membre VIP
  

Trust : 321  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 4513
4 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 31/07/2025 à 18h38

klavel

klavel a écrit le 31/07/2025 à 12h40:
Au contraire, je trouve qu'on est un peu trop nombreux à vivre comme des pantouflards qui refusent de se confronter au réel, à des milieux où l'humain est largement minoritaire ou à des cultures radicalement différentes. Je fais pas trop la différence entre ceux qui portent plainte contre le coq qui hurle à 5h du matin et ceux qui sont en panique quand le terrible monde sauvage ose exister dans le même espace que nous et je crois que ça peut, peut-être, être lié à ce renfermement dans un environnement trop contrôlé et contrôlable.

Et confortable D'ailleurs, le fait d'être pantouflard et d'avoir peu de stimulation liée à l'environnement (comme observer, être en hyper vigilance...), ce ne serait pas un des éléments qui ferait qu'il y a beaucoup de gens dépressifs ? Et les écrans semblent nous enfermer dans des bulles complètement déconnectées (connectés mais à la fois déconnectés du monde réel, c'est plutôt drôle) on dirait non ? C'est l'image que me renvoie l'utilisation à outrance des écrans en tout cas.

Klavel

Membre ELITE Or
  

Trust : 157  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 34031
3 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 31/07/2025 à 19h43

peechy je pense que si ! Dans pas mal de pays dont le Japon, aller en forêt fait parti de l'arsenal thérapeutique face aux dépressions légères à modérées, idem pour le sport, notamment en Allemagne.
Personnellement, c'est un truc que j'ai observé chez moi à force de plusieurs années à devoir espionner ma symptomatologie et les comportements associés. Si ça va trop bien ou pas bien, je pars tout le week-end en forêt/montagne. Si mon état est trop fragile, je fais en étoile ou je rentre chez moi le soir, si ça va pas si pire, on part bicouaquer. C'est un vrai reset pour mon cerveau ! J'ai réussi à fuir les hospitalisations pendant 11 ans de maladie grâce aux randonnées en forêts denses.
Être dans l'action, devoir être calé sur le rythme du soleil, penser à des choses aussi triviale que "où vais-je trouver de l'eau ? Et à manger ? Où vais-je passer entre le roncier et la falaise et où dormir ce soir ?", y'a pas plus basique. Par économie et envie, le téléphone sert très peu. En plus j'ai une vraie phobie des sangliers donc l'hypervigilance, elle est là

Par contre ce sont des bénéfices qu'on perd très vite à mon goût si on est dans un environnement urbain.

Couagga

Membre ELITE Or
  

Trust : 152  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12722
1 j'aime    
Humain et nature, humain/animal
Posté le 31/07/2025 à 22h31

klavel

Très intéressant ton point de vue sur les activités à risque. C'est un angle que je n'avais pas perçu.
Page(s) : 1 ... 14 15 16 17 18 19 20 21
Humain et nature, humain/animal
 Répondre au sujet