Humain et nature, humain/animal

gobi

Oui mais c'est des clôtures pas très hautes (1m30). Donc finalement pas si embêtant que ça.
Car il n'y a qu'avec les sangliers qu'il faut empêcher les contacts, pas toute la faune sauvage.

Et le pompon c'est que c'est pour l'auto consommation, pas vraiment de contraintes finalement.

joual

Les paysans (petits producteurs : au max pour le grand d'entre eux 75 porcs par an) disent que la double clotûre est un gros surcout sur leurs productions.

En faisant des rceherches, la tique pourrait être vecteur donc emp^cher le contact avec les sangliers ne ferait que réduire les risques.

Comme toujours ces contraintes sont plus lourdes pour les petits élevages pourtant à mon sens moins problématiques et plus sains.

Comment la PAc favorise les gros agriculteurs et indirectement les circuits longs et l'agro industrie, au détriment des petits paysans ?

La PAC n'est pas calculée à l'unité de travail équivalent temps plein (ETP) que la ferme fait vivre mais à l'HA. Une ferme de 90 HA faisant vivre un agri, touchera plus de 20000 euros de PAc pour l'année. Un ferme de 70 HA faisant vivre 4.5 ETP (ferme non imaginaire, j'y ai travaillé), touchera moins de prime PAC. L'agri seul sur ses 90 HA aura une grosse part de son revenu assurée rien qu'avec la PAC, le CA généré par l'activité de la ferme pouvant être consacré à faire fonctionner cette ferme et à en assumer les charges et investissements. Mais cet agri ne peut pas gérer à la fois sa ferme et un circuit court et local. Il livre donc la plupart du temps ses productions à une coopérative ou à une collecte qui alimente le système industriel. Ce système industriel bénéficie ainsi des aides PAC (indirectement) et se permet souvent de proposer des prix en deçà des coûts de revient, sachant que la PAc compense.

Je suis allée chercher ma fille à cheval ce soir à l'école. Sur le retour nous avons observé les fleurs, les animaux... Elle connait déjà un bon paquet de choses. Nous avons longé une plantation de connifères. Je me rends compte que nos modes de vie et nos regards sur notre environnement (au sens propre : ce qui nous entoure) la marque beaucoup mais qu'elle le réfléchit quand même. Nous parlions du plaisir de voir des espaces boisés, je lui disais que je préfèrerai voir des plantations diversifiées. Elle m'a répondu qu'elle aussi parce que ça faisait des couleurs et des formes différentes, que c'était plus varié et qu'elle aimait la différence. Et après je lui disais aussi que ça limitait le développement trop rapide de maladies et direct elle m'a dit "ah oui parce que les microbes ils vont pas sur toutes les sortes d'arbres alors ils sont plus perdus"...
C'est dingo ce qu'ils enregistrent comme infos et ce qu'ils s'approprient dès tout jeunes ! (elle a pas 8 ans ma fille...)

Je suis maîtresse d'école en maternelle.
Depuis 20 ans. J'ai mis en place un "cycle marche et découverte de l'environnement" avec les 4 ans, deux après-midi par semaine.
On partait de 13H30 à 15H30 (une fois entraînés)

Ici j'ai les avantages de la ville (petite bourgade, commerces)
la campagne (champs et surtout prés)
l'eau (fleuve et plusieurs ruisseaux affluents, déversoir, cascade, endroit pour "patouiller/ plage de galets, barrage immense)
la forêt (sentiers forestiers)
les voies vertes
ferme laitière
pension chevaux, la gérante nous laissait brosser les poneys
"vivier" de relations ayant verger, poulailler, bassin à koi...
architecture et culture : la ville a un fort, des tours médiévales...

On travaillait sur les paysages, la lecture (noms de rues, commerces) les animaux, les petites bêtes (escargot, ver de terre) les plantes, les oiseaux d'eau (en allant leur porter du pain : cygnes, poules d'eau, colverts, cormorans) ; observation de la traite des vaches et accès au cochon, lapins etc., cueillette de pommes, sciences naturelles (alimentation des animaux...)

Et on faisait du sport : marche sur divers terrains, repérage spatial et orientation.

Au fil des années et des nouvelles contraintes/ normes j'ai revu les activités à la baisse :

grippe porcine et interdiction de visiter le cochon

grippe aviaire et interdiction de toute approche ou contact avec des oiseaux sauvages ou domestiques. Adieu poulailler, cygnes, observation de nids, ramassage de plumes...

mention spéciale sur l'équitation, qui doit être effectuée dans un CE agréé Jeunesse et sports avec des protections de tête homologuées, un moniteur diplomé, une progression d'apprentissage d'au moins 9 séances du sport avec pratique et monte... On s'est fait tirer les oreilles quand le père-Noël est venu faire faire des tours d'ânes aux enfants (ânes parqués et tenus en main, assoc professionnelle de tours d'ânes : on n'était pas dans les clous...)

les fermes "non-pédagogiques" sont fermement déconseillées. Hé oui c'est des vraies fermes avec des vaches qui ch*ent par terre et ya personne pour ramasser dans les 10 secondes. ... Il n'y a pas de sanitaires collectifs ni de salle dédiée à la restauration, aux normes sanitaires. Le fait qu'on a une telle ferme à 20 min à pied entre pas en ligne de compte. On doit aller à la Ferme Pédagogique à l'autre bout du département, il y a des animateurs diplomés (même s'ils font parfois des trucs dangereux ou des réflexions pas très "scientifiques" on va dire.)

attention aux allergies : poils d'animaux, pollens

vigilance attentats : obligation de mentionner son itinéraire exact avant de partir. Du coup on ne fait plus d'orientation (j'amenais les gamins à un endroit et ils discutaient du meilleur chemin pour revenir à l'école). On ne peut plus changer d'avis s'il a trop plu (chemin en terre impraticable, on pourrait aller sur la voie verte... )

Comme il faut remplir le formulaire à l'avance et sur internet (on n'a pas de connection à l'école...) on ne peut plus décider de partir spontanément en cas d'intérêt imprévu (ex : il neige, avant je demandais des parents à 13H20, je remplissais la demande de sortie, et hop on était dehors à 13h30, faire des bonhommes de neige...)

Tout ça me limite et me dégoûte d'avance pour cette année.

A rajouter, j'ai un enfant "à besoins particuliers" cette année, et quand il a décidé de ne pas avancer, il se jette à terre et ... basta. Impossible de le relever, il se débat (et pèse 30 kilos) ... quand il ne veut pas qu'on change sa couche...on doit se mettre à 3 pour le relever et le traîner... ( des fois je me demande où commence et finit la maltraitance) Du coup cela représente un danger et je me vois encore moins sortir avec ma classe.

ardennesacheval Je te comprend ! Je ne suis pas maitresse depuis aussi longtemps que toi et pourtant je vois déjà la différence : l'année dernière je sortais faire classe dehors dans un champs en face de notre école, à coté d'un tout petit cour d'eau et de grands arbres pour l'ombre. Le champs étant en jachère / en friche (je ne sais pas trop) et appartenant à la mairie, ils tondaient des chemins dans ce champs ce qui formait un labyrinthe avec les herbes hautes ! C'était top, on pouvait observer tout un tas de petites bêtes, se poser à l'ombre pour travailler, faire du land art, travailler l'orientation...
On sortait souvent, et parfois sur un coup de tête, je remplissais l'autorisation et passais dans la classe de ma directrice à coté pour qu'elle signe et voila.

En été, on faisait toutes les deux presque toutes nos récréations là bas, pour profiter de la fraicheur.

Maintenant, avec les nouvelles normes, quand on veut sortir on doit demander des parents accompagnateurs, moi, mon ATSEM et mon AESH, ça ne suffit pas (l'AESH ne compte pas)... Comment dire, on ne sort plus très souvent

Quand je vous lis je suis tellement contente d'avoir quitté l'éducation nationale depuis deux ans ! C'était moins pire et encore mon directeur n'était pas a cheval sur ce genre de papiers et nous étions à la cambrousse... C'est

ardennesacheval c’est tellement frustrant. C’est insupportable tout ce poids administratif, pour des choses si simples !

Pour moi ça dépasse la question du poids adminsitratif et c'est un révélateur de la peur quasi phobique de notre société vis-à-vis de notre environnement et vis-à-vis de l'accident... Derrière ça cache aussi je trouve un rapport à la vie et à la mort qui ne va pas bien à mon sens.

Ce que tu dis sur l'accès aux fermes ardennesacheval m'halucinnent. mes dernières années d'enseignante en mater, j'avais axé sur les fermes. Nous sommes allés visiter des vraies fermes, j'en garde de supers souvenirs. J'ai été animatrice dans des fermes pédagogiques avant, mon bilan avait été que si je devaix y retravailler ou en avoir une ce serait dans une ferme péda qui maintient une activité agricole réelle. Sinon je trouve que tu te rapproches dangereusement du zoo des animaux e la ferme avec des conditions de vie qui sont en plus pas toujours géniales. La dernière année, nous sommes partis en classe découverte dans une ferme péda, dans cette ferme ils font du lait/beurre pour le gîte d'accueil de groupe, pour les animations yaourt/beurre, ils ont un jardin potager dont ils utilisent les légumes (même si c'est anecdocitque), ils produisent des oeufs et de la viande qu'ils mangent aussi sur la strcuture d'accueil.

gobi j'imagine que ça joue, combiné avec le le côté administration complètement hors sol

badmonster

Là l'adminstration ne travaille que pour s ecouvrir de tout risque possible, imaginable ou fantasmé. certes c'est inclu dans une adminstration qui cherche le contrôle de tout et qui enfermée dans ses bureaux ne conçoit pas l'ineptie d'une grande partie de ses demandes. Ca fait quand même des années qu'à chaque incident, accident ou drame, dans l'éducation nationale en tous cas, ils nous sortent un nouveau formulaire, un nouveau dossier à remplir pour restreindre nos possibilités de sortie/d'activité quand ils n'interdisent tout simplement pas certaines activités (piscine ou poney avec les maternelles par exemple...). L seul objectif est pour nos supérieurs de se couvrir en cas d'accident. Ca vient de leur incapaciété à prendre des responsabilités (mais ils sont payés à quoi ?) mais aussi du fonctionnement de la société où l'accident, la blessure, le drame, l'imprévu égatif devient inacceptable et où chacun cherche des coupables à tout problème.

Je vais predre un exemple d'il y a quelques années : c'est la récré, je ne suis pas de surveillance de cour. Je reviens vers ma classe depuis la salle de pause avec un café (très chaud certes) dans les mains. un gamin rentre en courant dans le couloir (je précise qu'il est interdit de courrir dans les couloirs de l'école) et me percute... Je me brule la poitrine et le gamin reçoit une goutte (au sens propre) sur le cuir chevelu. Ben c'était de ma faute, d'après la maman, je n'aurai pas dû boire un café à ce moment là, à cet endroit là...
Pour ma part, c'était juste un accident... avec des erreurs des deux côtés surement mais un accident... Dans mon département (peut-être ailleurs ?), ils ont pondu une règle comme quoi tu pouvais boire un café mais seulement dans une tasse fermée...

gobi au secours… on dérive vers une société à l’américaine, procédurière.

gobi

ya aussi que dans nos écoles on a une centaine d'élèves donc peu de risque d'accident, mais le Ministre lui, gère la France entière donc des milliers de risques qui peuvent se "retourner" contre lui... Donc il se couvre avec plein de formulaires, règles.

Par contre au 1er trimestre un enseignant s'est fait menacer violemment par un parent, incident rapporté et l'inspectirce a juste dit "si vous voulez vous n'avez qu'à porter plainte"

haaa, merci on se sent super soutenu.

En fin d'année dernière : un gamin violent tapait les autres, coups de pied, de poing.
La maîtresse dans le rang, le tient par la main hors de portée des autres.
La mère l'a vue faire, l'a accusée de traiter son enfant "comme un chien en laisse", de le mépriser, l'humilier publiquement.
Incident rapporté à l'inspection ; elle a dit à l'enseignante "vous devriez vous excuser devant la mère" ! ! !

ardennesacheval

"équipe éducative un midi à l'école. inspectrice présente. Un autre enfant suivi pique une crise violente. une enseignante le contient pour éviter qu'il fasse mal à lui ou aux autres. réaction de l'inspectrice, vous ne devez pas le contenir, c'est une action inadaptée à la situation...

je crois que ce n'est pas une question de nombre d'élèves et de situation potentielle en responsabilité mais aussi une question sociétale de qu'est-ce qui relve d'une situation d'accident, dramatique parfois mais qui fait partie de la vie, et qu'est ce qui relève d'une faute réelle indivduelle ou de l'institution... Dans notre société on veut non seulement des responsables mais aussi des coupables de chaque situation...