Bon sang, je quitte ce post, je reviens et je tombe sur 10 pages
Waouuuuuhhhh, bon alors par quoi je commence ? Les extrémistes anti-chasse ou les anti-boboécolo ? Ou tiens, la pie croqueuse de lapin (tiens au passage, j'invite les gens à ouvrir des bouquins sur la faune locale française, ça ouvre les oeillères et invite la réflexion sur certaines idées reçues). Je sais pas, par quoi je commence, raaaaaaahhhh et le sanglier qui se reproduit à foison.
Bon au passage, je ne vais pas jouer la science infuse mais juste de par mon métier partager mon avis d'illustratrice naturaliste. Je cotoie de près, de trèèèès très près les ornithos, les naturalistes et et les bons chasseurs, car oui, ils ne sont pas tous GROC (gros c**) et sanguinaire amateur de beuverie en veux tu en voilà.
Ben tiens, je vais commencer par les chasseurs. Il en existent de très sympa, qui prennent la peine d'ouvrir des livres pour s'instruire sur la faune qu'ils chassent (ou pas), qui sont polis avec les promeneurs et les cavaliers, qui ne vont pas traverser des propriétés pour coincer le cerf aux aboie.
Arrêtons les extrêmes. Surtout que j'avais partagé je ne sais plus sur quel post, une scène de promeneurs amoureux de nature se baladant dans une réserve et dérangeant des oiseaux migrateurs épuisés pour les rabattre sans faire exprès sur les chasseurs.
Pour la pie nuisible croqueuse de lapin (alors celle-là, je ne l'avais pas entendu depuis longtemps) : non les pies ne font pas de prédations sur des lapins (tout comme le vautour fauve et le gypaète ne vont pas emporter dans leur serre les petits enfants pas sages, à défaut du mouton égaré).
Et pourquoi ? Parce que ces volatiles n'ont pas les "doigts" adaptés pour cela, c'est à dire des serres bien crochues et musclées afin d'avoir la poigne nécessaire pour l'emporter dans les airs. ET de un. Et aussi qu'il n'ont pas le bec adapté pour déchirer le cuir du lapin (sauf si il est crevé depuis X jours, ça attendrit les chairs).
De plus, le poids d'une pie en pleine forme VS un lapin bien dodu, je pense que c'est le lapin qui l'emporterait, si il y avait une partie de boxe entre les deux compères.
La pie est par contre une fieffé charognarde (raaaah la bonne odeur de viande faisandé qui ouvre les papilles) et une opportuniste. Pour les oeufs: la prédation sur les oeufs d'oiseaux a toujours existé, et il n'y a pas que la pie qui s'y colle. Le geai, les divers corvidé y sont de la partie certes mais on oublie aussi leur prédateurs à becs crochus (les crécerelles, les buses ...). Les échassiers (cigogne, ibis, héron ...) ne sont pas contre une petite cure de protéine de temps à autre, sans parler des mammifères comme les mustélidés (fouine, martes, belettes ...). Et les oiseaux qui font de la prédation sur les oeufs se font à leur tour volé.
Cela participe à la sélection naturelle.
Pour le sangliers (sans oublier le cerf et les chevreuils), comme il a été précisé dans les derniers commentaires, l'extermination de son prédateurs étant chose faite (et bien faite), il a bien fallut le remplacer.
Petite parenthèse cependant : on oublie souvent que si ces populations de cochons - et autre amateurs de pousses vertes - restent dans un territoire bien délimité, c'est que l'on les y invite à y rester, non pas avec le couteau sous la gorge, mais avec de la bonne graine de maïs (et pas que) disséminée sur le territoire.
Donnez du maïs à des "cochons" de manière régulière et ces derniers vont se reproduire et rester sur la parcelle au lieu de se séparer (afin d'éviter la consanguinité) et migrer sur d'autre territoires quand la compagnie devient trop importante.
De telles populations doivent être donc régulés si on ne veut pas que la forêt (ou les champs du voisin agriculteur) se change en terrain de vague et c'est là qu'intervient le chasseur.
Même histoire pour le chevreuil.
Sur ce, je rajouterai une dernière chose, on parle de chasseurs nuisibles ou de "bêtes" nuisibles mais si on parlait plutôt un jour de bonne entente entre voisins "chasseurs" et "chassés"? Quelqu'un a parlé de prédateur, va pour la prédation, mais alors, si on prélève un animal, on le consomme. CQFD. Quand je vois toute cette viande que les chasseurs ne savent plus quoi en faire lors des régulations de populations (animale, je précise), ça me casse le moral. Et de la bonne viande en plus. Qui va finir direct pour le surplus enterré dans une fosse avec de la chaux.
Quand à jouer à dieu et choisir quel animal doit vivre ou mourir (dixit la pie croqueuse de lapin
), nous ne nous sommes pas dame nature, juste des prédateurs, c'est à dire des hominidés omnivores doués de la parole qui ont parfois quelques fringales de viandes rouges. Et parfois malheureusement des humains amateurs de chasse du dimanche et de sensation forte. Pauve pie. Il a bon dos je trouve le "nuisible" pour finir achevé à coup de bâton.