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Donc si on commence la biotine liquide, on ne peut plus l'arrêter ? Ou bien il faut un sevrage progressif quand la période critique est passée, qui permet au corps de prendre la relève ? |
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Alors en fait c'est toute une histoire...
le cheval produit lui-même sa propre biotine comme toutes les vitamines du groupe B. Hors cas d'empoisonnement ou de maladie il n'y pas de risque de carence.
A la question, que si on supplémentait il stoppait ou ralentissait fortement sa production, induisant ainsi une carence quand on arrête la supplémentation.
Ce n'est pas tout à fait ça. Ont va parler un peu biologie équine et assimilation...

le siège de production de la biotine endogène est le gros intestin car ce sont les bactéries de la "flore intestinale" qui la synthétisent à partir d'acides organiques et d'enzymes issues eux mêmes de la digestion des fibres.
Si tu en apportes par l'alimentation (grains, fourrage vert,vitamine de synthèse) la biotine sera assimilée au niveau de l'intestin grêle à l'endroit même de l'absorption des protéines et de certains minéraux. La production endogène devient inutile, elle finit dans les fèces. Dans tous les cas pour un cheval sain on retrouve plus de vitamines du groupe B dans les crottins que ce que l'alimentation apporte, c'est bien la preuve de la synthèse organique. Par contre comme c'est souvent le cas chez le cheval qui dispose d'une ressource abondante celle-ci est mal utilisée (1% pour une vitamine B8 de synthèse, 20 % de la B8 des grains) c'est à dire que l'utilisation effective de la biotine est mauvaise malgré le fait qu'on la retrouve dans de nombreuses fonctions métaboliques en tant que catalyseur donc en théorie elle n'est pas transformée donc réutilisable indéfiniment. On complémente les chevaux de sport en vitamine du groupe B par simple prudence (catalyseur dans le cycle de krebs), parce qu'il n'y pas de risque et que le coût d'une fabrication industrielle est ridicule.
Pour être plus efficace il faut combiner biotine, zinc et acide aminé dans des proportions connus et dans des quantités raisonnables car l'apport de méthionine doit être contrôlée . C'est cette combinaison qui donne les meilleurs résultats, mais tout le temps, il semblerait qu'une quantité insuffisante de fourrage soit un facteur limitant. Quand tu as un problème de corne il faudrait s'attacher à la présence, la quantité et à la qualité des ces trois éléments. Le zinc devient rare dans les fourrages (blocages au niveau des sols au PH inférieur à 6.5), les protéines de qualité c'est luzerne, avoine, soja (un plus pour le soja= zinc, biotine et méthionine), trois aliments qui ont une mauvaise image due à leurs inconvénients.
Si le PH corporel est trop bas (acide) toutes les fonctions catalytiques peuvent être entravées. Là aussi c'est une piste à suivre.
En fait il vaut mieux donner les précurseurs de cette vitamine. (Quels sont-ils en fait ?)
Les précurseurs de la production endogène sont les aliments qui vont directement êtres consommés par les bactéries (prébiotique) de la flore est donc stimuler son activité. Par exemple les parois cellulaires des levures de bière ça c'est "tip-top". Il faut aussi des fourrages car producteurs d'acides organiques volatils (AVG).
Tu va me dire ,si elle est produite par les bactéries, comment peut-il y avoir un feed-back qui indique au cheval s'il en a trop produit ?
Pas de message, ni de feed back, il y a saturation au niveau de l'assimilation (intestin grêle) donc évacuation au point de production endogène (gros intestin). Il peut y avoir un décalage entre la ré-utilisation de la production endogène et la fin de l'apport synthétique car les réserves sont pleines. Ce décalage peut être contrôlé par l'analyse des crottins. Il est courant de dire que la production endogène s'arrête, moi même je l'ai soutenu ou laissé dire mais c'est simplement pour que l'impact soit plus fort. Je viens de t'écrire que 1% de la biotine de synthèse est utilisée mais dans d'autres cas je dirais que 99% de la biotine de synthèse est éliminée dans les urines, ça n'a pas le même impact sur celui qui achète le produit de synthèse.
Donc en fait il est faux de dire que l'apport de biotine de synthèse crée une carence car le cheval n'en produit plus car tant que les bactéries de la flore transforment les fibres il y a création de biotine, c'est un produit issu de leur activité.
Ça ne sert juste à rien en fait car cette biotine n'est pas assimilée... la forme chimique isolée n'est pas assimilée. Les formes combinées comme celles des aliments sont 20 fois mieux assimilées.
Il existe des produits dans le commerce qui combinent biotine, zinc et méthionine (très chers).
Une dernière... Si un cheval a des problèmes de qualité de corne, qu'il est au foin et éventuellement minéraux, je conseil en complément des protéines et s'assurer de la présence globale de zinc, au moins 600 mg/jour mais d'une forme organique ou chélaté.
luzerne: protéines de qualité mais demande une correction minérale en calcium car les oxalates vont chélatés le calcium sous forme de savon
Avoine: apport d'acides aminés de qualité mais peu donc patiente. De plus l'avoine a une mauvaise image (à tort).
Soja: bonne qualité et quantité, contient du zinc et grande digestibilité donc efficace. Il en faut peu. Par contre son image est terni par les ogm ainsi que les tourteaux.
Pour infos le préfané n'est pas un foin il faut obligatoirement corriger l'acidité (bicarbonate ou autre). Un hiver au préfané et les sabots s'affaissent.