Eh ben!
Vu comme certain(e)s mettent tous ces BP dans le même sac (si, si, Isa-Loumouroux^^; je précise bien "certains", d'autres interventions sont quand même moins catégoriques), si je veux garder un poil d'estime de moi, j'ai plus qu'à repartir vers mon ancienne voie (quoique, les profs de l'Education Nationale sont eux aussi tellement traités de nuls, que je pense qu'il va me falloir encore une autre reconversion.

)
Alors oui, rien que par le changement de modalités de la formation, je pense moi aussi que le BP requiert moins d'exigences que feu le BE. Et je vous parle même pas de mon cas, BP Tourisme Equestre (même pas au niveau de l'ATE

, se sont lamentées certaines!).
Une vraie guignole.
Alors déjà que je passe mon temps à me remettre en cause, si on y ajoute que j'ai parfaitement conscience qu'en ne sortant que d'un BPJEPS, qui plus est mention TE, et avec une expérience en tant que mono toute fraîche (mon BP date de 2010), et que, après la légèreté de ma formation, je ne peux compter que sur un investissement personnel pour m'améliorer (en tant que cavalière et tant qu'enseignante), si j'écoutais le discours catégorique de certains d'entre vous, je ferais mieux d'arrêter tout de suite les frais. Non?
Mais je peux pas m'empêcher de défendre mon beefsteack.
J'avais volontairement choisi une BE orientée Complet comme tutrice, parce que je voulais justement une année de stage "complète"; elle m'a fait sortir en CCE (ok, en Club 2 seulement pour cette première sortie, il y en aurait eu d'autres si je n'avais pas passé certains week-ends au chevet du lit d'hôpital de mon père, service réa, à l'autre bout de la France, suite à son AVC^^); elle m'a confié des débourrages, les sorties en extérieur de jeunes/ chevaux verts; m'a "prêté" à l'occasion ses Galops 5/6/7 pour que je puisse donner des cours à d'autres que les cobayes- autres stagiaires en centre de formation; m'a laissée seule sur sa structure (enfin, avec la présence de son père, co-gérant, éleveur et ATE) durant une partie de l'été, comme seule enseignante/ encadrante en activité, donc, a priori, me faisait suffisamment confiance pour me laisser la responsabilité de ses chevaux (avec tout de même le papa disponible en cas de problème, mais qui, si tout allait bien, ne mettait les pieds au club que pour remettre des round-ballers de foin dans les allées si j'avais besoin).
Si je ne prends pas moi-même de cours depuis quelques mois / la fin de ma formation, c'est seulement parce qu'en ce moment, je n'en ai pas les moyens. Mais ce ne sont ni l'envie ni le sentiment du besoin qui m'en manquent.^^
Et par défaut je puise où je peux pour m'ouvrir et me perfectionner: lecture, fréquentation des posts "techniques" sur les forums, observations des autres cavaliers, auto-filmage, à défaut d'oeil extérieur avisé, pour me faire une idée plus précise de mes failles...
Et puis j'espère que ces cavaliers de mes deux groupes d'adultes qui à la fin de chaque cours, me disent "merci/ c'était bien/ j'ai trouvé le cours intéressant/ jusqu'à aujourd'hui je n'avais encore réussi à dépasser mon appréhension de l'obstacle depuis mon accident..." sont sincères.

Parce que si ce sont les mêmes qui ensuite viennent se lamenter du faible niveau des BP, alors y'a un sacré malaise.
Je ne dis pas pour autant que je suis une bonne enseignante, loin de là. Au contraire, il n'y a que lorsque j'ai des retours explicites, comme de la part de ces deux groupes d'adultes mentionnés plus haut, plutôt loquaces, que ma tendance à m'interroger sur la pertinence et la qualité de ce que je fais ne vient pas me hanter.
Et plus encore comme cavalière que comme enseignante ou comme coach (parce que oui, à partir d'un "vrai niveau" G6/7, je considère que mes compétences relèvent davantage du coaching que de l'enseignement), j'estime que j'ai encore tant à apprendre.
J'ai parfaitement conscience que je n'ai pas l'efficacité d'autres enseignants mieux formés / plus expérimentés ou simplement de (bons) cavaliers, que je mets certainement plus de temps que ceux-là pour obtenir un "bon" travail du cheval (que ce soit sur le plat ou à l'obstacle), mais je me rassure tant bien que mal en me disant qu'à force de vouloir m'améliorer, eh bien viendra le jour où, par exemple, ce ne sera pas en 45 minutes mais en 5 que j'aurai tel cheval sur la main, que ce n'est pas en 3 séances mais en une que je saurai rééquilibrer et cadencer celui-ci, etc: voilà mon grand complexe de BP "guignol", celui de ne pas avoir (encore) l'efficacité (dans le sens de finesse de l'équitation) qu'ont d'autres cavaliers (enseignants ou non). Mais c'est le Graal que je poursuis en tant que cavalière.
Et à l'attention de je ne sais plus qui, qui parlait de ces moniteurs BPJEPS qui présentent à leurs élèves et leur enseignent la mise sur la main comme "hop hop, droite-gauche, il cède devant, on y est" ou "j'enferme devant avec une paire de RA, je pousse derrière avec les éperons, et on y est", tous les moniteurs que j'ai pu rencontrer qui pratiqu(ai)ent ce genre de bidouillage étaient BE

, et certains formés "à l'ancienne école" ("ancienne école" que j'ai connue comme cavalière dans ma jeunesse et mon adolescence).
Dernières précisions pour nuancer certains affirmations généralisantes sur la formation:
- je ne suis pas au courant des textes, peut-être effectivement que peuvent être formateurs des BP présentant 3 ans d'ancienneté (à moins que ce soit le statut des tuteurs dont il était question? Dans ces cas-là, c'est effectivement ce qui est possible dans les textes). En tout cas, dans mon centre de formation c'était une BE 1 à l'expérience riche qui nous dispensait les cours d'équitation/ de travail à pied, et une BE 2 qui s'occupait de la péda. (+ une GTE et BP TE pour ce qui était rando/ POR etc, et un directeur de centre ex-cavalier (pro?) de CCE, reconverti dans le T.E comme GTE).
- sur les épreuves de fin de formation: mis à part le débat sur le niveau des épreuves moins exigeant encore que pour le BP classique (pas de dressage/ SO / cross, mais un parcours de PTV incluant notions techniques de dressage et saut) qui est hors-sujet, je veux juste préciser qu'à l'issue de cette épreuve, il nous était demandé, lors d'un entretien, comment nous aurions procédé pour mettre un jeune cheval sur telle "difficulté" du parcours, (sous-entendu de l'apprentissage à pied à l'exercice sur PTV, en passant par les apprentissages techniques pré-requis etc)
- sur les épreuves de péda: les sujets des G5 à 7 ont été tirés au sort plusieurs jours avant l'épreuve, oui (avec un délai permettant de la tester sur nos cavaliers de club-lieu de stage, oui), et évaluées en pratique au centre de formation, avec les autres stagiaires comme cobayes. Il y avait au moins un BE 2 parmi les jurys, et qui recevait le moindre sentiment d'approximation dans les notions techniques comme la perche tendue à un interrogatoire visant à creuser le plus profond possible pour vérifier la solidité de nos connaissances.