Hé hé, j'ai pas mal rigolé aussi tout du long de ce topic (ouais, j'ai tout lu comme une grande).
Bon, je vais prendre mon exemple personnel ; cavalière de classique à 100%. Mon but ? Faire du CSO (voire du CCE si j'en ai les capacités et si Valefore les a également).
Pour autant, j'ai révolutionné ma vision des choses, parce que j'ai décidé de me remettre en question.
Parce que je me suis dit que malgré la mode des cow-boys qui se veulent éthologues avec leurs ronds de longe et leurs lassos, malgré cet engouement purement médiatique qui me débecte, il y a du bon à prendre.
Parmi la horde de charlatans qui attendent qu'on allonge la monnaie comme de bons pigeons, il y a une petite poignée d'hommes et de femmes qui ne recherchent pas la gloire ni l'argent en s'affichant comme des "horse whisperers", mais en présentant des travaux concrets et sensés dans le but d'améliorer les conditions de vie des chevaux devenus de simples objets de réflexions de notre égo.
Je vous répète ici les propos d'une fille que j'admire beaucoup, j'espère que vous lirez attentivement et comprendrez ce qu'elle a souhaité laisser comme message :
|  | Une citation que tout le monde met sous une photo de cheval...
"Le cheval est la projection des rêves". Il me semble que celle-ci vient de Bartabas.
Peu importe qui en est l'auteur.
Cette phrase, beaucoup de gens la mettent sans vraiment faire réellement attention au sens que celle-ci amène à porter.
Le cheval, pour de nombreux cavaliers; et hélas ce qui fut aussi mon cas (et parfois encore) est le reflet de ce que l'on veut montrer.
Un objet narcissique, que l'on veut faire apprécier aux autres.
Un objet de plaisir, où l'on cherche des sensations qui n'existent nul part ailleurs.
Cet animal-objet est sans nul doute un miroir dans lequel nous devons tout mettre en oeuvre afin qu'il puisse à la fois dans ce qu'il est, et ce que nous en faisons...montrer ce que nous sommes.
Le cheval est pour de nombreuses personnes une bête de compétition. "Pour le plaisir d'en faire", m'en dira t-on. "Mon cheval aime sauter". "Mon cheval adore la compétition". Le cheval n'est malheureusement qu'un animal.
Il obéit puisque cela fait partie de son éducation et de ses savoirs-faire.
La seule chose qu'aime un cheval, c'est d'être tranquillement dans un pré en train de brouter, et de vivre au milieu d'autres chevaux, en parfaite liberté.
L'être humain l'a assouvi dès les premiers temps de l'Humanité afin de s'en servir : d'abord comme outil de chasse, outil agricole, et dans les deux cent dernières années l'outil du loisir, du plaisir.
A ce moment-là, l'être humain a pu découvrir que le cheval suscitai l'admiration : pourquoi tant faire d'efforts afin qu'autrui nous accorde une VALEUR, une EXISTENCE en se montrant tel que l'on est, si cheval peut le faire pour nous ?
Et c'est ici que va commencer le travail du MIROIR : "si mon cheval est un magnifique étalon de Grand Prix de Dressage, il est sûr que ma renommée et l'admiration que je susciterais seront assurés. A défaut d'être beau, admirable, mon cheval l'est pour moi. Si mon poney est un champion de CSO, mis à part le bénéfice financier que j'en tirerait, ce sont des sensations que je ne peux avoir nul par ailleurs que je trouve."
Il existe pour certains, un idéal, un rêve : celui de pouvoir vivre une relation privilégiée avec cet animal qui inspire à la fois l'admiration, la force, l'élégance au naturel.
Je me dirige vers cet idéal équin, celui où le feeling, la compréhension et le naturel devront MAINTENANT être le mot d'ordre.
Pourquoi ? Parce que c'est mon désir le plus profond, d'être tel que je suis. Et pas d'être comme je le voudrais.
Je suis. Il en est donc ainsi. |
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Fin de la parenthèse.
Mon projet pour Valefore et moi, c'est de parvenir à un niveau respectable avec le moins d'artifices possible.
Pourquoi ?
Pas parce que j'ai envie d'attirer l'attention. Ce n'est aucunement mon but de fanfaronner en disant : "Ha ha ! Vous montez tous en mors/martingale/fers ! Et moi en side-pull et pieds nus, je vous ai tous cramés ! Ha ha !".
Sérieusement, j'ai passé l'âge de ce genre d'orgueil.
Mon unique but, c'est de montrer une alternative à ceux qui seront prêt au changement. Et uniquement s'ils le veulent...
Mon unique but, c'est de montrer que le mors n'est pas une obligation, que le fer n'est pas une nécessité, que faire sauter des barres à un cheval de 4 ans n'est pas une finalité.
Et qu'avec un travail intelligent, dans le respect de l'animal, on peut parvenir à un niveau tout aussi honorable que certains "cracks".
Changer de bord.
Aller du côté d'une approche douce, naturelle.
Pour cela, il faut changer toutes les mauvaises habitudes.
Oublier parfois beaucoup ce qu'on nous a enseigné au préalable, se voulant être au premier abord "la Solution".
Avec Valefore, je compte me lancer dans cette aventure équestre... La débourrer vers 4 ans/4 ans et demi, privilégier le dressage à pied et ne réellement commencer le travail monté que vers 5 ans, et ses premières barres à 5 ans et demi.
Elle sera débourrée en licol plat pour le dressage basique aux trois allures et les travaux les plus simples, puis en side-pull pour un travail plus affiné.
Et pour répondre au sujet de Pilgrim, elle sera pieds nus, tout simplement parce qu'elle n'a aucune raison d'être ferrée : aplombs corrects, corne résistante.
De plus, marcher pied nu, que ce soit pour nous humains ou pour les chevaux, permet d'éviter ce qu'on appelle les "jambes lourdes" car lorsque la voûte plantaire se pose sur le sol, la circulation sanguine remonte mieux le long des jambes.
De même, les semelles pour nous (pourtant bien plus souples que des fers pour nos chevaux) provoquent des chocs dans nos articulations.
Or si l'on compare une jambe humaine avec une jambe équine (je me baserai sur un antérieur puisque c'est l'avant-main qui porte le plus de poids), on remarquera que la jambe humaine est beaucoup plus "grasse" que la jambe du cheval. Nos jambes sont moins "sèches" que celles des chevaux. Cela signifie que nos articulations sont naturellement plus protégées des chocs (sans doute notre bipédie) de la marche.
Le cheval doté de fer subit à chaque pas la résonance du métal le long de ses membres, et cela s'en ressent forcément sur ses articulations bien moins isolées que les nôtres.
Notons ce que des rapports sur Wikipedia développent :
|  | Amortissement et protection
Le sabot, grâce à sa relative élasticité, joue un rôle majeur dans l'amortissement des chocs. Lors de l'appui, le poids enfonce la seconde phalange et l'os naviculaire à l'intérieur du sabot et tend à écraser le coussinet plantaire contre la fourchette. Celui-ci exerce, par l'intermédiaire des cartilages latéraux, une pression sur les parois latérales du sabot qui s'écartent vers l'arrière de quelques millimètres. Si la fourchette ne participe pas à l'appui (encastelure), ce rôle d'amortissement ne peut avoir lieu, ce qui engendre à la longue des boiteries. |
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Or avec un fer, la fourchette ne peut plus avoir le moindre contact avec le sol.
Prenez un sabot nu de profil : les glomes et la fourchette sont au même niveau que la paroi qui doit prendre contact avec le sol, justement pour ce rôle d'amortisseur expliqué dans la citation ci-dessus.
Dès lors que vous posez un fer, il y a une épaisseur bien supérieure (entre 0,5 et 1 cm) et la fourchette ne plus plus effectuer son rôle, d'où l'apparition de boiteries à la longue.
Il a également été prouvé que la corne se durcit au fur et à mesure de l'exercice demandé, et qu'elle s'adapte au sol.
Tout comme nous, si nous avions pris l'habitude de marcher pieds nus dès l'enfance comme certaines peuplades en Afrique, nous aurions une voûte plantaire parée à tout sol, aussi dur soit-il, et nous pourrions même courir sur des cailloux sans ressentir la moindre douleur.
(Le premier qui m'affirme avoir lu ce message en entier aura mon plus grand respect XD) |
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