je suis d'accord avec toi Euterpe sur ta vision de l'incroyable bonne volonté des chevaux.
On ne m'enlèvera pas de la tête que les chevaux rétifs ne le sont que parce qu'ils ont rencontré des cavaliers trop pressés, ou qui avaient des idées un peu trop arrêtées et peut être erronées sur la façon dont les chevaux fonctionnent.
Pour moi, je garde toujours en tête la phrase suivante : "pars du principe qu'elle va dire Oui, et prépare toi à lui re-expliquer mieux ta demande si elle ne comprend pas."
J'utilise quasi exclusivement le renforcement positif et ce que j'obtiens ne cesse de m'émerveiller. Par contre, c'est un budget en carottes

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La personne qui m'accompagne durant le débourrage (sécurité oblige) est un cavalier très expérimenté, d'équitation classique, qui a bcp débourré de chevaux. Et bien, il me laisse totalement faire à mon idée, depuis le départ, car il a l'esprit ouvert et voit surtout à quel point la jument est à mon écoute, sereine, et parfaitement confiante car toujours travaillée avec une grande progressivité (ça me vaut parfois des remarques des autres cavaliers, mais je m'en fous comme de ma première chaussette, les hennissements de contentement de ma jument en me voyant étant la musique qui couvre tout).
Pour répondre à une des questions de base : oublient-ils plus facilement ?
Je ne vois pas pourquoi ce serait le cas, quel que soit l'instrument qu'on utilise, leur mémoire est sollicitée de la même manière.
La différence c'est que parfois on les
oblige à faire plutôt qu'on ne leur
demande de faire (mais ça c'est indépendant de l'outil utilisé !) et je pense qu'une action
donnée par le cheval restera plus positivement dans sa mémoire et il sera plus enclin à le redonner facilement ensuite que quelque chose qu'il aura fait contraint.
Non pas parce qu'il en a été contraint, car on ne sait pas comment les chevaux prennent psychologiquement les choses, mais surtout parce qu'au bout du compte, il ne s'est parfois même pas aperçu qu'il avait fait quelquechose, au milieu des différentes tractions et tiraillements qu'il a ressenti. Alors que s'il le donne, son cerveau aura effectué une recherche active pour retrouver ce qu'il sait être la réponse.
Qui sait ce que pense un cheval quand on lui demande de faire une épaule en dedans ? Nous on sait pourquoi on lui demande de se plier dans tous les sens, mais pour lui, quel sens cela a ?
Alors que lui "Demander" nécessite qu'il DONNE et non pas qu'il cède, mécaniquement. Certes, la cession doit être utilisée au départ pour lui indiquer la bonne réponse à une demande, mais rapidement, il aura compris qu'à une demande X, correspond une réponse adaptée et il suffit ensuite de suggérer, d'attendre cette réponse et de récompenser largement pour que ce soit gravé dans sa tête.
Une anecdote : on en est à la 5ème séance montée. Entre la 4ème et la 5ème, on a dû interrompre près de deux semaines. Elle n'avait rien oublié des départs et arrêts à l'assiette, ni des commandes de direction à la jambe. A la fin de cette 5ème séance, elle m'a fait cadeau de trois magnifiques pas de reculer exclusivement demandés à l'assiette. Pas de mains, pas de jambes, juste un licol et une jument très à l'écoute et qui a envie de faire. J'ai eu un petit moment de fard quand le pro m'a demandé comment je lui avais appris ça

!