|  | | et vive l'anthropomorphisme!!! Venir nous dire qu'on ne les connait pas pour ensuite leur attribuer des émotions humaines!!! |
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Du tout, c'est un cruel manque de connaissances de ta part, ou alors tu n'as vraiment pas compris mes propos, car je suis la PREMIÈRE à dire que le cheval n'a que de brèves émotions, mais en aucun cas des sentiments (je pourrais en faire un laïus bien détaillé ici pour te prouver que je ne joue pas dans l'anthropomorphisme, mais je ne pense pas que le hors-sujet serait apprécié... si tu veux que je te l'envoie par MP, je le ferai).
Quand tu reviens du boulot le soir, que tu as eu une journée de merde, que ton patron t'a fait chier, que tu as tout juste retenu un "va t'faire voir gros connard" et que tu bouillonnes de frustration, quand tu vas voir ton cheval le soir, rien qu'à ta voix, même si tu tentes de te contrôler, il sent ta colère refoulée, ton amertume et ta violence interne.
Pour survivre dans la nature, le cheval a dû apprendre à percevoir le moindre changement d'humeur, le moindre battement de coeur irrégulier, la moindre émanation de phéromones.
Pourquoi à certains moments, les zèbres vont fuir les lions alors qu'à d'autres moments, ils vont brouter à côté d'une tribu ?
Parce qu'il arrive à percevoir le rythme cardiaque des chasseurs, la moindre nuance de leur attitude et qu'ils savent très bien quand c'est l'heure de la chasse et quand c'est l'heure de la ronde quotidienne ou du repos.
Les équidés ont développé un réel 6e sens qui leur permet donc de nous cerner totalement.
Une baffe n'est que le symbole de la peur, de la communication coupée et de la crainte de se faire écraser.
Si l'on n'éprouve aucunement ces craintes, alors par notre simple attitude, on peut remettre à l'ordre un cheval.
Je ne parle pas dans ton cas puisque tu nous as dit que tu étais handicapée, mais pour un individu valide à 100%, rien qu'en maîtrisant son corps et son attitude, en perdant ses automatismes de prédateur et en prenant conscience que le moindre geste, la moindre moiteur, aura son impact sur le cheval, il peut mettre tous ces atouts de son côté et éduquer un cheval sans jamais lever la main sur lui.
Valefore est une jument dominante.
1m70.
Pas loin de 600kg.
Arrivée raide sauvage, traumatisée et violente avec l'Humain, parce que l'Humain l'avait violentée.
Pas une seule fois je n'ai été à la main sur elle, malgré parfois ses signes d'hostilité. À la première oreille plaquée, ou au premier naseau crispé, je cessais ce que j'avais entrepris car je comprenais qu'elle agissait ainsi parce qu'elle se sentait agressée.
On ne pouvait pas la toucher, encore moins la panser ou la caresser.
Aujourd'hui, 18 mois plus tard, je la panse en totale liberté, je la masse, je la caresse, je la gère entièrement de par mon attitude. Si elle tente d'échapper à mon contrôle, soit, je la laisse s'exprimer, mais je reviens toujours devant elle pour la précéder et la ramener sur son lieu de pansage et terminer tranquillement ce que nous faisions.
À ma voix, je lui explique que plus vite elle se laissera faire, plus vite elle rejoindra ses copains de pré.
Tu le croiras sans doute pas, mais ça marche.
Pour le rappel : c'est une pouliche KWPN au sang très, très chaud, qui a été frappée et malmenée la première fois que l'Humain l'a rencontrée pour la jeter dans un camion et l'endormir au fusil de sédatif, qui a une taille et un poids conséquents et qui n'a jamais hésité à dire "merde" à l'Humain suite à sa première rencontre qu'elle a vécu comme une douleur et une trahison.
Certains dans la pension-club où elle se trouve ont essayé de lui coller des baffes quand elle essayait de les taper. Cela ne l'a jamais empêchée de réitérer.
Le jour où j'ai travaillé ce problème avec elle, dans le calme, sans hausser le ton et sans la rabrouer, elle n'a plus jamais recommencé.