Miroir4655:
je parlais plus en général que pour ton élevage, j'ai bien conscience que les poulains onc ne sont pas légions dans ton élevage... mais toi qui pratique les 2, vu le contexte économique actuel, tu pense que c'est plus intéressant de produire un onc ou un oc pour un éleveur de chevaux orienté loisir?
Vaste question....
Un cavalier de loisirs va s'attacher aux qualités du cheval, solidité sur le plan physique et équilibre sur le plan mental (ce qui ne veut surtout pas dire neu-neu...) et les origines... il s'en moque un peu.
Maintenant, dans les cavaliers de loisirs, il faut faire la différence entre ceux qui ne souhaitent faire que de la balade (et à qui un onc conviendra parfaitement), et ceux qui montent en club, ont envie de progresser, de sauter quelques obstacles, de dérouler une reprise de dressage ou de boucler un CCE. Ceux là vont se tourner obligatoirement vers un OC avec les mêmes qualités physiques et mentales, en se moquant aussi un peu des origines...
Après on passe dans la catégorie des amateurs et des pros et on parle de plus en plus de cheval de sport...
Donc en fait, il s'avère que je pratique les 3 et non les 2:
*très peu de chevaux de balade
*un bon pourcentage de chevaux de loisirs OC capables de tourner sur du 110 sans problème
*encore quelques chevaux de sport achetés en grande majorité par des pros clients depuis des lustres
Alors OC ou ONC....?
Un peu d'histoire.... Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, les oc et les onc n'existaient pas.
Il y avait les chevaux à papier, ceux qu'on appelait les demi-papier (CS = cheval de selle issu d'un père agréé et d'une mère sans papier) et les chevaux sans papier
Pour avoir un cheval à papier, donc autorisé à sortir en compétition, il fallait faire saillir impérativement sa jument par un étalon agréé (HN pendant longtemps puis peu à peu quelques privés agréés). Avant l'expansion de l'IA, les éleveurs se tournaient le plus souvent vers les étalons les plus proches... et je vous passe la liste de toutes les m***** qui pouvaient être mises à la disposition des éleveurs. A ce demander si ces SF avaient plus de qualités que certains onc d'aujourd'hui....mais bon.
Déjà à l'époque, je me souviens avoir produit ce qu'on appelait du CS (cheval de selle) car j'ai été l'une des premières (si ce n'est la première) a utilisé des étalons étrangers (Holsteiner, KWPN...) non agréés en France. Ce qui m'a porté chance puisque quand De Siejm a remporté une médaille d'Or aux JO... j'avais déjà 2 produits de son père, CS, que je n'ai pas eu de mal à vendre....
Après, il y a eu un mouvement d'ouverture vers les étalons étrangers, toujours soumis à agréement des HN...
puis seulement et c'est assez récent, une ouverture complète et la possibilité d'utiliser des étalons non agréés pour produire de l'OC...
En fait, après n'avoir élevé que des chevaux de sport, l'âge venant je me suis en partie reconvertie dans le cheval de loisirs... avec un peu d'avance sur mon temps puisque aucun des étalons agréés sur le marché n'avait été sélectionné en fonction de cette discipline. A l'époque d'ailleurs, la seule distinction faite était: cavaliers de concours et cavaliers de balade... et ceux-ci devaient faire avec les mauvais chevaux de concours!
J'ai donc agréée mes propres étalons et sélectionné mes juments... pour produire de l'onc de loisirs jusqu'à ce que la réglementation change et qu'ils puissent devenir OC....
Alors oui, aujourd'hui il faut faire de l'OC... pas par conviction, mais parce cela ouvre des portes... dans un contexte qui a bien (ou moins bien...) évolué.
Cela ne changera rien à la qualité du cheval et à la manière dont il a été élevé; cela ne changera rien non plus quant à sa valeur...
Elle a bien ri la proprio de Tatanka, ma tachue onc, quand lors d'un stage on lui a fait de gros compliments sur sa jument, demandant même si c'était une Limbo (ou autre célèbre KWPN) et qu'elle a répondu:
"Non, c'est une Neruda!"
Cela arrive régulièrement, qu’une visite d’achat ne se passe pas comme prévue, que l’élevage, sa philosophie, où les chevaux qui y sont ne conviennent pas, qu’on ne trouve tout simplement pas chaussures à son pied. C’est bien pour cela qu’avant d’acheter un cheval on se rend sur place, on observe voire on essai, on fait appel à un vétérinaire… Tu as eu ton libre arbitre du début à la fin, on n’achète pas un cheval parce que d’autres l’on fait et sont satisfaits. 
