10 mois plus tard me revoilà ici.
Je ne suis donc toujours pas partie de chez macdo et visiblement, je m'y sens bien. L'équipe s'est modifiée, beaucoup de personnes (des anciens principalement!) sont partis et je ne vais pas mentir en disant que ça fait beaucoup de bien. De manière générale je m'entends bien avec tout le monde et bizarrement, je vais partie des anciennes.
Depuis quelques temps des évolutions se prévoient. Deux des anciens en cuisine ont passé leurs FL1 et leur FL2, ils sont donc en "mise en situation" et dans un mois, ils auront leur diplôme pour passer manager. Ce sont vraiment de bonnes personnes, je suis très heureuse de les savoir à ce niveau et c'est un réel plaisir de travailler avec et pour eux.
De fait les nouveaux patrons ont une ligne de conduite pour leur entreprise. Ils ne souhaitent plus de turn over comme on le connait dans ce type de restaurant, ils veulent des gens fiables, sur le long terme et donc, faire remonter des gens.
Cela fait maintenant 4 mois que mon directeur (anciennement mon manager) me répète et me dit qu'il est heureux de travailler avec moi et qu'on va travailler très longtemps ensemble. Qu'on ira loin. Le 28, les franchisés m'ont convoquée, ainsi que 3 autres personnes. C'est à ce moment-là qu'ils m'ont expliquer vouloir convoquer celleux qu'ils envisagent de faire monter, d'abord formateurs puis swing (responsable de zone) puis manager. Ceux qui ne veulent pas atteindre le plus haut post ne sont, pour eux, pas digne de rester dans l'entreprise, en tout cas pas en tant que formateur. BREF !
Et j'ai appris que j'étais l'élue. Mon directeur veut que je passe swing sans passer par la case formatrice et il mise vraiment tout sur moi. Tout les managers/swings m'ont fait comprendre que j'étais prioritaire pour toute prochaine évolution, qu'ils étaient tous ravis de bosser avec moi.
Aujourd'hui je venais travailler comme à mon habitude quand mon directeur m'a prise à part une première fois. Comme A. est en mise en situation seul comme manager, il compte sur moi pour superviser le comptoir et les filles. Si pas de voiture on fait du ménage, du rangement, on ne reste pas à discuter ni à rien faire. Chacun reste à son poste et aide celleux qui en ont besoin, on limite l'intonation de voix. Je dois prévenir B. que si elle ne vient pas cet après-midi, un justificatif sera demandé si non ce ne sera pas un avertissement mais une sanction directement. La journée commence bien.... Le rush se passe, je réponds au téléphone, je suis un peu en prise de commande drive et je dois sortir à la tablette. En rentrant plus trop de voiture, je demande donc à ce que L. aille me faire les pleins (j'avais déjà préparé la liste et le chariot était déjà dans le stock). Elle m'a répondu "si j'ai le temps, mais là j'attends que le chaud arrive... pis la flemme!".
Personne, ni le directeur ni le manager ne m'ont soutenu, donc forcément, je me suis tapée les pleins. J'ai fait les pertes OK. J'ai demandé que dès que personne, quelqu'un me fasse le sol ce serait sympa. . . J'ai entendu les oiseaux siffler. Mon directeur m'a alors convoqué en me disant que je devais commencer à faire ma place, à ordonner des choses, à encadrer. Bah ouais, mais là aujourd'hui je suis encore équipière. Il a beau me dire "je te donnerai les éléments pour te faire ta place!" bah c'est pas le cas pour le moment...
Le soir se passe, j'aide E. pour sa première fois en plonge en plus d'être à droite à gauche, je commence ma ferme. Je sais que B, M et Em sont mes pré-fermes, c'est à dire qu'elles commencent à envoyer et nettoyer des choses pour m'avancer quand ce sera l'heure de fermer. A 18h j'ai demandé à M de me faire mon sol, elle m'a répondu "on verra si j'ai le temps parce que je pars bienôt". Je lui ai gentiment répondu qu'elle n'avait plus de voiture, que nous étions fermés et qu'en 10min, elle pouvait bien commencer à faire les seaux et prendre la brosse. BAH NOOOON
De 18h à 18h15, le manager en formation les a laisser taper leur repas, préparer leur repas, avoir la tête au dessus des cuisines pour vérifier leur boulot
et c'est Em qui m'a aidée un peu, seule.
Du coup j'ai chopé le manager gentiment, il n'a su quoi répondre et BIM, le directeur était derrière moi. Bah tant pis, j'explique. Il nous dit que ça il ne tolère pas du tout, qu'il est entièrement d'accord avec moi et que si personne ne me soutient, jamais elles n'écouteront quoi que ce soit, qu'à un moment il y a des limites et que s'il commence maintenant à être trop gentil il se fera bouffer et il fera tomber tous les autres avec lui !
Plus tard, je suis seule avec le directeur au comptoir, je le sens en colère et je lui dit de m'expliquer ce qui va pas en lui préparant son latte avec deux sucres. Il m'a dit qu'il était très en colère, qu'il allait "la défoncer" en parler de B et qu'il n'en pouvait plus de cette fille. Evidemment on se connait, il s'est permis d'avoir ces propos uniquement parce que c'est moi et qu'on était que tous les deux. Il m'a dit qu'il était contrarié qu'on me fasse ainsi défaut, que je ne devais pas me laisser faire, que je méritais bien mieux que leur peu de considération et qu'en gros "fallait pas toucher à son poulain"....
Moi évidemment je suis sortie du boulot très en colère. J'ai une pression, je suis la priorité des patrons, je suis le poulain du directeur, mais moi, je suis pas à ma place. Du moment qu'on ne me donnera pas les éléments pour avoir de l'autorité, jamais je ne serai entendue. Et le directeur à beau "ne pas vouloir être la bête noire", bah j'ai pas envie non plus
Bref, j'adore mon équipe de manière générale, j'adore mon boulot, tout à bien changé en 10 mois et franchement, je n'ai pas envie de partir, ça c'est certain. Mais les monts et merveilles que l'on me promet et pour lesquels je me donne à fond ne correspondent pas du tout avec une partie de la réalité de terrain !
