Merciii

!
En même temps souvent les sentiments tristes sont les plus inspirants ^^ enfin je trouve.
Ah et la suite
Tennesse !
( en même temps comment ne pas vouloir la suite d'un texte sur HP

. Bon par contre, juste petite correction, la mort des parents de Harry a lieu le soir d'Halloween ^^ )
De mon coté je bosse depuis bientôt 5 ans sur un roman, j'avance très lentement parce que je veux à tout prix finir le scénario avant de m'y mettre.
Mais si vous voulez bien me donner votre avis, voilà le prologue !
- Parce que sans musique c'est tout de suite plus fade -
Le Dernier Testament.
Numéro 1. Tania avait toujours été le numéro 1, du moins c’est ce que les visions persistaient à lui dire. La première, celle qui souffrait avant les autres. Celle que l’on venait trouver en première pour déchirer le voile fragile de sa vie tranquille.
Cela avait toujours été ainsi, mais elle n’en était pas ravie pour autant. Une vie calme, sans souffle réel, mais sans tourments, qui s’effondrait comme un château de cartes pour ne laisser place qu’à la fuite. Autour d’elle Tania entendait le bruissement doux de l’air qui se froissait sous la course des Chimères. Le lourd martellement de leurs membres pourtant fantomatiques sur la terre brûlante.
Elle courait ; elle ne pouvait pas se laisser attraper, cette certitude pulsait dans son cœur fébrile. Cela avait commencé voilà quatre ans déjà. Elle n’était encore qu’une enfant, s’étant à peine approprié avec délice ses quatorze années de vie. Et les visions avaient commencé. Celles d’un passé incroyablement ancien qui lui semblaient pourtant si colorées, comme si elles lui venaient du jour précédent.
La première vision lui avait montré son double, le regard flou, guettant son dernier soupir tremblant. Son corps était différent, pourtant elle savait sans le moindre doute qu’il s’agissait bien d’elle. Tout comme elle savait qu’elle serait semblable à cette familière inconnue dans quelques années. Oui, c’était bien elle, ou du moins celle qu’elle pourrait devenir si elle continuait sa vie paisible. De longs cheveux d’un châtain presque doré, et des yeux aussi sombres que deux gouffres sans fond, un corps fin, menu, sur lequel naissait doucement une effrayante fleur pourpre. Mourir seule, la chair ensanglantée. La vision dans laquelle elle refusait de voir l’avenir et pouvait difficilement penser contempler le passé lui déplut immédiatement. Le poignet de la mourante s’était levé dans un sursaut, dévoilant le chiffre romain « I » qui y était inscrit à l’encre noire. Et Tania avait alors tressailli en observant six mains se tendre vers la sienne avec calme, et douceur. Six mains marquées comme la sienne. Comme des animaux destinés à l’abattoir. Comme de simples articles patientant en rayon.
Mourir entourée, la chair ensanglantée. Voilà qui lui avait semblé bien plus intriguant.
Des hommes et des femmes observaient avec peine, mais sérénité – ce qui la vexa quelque peu – ses derniers instants.
Une fille un peu plus jeune dont l’épaisse chevelure sombre l’avait tout de suite fasciné s’était assise rapidement à ses cotés. Son poignet gauche était orné du numéro « VI », et ses yeux d’un gris très clair s’étaient posés sur son visage avec une tendresse infinie. Tania avait senti son cœur répondre instinctivement à cet amour surgi d’une vision folle, bondissant avec agitation dans sa poitrine. Une sœur. C’était cela, d’avoir une sœur, qu’elle avait dès lors souhaité protéger de toutes ses forces. Mais le ridicule de la situation ne lui avait pas échappé ; une gamine de quatorze ans souhaitant protéger une jeune femme de plus d’une vingtaine d’années qui n’existait probablement que dans cette vision ; cela n’avait aucun sens.
«
Ecoute, Léthée… » avait commencé la mystérieuse alliée, avant de se reprendre, sous le regard faiblement réprobateur de la mourante.
«
Pardon. Lily… Léthée… Quel que soit le nom que tu souhaites porter cette fois-ci. Nous savons tous que cela commencera par cette vision. Nous ne pouvons échapper au cauchemar de nos morts, et c’est là l’un de nos trop nombreux fardeaux. Alors pour cette fois, autant t’épargner un entretien avec les lieutenants de ton cher père.»
Les voix autour de la jeune fille s’agitèrent, avant de s’apaiser, laissant un silence attentif accueillir les prochaines paroles du numéro VI.
«
Résumons donc cela rapidement ; tu es le numéro I, ton père est un Déchu. Tu vas certainement mourir une fois de plus, poignardée par un des lieutenants de l’Adversaire. Tu seras la première à retourner à la vie, la première à te souvenir de tout, et l’ordre ne peut être changé. Les Chimères, agents des Immortels, et certainement quelques stupides démons te prendront en chasse lorsque la malédiction s’éveillera. Tu ne pourras rien faire pour te battre contre eux, seulement fuir, et surtout, trouver l’entrée de notre monde. Je ne sais toujours pas comment tu fais cela, mais tu arriveras ensuite sûrement à te débrouiller toute seule. Ne fais juste pas ta maline en essayant de combattre, cela n’a pas bien fini la dernière fois. »
Sur ces mots, un faible sourire étendit les lèvres du numéro I, et celle-ci laissa ses doigts se refermer doucement sur le poignet marqué de la fascinante jeune femme dont les joues étaient désormais scintillantes de larmes.
«
Merci. J’espère ne pas avoir à renaître pour vous voir souffrir encore une fois. Essayez d’apaiser la Malédiction, cette fois. »
Il y eut quelques hochements de tête, et de nombreuses mains marquées s’étaient tendues pour lui offrir un dernier réconfort. Lily, ou Tania, ou qui qu’elle puisse bien être, leur avait offert un dernier sourire, avant de murmurer au numéro VI.
«
Je compte sur toi, petite sœur. A bientôt. »
Ce fut la première vision de Tania. Et de ce souffle incongru, les cartes qu’elle avait soigneusement empilées en un château qu’elle croyait imprenable s’effondrèrent. D’autres images suivirent. Certaines étaient bien plus brèves ; des rires tendres entre certains de ces étranges personnages, des murmures et des cris qui résonnaient alors pendant des heures dans son esprit, sans qu’elles ne parviennent à leur donner un sens. D’autres semblaient venir d’existences plus anciennes encore. Des morts, du sang, et une course sans fin contre le temps, et surtout, contre la Malédiction. Tania n’en savait encore que peu de chose ; il s’agissait visiblement d’une punition que le ciel avait lancée contre les enfants des Déchus, les principaux lieutenants de Satan. Mais en quoi consistait-elle, elle n’en savait encore rien. Seulement, aujourd’hui, 3 ans après cette première vision, la malédiction s’était éveillée pour elle, et désormais, elle ne pouvait que courir, courir le plus loin possible des chimères, alors que son poignet brulait d’un étrange chiffre romain.
Trouver leur monde, avait dit le numéro VI.
Ses pieds frappèrent le bord du précipice. Puis tout ne fut plus que chute.
Trouver leur monde.
Si seulement.
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