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POST OFFICIEL DE L'ÉCRITURE. -nouveau lien-
Posté le 26/07/2013 à 20h56
Premier jet, en 10 minutes. Pas mal comme sujet pour commencer. Dites moi ce que vous en pensez!
"Lorsque je me réveillais, j’étais allongée sur une surface lisse et dure. Je gardais les yeux clos.
Quelque chose semblait avoir changé. J’entendais les craquements discrets de pas, une seule personne, sur ce qui semblait être un vieux plancher massif.
En tendant l’oreille, je distinguais le bruit du vent dans les feuilles des arbres au dehors. Cependant, en écoutant mieux, je me rendis compte que je distinguais tout.
Le crissement des dents d’un prédateur sur les os de sa proie, les clapotis de l’eau, les bruits de véhicules au loin, la présence de nombreux êtres vivants autour de moi, des animaux, des enfants, quelques adultes, de la musique.
Laissant mon cerveau accomplir sa fonction première, je stagnais dans une immobilité totale afin de me remémorer certains détails qui me semblaient cruciaux.
Je prêtais attention au bon fonctionnement de tous mes membres. Sans effectuer aucun mouvement, les yeux toujours fermés, je pus constater que mes bras fonctionnaient toujours. Mes jambes également, mais différemment.
Prise d’un affreux doute, j’ouvris les yeux et les braquais directement sur mon corps. Horrifiée, distinguant avec peine et douleur mes jambes rassemblées dans un étau d’écailles dorées, un cri long et déchirant me traversa la poitrine.
Quelques secondes plus tard, quelqu’un entra dans la pièce ou je me trouvais, celle-ci s’illumina. On s’empara de moi. Secouée, je me débattis quand une décharge électrique atteint mon cœur. J’eu seulement le temps de graver dans ma mémoire le visage de la femme qui me maltraitait ainsi que je m’évanouis.
Je me réveillais à nouveau, mais cette fois dans un environnement chaud, humide et bruyant. Je ne perdis pas de temps cette fois et ouvris directement les yeux pour me retrouver au-dessus d’un vide de plusieurs mètres avec comme seule réception une piscine d’eau bleutée.
Amorçant un mouvement de recul, je fus retenue et plaquée au sol par la femme de tout à l’heure.
- Si tu ne sautes pas dans cette piscine, c’est le taser. Cinquante mètres ce n’est pas la mort et ça veut dire 50 000 euros pour moi. Taser et torture ou le saut, à toi de choisir. Compris ? Me lança-t-elle.
Si je pouvais en effet choisir la torture à la place de ce saut de la mort, j’étais trop faible pour prendre cette décision.
Jetant un ultime regard à mes jambes, à ma queue de poisson, je plongeais, appréhendant de ne trouver que la mort au bout.
C’est seulement quand j’émergeais à la surface de l’eau, acclamée par le public, que je compris que je venais de me condamner.
J’étais condamnée à effectuer inlassablement le même saut, à être exhibée comme une bête sauvage, un monstre.
Pas assez courageuse pour me l’infliger, je regrettais la mort."