Chachagirl, c'est toujours dur à entendre. Quand mon cheval (mon premier, mon chéri) a eu ce diagnostic, j'en ai pleuré aussi. Naviculaire, lui qui n'avait pas grand chose d'un cheval de sport, qui ne travaillait que deux fois par semaines... Et pourtant, atteinte osseuse importante aussi. Diagnostiqué à 10 ans. Il l'avait sans doute depuis un moment, mais comme c'est un dur à cuire, il ne boitait pas (Le véto était même limite de lui faire un contrôle anti-dopage vu sa faible boiterie par rapport à l'atteinte). Je le regrette, s'il avait boité tout de suite, j'aurais arrêté certaines activités, dont l'obstacle, immédiatement, et ça aurait peut-être dégénéré moins vite.
Et quand en plus tu tombes sur un véto super intelligent et "amoureux" des animaux qui te dit: "certaines personnes préfèrent les garder comme tondeuses à gazon que de les abattre", et cela avec une sorte de mépris, ça fiche un coup.
Direction, un autre véto, plus humain, qui a confirmé le diagnostic mais a eu au moins la délicatesse de présenter les choses autrement.
Bref, cheval mis en retraite, même si pendant deux ans, je l'ai monté un peu parfois, en liberté, ou pour faire des choses qu'il aimait particulièrement. Il a 24 ans maintenant, et même si le diagnostic a été dur à entendre, même si je ne peux plus le monter, il est toujours là, il pète la forme, il saute les clôtures

et c'est le dominant incontesté du groupe. Il a appris plein de choses aux chevaux plus jeunes: à monter dans le van, à rester à leur place vis à vis de nous, à se laisser attraper au pré... C'est lui qui est là pour la distribution de nourriture et qui nous facilite la tâche en obligeant les autres à patienter. Et on se dit régulièrement (surtout en raison d'un autre cheval qui lui est assez agressif) qu'heureusement qu'il est là. Et que même s'il ne travaille plus, il est finalement bien utile. On se demande même parfois comment on aurait fait sans lui.
En fin de compte, j'ai autant de plaisir à juste le regarder dans son pré, à lui amener ses carottes ou à le regarder faire la course avec ses copains que j'en avais à le monter.