Éviter l’anthropomorphisme

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Bonbon17

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Éviter l’anthropomorphisme
Posté le 11/09/2013 à 00h08

Bonsoir a tous !... un sujet qui me tien a coeur
Bonne lecture

Une des plus grandes difficultés que nous pouvons rencontrer pour comprendre le fonctionnement et les comportements du cheval réside dans notre façon de penser.

Nous pensons comme des humains, avec des notions typiquement « humaines », des critères propres à notre société occidentale actuelle et des valeurs issues d’un héritage judéo-chrétien européen qui a forgé notre manière de penser au cours des siècles.

Et très maladroitement, souvent nous avons tendance à attribuer au cheval un mode de fonctionnement qui ne lui correspond absolument pas et qui altère profondément la compréhension que nous avons de lui.

Chaque cheval est différent et les points d’observation sont innombrables et variables selon les individus et les situations.

Il est cependant primordial d’éviter tout anthropomorphisme dans cette étude du cheval que nous allons mener :

Pour que celle-ci soit juste et efficace, il faut éviter d’examiner les réactions et les attitudes du cheval en fonctions de nos critères humains car il y a des notions humaines qui n’ont pas d’équivalent chez le cheval.

Ainsi un cheval qui chasse un de ses congénères parce qu’il veut garder toute la nourriture pour lui n’est pas « méchant » : c’est une attitude normale dans le monde animal qui obéit à la loi du plus fort, la loi du chef.
Dans la nature, la survie est essentielle. Les individus faibles sont éliminés ou relégués en position subalterne.
En revanche, un tel cheval nous permettra d’observer son caractère dominant, élément intéressant pour nous qui souhaitons travailler avec lui : notre attitude face à lui devra tenir compte de cette information qui est importante dans la mesure où c’est nous qui allons occuper la place qui est la sienne avec ses congénères.

Prenons comme autre exemple la gentillesse au sens où nous l’entendons en tant qu’humain : un cheval avec lequel nous sommes « gentil » car nous lui donnons des friandises, et qui nous mord, n’est pas « méchant », il est cheval et fonctionne comme un cheval. Il ne nous considère d’ailleurs pas comme « gentil », mot qui n’a pas de sens réel pour un cheval, mais comme un distributeur de friandises qui ne lui impose aucune limite, donc sans aucun positionnement déterminé.
Dans ce cas, il va agir comme avec ses congénères, de manière très « égoîste » (encore une notion parfaitement humaine), et imposer sa volonté qu’il peut effectivement exprimer en mordant, comme il le ferait avec un autre cheval pour prendre sa place et accéder à la nourriture.

Dans ce cas-là, simplement frapper et chasser le cheval ne résout en rien le problème de fond qui est le positionnement que nous avons l’un par rapport à l’autre.

Si nous poursuivons notre vision humaine de la gentillesse, nous considérons que la gentillesse appelle la gentillesse en retour. Quelqu’un de gentil est inoffensif, ne fait de mal à personne et permet d’offrir une présence agréable et sécurisante. Si nous sommes gentils avec les autres, les autres seront gentils avec nous également par charité humaine et éducation sociale.
Mais si cette idée de la gentillesse peut trouver une résonnance et parfois une réalité dans notre monde humain, elle ne correspond pas du tout à celui des chevaux. Pour les chevaux, le mot « gentil » n’a pas de signification. Un cheval n’est pas « gentil » au sens où nous l’entendons et il ne va pas être « gentil » avec nous par reconnaissance, parce que nous sommes gentils avec lui.
Un cheval fonctionne par hiérarchie.

Il est ou dominant ou dominé. Ce qui le préoccupe avant tout, c’est sa place dans un groupe pour savoir quelles sont les attitudes qu’il va devoir adopter ou quelle est la fonction qu’il va devoir assurer.
Il a besoin de savoir en priorité qui va le guider, le diriger et le protéger en cas de danger, quel est celui qui prend les décisions pour le bien de tous. Etre « gentil » avec un cheval ne lui suffit pas, il faut assurer sa protection et sa sécurité, donc être gentil, oui, bien sûr, mais surtout fort et solide.

Un cheval qui vide son cavalier à la moindre occasion n’est pas « vicieux », il profite d’un moment de faiblesse, d’une faille de son cavalier, pour se débarrasser de lui.

Alors comment analyser cela ?

C’est pourtant clair : le cheval manifeste son désagrément, son inconfort, son désaccord par rapport au fait de porter quelqu’un sur son dos.
Evidemment, cela ne nous arrange pas vraiment car nous souhaitons monter ce cheval, mais son comportement est tout-à-fait « normal » pour un être vivant digne de ce nom et qui n’apprécie pas le traitement que nous lui infligeons, à savoir, monter sur son dos et vouloir l’utiliser à notre guise.

Alors que faire ?

Il y a deux solutions :

la plus courante, le soumettre, et donc « éteindre » et faire taire l’individu qui s’exprime ...

... ou le faire adhérer à l’équitation en modifiant le schéma mental qu’il en a, en lui faisant apprécier d’être monté, en lui faisant partager les activités équestres avec nous, mais cela correspond à une toute autre démarche qui prend en compte l’individu qu’il est, avec respect et dignité.

Encore une fois, cela pose la question de nos valeurs et nous propose de faire nos propres choix en regard du statut que nous accordons aux animaux en général et au cheval en particulier.

Voici encore une notion très humaine, l’envie de reconnaissance de la part du cheval, l’envie que le cheval agisse d’une certaine manière car nous lui avons accordé beaucoup d’attention, de soins, de prévenance, et malgré tout, le cheval nous ignore, ou s’en va et nous ressentons alors de grandes frustrations, voire un sentiment d’injustice, notion également parfaitement « humaine ».

Mais ce que nous avons apporté au cheval, il l’a certainement apprécié, et il l’a accepté avec plaisir, mais il est cheval avant tout, il ne va pas calculer son comportement à notre égard parce que nous lui avons accordé du temps et de l’attention, il ne nous doit rien. Et il n’est pas « ingrat » pour autant, il fonctionne comme un cheval.

C’est ainsi que certaine personnes attendent et espèrent que le cheval va les « aimer » pour elles-mêmes, comme le font les chiens. Un chien est un chien, et un cheval est un cheval. Ce sont deux espèces différentes, qui ont des modes de fonctionnement très opposés.

Un chien s’attache inconditionnellement à son maître, et même si celui-ci est brutal et le frappe tous les jours, le chien, même malheureux, restera attaché à lui, souffrant de sa triste condition mais résigné à la fidélité.

Un cheval n’est pas un chien. Il peut s’attacher très fortement à un humain, mais contrairement au chien, cet attachement exige du respect et de la constance de notre part. Il ne résistera pas à des « trahisons », à des sautes d’humeur, à des caprices, à des irrégularités de traitement.
Et il exige un investissement réel de notre part, un échange, un dialogue, pour nourrir et entretenir ce lien à la fois subtil et puissant qui va nous relier à lui.

Il ne faut pas attendre du cheval autre chose que ce qu’il peut donner. Et il peut donner énormément mais ce n’est pas lui qui demande et qui attend quelque chose de nous, c’est bien nous qui avons envie et besoin de lui.

Le cheval ne choisit rien, il nous subit. Nous l’avons acheté et nous décidons unilatéralement de son sort, sans lui demander son avis, et nous lui imposons notre volonté de manière arbitraire, en refusant toute manifestation de colère ou de refus de sa part.
Il est donc souhaitable, pour le bon fonctionnement du binôme que nous allons constituer avec lui, de faire l’effort d’essayer de le comprendre en tant que cheval, mais aussi individu différent qui doit s’adapter et vivre parmi les humains, ce qui n’est pas toujours facile pour lui.

Il y a ainsi un certain nombre de notions très « humaines » d’après lesquelles certains tentent vainement de comprendre les chevaux et qu’il ne faut pas hésiter à remettre en cause.

Pour comprendre comment se comporter avec un cheval, il faut apprendre et comprendre comment pense le cheval.

C’est nous qui l’invitons dans notre monde, il n’y est pas forcément à l’aise. C’est donc bien à nous de faire l’effort de nous adapter à son fonctionnement pour pouvoir ensuite lui expliquer le nôtre.

Edité par bonbon17 le 11-09-2013 à 00h43

Pouneypower

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Éviter l’anthropomorphisme
Posté le 16/09/2013 à 19h15


gaby790 a écrit le 16/09/2013 à 15h26:


Moi je comprends pourquoi l'anthropomorphisme fait si peur. Comme tu dis, ça permet de faire réfléchir sur la condition équine, mais pas dans le bon sens!
Quelqu'un d'anthropomorphiste va dire que son cheval sera mille fois plus heureux dans un box 4 étoiles avec une jolie mangeoire, contrairement au pré ou c'est sale, il y a de la boue, parfois il pleut. Nous on a besoin du confort de notre chambre, notre maison. Les chevaux n'ont pas besoin de confort ou plutôt, ils n'ont pas besoin de ce confort là. Pour un cheval, quoi de plus agréable que d'aller se rouler dans la boue? Et là, même pas besoin d'essayer de penser cheval pour observer cela.

On a beau manquer de connaissances sur les chevaux, on sait quand même que la base de leur vie est dehors. Il n'y a qu'à regarder les chevaux au pré avec un abri. La majorité restent dehors qu'il pleuve, vente ou neige.

Alors l'anthropomorphisme conduit à ce genre de résultat. Cheval en box la majorité du temps. Par exemple.

Ou encore, en prenant pour exemple le chien qui porte un tutu et des petits nœuds. La mode c'est notre truc à nous, les humains. Mais NON, la propriétaire de "Dior" ne devrait pas prétendre qu'il adooooooore son petit survêtement. Dior aimerait sans doute être posé par terre 5 minutes pour aller jouer à la balle ou renifler les odeurs de gibier.

Ce sont peut-être des cas extrêmes que je cite là. Sauf qu'il existent, et ne sont pas si rares. Alors, je pense que l'anthropomorphisme ça a de bonnes raisons de faire flipper quand on voit ce que ça donne...


Je vois ce que tu veux dire et je ne peux pas dire que je ne suis pas d'accord avec toi, mais pour la reflexion je vais me faire l'avocat du diable

Par ex, tu dis que si on refléchie en tant qu'homme, on pense que nos chevaux sont mieux en boxe, alors qu'ils sont fait pour vivre au pré...
Mais l'homme n'est-il pas, depuis maintenant de nombreuses années, en train justement de changer le cheval pour qu'il réponde à ce critère de boxe? Je suis sure que tu es déjà tomber sur un post "boxe/pas boxe" où le proprio disait que son cheval était mille fois mieux en boxe qu'au pré, qu'il réclamait son boxe, etc. Alors souvent, on répond que c'est faux, antropomorphisme etc.

...mais et si, après des années et generations de selection, c'était vrai??
Et si l'antropomorphisme nous aidait à comprendre des comportements équins qu'il a lui-même au fil des années, engendrés??

(ouais je pars loin, j'ai de l'inspiration ce soir hihi )

Alma

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Posté le 16/09/2013 à 19h18


gaby790 a écrit le 16/09/2013 à 15h26:



Alors l'anthropomorphisme conduit à ce genre de résultat. Cheval en box la majorité du temps. Par exemple.



dans le même genre, la couverture ...
je ne suis pas contre mais on a vu des extrêmes ici ...

Herosduruet

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Posté le 16/09/2013 à 19h30


adeline23687 a écrit le 16/09/2013 à 11h31:
On assiste encore à des grandes théories de la part de quelques petits initiés (et leurs adeptes... )qui ont appris par cœur toutes les définitions qu'ils ont lu dans quelques théories lu ou vu sur internet.
Ils mélangent tout et n'importe quoi pour noyer le poisson et se donner raison.


Je suppose que l'ironique "et leurs adeptes " m'est probablement destiné...

Effectivement, je suis une "adepte", comme tu dis, d'Erell, ou plutôt de sa façon de voir les choses et de les expliquer. J'assume pleinement.

Elle a réussi à m'embrigader dis donc... Tu saoules Erell hein, rend moi mon libre arbitre maintenant

Erell29

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Posté le 16/09/2013 à 19h43

C'est tellement ridicule que je n'ai pas relevé...

Gaby790

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Posté le 16/09/2013 à 19h43


alma a écrit le 16/09/2013 à 19h18:


dans le même genre, la couverture ...
je ne suis pas contre mais on a vu des extrêmes ici ...


Ouais. Pis en plus, les chevaux sont c***, ils arrêtent pas de la déchiqueter! Les vilains!

On se demande pourquoi

Pour moi la couverture n'est utile que lorsque le cheval est tondu l'hiver (et encore, déjà tondre n'est pas forcément nécessaire) ou alors dans le cas d'un cheval qui manque d'état, ou un vieux qui a du mal à faire son poil d'hiver et à faire un peu de gras pour se protéger du froid. Ou encore d'un cheval qui a toujours été en box et que d'un coup on le met au pré. Mais souvent on choisi pas le plein hiver pour faire la transition donc.

Tolstoi13

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Éviter l’anthropomorphisme
Posté le 16/09/2013 à 19h47

Oui, moi non plus je ne vois pas trop l'intérêt de critiquer les personnes qui partagent les informations qu'elles ont à leur disposition... informations que je trouve pertinentes et utiles. Je dois faire partie des adeptes .

A part cela, le texte initial n'est pas dénué d'intérêt, mais il me semble qu'il manque de finesse à certains passages, notamment concernant la dominance. Il est maintenant acquis que les chevaux n'ont pas de volonté de nous dominer, nous les humains, puisque nous ne faisons pas partie de leur groupe. En revanche, ils peuvent bénéficier de notre contact et développer leur intelligence si nous parvenons effectivement à les mettre dans un état d'esprit de confiance et d'ouverture qui leur permet d'apprendre. Et ils peuvent aussi développer des stratégies de défense quand ils ne sont pas en confiance.

Personnellement, j'ai trouvé des réponses à ces questions dans Equine Welfare de Marthe Kiley-Worthington.

Le livre sur l'empathie me paraît bien tentant . Parvenir à décrypter les émotions des chevaux est certainement un premier pas vers une meilleure communication !

Erell29

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Posté le 16/09/2013 à 19h49

Ho oui, Le livre de Frans De Waal est vraiment super... Il ne parle pas des chevaux mais je trouve qu'il apprend beaucoup au final

Gaby790

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Posté le 16/09/2013 à 19h53


pouneypower a écrit le 16/09/2013 à 19h15:


Je vois ce que tu veux dire et je ne peux pas dire que je ne suis pas d'accord avec toi, mais pour la reflexion je vais me faire l'avocat du diable

Par ex, tu dis que si on refléchie en tant qu'homme, on pense que nos chevaux sont mieux en boxe, alors qu'ils sont fait pour vivre au pré...
Mais l'homme n'est-il pas, depuis maintenant de nombreuses années, en train justement de changer le cheval pour qu'il réponde à ce critère de boxe? Je suis sure que tu es déjà tomber sur un post "boxe/pas boxe" où le proprio disait que son cheval était mille fois mieux en boxe qu'au pré, qu'il réclamait son boxe, etc. Alors souvent, on répond que c'est faux, antropomorphisme etc.

...mais et si, après des années et generations de selection, c'était vrai??
Et si l'antropomorphisme nous aidait à comprendre des comportements équins qu'il a lui-même au fil des années, engendrés??

(ouais je pars loin, j'ai de l'inspiration ce soir hihi )


Pour moi, le cas ou le cheval réclame son box, c'est du conditionnement en fait. Il a eu ce mode de vie pendant des années, et le changement le perturbe et l'effraie sans doute parce qu'il n'a plus ses repères. Ou alors dans ça va être le cas d'un cheval qu'on met tout seul au pré, alors qu'avant, certes, ils était enfermé, mais il avait des voisins de box. Et je pense, que la compagnie est encore plus important pour eux que l'espace, même si les deux sont à mon sens indispensables.
Ça ne veut pas dire que la vie en box lui convenait, qu'il était heureux. Il y a un temps d'adaptation entre la vie en box et la vie au pré, pas seulement physique mais aussi mental.

Je m'étais faite aussi une réflexion, mais par exemple, un cheval qui tique au box, si on le met au pré et qu'il ne peux plus tiquer (selon le tic). Il va avoir hâte de rentrer pour pouvoir s'injecter sa dose d'endorphine en quelque sorte. Mais ça ce n'est qu'une supposition. Mais à mon avis c'est possible puisque le tic est une sorte de dépendance. Vous en pensez quoi vous? (Je pars très loin, là )


Sinon, tu sais, je ne pense pas que l'homme est changé le cheval là dessus. Ce n'est pas parce que le cheval accepte que ça lui convient. M'est avis que la domestication du cheval est encore beaucoup trop récente, beaucoup plus récente par exemple que ne l'est celle du chien. Trop récente en tout cas pour l'avoir réellement changé.

Herosduruet

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Posté le 16/09/2013 à 19h55


erell29 a écrit le 16/09/2013 à 19h43:
C'est tellement ridicule que je n'ai pas relevé...


Pis j'ai encore le droit de t'aimer, m**** alors

Gaby790

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Posté le 16/09/2013 à 19h56


erell29 a écrit le 16/09/2013 à 19h43:
C'est tellement ridicule que je n'ai pas relevé...



Moi aussi, je suis une idiote qui n'arrive pas à penser par moi même. Tu es le grand gourou Erell

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Posté le 16/09/2013 à 20h16


erell29 a écrit le 16/09/2013 à 19h49:
Ho oui, Le livre de Frans De Waal est vraiment super... Il ne parle pas des chevaux mais je trouve qu'il apprend beaucoup au final


Hop commandé . J'ai ri quand il explique qu'il y a trente ans, l'empathie était considérée comme la télépathie ou l'astrologie, un sujet de femmes qui manque de sérieux. Je me souviens avoir traduit ce mot "empathie" il y a environ 20 ans, et l'éditeur pour lequel je travaille voulait qu'on mette "sympathie". Vive discussion à l'époque !

Pour moi, la différence entre l'empathie et l'anthropomorphisme, c'est d'une part le niveau de connaissance, qui fait défaut quand on fait preuve d'anthropomorphisme - "pauvre chevaux ils ont froid dehors", etc. - et d'autre part, c'est l'intelligence rationnelle ou émotionnelle à laquelle on fait appel.

L'intelligence émotionnelle permet de "ressentir" comme le disait quelqu'un ce que sentent les chevaux, plus ou moins finement, avec plus ou moins de facilité quand on a pu nouer une relation forte avec son cheval au fil du temps.

C'est très utile à la communication.

Les chevaux sont particulièrement doués naturellement d'intelligence émotionnelle, mais ne sont pas dépourvus d'une certaine forme d'intelligence rationnelle, capables de déductions, de choix...

Et pour répondre à un passage du texte initial, certains chevaux n'hésitent pas à manifester leurs préférences, leur volonté ou non de participer à ce qu'on leur demande, et peuvent le faire d'une façon claire mais respectueuse (détourner le regard, s'éloigner de quelques pas)... A nous de les écouter !

Herosduruet

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Posté le 16/09/2013 à 20h21


gaby790 a écrit le 16/09/2013 à 19h56:


Moi aussi, je suis une idiote qui n'arrive pas à penser par moi même. Tu es le grand gourou Erell


C'est ce que je me tue à dire :o Elle nous a tous embrigadé, moi je dis : manifestation ! Ne nous laissons plus manipuler par cette... manipulatrice (oui j'ai rien trouvé de mieux) !

Erell29

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Posté le 16/09/2013 à 20h24


tolstoi13 a écrit le 16/09/2013 à 20h16:


Hop commandé . J'ai ri quand il explique qu'il y a trente ans, l'empathie était considérée comme la télépathie ou l'astrologie, un sujet de femmes qui manque de sérieux. Je me souviens avoir traduit ce mot "empathie" il y a environ 20 ans, et l'éditeur pour lequel je travaille voulait qu'on mette "sympathie". Vive discussion à l'époque !

Pour moi, la différence entre l'empathie et l'anthropomorphisme, c'est d'une part le niveau de connaissance, qui fait défaut quand on fait preuve d'anthropomorphisme - "pauvre chevaux ils ont froid dehors", etc. - et d'autre part, c'est l'intelligence rationnelle ou émotionnelle à laquelle on fait appel.

L'intelligence émotionnelle permet de "ressentir" comme le disait quelqu'un ce que sentent les chevaux, plus ou moins finement, avec plus ou moins de facilité quand on a pu nouer une relation forte avec son cheval au fil du temps.

C'est très utile à la communication.

Les chevaux sont particulièrement doués naturellement d'intelligence émotionnelle, mais ne sont pas dépourvus d'une certaine forme d'intelligence rationnelle, capables de déductions, de choix...

Et pour répondre à un passage du texte initial, certains chevaux n'hésitent pas à manifester leurs préférences, leur volonté ou non de participer à ce qu'on leur demande, et peuvent le faire d'une façon claire mais respectueuse (détourner le regard, s'éloigner de quelques pas)... A nous de les écouter !


Merci de conclure parfaitement ce post ! Tu as toujours les bons mots

Tu as très bien exprimé ma pensée ;)

Gaby790

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Posté le 16/09/2013 à 21h02


herosduruet a écrit le 16/09/2013 à 20h21:


C'est ce que je me tue à dire :o Elle nous a tous embrigadé, moi je dis : manifestation ! Ne nous laissons plus manipuler par cette... manipulatrice (oui j'ai rien trouvé de mieux) !


Pankake

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Posté le 17/09/2013 à 22h47


bonbon17 a écrit le 11/09/2013 à 00h08:
Bonsoir a tous !... un sujet qui me tien a coeur
Bonne lecture

Une des plus grandes difficultés que nous pouvons rencontrer pour comprendre le fonctionnement et les comportements du cheval réside dans notre façon de penser.

Nous pensons comme des humains, avec des notions typiquement « humaines », des critères propres à notre société occidentale actuelle et des valeurs issues d’un héritage judéo-chrétien européen qui a forgé notre manière de penser au cours des siècles.

Et très maladroitement, souvent nous avons tendance à attribuer au cheval un mode de fonctionnement qui ne lui correspond absolument pas et qui altère profondément la compréhension que nous avons de lui.

Chaque cheval est différent et les points d’observation sont innombrables et variables selon les individus et les situations.

Il est cependant primordial d’éviter tout anthropomorphisme dans cette étude du cheval que nous allons mener :

Pour que celle-ci soit juste et efficace, il faut éviter d’examiner les réactions et les attitudes du cheval en fonctions de nos critères humains car il y a des notions humaines qui n’ont pas d’équivalent chez le cheval.

Ainsi un cheval qui chasse un de ses congénères parce qu’il veut garder toute la nourriture pour lui n’est pas « méchant » : c’est une attitude normale dans le monde animal qui obéit à la loi du plus fort, la loi du chef.
Dans la nature, la survie est essentielle. Les individus faibles sont éliminés ou relégués en position subalterne.
En revanche, un tel cheval nous permettra d’observer son caractère dominant, élément intéressant pour nous qui souhaitons travailler avec lui : notre attitude face à lui devra tenir compte de cette information qui est importante dans la mesure où c’est nous qui allons occuper la place qui est la sienne avec ses congénères.

Prenons comme autre exemple la gentillesse au sens où nous l’entendons en tant qu’humain : un cheval avec lequel nous sommes « gentil » car nous lui donnons des friandises, et qui nous mord, n’est pas « méchant », il est cheval et fonctionne comme un cheval. Il ne nous considère d’ailleurs pas comme « gentil », mot qui n’a pas de sens réel pour un cheval, mais comme un distributeur de friandises qui ne lui impose aucune limite, donc sans aucun positionnement déterminé.
Dans ce cas, il va agir comme avec ses congénères, de manière très « égoîste » (encore une notion parfaitement humaine), et imposer sa volonté qu’il peut effectivement exprimer en mordant, comme il le ferait avec un autre cheval pour prendre sa place et accéder à la nourriture.

Dans ce cas-là, simplement frapper et chasser le cheval ne résout en rien le problème de fond qui est le positionnement que nous avons l’un par rapport à l’autre.

Si nous poursuivons notre vision humaine de la gentillesse, nous considérons que la gentillesse appelle la gentillesse en retour. Quelqu’un de gentil est inoffensif, ne fait de mal à personne et permet d’offrir une présence agréable et sécurisante. Si nous sommes gentils avec les autres, les autres seront gentils avec nous également par charité humaine et éducation sociale.
Mais si cette idée de la gentillesse peut trouver une résonnance et parfois une réalité dans notre monde humain, elle ne correspond pas du tout à celui des chevaux. Pour les chevaux, le mot « gentil » n’a pas de signification. Un cheval n’est pas « gentil » au sens où nous l’entendons et il ne va pas être « gentil » avec nous par reconnaissance, parce que nous sommes gentils avec lui.
Un cheval fonctionne par hiérarchie.

Il est ou dominant ou dominé. Ce qui le préoccupe avant tout, c’est sa place dans un groupe pour savoir quelles sont les attitudes qu’il va devoir adopter ou quelle est la fonction qu’il va devoir assurer.
Il a besoin de savoir en priorité qui va le guider, le diriger et le protéger en cas de danger, quel est celui qui prend les décisions pour le bien de tous. Etre « gentil » avec un cheval ne lui suffit pas, il faut assurer sa protection et sa sécurité, donc être gentil, oui, bien sûr, mais surtout fort et solide.

Un cheval qui vide son cavalier à la moindre occasion n’est pas « vicieux », il profite d’un moment de faiblesse, d’une faille de son cavalier, pour se débarrasser de lui.

Alors comment analyser cela ?

C’est pourtant clair : le cheval manifeste son désagrément, son inconfort, son désaccord par rapport au fait de porter quelqu’un sur son dos.
Evidemment, cela ne nous arrange pas vraiment car nous souhaitons monter ce cheval, mais son comportement est tout-à-fait « normal » pour un être vivant digne de ce nom et qui n’apprécie pas le traitement que nous lui infligeons, à savoir, monter sur son dos et vouloir l’utiliser à notre guise.

Alors que faire ?

Il y a deux solutions :

la plus courante, le soumettre, et donc « éteindre » et faire taire l’individu qui s’exprime ...

... ou le faire adhérer à l’équitation en modifiant le schéma mental qu’il en a, en lui faisant apprécier d’être monté, en lui faisant partager les activités équestres avec nous, mais cela correspond à une toute autre démarche qui prend en compte l’individu qu’il est, avec respect et dignité.

Encore une fois, cela pose la question de nos valeurs et nous propose de faire nos propres choix en regard du statut que nous accordons aux animaux en général et au cheval en particulier.

Voici encore une notion très humaine, l’envie de reconnaissance de la part du cheval, l’envie que le cheval agisse d’une certaine manière car nous lui avons accordé beaucoup d’attention, de soins, de prévenance, et malgré tout, le cheval nous ignore, ou s’en va et nous ressentons alors de grandes frustrations, voire un sentiment d’injustice, notion également parfaitement « humaine ».

Mais ce que nous avons apporté au cheval, il l’a certainement apprécié, et il l’a accepté avec plaisir, mais il est cheval avant tout, il ne va pas calculer son comportement à notre égard parce que nous lui avons accordé du temps et de l’attention, il ne nous doit rien. Et il n’est pas « ingrat » pour autant, il fonctionne comme un cheval.

C’est ainsi que certaine personnes attendent et espèrent que le cheval va les « aimer » pour elles-mêmes, comme le font les chiens. Un chien est un chien, et un cheval est un cheval. Ce sont deux espèces différentes, qui ont des modes de fonctionnement très opposés.

Un chien s’attache inconditionnellement à son maître, et même si celui-ci est brutal et le frappe tous les jours, le chien, même malheureux, restera attaché à lui, souffrant de sa triste condition mais résigné à la fidélité.

Un cheval n’est pas un chien. Il peut s’attacher très fortement à un humain, mais contrairement au chien, cet attachement exige du respect et de la constance de notre part. Il ne résistera pas à des « trahisons », à des sautes d’humeur, à des caprices, à des irrégularités de traitement.
Et il exige un investissement réel de notre part, un échange, un dialogue, pour nourrir et entretenir ce lien à la fois subtil et puissant qui va nous relier à lui.

Il ne faut pas attendre du cheval autre chose que ce qu’il peut donner. Et il peut donner énormément mais ce n’est pas lui qui demande et qui attend quelque chose de nous, c’est bien nous qui avons envie et besoin de lui.

Le cheval ne choisit rien, il nous subit. Nous l’avons acheté et nous décidons unilatéralement de son sort, sans lui demander son avis, et nous lui imposons notre volonté de manière arbitraire, en refusant toute manifestation de colère ou de refus de sa part.
Il est donc souhaitable, pour le bon fonctionnement du binôme que nous allons constituer avec lui, de faire l’effort d’essayer de le comprendre en tant que cheval, mais aussi individu différent qui doit s’adapter et vivre parmi les humains, ce qui n’est pas toujours facile pour lui.

Il y a ainsi un certain nombre de notions très « humaines » d’après lesquelles certains tentent vainement de comprendre les chevaux et qu’il ne faut pas hésiter à remettre en cause.

Pour comprendre comment se comporter avec un cheval, il faut apprendre et comprendre comment pense le cheval.

C’est nous qui l’invitons dans notre monde, il n’y est pas forcément à l’aise. C’est donc bien à nous de faire l’effort de nous adapter à son fonctionnement pour pouvoir ensuite lui expliquer le nôtre.




Je partage entièrement ta vision de voir les choses
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Éviter l’anthropomorphisme
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