Voilà la suite, que je viens de pondre

J'espère qu'elle répondra à vos attentes!
Chapitre 5 :
Nous sommes deux semaines après les incidents concernant Mathieu. Cet idiot m’adresse de temps en temps des sourires mais je l’ignore : il est définitivement sorti de mes pensées. Hier, Soubirou m’a éjecté de ma selle. En effet, le coquin avait décidé de faire l’intéressant devant ses congénères. Après avoir enchaîné des sauts de mouton et des cabrioles, il a foncé au grand galop sur les barrières de la carrière olympique. Il s’est ainsi arrêté net devant, et j’ai volé dans les broussailles. Je n’ai rien eu, et lui a parcouru l’équivalent de 2km en tours de carrière pleine balle. Les étriers et la crinière au vent, il m’a bien faite rire. Je suis ensuite remontée pour la forme, mais nous sommes vite rentrés car il ventait et la pluie était de la partie.
Ce Samedi, l’entraînement intensif de cross commence. La saison de CCE débute dans 3 mois et les chevaux n’ont pas foulé l’herbe du parcours de deux hectares depuis 9 semaines… Ca va être sportif. Soubirou commence à se faire à ma main et à savoir se mettre en place. En deux semaines il a fait plus de progrès qu’en un an et demi.
Lorsque je sors mon poney du box, il s’excite tellement qu’en deux temps trois mouvements je lui enfile un caveçon et une longe de 8 mètres et je cours avec mon poney jusqu’au rond de longe. Directement il démarre au galop. Je le repasse au pas et détache la longe. A l’aide de ma chambrière rouge pétant que je fais claquer derrière lui, je le pousse lentement. Il passe une quinzaine de minute à osciller entre trop et petit galop, enchaînant sauts et cabrioles. Il s’arrête bientôt à ma hauteur et je rattache la longe à son anneau de caveçon.
Je constate que la plupart des cavaliers sont prêts avec dépit et me dépêche de sortir les affaire de Sou’. Je choisis un tapis jaune pétant à bordure noire, fait d’un tissu nid d’abeille pour éviter la transpiration et faciliter l’aération de son poil. Je l’assortis de protections noires et mets un frontal une toque de cross jaune et noir, que j’ai trouvés dans la sellerie commune. Ma selle de cross noire parfait mon assortiment et je monte sur le dos de Soubirou.
Sur le chemin du parcours de reconnaissance, je retrouve Coline et Cassandre qui discutent tranquillement. Je me joins à la conversation. Elles parlent des difficultés du parcours. Coline m’explique :
« En gros, l’année dernière, trois élèves se sont cassé le bras la jambe dans le gué. Il y a deux ans un autre a manqué de se tuer sur le contrebas. Il est paralysé, maintenant. On a un peu plus peur chaque année, mais je pense qu’ils ont décidé de bien sécuriser le parcours cette année, parce que ça devenait vraiment trop dangereux…
-Sympa… J’espère que Soubirou se la jouera cool. Je n’ai pas raiment envie de retomber avec ma chute d’hier. »
Le coach de cross clôture notre conversation de sa voix de stentor :
« Mesdemoiselles messieurs, je vous prie de vous taire. Cette année, les obstacles ont été repensés par nos soins et sécurisés. Cependant, le parcours comporte des risques à ne pas négliger. Je vous demande donc de respecter les consignes, ne pas déroger à l’ordre du parcours, et surtout, ne pas tente d’accomplir un exploit. Les cavaliers montant les jeunots de l’année sont exhortés de ralentir et de ne pas se laisser entraîner par leurs montures. »
Je frissonne de peur. L’atmosphère est totalement effrayante, du ciel gris aux hennissements des chevaux excités. Un ordre de passage a été réalisé, et le premier cavalier à passer est Tom, le garçon que j’avais quelque peu ignoré à la cafet’. Il s’élance comme une furie malgré les cris du coach qui lui hurle de ralentir. Mais on voit bien qu’il ne contrôle plus Whistle, son hongre âgé d’onze ans. Les crampons du cheval ne servent plus vraiment et le petit bai ne tarde pas à glisser. Il tombe dans un tournant, emportant son cavalier avec lui. Tom est éjecté de sa selle et atterri dix mètres plus loin, au pied d’un obstacle. Whistle se relève de sa chute est s’enfuit au galop. Un padd le rattrape et le rend à son cavalier qui ne remonte pas dessus. Il rentre aux box, dépité, il sait que sa note aux examens finaux a considérablement chuté.
La seconde à s’élancer est une fille qui monte remarquablement bien, Lara. Sa jument, Aura, contrôle parfaitement ses virages et saute un par un les obstacles. Elle finit avec un temps d’entraînement de 2 minutes 57. Le nom prochain me tétanise : c’est moi.
J’ai le cœur à cent à l’heure. Soubirou s’impatiente, alors je le caresse et il s’apaise immédiatement. Je le lance dans un petit galop. Il tente de me prendre la main mais le rappelant sans cesse à l’ordre, il se place dans l’allure demandée sereinement. J’ai vraiment un poney formidable. Le premier obstacle est un petit tronc encadré de deux drapeaux rouges. Je l’aborde calmement et en diagonale, pour mieux prendre le deuxième qui se révèle être un contrehaut, suivi d’un contrebas. Mon dos s’arc légèrement et la difficulté est passée. Pour atteindre mon troisième obstacle, je dois galoper une bonne minute en courbes serrées. C’est un gué. Soubirou ralentit considérablement et penche les oreilles en avant, curieux. Il marque un petit temps d’arrêt qui manque de me faire tomber avant de franchir la ligne d’eau dans une gerbe d’éclaboussures. Je suis trempée, mais je franchis le dernier obstacle, un talus de bois, dans le calme le plus parfait possible. Soubirou accélère sur la fin et nous finissons avec un temps de 2 minutes 38. Je suis si fière de mon cheval que je le laisse brouter une quinzaine de minutes avant de rentrer aux écuries. Mais la surprise que j’ai en rentrant est si horrible que je ne peux pas en parler : Cassandre est plantée devant moi, les larmes aux yeux.
« Elé… Elé… Mathieu, c’est… Il s’est… Viadelle et lui sont tombés au contrehaut ! Sa jument va devoir être anesthésiée, elle s’est fracturée la rotule… Et lui… Mathieu, il est à l’hôpital… Entre la vie et la mort. »
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