seranne a écrit le 12/09/2015 à 14h04:
Impressionnant ces quarter horses...
J'ai quand même l'impression que la plupart des races de chevaux ne sont pas concernées non ?
Alors qu'il y a beaucoup de races de chiens qui le sont (sauf ceux qui restent très utilisés pour le travail mais dès qu'ils passent en majorité à une sélection esthétique çà commence à dériver, au mieux seulement sur la longueur du poil au pire avec des chiens qui ne peuvent plus nager, plus courir, plus sauter, etc...)
Mais est ce qu'une race équine axée sport peut avoir des dérives sur la santé tout de même ?
Par exemple pour le trotteur, en cherchant une morphologie permettant le trot le plus rapide possible est ce que çà peut donner un physique moins "fonctionnel" pour une bonne santé ? (j'ai donné cette race car c'est l'exemple qui m'est venue mais peut être çà peut être pareil pour les races sélectionnées sur des aptitudes au saut, au dressage ou autre ?)
Chez le cheval, on est un peu moins concernés pour plusieurs raisons:
* Le fait qu'on monte le cheval: si on cherche en général un cheval esthétiquement convenable, ce n'est pas un critère absolu de sélection. Et d'ailleurs, on s'est rendu compte qu'un joli modèle n'est absolument pas garant d'aptitudes sportives. Un cheval très laid peut parfaitement être très efficace dans le sport, et du coup, on fait reproduire des chevaux avant tout pour le sport (que ce soit monté ou attelé), donc ça suppose qu'on soit raisonnables.
*le coût: faire reproduire des chevaux, ça coûte bien plus cher que de faire des lignées de chiens...
*la capacité de reproduction: ce qui sauve les chevaux, c'est qu'ils se reproduisent moins et moins vite que de petits mammifères. Quand une chienne fait 10 chiots après une gestation de 3 mois, une jument fait 1 poulain après 11 mois de gestation. Une chienne peut reproduire à un an, 8 à 10 chiots, une pouliche pas avant 3 ans, et toujours un seul poulain...
Quand la sélection naturelle décime la moitié d'une portée de chiots, il en reste toujours des viables qui pourront reproduire...chez le cheval, c'est niet.
Du coup c'est pour ça que chez le cheval, on est concernés dans une moindre mesure par l'hypertype, et surtout sur des lignées de show.
Par contre, dans les lignées sport, on a fait une autre selection, qui à mon sens n'a pas comme conséquence l'hypertype, mais qui occasionne de gros désagréments quand même: c'est la selection et le croisement rapproché sur performances.
Je vais parler du SF parce que je connais un peu mieux, mais je pense que dans chaque race de sport, on a eu (et on a surement encore) les mêmes dérives.
A un moment, on a sélectionné sur performances sportives avec des courants de sang très rapprochés.
Et ça a pas mal marché. Si on considère, en terme d'avancée génétique, que lors d'une selection pour le sport, le poulain est plus avancé génétiquement que ses parents, alors sur le papier c'est tout bon.
Sauf que, ça serait trop beau si ça ne marchait que comme ça. Les qualités sportives ne sont jamais qu'une combinaison caractéristiques physiques inscrites dans le patrimoine génétique. En croisant des lignées similaires, avec les mêmes courants de sang, on a certes fixé les qualités... mais aussi les défauts.
C'est comme ça qu'on s'est retrouvés avec des lignées de sauteurs hors du commun...naviculaires. Le syndrome naviculaire, c'est soit environnemental (on sait que certaines carences ou "accidents" peuvent occasionner un syndrôme naviculaire), soit génétique. Et quand on fait naître des chevaux excellents mais inexploitables sur le long terme car prédisposés aux soucis locomoteurs, c'est un gros gros souci.
Ces soucis, on s'en rend compte de plus en plus aujourd'hui, et on y fait attention. Il y a 30 ans, on avait pas forcément anticipé les conséquences d'une selection en vase clos..
Désormais, les étalons on des statuts ostéo articulaires pour la repro, ou l'éleveur choisit en son âme et conscience.
D'ailleurs, de plus en plus d'éleveurs acceptent enfin de ne pas mettre une boiteuse à la repro quand elle présente une pathologie potentiellement transmissible...C'est sur qu'il faut accepter qu'une jument inexploitable ne finit pas forcément en poulinière, mais les mentalités changent, parce que sur le long terme, on réalise que c'est un calcul qui n'est pas viable.
Bref, désolée pour le pavé