Bonjour
narce
Si j’ai bien compris elle a 5/6 ans… Donc si j’ai bien compris aussi elle a été débourrée vers 2,5 ou 3 ans ?
D’ores et déjà plusieurs éléments sont à prendre en compte. Sa croissance n’est pas finie et oui, elle est dans l’adolescence. Avec tout ce que ça implique au niveau des changements physique et hormonaux. Plus l’affirmation du caractère. Il est normale qu’elle évolue dans son caractère et sa personnalité en plus c’est une jument, donc... comme un entier ! Une jument a des chaleurs et ceci peut avoir des conséquences importantes sur son comportement et sa disponibilité (les cycles chez une nana, c'est pas toujours le meilleur moment du mois
). Il faut prendre en compte cela et ne pas penser que la jument devient timbrée ou je ne sais quoi. Si elle ne se sent pas bien ou a mal et que tu viens la solliciter, elle te repousse, c’est normal. Par contre il faut trouver des solutions pour la soulager, l’éduquer pour qu’elle ne soit pas dangereuse dans ces périodes mais surtout tenir compte de son degré de gêne.
Globalement, un gentil poulain de 2, 3 ou 4 ans est juste un « enfant impressionnable ». En entrant dans l’âge adulte, il est logique que l’animal cherche une nouvelle place et s’affirme. Il faut alors en faire un adulte respectueux. Il ne s’agit pas d’une « croyance », c’est la nature, c’est très concret. L’évolution du corps vers la maturité n’est pas une exclusivité humaine. Tous les animaux y passent. Les comportements juvéniles font place aux comportements adultes, ce sont des comportements différents, et il y a une phase de transition plus ou moins visible d’un individu à l’autre.
Citation :
Elle m'adore, elle adore me faire plaisir et sans faire d'anthropomorphisme, elle m'a toujours montré que je suis importante pour elle.
Si si, c’est totalement anthropomorphique et subjectif.
Tu supposes cela parce que tu interprètes certains de ses comportements. Ça ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’attachement pour toi et que vous n’avez pas de complicité. Ça veut juste dire que tu places un enjeu affectif trop important qui, à un moment donnée, t’empêche d’ analyser la situation avec du recul et comprendre ce que ta jument cherche à exprimer.
Elle ne fait pas ça parce qu’elle devient dingue ou je ne sais quoi. Il y a des raisons et si tu n’es pas totalement à l’écoute d’elle, sans penser à sa place, tu ne parviendras pas à savoir ce qu’elle exprime et la cause. … Et ça continuera à dégénérer.
Oui, on aime infiniment nos chevaux. Oui, ils sont capables de s’attacher énormément à nous, apprécier notre compagnie, et même montrer de l’empathie envers nous, on peut avoir une relation amicale/collaborative profonde inter-espèce. MAIS eux, le jour où ils sont grognons et qu’ils t’envoient bouler, ils ne remettent pas en question leur attachement. Et le jour où on les envoie bouler parce qu’on est grognon, ils ne remettront toujours pas en cause leur attachement, sauf si on leur fait mal, qu’on s’acharne et qu’on est injuste. (On est d’accord que je ne t’accuses pas de ça, j’essaye d’expliquer le principe, c’est tout
) … C’est juste que ce n’est pas le moment et il faut respecter cela sans se retourner le cerveau avec des « ils ne m’aiment plus », « qu’est-ce que j’ai fait ? » ou « c’est la faute de la selle », « c’est la faute à une douleur », etc…. L’humain remet facilement tout en question dès que les choses lui échappent un peu, qu’il est contrarié ou qu’il se sent rejeté, affectivement parlant je veux dire. Mais les chevaux ne fonctionnement pas ainsi. Ils sont finalement bien plus conciliants et tolérants que nous sur certains points.
Non, un cheval ne veut pas « te faire plaisir ». Il fait ce qui est intéressant, sympa pour lui. Si tu es agréable avec lui lorsqu’il fait une chose, il la refera avec enthousiasme parce qu’il en tire un bénéfice. Parce que pour lui la sérénité, la sécurité et le lien social sont importants et tout ce qui les favorisent est validé. Il faut plutôt penser que ta jument aime bien avoir certaines activités avec toi et apprécie ta compagnie. Ça c’est plus objectif et ça respecte en plus sa pensée intime. Et si on réfléchit honnêtement, on fait pareil. On aime nos chevaux parce qu’ils nous acceptent, interagissent avec nous, flattent notre oeil... Un cheval agressif, moche, indifférent, fuyant qui nous blesserait à chaque contact, on l’aimerait surement moins
. Nous avons un intérêt dans notre démarche vers eux. L’important c’est bien que chacun y trouve son bonheur.
Citation :
Cet hiver avec le comportement qu'elle a, j'ai été très sévère voire parfois violente pour me protéger.
Sévère si nécessaire c’est très bien
mais la violence est à proscrire car tu détruis le lien de confiance.
Je suppose que dans l’énervement parfois on ne maitrise pas ce qu’on fait mais il faut juste prendre conscience que ce genre d’égarement à un impact direct sur la capacité du cheval à avoir confiance. pour le coup, si on lui fait mal et que notre réaction est inappropriée, ça remet en cause la nature de la relation. C’est totalement inutile, contre-productif et il y a d’autres moyens efficaces de sanctionner un mauvais comportement sans être violent. C'est bien que tu sois consciente d'avoir été peut-être trop loin parfois. Il faut que tu trouves les bonnes actions à avoir lorsque la situation est dangereuse.
Citation :
D'autant plus qu'actuellement je n'ai pas les moyens de prendre des cours ailleurs pour monter un peu et me faire plaisir.
Le souci c’est qu’avoir un jeune cheval ne consiste pas à « se faire plaisir ». Enfin, si, ça doit être un plaisir mais ça ne se dissocie pas d’un travail d’apprentissage rigoureux et adapté à conduire durant les premières années. Ça commence avant le débourrage et ça se poursuit au moins jusqu’à ses 6 ou 7 ans. Âge de la maturité. Ensuite, on doit encore entretenir les acquis. Bref, on n’utilise pas un jeune cheval, on lui donne la leçon. Et quand il traine des pieds pour aller à l’école, est de mauvais poil et mal poli, c’est moins sympa mais il faut rester pédagogue et rigoureux. Comme des parents avec des adolescents qui se cherchent. des périodes pas faciles à gérer.
Prendre des cours n’est pas un luxe. Lorsqu’on rencontre des difficultés avec son cheval, c’est une nécessité. Comme lorsque tu comprends que tu dois appeler le véto, l’ostéo ou le pareur… A un moment donné, prendre des cours permet de ne pas se mettre en danger et d’éviter de rendre les chevaux rétifs ou dangereux. Il ne s’agit pas de prendre des cours pour s’amuser mais bien pour garder la maitrise de la situation et préserver la santé mentale et physique de son cheval. Pour moi, investir dans 2 ou 3 cours avec un enseignant de qualité, si on commence à être débordé dans le travail ou l’éducation, ça fait partie de la responsabilité financière qui va avec le fait d’être propriétaire. Comme d’avoir un matos adapté un minimum et assurer maréchal, vermifuge et vaccins… Ce n'est pas un luxe, vraiment... Penses-y
Tu ne parles pas du tout de ta manière de travailler cette jument. Quel a été le contenu des séances depuis son débourrage, quel genre d’exercice lui demande-tu ? De quelle façon ? Quel matériel utilises-tu ?
Quel niveau as-tu ? Quelle expérience des jeunes chevaux et de leur apprentissage ?
Bref, je trouve que c’est difficile de te donner des conseils concrets sans ces informations importantes.