Faut-il repenser le jargon de l'élevage?

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Labonnepoire

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Faut-il repenser le jargon de l'élevage?
Posté le 24/05/2017 à 17h32

Dédidément j'abreuve toujours la même rubrique

Bon me revoilà avec un nouveau sujet:
Cela fait longtemps que le vocabulaire utilisé en "gynécologie" équine me dérange. Je le trouve extrêmement dégradant pour la jument.

Je m'explique: j'ai l'impression qu'on considère la poulinière comme ni plus ni moins qu'une bouteille. Elle est "vide", on la "remplit". Elle "coule", on la "remplit" de nouveau. C'est d'un laid!! Et il y a évidemment la "fouille" ou le terme "pisseuse", ou encore "elle est sale" après une infection de l'utérus ou autre.
A la rigueur que les éleveurs berrichons de 1832 aient utilisé ces termes colorés, pourquoi pas, mais là c'est de vos juments bien-aimées dont on parle, pas d'une bouteille d'Orangina!

Je ne comprends pas parce que beaucoup de gens ici sont des particuliers avec une seule jument et ils (majorité de femmes en plus, où est la solidarité féminine?) emploient ces termes parce que, j'imagine, cela fait plus pro.

Je suis tombé maintes fois sur ce forum sur des phrases comme "Cette année je lui mets Untel dessus", "Cette année je l'ammène se faire prendre (!!) par Untel"... Je rêve! Pourquoi pas "Ah ben cette année j'voudrions bien la faire fourrer par Untel, si Dieu veut, et j'verrons ben s'y remplit l'bestiau" tant qu'on y est...! Ah mais j'oubliais, rares sont les juments qui ont le privilège immense de se faire "fourrer" de nos jours, c'est toute la beauté de l'élevage moderne

Comprenez-moi bien, je ne souhaite pas qu'on verse dans l'anthropomorphisme non plus! On garde saillie, gestation, mise-bas, ce n'est pas la peine de parler de rapport sexuel, de grossesse et d'accouchement bien sûr! J'aimerais juste un peu plus de respect!

Édité par labonnepoire le 24-05-2017 à 19h16

Ender

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Faut-il repenser le jargon de l'élevage?
Posté le 25/05/2017 à 13h21


labonnepoire a écrit le 25/05/2017 à 13h10:
@ender Et ce que je vous ai donné à lire, qu'est-ce que vous en faites?

Il faudrait savoir, à la fois vous défendez un jargon de l'élevage bien spécifique et à la fois vous nous parlez de langage courant dès qu'il s'agit d'avortement...!


Allez pas grave

Zaccharie.z

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Faut-il repenser le jargon de l'élevage?
Posté le 25/05/2017 à 13h25

J'avoue que je privilégie la monte en liberté, pour que la jument puisse dire à l'étalon quand elle est prête ou non. L'insémination artificielle arrive en second lieu. Je n'aime pas trop cette technique mais je "préfère" encore cela à la monte en main où la jument est entravée et qu'elle subit le tord-nez.

Non seulement j'assimile cela à un viol, car dans la nature, la jument aurait certainement rué pour dire à l'étalon qu'elle n'est pas prête et/ou qu'elle a besoin d'être courtisée (oui, les juments ont pleinement conscience de ça, et savent qu'un étalon doit se montrer désirable et faire ses preuves), mais en plus, cela ne fait que réduire l'étalon à son seul rôle de reproducteur, alors qu'un étalon, dans son intégralité, n'est pas plus un reproducteur qu'un gardien, un protecteur, un guide, un père, un compagnon (les juments n'étant pas en chaleur toute l'année).


Mais clairement, pour moi, la monte en liberté restera ce qu'il y a de mieux, de plus naturel, et les petits bobos éventuels font partie du quotidien des chevaux. Ils n'ont pas demandé à être catalogué de matériel sportif vivant, et si tous les chevaux, étalons comme juments, avaient été sélectionnés pour leur comportement et non pour leurs performances, on n'aurait pas de cas de juments qui tapent au point d'être dangereuses pour les reproducteurs, ni d'étalons déboussolés qui, lâchés dans un troupeau, tenteraient de forcer et violer toutes les juments à disposition.


Bref, je dérive, mais le débat est vaste, et le respect du langage usité est étroitement lié au respect que l'on porte à son animal et de la vision que l'on a de lui.

Gobi

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Posté le 25/05/2017 à 13h26

fandada
presque; instit.

Ladygodiva

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Posté le 25/05/2017 à 13h27

Je ne vois toujours pas ce qu'il y a de choquant dans ces termes
Et je lis une certaine suffisance envers les eleveurs berrichons de 1832....

Enfin c'est cool, pour les femmes on ne dit (presque)plus être bréhaigne ou entrer en gésine

Édité par ladygodiva le 25-05-2017 à 18h58



Plume29

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Faut-il repenser le jargon de l'élevage?
Posté le 25/05/2017 à 13h31

labonnepoire Je t'avoue que j'ai énormément de mal avec le principe de l'insémination...

Je suis dans le loisir avec du coup je suis pas prise au sérieux, mais pour moi un étalon ça doit vivre avec les juments, et saillir de cette manière.

Je comprends pas les arguments tels que " il va être blessé", j'ai jamais eu d'étalons blessés chez moi...Mais tout le monde est sociabilisé ce qui n'est absoluement pas le cas dans le milieu sportif.

Pourtant zaccharie.z fait dans le sport et son étalon vit au pré avec ses juments aussi, donc ça doit être possible...

Shalam

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Posté le 25/05/2017 à 13h41

Couler, c'est quand on est à un stade peu avancé de gestation. Exemple: une jument vide à un contrôle à 30 jours alors qu'elle était pleine à 15: elle a coulé. Une jument qui perd le poulain à 4 mois: elle a avorté.

Ensuite, je ne vois toujours pas le rapport entre le respect et ce langage. C'est pas pour faire pro, on dit pareil d'une chienne ou d'une vache :oui les antispécistes, on fait une différence entre les animaux et nous, sorry!

Le respect c'est dans les actes, le blabla autour du jargon technique c'est bien, mais j'en vois beaucoup moi, des bisounours qui ne respectent pas les besoins élémentaires de leurs chevaux. Pourtant ils leur donnent des noms tout mignons...

Shalam

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Posté le 25/05/2017 à 13h43


labonnepoire a écrit le 25/05/2017 à 13h16:
@keona @plume29 @zaccharie.z Merci beaucoup, je me sentais un peu seul!

J'ai regardé à la suite des vidéos d'insémination de juments de sport/course puis de vaches et autres animaux de rapport dans des élevages plus ou moins industriels, et je n'ai malheureusement pas senti plus de différence que ça entre les deux mondes...!


Arrêtez de regardez des vidéos, de lire des bouquins et le forum. Allez REELLEMENT sur le terrain avec les éleveurs, vous aurez une idée plus précise de ce dont vous parlez

Joujou.or

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Posté le 25/05/2017 à 13h44

zaccharie.z Je suis d'accord avec toi sur toute la ligne!!

Shalam

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Posté le 25/05/2017 à 13h46


plume29 a écrit le 25/05/2017 à 13h31:
@labonnepoire Je t'avoue que j'ai énormément de mal avec le principe de l'insémination...

Je suis dans le loisir avec du coup je suis pas prise au sérieux, mais pour moi un étalon ça doit vivre avec les juments, et saillir de cette manière.

Je comprends pas les arguments tels que " il va être blessé", j'ai jamais eu d'étalons blessés chez moi...Mais tout le monde est sociabilisé ce qui n'est absoluement pas le cas dans le milieu sportif.

Pourtant @zaccharie.z fait dans le sport et son étalon vit au pré avec ses juments aussi, donc ça doit être possible...


L'argument n'est pas bon: Zaccharie fait dans le sport et ça marche. Admettons que sa production soit différente de la tienne dans la destination, sur le reste, c'est la même chose: une production confidentielle avec des étalons peu/pas exploités. D'où la facilité de mettre en place des stratégies de reproduction différentes.

Zaccharie.z

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Posté le 25/05/2017 à 13h47

Faire bien les choses, c'est déjà un excellent critère. Mais utiliser un langage un peu plus respectueux et tout aussi compréhensible et abordable (non gestante, gestante, etc...), eh bien c'est encore mieux. Cela ne donne pas de travail en plus du côté de celui qui parle, et c'est quand même plus agréable aux oreilles de celui qui entend.

Et le rapport entre le langage et le respect est total. Dans la vie de tous les jours, on est marqué par les niveaux de langage qui, quand on les emploie, définit notre sentiment (ou assentiment) envers les individus dont on parle.

Alors au lieu de dire "mieux vaut faire bien et parler dégueu, que faire de la m...de et parler bien", je ne peux m'empêcher de dire "autant faire bien et parler bien". Ce n'est pas plus compliqué :)

Shalam

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Posté le 25/05/2017 à 13h49

zaccharie.z

Mais ce n'est pas parler mal. C'est là où vous ne comprenez pas: il n'y a aucune connotation négative dans ces propos

Friloute

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Posté le 25/05/2017 à 13h50


labonnepoire a écrit le 25/05/2017 à 10h39:
@friloute En quoi dire "je vais faire prendre ma jument par Untel" relève d'un quelconque professionnalisme? En quoi c'est plus professionnel et surtout précis de dire "elle a coulé" au lieu de dire "elle a avorté" (il ne s'agit pas de dire "elle a fait une fausse couche" non plus, hein! )? Donc, je répète puisque ce n'est visiblement pas assez explicite : Ce n'est pas plus précis, c'est un langage plus commun. Tu trouves compréhensible qu'un pro " qui vois passer 100 juments par an, tienne ce discours là, c'est donc bien que tu considères que c'est un jargon pro, et donc quand le petit amateur parle ainsi il a juste une attitude(ou un "état d'esprit", puisque tel était précisément la formule) professionnelle cqfd
"Avorté" se transforme en avortement mais "coulé"? Si on veut utiliser un nom et pas un participe passé, qu'est-ce qu'on dit? Ecoulement, "coulure"? Ca ne marche pas! Et? Comprend pas ... Y a plein de noms communs dans la langue française qui n'ont pas leur participe passé, comme les choses sont quand même bien faites, y a des synonymes égalemement, qui eux en ont . C'est sensé faire la démonstration de quoi cette remarque ? [bug]

Zaccharie.z

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Posté le 25/05/2017 à 13h51

Ils font partie du jargon, je l'entends bien. Mais il y a des synonymes de ce jargon, qui restent propres à l'élevage, et qui font moins passer nos animaux pour des objets c'est là le point que je souhaite souligner.

Plume29

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Posté le 25/05/2017 à 13h57

shalam Exploité...encore un mot bien laid.

En effet mon étalon n'est pas "exploité" ou plutôt travailler et valoriser comme je préfère le dire. Pas parce que ces conditions de vie l'en empêche, mais par raison personnelle.

L'année dernière il bossait régulièrement et pourtant il vivait au pré avec ses juments.

L'année prochaine il va sortir, dès cet été il sera remit au boulot et il continuera à vivre avec ses juments.

Donc l'excuse il sort en concours ou travail ne marche pas ici non plus.

Après la distance qu'un étalon couvre : en insémination oui il va couvrir des milliers de kilomètres, faire des millions de poulains.
Pourtant à côté de ça on se plain d'avoir trop de chevaux sur le territoire.

Eh ben désolée de te le dire mais si tout les étalons faisait de la monte en liberté on aurait sûrement moins de chevaux.

Déjà parce que tout les étalons ne sont pas apte à saillir en liberté, et toutes les juments ne sont pas capable d'être saillie en liberté par la faute de l'homme.

Je trouve incompréhensible qu'on ne fasse pas une sélection sur le mental au travers du comportement au moment de la saillie et de la vie en troupeau. C'est pas pour rien que la plupart des chevaux de concours que j'ai croisé ont un pet au casque.

Pas la peine de prendre des grands airs avec les " oh mais faut aller voir sur place". Je connais bien le milieu t"inquiète pas pour moi. J'ai pris la décision de fonctionner comme ça en connaissance de cause.

Zerofuel

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Posté le 25/05/2017 à 13h58


zaccharie.z a écrit le 25/05/2017 à 13h47:
... Et le rapport entre le langage et le respect est total. Dans la vie de tous les jours, on est marqué par les niveaux de langage qui, quand on les emploie, définit notre sentiment (ou assentiment) envers les individus dont on parle...

Absolument pas ! Ce sont précisément les faux-culs qui utilisent un langage obséquieux pour parler de gens qu'ils méprisent en réalité ...
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