Lecteurs : vos avis, vos lectures, vos chroniques

tartine88 je vais essayer de détailler mais je n'ai pas ta prose !

En fait, après avoir lu notamment Joël Dicker et Ken Follett, dont les livres sont riches en suspense et rebondissements, j'ai trouvé ce récit "plat". La durée de l'histoire semble se passer en quelques heures (entretien entre une personne arrêtée et un juge) alors que j'ai plutôt l'habitude de plusieurs jours / semaines / mois / années.

Cela dit, peut-être que je n'ai pas été assez attentive à l'écoute du livre... Puis bon, les goûts et les couleurs... Vous parliez de Zola et Rousseau par exemple, j'ai lu le 1er contrainte et forcée à l'école, le 2e jamais je crois. Ce n'est pas le genre d'auteur (dans le sens, auteur "classique") que je lis...

zenliberty après Zola ça dépend lesquels aussi ! C'est un de mes auteurs préférés, mais Germinal... Impossible ! Alors que d'autres sont toujours tellement actuels dans les sentiments, les émotions... et toutes les problématiques qu'on peut facilement transposer à notre époque..

Mais bon après les goûts et les couleurs ! :)

zenliberty Je n'ai lu qu'un seul Follet ("peur blanche", j'en ai parlé tantôt!) mais je n'ai pas été spécialement transcendée. J'avais beaucoup d'attentes je pense vis à vis de l'auteur et sa réputation. Pas déçue pour autant, il écrit bien, on reste plutôt attentif à l'histoire, les personnages ont un contraste sympa... Mais du coup, je n'ai pas de comparatif. Dicker, pas lu non plus. J'ai aucune envie de lire les auteurs dont on parle trop certainement mon esprit de contradiction. Mais du coup, vraiment, tu me donnes envie de le lire. Ma PAL vient de se remplir à hauteur de 8 bouquins (9 si on compte celui que je viens de commencer) alors ça attendra un petit peu

Concernant Rousseau, Zola (ou même Proust, Hugo, etc...) ce sont des auteurs et des oeuvres présentés BEAUCOUP TROP TOT durant la scolarité ! Il faut une certaine maturité, une certaine connaissance historique et/ou sociale pour accéder pleinement à cela. Raison pour laquelle on est souvent dégoûtés. Ca va que j'ai toujours eu un penchant pour les livres "pourris qu'on doit lire à l'école".

Pour Zola, il n'y en a qu'un que je n'ai JAMAIS pu finir.... c'est "l'Argent" !
Si on aime la bourse et qu'on y comprend quelque chose, OK, mais alors moi j'étais à des années lumières de tout cela et j'ai stoppé ma lecture à 272p si je me souviens bien. J'ai pas lu de livres ensuite pendant plusieurs mois tellement j'étais dégoûtée. Bon, après j'ai continué la saga des Rougeons Macquart, malgré tout !




Apocalypse est un livre thriller/policier qui me fait accrocher !
On va suivre un commissaire, franc-maçon, dans une histoire d'oeuvre d'art. Un dessin serait à l'origine de réponses religieuses qui, mises en lumières, pourraient mettre en marche la fin du monde, l'anarchie... Et visiblement c'était Juda qui avait ces réponses, ces révélations et elles auraient été cachées dans un dessin qu'il faut savoir lire, décrypter. Notre adorable commissaire franc-maçon va aller à Jérusalem, rien que cela, pour restituer le dessin originel a sa propriétaire. Et c'est là que l'histoire va commencer plus sérieusement.
On découvre en parallèle la crucifixion de Jésus, l'aide de Marie et sa complicité dans la Vérité.

J'adore j'adore j'adore !!

Les classiques j’avoue que j’ai plus aimé ceux que j’ai lu au lycée, c’est sûrement lié à plus de maturité. J’avais notamment bien aimé Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo. Mais j’avais un super prof de français qui avait bien amené la thématique et avait élargi à d’autres supports (films, etc).

Je me souviens du mariage de Figaro je n’avais absolument rien compris à ce livre tellement que je mélangeais les personnages et que ça m’ennuyait. La prof m’avait même collé une sale note en me demandant si j’avais vraiment lu alors que promis j’avais lu jusqu’à la dernière page.

Il faudrait que j’en lise d’autres pour voir en étant adulte quelle impression ça donne.

tartine88 ah cette souffrance-là... oui en effet... je croyais au poète maudit, tu vois ?

Rousseau vivait à une époque où on découvrait une philosophie hors de l'écrasement de la religion et de ses dogmes. Le culte du moi n'existait pas encore comme on l'entend au sens actuel. Lui était de plus malade, beaucoup de théories explique sa paranoïa mais en soi ce n'est pas crucial, seul ce qu'il ressentait et qui était très réel à de l'importance.
Je t'avoue que la politique (au sens large) me laisse froide, mais le fonctionnement humain, ah, ça, ça me fascine. Je suis une décapsuleuse de boîte crânienne, la mienne bien sûr, et quiconque accepte de lever le couvercle pour moi... Et comme je suis aussi une analyste perpétuelle et sans limites, je décrypte constamment tout autour de moi, dont les livres bien sûr. Et je pense qu'on peut voir de multiples niveaux, y compris dans Rousseau qui n'est pas si transparent qu'il y a paraît. Cet être pétri de contradictions, qui se présente devant Dieu son oeuvre à la main et le menton levé, en professant une humilité totale, est plus complexe que son style très pur et sa volonté affichée de tout dire sans rien celer ou transformer le laissent présager. C'est ça que je creuse... cette complexité, les fêlures qu'il nous dévoile sans le vouloir, bref un homme avant d'être un mythe.

pour le débat plus large sur les classiques, et Zola... j'ai lu très tôt des classiques, je lisais tout, tout le temps (on n'avait pas la télé et bon y'avait pas internet et je ne sortais pas...), j'ai lu Dostoïevski à 15 ans, par ex. Peu importe ce qu'on comprend, dans ce genre d'oeuvres, il y a toujours quelque chose à glaner. Après, certes, il ne faut pas dégoûter... mais là c'est le rôle du prof de français...

Zola, je l'ai découvert assez tard, j'avais 16 ans et en 1ère ma prof de français (qui était absolument nulle, sans doute bonne élève mais 0 degré de subtilité ou d'enthousiasme) nous avait fait étudier La Curée. Cette femme insipide a je ne sais pourquoi choisi un volume peu connu dans l'oeuvre de Zola, et il m'a retournée ! des descriptions de toilettes féminines et d'habitations parisiennes, j'avais la sensation de les toucher, de les sentir... et puis ce personnage dans l'outrance, une Phèdre moderne, ah je m'en souviens comme hier. J'ai ensuite dévoré les Rougon-Macquart avec bonheur, du 1er au dernier.

Actuellement, je lis ou relis des classiques dans lesquels je redécouvre l'exploration psychologique parce que c'est ma préoccupation actuelle, et je trouve une telle richesse que ça m'enthousiasme.

sfamily Effectivement je pense qu'on peut lire tout à n'importe quel âge (enfin non, pas tout, mais les "classiques" quoi), et qu'on peut ressentir des choses intéressantes, puis des nouvelles en le relisant, avec la maturité, la vie...
J'ai lu des "classiques" jeune, mais parce qu'on ne m'a jamais dit que c'était des classiques, que c'était compliqué ou réberbatif ou quoi, ils étaient dans la bibliothèque, c'est tout... Y'a que Céline que je n'ai pas pu lire ado, trop particulier, trop ... trop pour moi à cet âge !

Mais je trouve ça très touchant de relire un livre, de me souvenir un peu de mes ressentis de la première lecture, d'y découvrir des subtilités qui font écho en moi, me demander ce que je découvrirai en les relisant dans 10, 20 ans...

badmonster le propre d une ?uvre de qualité

J'avais écrit une réponse hier soir sur téléphone mais je constate une énième fois que cela ne s'est jamais publié. Je suis déçue parce que je ne saurais plus redire ce que j'avais marqué... Bon, tant pis !

Je tiens juste à préciser que nous ne sommes pas tous.tes égaux.ales quant à la littérature. J'en connais beaucoup qui ne lisent pas du tout du tout, même pas un magazine. D'autres qui ne lisent que lorsqu'il y a des images (romans graphiques, BD, mangas...), d'autres encore qui lisent du roman mais UNIQUEMENT de l'érotique, d'autres uniquement du policier, d'autres uniquement des "grands classiques" considérant le reste comme inutile... Et pourtant je suis dans la classe moyenne de la société, et j'en croise des gens différents dans leurs rapports à la lecture/littérature.

Donc aimer les grands auteurs "anciens" quand on est ado, c'est bien, mais ne jamais avoir aimé, ce n'est pas étonnant pour autant. Moi je suis tombée amoureuse de Zola a 12 ans, de hugo a 14 ans et j'ai commencé à lire du roman adulte/témoignage/thriller à 9 ans (je prenais les livres de ma mère!). J'ai appris à lire "seule" et à mon entrée en petite section de maternelle, je savais lire certaines choses (pas des livres on est d'accord, mais j'avais la notion de lecture, je reconnaissais des mots qu'on m'avait lu par exemple). En CP, je lisais déjà des bons petits livres toute seule dans mon coin, c'était ma passion !

A contrario je vois des collégiennes autour de moi qui ne savent pas lire à voix haute et qui mettent 15 plombs à lire une âge, et autant de temps pour comprendre leur lecture ! On est tooooous différents face à cela !

tartine88 oh je n'ai aucune prétention quant à mes lectures, je suis une lectrice acharnée parce que j'ai été élevée à une autre époque dans une maison remplie de bouquins, comme j'ai dit je n'avais pas la télé et je n'avais que ça à faire... j'ai lu tout ce qui me tombait sous la main, du bon comme du moins bon, et je continue, je suis capable de passer de Descartes à Brussolo ou à un bouquin pour ado que je retrouve dans un carton... voire un Fantômette de mon enfance... il n'y a pas de mauvaises lectures, enfin si peut être, mais ce n'est pas parce qu'on ne lit pas Zola ou Proust qu'on est méprisable.
je trouve dommage de passer à côté de ça, j'avais comme premier projet d'être prof de français pour communiquer ce qu'on m'avait communiqué mais la vie ne me l'a pas permis. Mes enfants sont lecteurs bien sûr, mon mari uniquement des trucs dans son domaine (l'économie, la géopolitique...). Il y a autant de profils que de personnes.

moi aussi j'ai appris à lire seule :-) à 4 ans je lisais les Emilie et je piquais les Martine de ma soeur... Martine monte à cheval m'a fait fantasmer des années, et je le relis à chaque fois que je tombe dessus...

Oh! je ne veux pas qu'on se méprenne sur mes paroles Il n'y a pas de bonne ou mauvaise lecture et encore moins de bon ou mauvais lecteur... Il y a simplement des profils différents qui sont, je suppose, influencés par l'accès à la culture, par l'époque (sans technologie, on lisait beeeeaucoup plus!) et surtout par l'éducation. La classe sociale n'a pas grand chose à voir là-dedans, d'autant que ce sont les livres les plus "reconnus" qui sont aujourd'hui les moins chers...

J'ai aussi rêvé d'être prof, mais pas de français. Non, de littérature (donc en lycée). C'était une matière passionnante, j'adorais fermement découvrir les oeuvres, les dépiauter, avoir 1500 stickers pour retrouver les pages, avoir des milliards de notes... Rien que pour ça, j'aurais bien redoublé deux ou trois fois

Le monde de la littérature s'est voulu très distingué à une époque. Cela coûtait cher, ceux qui lisaient beaucoup étaient des érudits, des savants, des philosophes ou des historiens ou encore des nobles et rarement des femmes. On a fait un gros bon en avant de passer d'un domaine plutôt élitiste à un domaine tout à fait commun et accessible.

Je suis dans ma période thriller en ce moment. J'ai pas envie justement de me "prendre la tête" avec des lectures qui font travailler mon cerveau ou mon âme. Des thrillers, on suit, on regarde, on laisse couler l'histoire et on apprécie. Simple et efficace.

Là où j'avoue me questionner, ce sont sur les nouveaux young-adult Il y en a certains qui sont publiés, j'avoue me demander comment... J'ai l'impression qu'il y a une vraie diminution du niveau et de la qualité d'écriture dans ce genre qui devient un peu un "fourre-tout de nouveaux jeunes auteurs".

Ah pareil, ce n'était pas du tout pour "frimer" j'ai lu ça parce qu'il y avait ça à la maison donc sans a priori de savoir comment c'était connoté... Ma maman passait de Le Clézio à un cosmopolitan (le magasine, pas le cocktail, dommage !) et moi ado de Zola à Grand Galop hein

Ce qui m'embête juste dans les livres pour enfants c'est la baisse du niveau, tu regardes les vieux club des cinq, c'est écrit au passé simple, à l'imparfait, les temps du récit quoi... dans les ré éditions, tout est au passé composé ! Merde, les enfants de maintenant sont pas plus cons que ceux d'il y a 20, 30, 40 ans quand même !

badmonster Ah ? tu constates aussi cela dans les jeunesses ?
Je n'ai jamais lu de ré-édition, j'ai eu la chance d'avoir plein de livres à portée de main même si beaucoup étaient jaunis. J'irai bien faire un tour en librairie le mois prochain "juste pour voir"
Mais effectivement je ne comprends pas... Ca fait déjà quelques années qu'on constate une simplification des manuels, des livres etc.

tartine88 Oui... Et puis c'est débile je trouve parce que ce sont les temps du récit, on ne parle pas dans la vie de tous les jours au passé simple ou au subjonctif imparfait (peut être qu'on devrait ? les espagnols le font !). On peut tout à fait faire la différence entre l'écrit et comment on s'exprime au quotidien...


https://bibliobs.nouvelobs.com/romans/20170406.OBS7659/le-club-des-cinq-a-perdu-son-passe-simple-et-pas-mal-d-autres-choses-aussi.html


J'ai lu les club des cinq petite, je suis pas si vieille que ça, y'avait déjà plus de télégrammes depuis un moment et pourtant ça ne me choquait pas de lire ça, même un enfant sait un minimum contextualiser... Puis bon dans une série où des enfants (et un chien) parviennent à arrêter des malfaiteurs, c'est pas le télégramme le plus fantastique

badmonster Ca me fait mal au coeur, vraiment... Je suis très attachée à la langue française, on a un vrai marqueur de complexité dans la langue et quoi de plus simple que de l'apprendre correctement dès le plus jeune âge ?

Le club des cinq, les Martines, Alice, Chair de Poule C'était des vraies grandes lectures quand j'étais gosse ! Alors je me vois super mal les relire, mais en retirant le passé simple ou en "simplifiant" l'écriture !