Cet hiver-là, Cobalt aura passé quatre mois au pré, dont le dernier mois en remise en route en longe. Comme il va reprendre le boulot début février et que c'est un ours polaire, je commence à l'habituer au couvre-rein, pour confirmer la tonte. Je lui met celui de Safran, qui lui est donc bien trop grand, et même s'il tourne et fait du bruit, il s'en fout complet.
Le jour de son retour au club, il passe à la tonte complète (sans bouger une oreille, le coach ne me croyait pas quand je lui disais ne pas avoir shooté) et je lui fais la crinière dans la foulée. Il aura été très patient.
La monitrice arrivée au club à l'automne le monte pour la remise en route pendant trois jours, puis le prend une fois par semaine pour l'emmener principalement en extérieur (il me faudra quelques semaines pour réussir à y retourner). Je me le garde le reste du temps, soit quatre séances par semaine.
Comme les entraînements au club se passent bien, on se prépare à engager nos premiers concours, en jeunes chevaux.
Mi-mars, nous voilà engagés en Formation 1. Comme je le fais encore à la maison, je le longe avant de le monter au paddock. Et là, je me demande si j'ai vraiment envie de monter sur mon dragon fumant. Dans le rond de longe, il enchaîne les cabrés (son grand kif), les coups de cul, sauts de mouton, demi-tour et les galop à fond. Une fois dessus, il est plus sage, ouf. On fera un refus sur le 1, mais avec un bon comportement en piste. Par contre, impossible de retourner au parking à cheval s'il n'en suit pas un autre, il enchaîne les demi-tour, voir debout demi-tour (comme il me le fait par période à certains endroits au club).
Fin avril, retour sur le même terrain, en Formation 1, mais pour les deux jours.
Premier paddock, malgré la longe, il est survolté. Je gère tant bien que mal les cabrés, coups de cul, sauts de mouton, écarts, demi-tour au paddock, tout en m'excusant auprès des cavaliers quand je passe trop près de leurs chevaux (heureusement que ce ne sont que des pros à cheval).
En piste, Cobalt ne pense qu'à avancer, très énergique. Le parcours sera très facile à monter, il avance tout seul, je n'ai qu'à diriger et rééquilibrer. Il me fait un beau sans-faute.

Le lendemain, Cobalt est tout fatigué, il tient à peine le galop au paddock (quatre ou cinq foulées, pas plus). En piste, je le porte, j'ai l'impression d'escalader chaque obstacle, mais on sort à nouveau sans-faute.
Mi-mai, on est encore en Formation 1, sur le même terrain archi connu. En piste, toujours pas une barre, mais à nouveau un refus sur le 1 (après une chute au paddock pour l'avoir laissé se ratatiner au trot pour aller sauter une mini croix, j'ai bien failli tomber sur le 1 aussi). Une fois enclenché, tout passe bien.
Pendant ce temps, la grande carrière du club est en travaux, pour être complètement refaite. Du coup, on fait tous les cours sur un terrain en herbe à une dizaine de minutes à cheval. Ce trajet m'est régulièrement compliqué, parce qu'on y va en groupe et au pas. Je me retrouve une fois ou deux avec un cheval debout bien haut (ce jour-là, une fois arrivés, je le refile à l'élève-mono pour me le remettre aux ordres) ou qui bondit dans tous les sens. Heureusement, il y bosse pas mal et le retour (en descente uniquement) est plus sage.
Fin mai, on change de terrain, à deux bonnes heures de route, pour faire cycle libre 1. On fait l'aller-retour sur la journée, notre épreuve étant le midi. Le tour n'est pas très académique dans le style, mais on sort sans-faute.
A ce paddock, Cobalt commence à essayer de mordre certains chevaux qu'on croise (ce jour-là la jument que monte un mono que je connais). A la maison, ça lui arrive déjà par période, on peut croiser quinze fois le même cheval en carrière, à la seizième il va essayer de le mordre, mais pas à la séance suivante. Il le fait avec un peu tous les chevaux (bon, sa mère attaquait déjà comme ça tous les alezans, mais uniquement cette robe, et c'était constant), mais pas à chaque fois.
Il le fera sur quelques paddocks en concours, et ira jusqu'à jeter les épaules à gauche pour essayer de mordre un cheval alors qu'on galopait à main droite pour aller sauter l'oxer de détente. J'hésite à lui mettre un noeud rouge au toupet
Mi-juin, on fait un week-end double sans-faute en cycle libre 1.
Du coup, début juillet on se lance en cycle libre 2, avec pour objectif de faire le CIR en cycle libre 2. On y fait une et deux barres.
Début de l'été, on récupère la carrière avec un super sol. A la première séance d'obstacle, sur une ligne de mécanisation, Cobalt en teste le rebond en partant quais à chaque fois en sauts de mouton à la sortie
Afin de préparer le CIR, on s'engage dans un GP 1m au concours à domicile. On finit avec un refus en milieu de tour, trois barres et un peu de temps.
Photo sur l'obstacle refusé
Une fois arrivés au CIR, loin de la maison, le paddock est compliqué, je m'y prend plusieurs refus. En piste le premier jour, Cobalt refuse deux fois le 1 (notre bête noire). Ensuite, j'arrive à tout passer, mais en ayant l'impression à chaque obstacle que ça n'allait pas passer (on passe notamment la combinaison au trot), mais on finit avec une ou deux barres et du temps.
Le lendemain, le coach me fait mettre les éperons (je n'en ai jamais mis avec lui, mais le mono qui l'a débourré en avait déjà mit) et me donne comme consigne de "partir à la guerre". Paddock toujours un peu compliqué avec quelques refus. Une fois en piste, je lui montre le 1, prend le galop et met un coup de cravache derrière la jambe. Je me bat sur tout le tour, mais ça paye, on finit sans-faute

Bon, par contre une flaque à la porte de sortie me complique la tâche, j'ai bien cru devoir descendre pour sortir sans perturber le concurrent suivant avec tous ses debout demi-tour, mais on y arrive.
Début août, on fera un dernier concours, en prépa 1m, où on fera une barre (en ayant mis les éperons et montré le 1).
On continue le travail à la maison, où on progresse pas mal sur le plat, j'arrive mieux à gérer sa tête.
Il part en vacances début septembre, dès la fin de sa saison de concours.
