Maternité et amitié : une impossible conciliation?

Ma meilleure amie a 2 enfants, nos vies ont pris des chemins vraiment très très différents. De mon côté je suis allergique aux gosses et physiquement incapable d'en avoir...
Ma carrière et mon âne sont le c?ur de ma vie quand elle construit tout autour de ses deux fils.

On est un peu éloignés géographiquement mais même avant on s'est progressivement éloignées, on s'est moins vues, appelées
On reste très amies mais on se voit un peu de temps en temps, un coup de fil à l'occasion alors qu'on se voyait tous les jours avant.

Honnêtement je ne la comprends pas et elle ne comprend pas que je puisse être bien alors que des tuiles de santé m'empêchent d'avoir des gosses !

Je pense que c'était inéluctable d'en arriver là, comment rester amies alors qu'on a plus rien en commun ?

ponix Je suis totalement d'accord ... je suis aussi dans ce cas, mes copines c'est soirée sur soirée alors que moi je suis plutôt soirée tranquille et passé du temps avec mes animaux et la photo,

plus rien en commun a la limite du "on a plus rien a se dire"

malheureusement on perd des gens de vue ... ainsi va la vie , tu ne vas pas te forcer a faire ce que tu ne veux pas ..

feugeres le plus dur c'est de s'en rendre compte à mon avis

ponix Oh que oui, car tu as vécu de très bon moment avec .. mais tout le monde change

feugeres oui, perso ça a été un changement pro radical qui a fait que je me suis éloignée de beaucoup d'amies mais au final ça permet d'en rencontrer de nouvelles et c'est ça.

La vie est un train, certains montent et d'autres descendent. Seulement on voit mieux certains mouvements que d'autres

Pareil pour moi : ma meilleure amie d'enfance m'a laissée tomber après le lycée , quand elle était enceinte . Elle a préféré sa vie de famille a ses ami(e)s . Moi je trouve cela dommage, et pendant des années j'ai était très triste de tout ça. Même maintenant je me demande souvent ce qu'elle est devenu, et si elle pense encore - un peu- à moi .
Voilà, oui les gens changent, mais pas toujours de manière sympa.

Je connais la situation avec une très bonne amie, aussi. On se connaît depuis 15 ans. Elle a eu un enfant, il y a quelques années, avec un homme irrespectueux, qu'elle fréquentait depuis 2 ou 3 mois à peine. Mais elle voulait un enfant, depuis longtemps, coûte que coûte, quitte à l'élever seule. Alors, elle l'a gardé, en dépit des avis de sa famille et de ses ami-e-s.

Moi qui suit childfree ultra convaincue... Ça a, comme qui dirait, creusé un fossé. Je lui ai fais part de ma façon de penser, en essayant de ne pas être trop abrupte, puis la distance s'est installée, même si elle continuait, de temps en temps, à se confier à moi sur le bonheur absolu d'avoir un bébé et les misères que lui faisait vivre le père dudit bébé, qu'elle a quitté quelques mois plus tard.

Le temps est passé... On a réussi à se retrouver, en tentant de garder un équilibre relationnel. Elle a même passé un après-midi à la maison avec son bambin, et ce fut un excellent moment.

Au final, nous ne sommes plus aussi proches qu'avant, c'est certain. J'ai une place plus lointaine dans sa vie. Néanmoins, nous restons liées, en ayant conscience que cette amitié est précieuse. Nous faisons ce qu'il faut pour la conserver, même si ça ne passe pas par un contact très fréquent.

joual
Coucou !

Je suis passée par là, et ne serai pas aussi radicale que d'autres, surtout si tu tiens à votre amitié.

Il est normal que leurs discussions changent, c'est inéluctable. Si demain tu changeais de vie, cela deviendrai ta préoccupation et tu en parlerai forcément. L'arrivée d'un enfant est même plus bouleversant qu'un changement de boulot ou déménager dans plus grand, et peut apporter de nombreuses inquiétudes et interrogations qu'on partage avec d'autres.

Parfois - et même souvent - on ne s'en rend pas compte. C'est totalement humain, on a tous une part d'égoïsme, mais cela ne veut pas dire que l'on tire un trait sur tout le reste.

Certaines jeunes mamans sont à fond dans leur grossesse, et ne se rendent parfois pas compte qu'elles abandonnent leur vie d'avant et les gens qui en font partie. Il peut donc arriver qu'elles explosent un jour en ressentant le besoin de retrouver de vieilles habitudes : les sorties entre filles, le shopping pour soi et non pour bébé, une promenade sans enfant etc.
C'est là où l'amie non-maman peut être une roue de secours, car c'est elle qui peut pousser la jeune maman à souffler et prendre du recul.

Dans le cas de tes amies :

- soit, en effet, vos chemins prennent trop de divergence et vous n'aurez plus rien à vous dire (cela arrive aussi !)

- soit elles sont simplement préoccupées par leurs grossesse et oublient ce qui se passe autour d'elles.
Si tu tiens à leur amitié, tu peux parfaitement le leur dire, et je dirais même que tu dois le faire au lieu de ruminer dans ton coin. Il faut toujours exprimer ce que l'on ressent, sinon cela peut générer de la rancœur et les autres ne vont pas comprendre.

Quand mes amies ont été enceintes à peu près en même temps, je leur disais clairement mais gentiment que leur sujet ne me branchait pas. Je laissais quelques minutes où elles parlaient enfant, puis je disais sur un ton sympa "Bon alors maintenant, on parle de nous et plus d'enfants, moi j'y connais rien...!". En général, elles comprenaient très bien et la soirée n'abordait que peu le sujet. Ça leur faisait même du bien.

Depuis, c'est toujours le cas et elles m'ont même avoué qu'elles sont hyper contentes de me voir, de lâcher leurs trois marmots pour se faire une soirée entre filles et parler autre chose que couche et école.
Il est sain, dans un couple et qui plus est avec des enfants, que l'un et l'autre puisse prendre du temps pour soi, voir ses amis, sans enfant ni mari/femme. Ça contribue à l'équilibre du couple.

N'hésite donc pas à leur en parler, à leur expliquer que c'est difficile pour toi, que tu te sens mise de côté, à part, et que vos discussions vous manquent.
Peut-être ne s'en rendent-elles pas compte, cela arrive.

Il m'est aussi arrivé de voir moins des futures mamans, et de les revoir un peu après, quand le rush de la naissance est passé.
Les futures mamans se mettent parfois beaucoup la pression.


Bon courage, ça n'est pas une période très facile, mais si vous tenez toutes les unes aux autres, parlez vous !

En fait je pense que ça dépend de comment chacun gère ses relations et l'attention qu'il porte à son entourage.

Ma meilleure amie est à l'autre bout de la France, elle a une fille de 3 ans. J'aime pas les enfants, je trouve pas ça intéressant.... Elle le sait et elle n'a JAMAIS essayer de me convaincre que avoir des enfants était la plus belle chose au monde.

On s'appelle très souvent ( 3 fois par semaine grand minimum quand c'est pas tout les jours!). Eh ben on a toujours un truc à se raconter et elle est loin de parler que de sa fille. Et elle s'intéresse à moi et mes projets.

Je m'intéresse forcément un peu à sa fille aussi, parce que c'est la sienne et que tout ce qui touche mon amie m'intéresse.

Donc je pense vraiment que c'est possible mais faut que les mamans sortent de leur bulle de maternage ++++

En fait je ne suis pas sûr, d'après ton message, que la maternité soit le problème.

Tu dis que pendant la soirée, tu as parlé avec une autre copine de tes 2 passions. Est ce que si tes 2 amies avaient parlé d'un sujet qui les passionnent mais pas toi, la situation aurait été différente ?

corleone Tout dépend de la manière d'amener le sujet et de leur capacité à y répondre

J'ajoute que si je choisissais mes amis selon mes centres d'intérêt, je me ferai chier dans la vie.

J'adore parler équitation avec des néophytes et apprendre des choses sur le hockey sur gazon.

Donc oui, c'est possible voire nécessaire d'avoir des amis qui ne partagent pas nos passions.


juliel-b
Complètement !

Dans mon cas, j'ai fait attention à ne pas les accuser et l'ai fait sur un ton détendu, voire amusé. Je le fait toujours quand ça commence à durer trop longtemps et que je me sens à part.

necessaire pour toi d'avoir des amis qui ne partagent pas ta ou tes passions, mais pas pour tout le monde.

Tous mes amis partagent la même passion que moi (chien ou cheval) et quand je suis avec des gens qui n'ont pas cette passion, clairement je me fais chier et je n'ai pas envie d'aller plus loin.

Ce n'est pas pour autant qu'on ne parle que de chien ou de cheval à chaque fois qu'on se voit, mais je pense qu'il y qqchose qui fait qu'on s'entend.

Je n'ai aucun ami, et je ne parle pas juste de connaissance, je parle vraiment d'amis, qui n'ont pas ce point commun avec moi, la passion du chien ou du cheval.

joual

Toutes mes amies qui ont eu des enfants sont passés par là aussi, ne parler que de ça, et je suis comme toi, ça ne m'interesse absolument pas voir ça m'emerde carrément lol

Du coup, on s'est franchement éloignées, on ne se voit plus, on se téléphone voir on a coupé gentiment les ponts et on se donne des news via facebook.

joual J'ai connu avec une très bonne amie, qui l'est toujours d'ailleurs!

Elle a eu son premier enfant nous avions 25 ans je dirais. Et évidemment ça ne faisait pas du tout mais alors pas du tout parti de mes objectifs de vie. Je détestais d'ailleurs les enfants et j'étais plutôt dans une période sortie/début de la vie active/éclate. Donc j'étais totalement de marbre face à cette nouvelle et je ne m'y suis pas du tout intéressée à la grossesse ni à la naissance ni aux premières années.

Pour aller même plus loin, les diners chez elle avec son gosse m'emmerdait, pareil pour les week-end, et quand j'organisais un truc à la maison il était inconcevable pour moi qu'elle vienne avec lui (mais je n'en ai jamais rien dit). C'était juste pour moi une source de contrainte.

Elle l'a toujours compris d'ailleurs et n'a jamais trop parlé de sa vie de maman. De sa vie de femme oui, de working girl aussi, mais pas de sa vie de maman. Elle a toujours su que c'était un sujet qui me faisait royalement chié. Pour autant, je sais qu'elle ne l'a pas forcément toujours bien vécu mais elle a su composer.

Eeeeeeet depuis 11 mois je suis moi-même maman, et quand j'ai pris en pleine tronche le chamboulement que ça représente, les nuits sans sommeil, l'adaptation que ça demande au couple, les crises de larme, les crises de doute, les angoisses constantes, les grandes joies, la fierté, les premiers sourires, les premiers déplacement, les premiers dos ventres, les premiers éclats de rire, je me suis dit que j'avais été une sacrée connasse et qu'elle avait dû se sentir si seule.

Et qui c'est que j'ai appelé en pleure? Ma copine.
A qui j'envoie des photos de bébé? Ma copine.

Alors clairement c'est un tel changement de vie que d'une part ça remplit toute la tête donc c'est difficile d'avoir d'autres sujets de conversation au départ et d'autre part on a besoin de gens sur qui s'appuyer psychologiquement, qui sont nos intimes et à qui on peut dire "je vais me tirer une balle" ou "putain je suis trop trop heureuse".

La phase du "je ne parle que de ça" s'estompe, même si bébé sera toujours un sujet évidemment.

Mais aujourd'hui on peut dire que c'est uniquement grace à la compréhension et à la finesse de ma pote que nous sommes toujours copine. Et j'en aurais loupé des choses si elle ne s'était pas accrochée à moi!

Le fond de la question est plus de savoir si en dehors de cette phase toute particulière vous partagez des centres d'intérêts communs. Mais rassure toi, les mamans peuvent tout à fait fréquenter des non mamans et parler d'autres choses, tout comme les non mamans peuvent s'intéresser aux enfants des mamans et à ce que vivent les mamans. C'est la beauté de l'amitié non? Partager nos sentiments, nos émotions, sans que tout cela soit identique.

Je suis d'accord avec le dernier message. Est-ce les humains qu'elles sont que tu aimes ou partager des choses que vous avez en commun ? L'un et l'autre sont de très bonnes raisons de les considérer comme des amis mais n'entraineront pas le même type de "gestion" dela situation.

Si tu aimes ce que vous partagiez et que ça s'estompe en ce moment avec leur vie qui change, ben pas grave, laisse la distance s'installer peu à peu et advienne que pourra.
Si tu aimes ces personnes alors les "efforts" pour s'intéresser à l'autre doivent (à mon sens) se faire dans les deux sens : leur rappeler qu'il faut laisser de la place à d'autres choses que leur maternité tout en faisant un "effort" d'écoute et d’empathie sur ce qu'elles vivent de beau et/ou de dur en ce moment...


Perso rien ne m'a jamais autant gonflé que les soirées/gens avec les quels seuls leurs thèmes passion peuvent être discutés et que je trouve assezpeu ouvert au monde de ce fait.