Les perles sexistes de cheval annonce

Mais c'est quand même quelque chose de venir parler des hommes que quand il faut taper sur les femmes qui parlent des femmes. Vous trouvez qu'on ne parle pas assez des violences faites aux hommes ? Eh bien faites le ! Qui vous en empêche en fait ? Montez des associations, militez, faites de la prévention, allez marcher dans la rue !
Non, bah non, forcément. C'est encore le rôle des femmes après tout, comme d'habitude, qu'elles fassent tout le boulot. On se demande pourquoi tiens, et ce que ça rappelle.

Si vous sortiez de vos idées caricaturales, vous auriez vu depuis un moment que les collectifs qui parlent des violences faites aux hommes, ce sont les collectifs féministes. Et oui, sans surprise, les féministes parlent des victimes, de TOUTES les victimes.

akhaten Ce système qui partage les individus en masculin ou féminin, avec les qualités et les défauts qui soi-disant s'y rattachent est mauvais pour tout le monde. La souffrance des hommes est effectivement souvent minimisée, ils n'ont pas le droit de montrer leur tristesse. Chez certains, cela va provoquer de la dépression, chez d'autres de l'agressivité ou bien ils peuvent devenir indifférents à la souffrance des autres.
Dans une école au Danemark, qui se voulait pourtant exemplaire en éducation non genrée, une étude avait montré que les garçons étaient moins consolés que les filles quand ils se faisaient mal. Mais les enseignants (hommes et femmes) toléraient plus que les garçons soient moins disciplinés, fassent plus de bruit, soit plus remuants que les filles.
Nous sommes tous influencés inconsciemment ou non par cette vision des rôles de chaque genre. Ceux qui sortent de ce schéma sont mal vu, hommes ou femmes.

eric61



Tu as déjà flippé dans des magasin car des hommes te suivait ? Tu es déjà resté 20 minutes dans ta voiture car une autre s'est garé derrière la tienne et attend sans couper le moteur ? (J'ai 30 mètres à faire pour rentrer chez moi et je n'ose toujours pas bouger). Tu t'es déjà fait insulter et toucher dans la rue à cause de ta tenue ? Tu t'es déjà retrouvé à trembler de peur car tu devais sortir seul dehors dans le noir ? Peut être qu'après avoir vécu ça (en sachant que je suis restée très light), tu pourras peut être éventuellement te mettre à la place des femmes.
Et encore, j'ai de la chance, j'ai jamais subi d'agression.

akhaten Je suis estomaquée et révoltée de lire ça, les autres ont eu de meilleurs mots que moi mais je t'envoie tout mon soutien

eric61 hum... Non, pas vraiment. Le problème ne se situe pas au niveau de l'empathie. Dernièrement j'ai échangé pendant près de 2h avec une psychologue formé à la prise en charge des victimes de violences sexuelle ET des auteurs. Cette psy a travaillé avec un psychiatre qui travaille depuis plusieurs décennies avec des auteurs de violences sexuelles (agressions, viols...).
La question d'un manque d'empathie peut être très vite éludée : les cas de sociopathies sont extrêmement minoritaires chez les auteurs de violences sexuelles bien qu'ils puissent être sous-estimés (les sociopathes auteurices consultent très rarement ou sur injonction de soin).
On trouve avant tout un manque d'éducation au consentement, manque qui est omniprésent dans la société entière, et dans les cas de pédocriminalité on la retrouve chez des personnes qui ont été elles-mêmes victimes (donc dont le système de tri entre ce qui est normal dans la sexualité et ce qui ne l'est pas a été biaisé très jeune et non-corrigé depuis). Puis il y a une notion de pouvoir. Cette dernière notion est à aborder avec une certaine subtilité. Par exemple, chez les jeunes hommes majeurs qui se rendent coupables de pédocriminalité ou de grooming, il semblerait que beaucoup manquent de confiance en eux pour aborder des femmes de leur âge. Croire ou se faire croire qu'un mineur ou une personne très jeune peut consentir leur permet d'avoir des relations qui, pourtant, n'existent que par le fait qu'ils ont un ascendants. Je dis "ils" car dans le cas des relations majeurs/mineurs, la place du mineur est majoritairement occupée par des jeunes filles ou jeunes femmes.
Attention, c'est une explication et pas une excuse : je manque de confiance en moi et j'ai été victime quand j'étais jeune (- de 15 ans), pourtant je ne m'en suis jamais prise à un enfant d'une manière ou d'une autre. Le pouvoir peut aussi se manifester par l'utilisation du viol comme arme afin de détruire une personne.
Une grande partie des gens coupables d'agressions ou qui ont forcé leur partenaire ne pensaient pas à mal. Si on veut bien se déboucher les oreilles, on entend partout des histoires où l'un•e des partenaires a fait preuve d'insistance sans même s'en rendre compte ou en pensant être une dynamique "sexy"... Que l'autre a (légitimement) vécu comme une contrainte.

Bref, l'empathie c'est bien mais en terme de relations sexuelles, ça ne suffira pas. Il faut des vrais cours de consentement, et pas seulement en imaginant que les jeunes risquent d'être victimes mais aussi des potentiels auteurices. Il faut aussi deconstruire tout ce qu'on nous dit du couple. Les pick-up artist et le porno mainstream sont en grande partie suivis par des adolescents ou des jeunes adultes et mettent en avant des idées nauséabondes : fréquence des rapports sexuels totalement vue à la hausse, pratiques minoritaires ou à risque montrées comme normale, nécessité pour les hommes d'avoir un certains nombres de rapports sexuels (réponse à un besoin)... Des choses normales comme des poils, une cystite, une panne, des vergetures, sont insultées par ces gens. Ces discours sont majoritaires chez les ados. Même s'ils ne les consomment pas directement, ils y seront exposés via leurs amis... Et démarrent presque tous leur vie sexuelle d'une façon dangereusement biaisée.
Car s'ils ne sont pas forcés, ils peuvent être amené à SE forcer à avoir des relations sexuelles ou des pratiques qu'ils ne désirent pas (on peut consentir sans désirer, je consens à payer mes courses alors qu'il y a 48% de marge mais j'en ai pas envie pour rester dans ce qu'on leur a vendu comme la norme. Norme arbitraire et fausse, complètement fantasmée par des adultes.
Il faut parler consentement et de ce qu'est le vrai sexe dans la vraie vie. Les ados sont exposés à des normes irréaliste et dangereuse. Il faut les contrebalancer pour qu'ils ne se sentent plus forcés d'avoir X rapports par semaine, que Bidule ne se sente pas dans son bon droit en réitérant des avances encore et encore... Ce n'est déjà pas au point pour la majorité des adultes et avec une éducation pareille, je ne vois rien de plus normal, malheureusement.

Édit : pour les plus jeunes, justement. En moyenne, les couples cohabitants adultes n'ont "que" 2 rapports sexuels par semaine. Le nombre de rapports sexuels et de partenaires est souvent un bon gros mensonge, les adultes restent crétins sur certains sujets. La plupart des couples utilisent des positions sexuelles très classiques, environ 3 ou 4.
La pénétration n'est pas du tout obligatoire, on peut très bien vivre sans, qu'on soit un homme ou une femme. D'ailleurs, il y a des gens qui sont asexuels : ils n'aiment pas le sexe ou très rarement et n'en manquent pas, certains détestent ça, d'autres n'aiment QUE avec une personne qu'ils aiment. Ce n'est pas anormal ni une maladie, c'est juste une question de goût, comme la pizza aux ananas. On peut aussi être aromantique : ne pas voir d'intérêt dans les relations amoureuses. Beaucoup d'adultes n'ont pas de relations amoureuses et/ou sexuelles et le vivent très bien.
Et personne n'a besoin de sexualité pour vivre, ce n'est pas comme la faim ou la soif. Plutôt comme un jeu vidéo : c'est cool si on aime ça mais on peut vivre sans et être heureux, et on peut aimer ça et très bien s'en passer. Au pire c'est agaçant sur le coup mais on ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut et c'est pas grave !

Personnellement, je n’ai pas envie de rentrer dans un débat dans lequel un homme expose son opinion personnelle comme vérité absolue ou qui devrait l’être. Comme ces questions relèvent d’un problème systémique, je me permets juste de passer pour déposer quelques sources destinées aux personnes que ça intéresse vraiment :

Une première sur le « mythe de la misandrie », mythe selon lequel les féministes seraient « anti-hommes », détesterait les hommes etc. Dans cette étude comprenant méta-analyses et réplications partout dans le monde, il est démontré que les femmes féministes ont des attitudes positives envers les hommes (Hopkins-Doyle et al., 2023). Cela rejoint ce qui a déjà été dit : les féministes sont les premières à dénoncer le fait que les hommes souffrent aussi de certaines situations et à démonter les clichés virilistes.




Ce que la littérature scientifique montre aussi et qu’on peut retrouver à travers les postes, c’est l’attitude négative générale envers les féministes. Jugées généralement plus négativement parce qu’elles sortent du rôle de genre traditionnel (Meijs et al., 2019), elles peuvent en subir les conséquences par le biais de violences verbales et physiques (Sarlet & Dardenne, 2012).




Enfin, je parlais d’un problème systémique donc voici un super article (en français en plus) qui aborde la façon dont le sexisme est délétère pour les femmes à l’échelle sociétale. Il explique tout le vicieux mécanisme du sexisme hostile et bienveillant, qui ont tous les deux pour rôle de punir les femmes qui sortent des rangs et se révoltent contre le système mis en place, et de récompenser celles qui restent dans le rôle de genre attendu et ne bouscule pas l’ordre du système (Sarlet & Dardenne, 2012).




Je pourrais m’arrêter là mais je viens de me souvenir qu’il existe même un article pour parler des femmes qui refusent de se dire féministe en expliquant que ces femmes sont celles qui adhèrent le plus fortement au néolibéralisme et à la méritocratie, des croyances ultra individualistes qui freinent l’adhésion au féminisme (qui part définition est une action collective donc pas individualiste) (Girerd & Bonnot, 2020). D’ailleurs, les femmes qui dénigrent d’autres femmes sont un phénomène qui peut notamment s’expliquer par la Théorie de la Justification du système (Jost & Banaji, 1994), théorie selon laquelle pour rendre le monde dans lequel nous vivons légitime (c’est moins douloureux que de se dire qu’on vit dans un monde injuste (je caricature)), certaines femmes peuvent prescrire à d’autres femmes des stéréotypes qu’elles même subissent (soit belle, soit mince, soit polie et j’en passe) parce qu’elles ont la croyance que le monde dans lequel elles vivent est juste, et que donc tout ce qui se passe est légitime. Le problème derrière reste donc bien la société ultra sexiste et misogyne, pas les femmes.








Bref, je rejoins les commentaires de mes camarades féministes que j’ai liké et je m’en vais.

klavel

En effet les chiffres sont forcément difficiles à mesurer. Merci pour les précisions, c'est toujours bon à avoir en tête. Et évidemment les femmes peuvent agresser, aucun.e féministe ne reviendra dessus je pense.

D'après le rapport Cadre de Vie et Sécurité : Pour les violences sexuelles hors ménage, sur la période 2011-2018, dans 91 % des cas décrits, les victimes rapportent que l’agresseur a agi seul, très majoritairement il s’agit d’un homme (86 %).

Les femmes sont largement majoritaires parmi les victimes de violences sexuelles (77 %). Les jeunes (18-29 ans) sont également surreprésentés (44 % contre 20 % parmi les 18-75 ans).

Dans le cadre du ménage : Les femmes sont largement majoritaires parmi les victimes de violences au sein
du ménage (66 % en moyenne sur la période 2011-2018). Les jeunes de moins de 30 ans sont également surreprésentés (34 % contre 20 % dans l’ensemble des 18-75 ans.).

Concernant les violences conjugales : Les femmes (213 000 victimes par an en moyenne sur la période 2011-2018) représentent à elles seules 72 % des victimes de violences conjugales prises dans leur ensemble, et la presque totalité des victimes quand il y a des violences sexuelles.

Viols et tentatives de viol : . Les femmes (94 000 victimes par an en moyenne sur la période 2011-2018) représentent à elles seules 84 % des victimes de viol ou tentative de viol. Les jeunes (18-29 ans) sont fortement sur-représentés parmi les femmes.

eric61 à nouveau peut-on éviter ce cliché classiste ? L’enquête Virage (violences et rapports de genre), menée en 2015 par l’Ined (Institut national d’études démographiques), a confirmé que les femmes de tous les milieux sociaux peuvent subir des violences conjugales. En revanche, il existe une forte corrélation entre les faits de violences et l’absence et la recherche d’emploi, tant de la femme victime que du conjoint.

eric61 mais les femmes subissent énormément de violences physiques et morales uniquement parce qu’elles sont des femmes !

C’est pas une question d’empathie. C’est une question de société patriarcales et aussi une questions de comportement individuel.


lune22140 a donné plusieurs exemples de ce que les femmes subissent parce qu’elles sont des femmes, point. On ne peut pas nier que la violence vécue est sexiste et genrée.

Merci pour les sources dans les dernières interventions c’est très intéressant, je les note. Notamment celle sur les femmes qui se revendiquent non féministes.

Elles ont je crois l’impression de « gagner » parce qu’elles répondent aux critères féminins attendus, et qu’elles en retirent certains inconvénients. Mais « gagner » à un jeu truqué, est ce que ce n’est pas perdre quand même ?

indji


Pareil. J'ai, depuis quelques mésaventures, une méfiance instinctive envers les "hommes forts qui pleurent jamais'". Je me sens en danger devant une personne qui n'a pas accès à ses émotions, d'une part pour l'agressivité ou le "je m'en foutisme" qui peut se cacher derrière, d'autre part car ce n'est pas du tout un exemple de maturité émotionnelle à mes yeux. Et qui c'est qui devient le psy de son conjoint qui est trop fort pour accepter d'aller poser ses fesses en thérapie ? La meuf, ENCORE.
Et purée, c'est épuisant ! À titre personnel, ça m'a flingué deux relations amoureuses de devenir la psy de mes mecs. Jamais un bon moment qui ne soit pas pollué par le manque de recul et de maturité, par la surveillance d'un truc, d'un bidule, d'un machin, toujours à devoir faire tout le travail de communication et émotionnel. C'est facile : ça m'a fait du mal à long-terme, pendant et après la relation, et ça a tué tous mes sentiments en très peu de temps. Et à chaque fois la rupture était comme une surprise pour ces messieurs alors que c'était pas faute de faire tout le boulot et d'avoir prévenu que j'en pouvais plus une dizaine de fois sur tous les tons.
Bon, après on a droit au "je peux pas vivre sans toi !". Bah non tu peux pas, et tu peux pas vivre avec moi non plus parce que j'ai l'impression de sortir avec un enfant de 4 ans qu'il faut rassurer h24 même quand y'a rien et à qui il faut apprendre le "Non, c'est pas gentil"

Édit : et ça c'est quand on ne doit pas, en plus, entretenir leurs relations sociales à leur place ou gérer l'intendance du moindre déplacement, de la moindre soirée.

Mon copain pleure bien plus souvent que moi, s'épanche sur mon épaule autant que je le fais sur la sienne. Il met même, oh God, mon vernis à ongles et a les cheveux sous épaules.

Il se fait vachement plus vanner par les mecs que par les femmes là-dessus, soit dit en passant.

Franchement je ne cesserai jamais d'admirer tout.e.s celleux qui ont encore l'énergie d'argumenter, sources scientifiques et pédagogie bienveillante à l'appui face au vide intersidéral de certains propos parfaitement gratuits ...

clarousse je m'en fiche des conneries racontées. Mais au moins, ça donne un autre point de vue aux gens qui pourrait passer par là.
Et ça permet d'aiguiser ses arguments, Noël approche, après tout

lune22140
Tu as pu rentrer chez toi ?

klavel Oui, ils ont fini par partir au bout d'une demi heure donc j'ai pu courir me réfugier chez moi. Là je suis entrain de relâcher la pression grâce à mes deux amours de félins qui se sont rués pour se poser contre moi

klavel Toute à fait ! Mais admiration quand même !

Pour Noël, personnellement je prévois d'étouffer des vegan avec du foie gras, de rouler en SUV sur les cadeaux de seconde main, de faire des marques places sur des tracts du RN et de plumer la dinde vivante en l'accrochant au lustre en cristal du salon le tout en menaçant la grand mère communiste avec un marteau ... Oups je vous l'avez bien dit que le vaccin contre le Covid avait des effets secondaires

clarousse j'ai ri, mais ri

J'ai pas de cadeaux seconde main mais du fait main. On brûle à l'essence en hurlant "GOD BLESS CAPITALISM" ?
C'est mon papy qui est communiste en plus...