shivine
C'est amusant, c'est vraiment quelque chose que je ne ressens pas du tout.
Sur la direction qu'a pris ce topic, je lis plutôt une difficulté à se comprendre entre "ceux qui n'aiment pas des enfants" et "ceux qui ne comprennent pas qu'on dise ça", et qui sont pour la plupart parents, certes, mais pas tous (cf... Moi-même).
Sur la société en général, j'entends souvent parler de cette pression.
Alors perso, je suis une femme de bientôt 36 ans, en couple depuis 17 ans, on est PACSés et propriétaires de notre maison depuis 10 ans, on a des animaux de compagnie dont un chien, deux CDI (et alors perso, je travaille auprès des enfants, donc...), bref, l'archétype du couple stable qui va généralement avec l'envie d'avoir des enfants.
Sauf que pas du tout
Et bien cette pression qu'on voudrait me mettre, je ne la ressens pas.
Bien sûr, quand on me rencontre, souvent, on me pose la question, parmi tant d'autres: "est-ce que vous avez/voulez des enfants ?"
Selon l'humeur, je réponds que je n'en veux pas (ce n'est absolument pas tabou pour moi, donc...) ou que c'est une question très intime que je trouve déplacée dans ce contexte (bah oui, on pourrait aussi bien essayer depuis 10 ans sans succès...)
Parfois, la discussion va plus loin et j'explique un peu les raisons de cette non-volonté: mais il s'agit d'explication, pas de justification. Et c'est à mon bon-vouloir. Et les gens sont rarement insistants.
De la même façon, le personnel médical ne m'a jamais saoulée avec ça (encore une fois, ma sage-femme et ma généraliste m'ont posé la question, j'ai répondu non et on est passés à la suite).
Mes amies sont quasiment toutes mamans et au courant que je ne souhaite pas avoir d'enfants, elles ne me saoulent pas avec (mais on peut en parler... Comme de leur désir d'enfants), idem ma sœur, et dans mon milieu pro c'est parfaitement compris (et je suis loin d'être un cas isolée).
La seule personne à qui ça pose un réel souci, et c'est bien dommage, c'est ma mère. Elle n'a jamais réellement mis de mots dessus mais m'a quasi sortie de sa vie à la naissance de mes neveux.
Je pense que la problématique, dans son cas, doit être plus profonde que ma non-maternité assumée, mais c'est son problème, pas le mien.
Autour de moi, il y a d'autres personnes, hommes ou femmes, qui ne désirent pas d'enfants, et comme on en discute, eux non plus ne ressentent pas de pression ou de conflits particuliers. Je pense que c'est aussi une question de perception et de ressenti.
Pour autant, je suis choquée d'entendre et lire certaines choses à propos des familles, des enfants, des parents.
Beaucoup de leçons d'éducation, ne serait-ce que sur ce topic, en jugeant des situations qu'on ne connait pas.
Je vois au travail beaucoup de parents qui ne savent pas comment/ n'osent pas réagir en public face à un comportement inapproprié de leur enfant. La peur du jugement. Trop sévère, trop laxiste.
J'ai environ 200 enfants de 6 à 11 ans sur ma structure, il doit y en avoir une quinzaine au comportement réellement problématique (avec le contexte familial qui va avec, souvent: carence éducative ou affective, famille qui traverse une crise (décès, maladie, séparation...), handicap...)
Alors 15 sur 200, c'est peu et beaucoup à la fois, mais très loin de pouvoir justifier que tous les enfants soient problématiques - et encore plus loin de justifier qu'il s'agisse forcément d'un problème éducatif à chaque fois.
Les généralités faites sur les enfants me dérangent beaucoup. Qu'on ne soit pas à l'aise car interagir avec eux demande de l'énergie, ou pas à l'aise dans le jeu/les questions qu'ils peuvent poser, ou bien avec la période pré-langage, je l'entends sans difficulté, mais qu'on généralise en niant l'individualité des enfants, je trouve ça assez fou.
Quant au fait d'interdire des espaces types restaurants ou wagons de train (c'est quand même très différent d'interdire un lieu à un enfant ou de proposer un lieu adapté aux enfants), ça me fait totalement l'effet d'interdire un lieu à des adultes issus d'autres cultures ("mais vous savez, ces gens-là sont de nature bruyante").
Et je vous dis ça, mais dans ma présentation, j'ai oublié un détail :
Je suis de nature très introvertie, interagir dans un groupe m'épuise rapidement, j'ai une maladie de Ménière qui entraîne simultanément une perte d'audition ET une hyper acousie sur la même oreille, j'adore le calme et rien ne me saoule plus au resto que d'être à côté d'un groupe bruyant.
Mais ce n'est pas réservé aux enfants.