klavel
Citation :
Ce serait mal venu de dire à quelqu'un qui en veut "Bah ! Tu as le temps de changer !", c'est pareil dans l'autre sens.
Quitte à lancer la conversation sur le sujet autant directement démarrer avec un "Je peux te demander pourquoi si ce n'est pas indiscret ?".
J'allais faire la même remarque.
elicendi
Citation :
quelques messages plus tôt on lisait que c'était normal de partager l'expérience du "j'ai une copine qui a passé 3 ans en pma sans jamais tomber enceinte et quand elle a abandonné l'idée elle est tombée enceinte spontanément !" et que ça n'avait pas lieu de heurter les femmes qui sont dans des parcours médicaux pour avoir un enfant
A aucun moment les choses n'ont été dites ainsi
Il a été dit que c'était une expérience partageable sans en revendiquer une quelconque normalité ni en présentant cela comme une solution universelle, qu'il fallait prendre en compte la personne avec qui on la partage, donc pas n'importe qui, et la façon dont on le fait, donc pas n'importe comment.
Fin des réponses ad hominem.
Poursuite de mes réflexions personnelles et de mon expérience individuelle.
Le désir de parentalité relève pour moi de l'ordre de l'intime au même titre que la sexualité ou la religion par exemple. Personne ne devrait se justifier de ce qu'elle est et ressent intimement et personne ne devrait s'autoriser à émettre un avis ou une quelconque prophétie du changement à un tiers sur ces sujets.
On peut discuter de ce que l'on est intimement, de ses orientations, de ses choix, de ses désirs. Mais recevoir en échange des remarques du style "tu es encore jeune tu as le temps de changer", "une femme sans enfant n'est pas une femme accomplie", "on est sur terre pour faire des enfants", brandir la menace débile de "l'horloge biologique" et "l'instinct maternel".. je t'en foutrais moi de l'horloge biologique
"Tu dis ça mais tu ne peux pas savoir, c'est tellement merveilleux les enfants", "c'est triste une vie sans enfant", "qui s'occupera de toi quand tu seras vieille ?"... je crois que celle là c'est la pire
Mais à quel moment on culpabilise autant les mères d'avoir eu des enfants et tout au long de leur vie de mère ?
Mon seul regret c'est de ne pas avoir eu recours à la stérilisation. J'aurais été tellement plus tranquille.
Et mon bonheur maintenant que je porte sur moi l'apparence de la péremption (apparence seulement hélas, mille fois hélas !) c'est qu'on me fiche la paix. Plus de question. Et quand bien même je me retrouve à répondre non à la question "as-tu des enfants ?" plus jamais on ne me demande de me justifier, les gens ont trop peur de ce que je pourrais dire. Je suis certaine que dans la tête de la majorité d'entre eux un "la pauvre" résonne en imaginant tous les scénarios drama qui ont surement du m'empêcher d'en avoir contre ma volonté et comme maintenant c'est trop tard, hop ! changement de sujet.
L'âge me permet même de dire parfois directement "non, je n'en ai jamais voulu" sans craindre derrière la propagande de la parentalité épanouie. ça calme toutes celles et ceux dont je pressens la glorification extrême au point d'être douteuse de leur propre parentalité. Parce que pour certains je sens bien que ça relève d'une sorte de croisade.
Je n'ai rien contre les parents, j'aime que les gens soient heureux dans leur choix quel que soit ce choix. Je n'ai jamais fait de prosélytisme auprès de mes copines désireuses d'enfants pour les faire renoncer, ça ne me viendrait pas à l'idée, par contre le prosélytisme des convaincus de la procréation, parfois extrêmement agressif je n'y ai pas échappé jusqu'à plus de 40 ans
Les parents n'ont de cesse de démontrer leur bonheur d'avoir enfanté quand on annonce qu'on a pas d'enfant mais dès que des non parents commencent à démontrer leur bonheur de ne pas avoir procréer alors bien des parents le prennent comme un jugement sur eux-mêmes ou sur leurs enfants

Et ça, j'avoue que je ne le comprends pas. J'ai l'impression que non seulement j'ai été jugé anormale de ne pas vouloir d'enfant mais en plus il ne fallait pas trop que j'expose mon bonheur d'être sans enfant. C'est d'ailleurs pareil avec le célibat volontaire. Choisir et aimer être seule est aussi une de mes nombreuses tares
Conclusion de la majorité de mes congénères : je ne suis une vieille fille stérile, c'est la seule explication !
Ta raison Gaston ! Rassure-toi comme ça si ça t'aide à mieux vivre tes propres choix
Bref, je pense qu'une femme sans enfant n'est globalement pas bien perçue dans notre société et paradoxalement que notre société ne fait pas tout ce qu'il faudrait pour les femmes mères.