La (non) maternité, un choix individuel

Question pour les mamans ou celles souhaitant le devenir

Voilà un sujet certes matérialiste mais qui me travaille l'esprit par ce que je constate dans ma vie quotidienne. Quel idéal imagin(i)ez-vous pour votre enfant, par exemple logement, véhicule ? Quelle vie souhait(i)ez-vous lui offrir (loisirs, vacances, etc...) ?
Ca rejoint un peu la question de départ sur "le bon moment"...

Par exemple, dans mon esprit :

• Chaque enfant devrait à minima avoir sa propre chambre suffisamment spacieuse avec un espace pour dormir, ranger ses affaires, et travailler (bureau pour les devoirs / études). Comme je vis dans une résidence avec beaucoup de logements surpeuplés (couple avec 2 enfants dans un T2, couple avec 3 enfants dans un T3, etc...), ça m'interroge dans le sens : est-ce que les parents souhaitaient ce type de vie pour leurs enfants ?

• Chaque enfant devrait pouvoir avoir des vacances avec sa famille (je parle pas de palaces qui coûtent une blinde hein, mais voir une fois la mer ou la neige suivant où l'on vit, et quand je vois les tarifs en période de vacances scolaires ), avoir la possibilité de passer son permis de conduire et de faire des études.

Du coup, ça me pose vraiment question tout ça, le côté matérialiste -financier -terre à terre, même si j'ai bien conscience qu'il y a "l'idéal de ce qu'on aimerait" et la réalité de la vie avec des évènements, comme le dit si justement lanamour, qu'on ne peut pas anticiper et qui font que l'idéal n'est pas atteint.

zenliberty pour moi, il faudra que j'ai mon logement. Je suis chez mes parents depuis mon retour en France. Pas une chambre par enfant forcément mais au moins une pas gendre à l entrée au collège.

zenliberty Je te rejoins. Nous avons décidé d'ouvrir un livret A à la naissance et d'y mettre 50? par mois pour commencer (on verra si on peut augmenter). Ce n'est pas une somme énorme mais à 18 ans, ça fait quand même un peu plus de 10000? donc de quoi payer un permis, une petite voiture, le début des études...

zenliberty

Je ne pas d'enfant et je ne sais pas si j'en aurais un jour mais pour moi, le non négociable pour avoir un enfant c'est un grand jardin dans une nature préservée. J'ai grandit à Paris et j'en ai gardé une énorme frustration donc pour avoir des enfants, je veux de la place, de la nature et de la beauté.
Mais c'est également ce que je veux pour moi.

Et là c'est du long terme mais quand ils démarreront dans le vie, je voudrais pouvoir leur donner une petite somme d'argent pour un premier achat immobilier.
Ma mère et ma tante ont reçu chacune 60 000€ pour acheter et je voudrais pouvoir faire pareil.

Ici, pas de pression de l'entourage, proche ou lointain.
Mais je pense que c'est aussi lié à mon état d'esprit : je ne ressens ni pression ni agression quand les gens sont surpris que je ne me projette pas avec des enfants (je suis en couple depuis 14 ans, on est proprio de notre maison, je travaille avec des enfants et c'est épanouissant pour moi).

La seule personne qui me fasse ressentir un problème (pour elle, pas pour moi) avec ma non maternité, c'est ma mère. Ma mère dont j'ai toujours été proche (même adulte), qui m'a offert une enfance très heureuse, dans un environnement familial sain, et qui, à la naissance de ma deuxième nièce, s'est petit à petit éloignée.
J'avais bientôt 30 ans, déjà. On est passé de plusieurs visites par an à une seule (sinon, il faut que je vienne : elle doit déjà garder très régulièrement mes neveux à l'autre bout de la France, alors, elle n'a pas le temps, elle veut rester chez elle...). D'appels téléphoniques réguliers à... Euh, 2-3 par an, pour planifier leur ou notre venue.
D'échanges quotidiens par WhatsApp à... Euh... Un ou deux par mois, en gros (sauf sur le groupe familial).

On ne partage plus rien, ils sont dans le déni mais j'ai quand même eu droit à :
- "c'est bon, tu as 30 ans passés maintenant, t'es grande et t'as pas besoin de moi"
- "si tu avais des enfants, je ferais l'effort, mais tu n'en as pas besoin"

Un jour je viens, il n'y avait plus de photo de moi chez eux mais des photos de tous les autres! D'après ma mère "je n'ai gardé que des photos liées aux petits enfants"
Je lui ai envoyé une photo de moi avec mes neveux "je suis moche sur celle-là, mais c'est pas très important, au moins tu as tes petits-enfants dessus! "

J'ai associé ma non maternité au fait d'être devenue une femme inintéressante pour elle.

Bref, elle a dit à ma soeur qu'elle était résignée pour moi, bien qu'elle serait heureuse que je change d'avis.

Clairement, si un jour je tombe enceinte, je vais être à des années lumière de vouloir partager ça avec elle.


Mais c'est bien la seule qui me renvoie ce genre d'image.

jtk31

Ho mon dieu ton témoignage me pétrifie.
Car je suis très fusionnelle avec ma maman et un rejet de sa vie serait un véritable déchirement pour moi.
Je suis désolée pour toi en tout cas. Ça ne doit pas être facile d'être rejetée car nos choix de vie ne correspondent pas à l'idéal maternel (voir à la seule voie acceptable pour certaines...)

Pour en revenir à un précédent thème abordé : il y a quelques années, un collègue approchant la quarantaine et père de deux enfants, qu'il les aimait profondément, que ces enfants étaient ce qu'il avait de plus chère mais qu'il regrettait de les avoir et que si c'était à refaire il n'en referait pas.
Ca m'avait choqué mais maintenant je comprends.
Il les aime pour ce qu'ils sont mais il déteste toutes les contraintes liées à la parentalité et vit sa situation actuelle comme une prison.
Surtout qu il avait une passion dévorante et chronophage, le triathlon

loraline16 je te fais un mp tout à l'heure, je ne suis pas sûre que ça intéresse tout le monde ici

Je le ressens aussi depuis que j’ai eu ma fille. On voit clairement dans notre bande de potes ceux que ça ne dérange pas et ceux qui ne sont pas à l’aise, d’ailleurs ceux là on ne les voit plus depuis que notre fille est née malgré les invitations.
Et je les comprends, car j’étais pareil avant

lololabiscotte Pas ici mais ça intéresse c'est sur ! Après ma fille est petite donc normal pour l'instant qu'on ne puisse pas trop faire autre chose que s'en occuper quand elle est là.

zenliberty Je te rejoint, il aurait été impensable pour moi de faire un enfant sans avoir une situation financière stable. Je veux pouvoir lui offrir ce dont elle a besoin sans y réflechir et sans rogner sur mes loisirs. A ce jour, j'ai un bon salaire, je lui ai ouvert un livret A dans lequel je mets ses etrennes + des sous quand il m'en reste à la fin du mois (maison en travaux donc pas trop de sous à la fin du mois en ce moment ^^), j'ai aussi une assurance vie dont elle est bénéficiaire. Le but est de pouvoir voir un petit matelas pour permis, études sup si elle a envie, colo un peu sympa à l'étranger si ça l'interesse....


Quand on parle de la pression des autres, ce qui est fou c'est que pendant longtemps, pour être tranquile, je disais que je ne voulais pas d'enfants. Je considérai que ce choix ne dépendait que de moi et j'en avais marre de la pression des autres.
Maintenant que ma fille est là, on me demande tout le temps pour quand est le second.... Mais il n'y aura pas d'autres enfants, j'aime ma fille de tout mon coeur mais je repasse pas par la casse grossesse + post partum, c'est mort !!!!
Donc elle sera enfant unique, c'est pas mon ideal de vie pour elle mais je ne suis pas capable de remettre ça et je préfère m'abstenir que de regretter !!!

J'avais pas une tonne de copines, au final celles qui ont des enfants et avec qui le lien s'est maintenu sont celles avec qui j'ai d'autres sujets de conversation que leur gamin.
Je comprends tout à fait (enfin non, je peux pas comprendre vu que j'ai pas d'enfant) que lorsque tu as un enfant tout tourne autour de lui, mais comme ça ne m'intéresse pas ça me fait royalement chier, et forcément au bout d'un moment, tu finis par ne plus avoir envie d'avoir une conversation

Mais je sais pas pourquoi, je lis de temps en temps le post des mamans. Pour les ressentis que ça me donne : un peu comme si j'étudiais une autre civilisation, un continent inconnu .... :) C'est des choses tellement éloignées de moi que j'ai l'impression de voyager

joual

Ben tu sais quoi? Pour mon fils, les premières contractions de travail je me disais que j'étais dérangee niveau intestinal car en effet ça me rappelait carrément la douleur d'une bonne gastro (au début. Parce qu'après, rien à voir mdr)

lololabiscotte C'est intéressant ce que tu dis parce que même au sein des femmes qui ont des enfants les quotidiens sont très divers.

Je serais parfaitement incapable de faire l'IEF, le cododo ça me donne des envies de pleurer. Et à l'inverse, mon rythme avec douze modes de garde, un travail ultra prenant, et donc peu de temps (ou un temps optimisé) avec ma fille ça ne ferait pas rêver d'autres mamans.

J'ai pris une nounou de nuit une fois par semaine les deux premiers mois de ma fille. Elle venait à 20h, on sortait diner et en rentrant on ne gérait rien. C'était hyper plaisant à mon goût de retrouver cette liberté de mouvements une nuit par semaine, sans contrainte.

Il y a des mamans pour qui c'est inconcevable de laisser leur enfant de la sorte.

Et perso je déteste l'idée de trimballer ma fille partout. Quand je dine chez des amis je prends un mode de garde. Je préfère que ces moments soient consacrés à mes amis, c'est un temps pour moi, et je n'ai pas envie de gérer ma fille à ce moment là et donc de ne pas être 100% disponible pour les personnes avec qui je suis. Pas de charge mentale, juste profiter.

zenliberty Je suis très attachée au confort matériel pour ma fille. Mais c'est lié à mon éducation, j'ai eu la chance de grandir dans une famille aisée donc j'ai envie d'offrir les mêmes possibilités à ma fille.

A la différence des précédentes réponses, je ne projette pas ce confort dans l'avenir (genre pécule pour démarrer dans la vie) mais plutôt dans l'immédiateté. Je veux pour elle un espace de vie confortable, qu'elle puisse partir en vacances, à l'étranger en France. Qu'elle ne ressente pas trop de limites. Je ne parle de grosses dépenses mais que le quotidien lui soit très facile. Je ne veux pas avoir besoin de compter.

Je serai très malheureuse de ne pas pouvoir lui offrir une vie aussi confortable que celle que j'ai pu avoir.

Je réponds sur le sujet des finances.

J'ai grandi dans une famille nombreuse avec très peu de moyens (on est immigrés, parents ouvriers donc) mais je n'en ai jamais souffert. La France est un beau pays qui permets beaucoup de choses pour les enfants qui ont moins de chance que d'autres (entre autre plein de colonies et de semaines sportives)

Par contre, j'aimerais offrir plus de confiance et de stabilité financière à mon enfant.
Nous gagnons plutôt bien notre vie avec mon conjoint, je ne me stresse pas trop sur l'environnement et sur le quotidien. On rénove une maison qui sera très grande donc notre potentiel enfant aura forcément son espace s'il le souhaite, on a la chance d'avoir des lieux de vacances qu'on ne paie pas (pour le moment).

Par contre, la ou je suis très sensible, c'est sur le début de vie d'adulte de notre potentiel enfant.
J'ai ressenti cette contrainte de devoir choisir quand j'était en fin de lycée entre finances et études et c'était très inconfortable.
Je souhaite que mon enfant puisse choisir son avenir et ses études sans penser aux finances et aux difficultés potentielles. Qu'il puisse vraiment profiter de ses années "étudiant", ce que je n'ai pas pu faire et qui me laisse parfois un sentiment légèrement amer.

Vous parlez des injonctions à être une mauvaise mère, vous me faites réaliser que j'en reçois déjà alors que les enfants sont même pas à l'état de projet...

"Tu sais les enfants, faut pas les laisser dans un parc toute la journée ! C'est fini l'ordinateur, j'espère quand même que tu vas t'occuper d'eux !!"
Oui maman, je sais... Si un jour on lance un projet bébé, elle va être infernale.

c'est magique !!!